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Un chiffre capital témoignant de l’ampleur de la déculottée économique administrée à l’Occident et de l’imminence du “ Grand Reset ”

La presse officielle chinoise titre aujourd’hui : « Le commerce des services en hausse de 16,1% en 2021 ». Cela peut apparaître aux profanes de l’économie politique comme un fait banal et sans grande importance. Mais ce serait commettre là une erreur capitale, car parmi les mamelles principales auxquelles s’abreuvent les puissances impérialistes figurent le commerce de biens et le commerce de services. Si le volume total du commerce extérieur de services de la Chine a augmenté d’un déjà considérable taux moyen de 16,1% en glissement annuel à 5290 milliards de yuans (soit environ 831 milliards de dollars), cette croissance globale ne doit pas masquer une tendance plus importante encore : la croissance réellement fulgurante des exportations (+31,4% en glissement annuel à 2540 milliards de yuans), de très loin supérieure au modeste accroissement des importations (+4,8% à 2750 milliards de yuans). La balance du commerce extérieur de services de la Chine est ainsi aujourd’hui quasiment à l’équilibre ! En 2021, les exportations chinoises de services ont en effet couvert 92,4% des importations du pays ! En 2020, ce taux de couverture n’avait été que de 73,7% ! Il ne faudra donc plus longtemps pour que la balance du commerce extérieur de services de la Chine devienne excédentaire, et que par conséquent celle de ses concurrents ne vire à l’inverse irrémédiablement au rouge !

Pourquoi est-ce un bouleversement fondamental ? Parce qu’au cours des deux dernières décennies, c’est pour une bonne part le solde positif du commerce extérieur de services qui a empêché la balance des paiements des pays impérialistes occidentaux dominants (EU, France, Suisse par exemple) de sombrer complètement, leur permettant de maintenir tant bien que mal la tête hors de l’eau, comme on peut le voir sur le graphe ci-dessous que nous avions produit en 2010. La courbe rouge, celle du solde du compte courant, synthétise l’ensemble des quatre soldes partiels.

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Le solde du commerce extérieur de services de la Chine (la courbe noire) était alors structurellement (quoiqu’assez modérément) déficitaire en faveur de l’Occident, et contrebalançait une petite partie du considérable déficit de leur commerce de marchandises à l’égard de la Chine. Même cette importante source de revenus est aujourd’hui en train de se tarir avec la rapide montée en gamme technologique et la diversification accélérée de l’économie chinoise. Il ne reste ainsi aujourd’hui plus rien pour maintenir sous perfusion « l’économie de bazar » occidentale plongée depuis 2008 dans un profond coma. À l’inverse, toutes les composantes du compte courant de l’impérialisme chinois sont désormais au vert, et le gouffre qui existait déjà entre le solde du compte courant insolemment positif de l’impérialisme chinois, et celui, très fortement négatif, de nombreux pays impérialistes d’Occident, continue de s’approfondir à grande vitesse... En d’autres termes, il faudrait la création de toujours plus de dette publique, alors même que les revenus disponibles pour le financement du service de la dette fondent comme neige au soleil... Voilà donc la raison fondamentale des taux d’intérêts de la dette souveraine occidentale quasi nuls depuis la crise de 2008 et maintenant négatifs, indice démontrant l’imminence d’une grande correction.

Et il ne faudra pas compter sur le Capital financier occidental pour partager le maigre butin provenant encore de l’exportation des capitaux : les revenus des investissements. Ceux-là sont traditionnellement en effet intégralement réservés à la rétribution du Capital. Cela signifie que la bulle (spéculative) formée par le niveau des salaires des esclaves salariés occidentaux (longtemps sensiblement supérieur au niveau physiologique minimal, celui de la survie, et comportant une fraction variable assez élevée relative à leur standard de vie), n’est plus adossée à rien de concret et se trouve par conséquent sur le point d’exploser !... Le “ Grand Reset ” visant à détruire la fraction jugée « non-essentielle » de ce standard de vie devenu bien trop dispendieux, est donc plus que jamais une nécessité immédiate pour le Capital financier occidental !

Vincent Gouysse pour www.marxisme.fr

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Journaliste, écrivain, professeur d’université, médecin, essayiste, économiste, énarque, chercheur en philosophie, membre du CNRS, ancien ambassadeur, collaborateur de l’ONU, ex-responsable du département international de la CGT, ancien référent littéraire d’ATTAC, directeur adjoint d’un Institut de recherche sur le développement mondial, attaché à un ministère des Affaires étrangères, animateur d’une émission de radio, animateur d’une chaîne de télévision, ils sont dix-sept intellectuels, (…)
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