RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Ukraine : à l’ONU, un journaliste dénonce un « système de Ponzi » au profit des marchands d’armes

Lors d’une intervention au Conseil de sécurité, Max Blumenthal a critiqué le coût de l’aide militaire américaine à Kiev. Le journaliste a notamment souligné les liens entre des membres de l’administration Biden et des industriels de l’armement.

« Les cimetières militaires ukrainiens s’étendent presque aussi rapidement que les résidences secondaires du nord de la Virginie » : devant le Conseil de sécurité de l’ONU le 29 juin, le rédacteur en chef du média d’investigation The Grayzone, Max Blumenthal, a pointé, du doigt les liens entre plusieurs membres de l’administration Biden et des industriels étasuniens de l’armement.

Ces derniers « profitent du deuxième niveau de dépenses militaires le plus élevé depuis la Seconde Guerre mondiale », a-t-il pointé, avant d’asséner : « ce sont eux les vrais gagnants de la guerre par procuration en Ukraine ».

La raison pour laquelle les Etats-Unis sabotent les négociations

« Pour eux, un règlement négocié de ce différend territorial signifie la fin de la vache à lait de près de 150 milliards de dollars d’aide américaine à l’Ukraine », a-t-il accusé, après s’être interrogé sur les raisons pour lesquelles les Etats-Unis « sabota[ient] les négociations à chaque instant ».

Renvoyant à un « audit des affectations fiscales » étasuniennes à l’Ukraine publié sur son site et évoquant la frénésie d’aides miliaires à l’Ukraine annoncées par Washington, Max Blumenthal dénonçait plus tôt un « système de Ponzi international » au détriment des impôts des Étasuniens et au profit « d’un gouvernement étranger ».

Depuis le début de la contre-offensive Ukraine, début juin, Washington a annoncé deux nouveaux paquets d’aides militaires. Respectivement les 40 et 41èmes, d’un montant de 325 millions et de 500 millions de dollars. La transparence sur les fonds étasuniens versés en Ukraine fait notamment débat au Congrès. Les Républicains réclament un audit, ce que refusent les Démocrates qui estiment que les contrôles peuvent attendre la fin de la guerre avec la Russie.

Au Conseil, l’ONU s’inquiète de l’escalade de la violence et de possibles détournements des armes livrées aux parties au conflit en Ukraine

M. MAX BLUMENTHAL, journaliste, fondateur et rédacteur en chef de The Grayzone, a cité une information en date du 12 juin, selon laquelle 16 véhicules blindés étasuniens auraient été perdus en Ukraine. Selon lui, ce type d’informations est régulièrement passé sous silence parce que les États-Unis « mènent une guerre par procuration en Ukraine ». En revanche, a-t-il poursuivi, les contribuables étasuniens et occidentaux sont mis à contribution pour débloquer des milliards de dollars en armements et remplacer les stocks d’armes détruits. Affirmant avoir demandé qu’une enquête soit diligentée sur ces faits pour la période 2022-2023, il a affirmé que, durant cette période, pas moins de 4,5 milliards de dollars ont été transférés du système de sécurité sociale étasunien pour alimenter le front ukrainien et rembourser la dette souveraine ukrainienne.

Chaque citoyen des EU a ainsi dû verser 30 dollars de sa poche, a déclaré l’intervenant, pour qui il s’agit d’une véritable « fraude ». Du reste, le Congrès des États-Unis ne dit rien sur ces opérations répréhensibles, a-t-il observé, avant de constater que, l’an dernier, 30% seulement de l’aide est arrivée à destination en Ukraine. « Où est allé le reste ? Nul ne le sait. » Parallèlement, des groupes ukrainiens parfois ouvertement néonazis ont été aidés par des politiques occidentales pour perpétrer des actes terroristes, ce sur quoi le Congrès des EU est également resté silencieux. Pourtant, a insisté l’intervenant, le Congrès sait qu’il mène une guerre par procuration. Il sait aussi que cette guerre a débuté en 2014 à la suite d’un « coup d’État » en Ukraine, a-t-il ajouté, assurant que les Accords de Minsk ont alors été instrumentalisés pour armer l’Ukraine.

En 2022, des armements étasuniens ont été transférés en Ukraine à hauteur de 2 milliards de dollars et, cinq jours plus tard, la Russie envahissait ce pays, a-t-il encore affirmé, voyant dans la poursuite des envois d’armement occidentaux « la troisième guerre mondiale qui ne dit pas son nom ». Après avoir accusé les Occidentaux et l’OTAN d’être responsables de la destruction d’infrastructures de base, dont le barrage de Kakhovka, il a dénoncé les messages contradictoires entourant la situation de la centrale nucléaire de Zaporijia. Il a également laissé entendre que « le Président Zelenskyy s’en prend à son propre peuple » et ne veut laisser en vie que ceux en âge de travailler. Alors que l’Ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies nous parle de diplomatie et que de jeunes militaires ukrainiens « vont au casse-pipe », ces pays font des bénéfices considérables, a-t-il scandé. « Pour eux, trouver une solution négociée reviendrait à perdre des milliards de dollars », a-t-il raillé.

Il y a un résumé de son intervention (et d’autres) sur le site de l’ONU :
Au Conseil, l’ONU s’inquiète de l’escalade de la violence et de possibles détournements des armes livrées aux parties au conflit en Ukraine

»» https://news.sosedo.bj/news/detail/...
URL de cet article 38784
   
Même Thème
Ukraine : Histoires d’une guerre
Michel Segal
Préface Dès le premier regard, les premiers comptes-rendus, les premières photos, c’est ce qui frappe : la « guerre » en Ukraine est un gâchis ! Un incroyable et absurde gâchis. Morts inutiles, souffrances, cruauté, haine, vies brisées. Un ravage insensé, des destructions stériles, d’infrastructures, d’habitations, de matériels, de villes, de toute une région. Deuil et ruines, partout. Pour quoi tout cela ? Et d’abord, pourquoi s’intéresser à la guerre en Ukraine lorsque l’on n’est pas (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Chaque fois que nous sommes témoins d’une injustice et que nous n’agissons pas, nous entraînons notre caractère à être passif en sa présence et nous finissons par perdre toute capacité de nous défendre et de défendre ceux que nous aimons. Dans une économie moderne, il est impossible de s’isoler de l’injustice."

Julian Assange - Wikileaks

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.