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Tunisie : «  tout changer, pour que tout reste pareil »…

Le 14 janvier dans la soirée, on apprenait le départ du président Ben Ali : après plusieurs semaines d’émeutes, qui avaient pris des allures de révolution, le peuple tunisien renversait le dictateur, contraint de quitter le pays. Zine el Abidine Ben Ali s’est ainsi réfugié en Arabie Saoudite, qui sera donc sa terre d’exil, puisque la France a, semble-t-il, décliné sa demande, lâchant de la sorte son ancien allié sans la moindre vergogne…
Dans le respect du processus institutionnel tunisien, le premier ministre, Mohamed Ghannouchi, qui exerçait cette fonction aux côtés du président Ben Ali depuis 1999, a assuré l’intérim de la présidence, le temps de proclamer le nouveau président, Fouad Mebazaâ, un des bras droit de Ben Ali, membre de tous ses gouvernements successifs et, selon certains observateurs, son dauphin désigné.

En effet, après avoir «  constaté la vacance de la présidence », le Conseil institutionnel, en vertu de l’article 57 de la Constitution, a établi qu’il revenait au président du Parlement d’assurer la présidence jusqu’aux prochaines élections, qui doivent avoir été organisées endéans un délai de soixante jours au plus. C’est ce qu’à annoncé le président du Conseil, Fethi Abdennadher, lui aussi fidèle de Ben Ali parmi les fidèles…

Dès l’annonce de la fuite du président Ben Ali, en dépit de l’euphorie qui s’emparait des masses populaires tunisiennes dont la joie éclatait dans les rue de Tunis et dans tout le pays, une analyse de la situation ne laissait cependant que peu de doutes sur la suite des événements.

En effet, force était de constater que tous ceux qui venaient de prendre le relai de Ben Ali étaient ses anciens ministres et hauts fonctionnaires, tous ceux qui avaient profité du régime, s’étaient enrichis et possédaient le pays…

Autrement dit, trois hypothèses, a priori, se dégageaient de cette analyse à chaud :
1. Le gouvernement par intérim, qui, à peine en fonction, avait proclamé l’état d’urgence et la loi martiale, réprimait toute opposition dans le sang durant la nuit ; et Ben Ali, une fois la crise jugulée, revenait (Mohamed Ghannouchi n’avait-il pas précisé, d’ailleurs, qu’il assurait l’intérim car le président Ben Ali était «  temporairement » incapable d’exercer ses fonctions ?) ou pas, mais, avec ou sans lui, tout continuait comme avant.

2. Les insurgés pensaient avoir gagné, la colère retombait (cas d’école d’une révolution mal organisée qui, refroidie dans son élan, avorte et ne peut que rarement être relancée) et, en douceur et sur le long terme, les anciens dirigeants, qui avaient jusqu’alors agi dans l’ombre de Ben Ali, récupéraient le gâteau et confisquaient à nouveau le pouvoir au peuple. Au mieux, on arrêtait quelques familiers et proches de Ben Ali, juste pour faire bonne figure (et tout le monde en Europe et ailleurs n’y verrait que du feu ; d’autant plus que la Tunisie quittera rapidement l’actualité et retournera à son triste sort, tandis que les charters de touristes recommenceront à affluer vers Djerba).

3. Les insurgés réalisaient qu’ils étaient en train de se faire manipuler par ce tour de passe-passe et poursuivaient le mouvement jusqu’au renversement complet de la dictature et l’arrestation ou la fuite de tous ceux qui l’avaient soutenue. Probablement, alors, la démocratie et les changements socio-économiques avaient leur chance d’aboutir.
Certes, face à la ténacité et au courage avec lequel le peuple tunisien avait jusqu’alors conduit sa révolution, il n’était pas impossible qu’il surprît encore.

Qui, en effet, aurait parié sur l’avenir de cette révolution ? Or, elle avait la peau dure. Et, tandis que les gouvernements européens pouvaient aller cacher leur honte pour leur attentisme et leur mutisme scandaleux (espéraient-ils l’essoufflement du mouvement et la fin des troubles, pour à nouveau dormir tranquillement ?), les Tunisiens, quoi qu’il en fût de la suite des événements, avaient déjà offert au monde une extraordinaire leçon de démocratie.

C’est dès lors le lendemain qu’il fallait attendre, pour savoir ce qu’il en serait de la Tunisie et de sa révolution...

Toutefois, le réveil est difficile : les rues de Tunis et des grandes villes sont désormais désertes ; l’armée patrouille ; Ben Ali parti, tout le monde est gentiment rentré chez soi ; la révolution a vécu.

Les chefs de l’armée, en concertation avec les leaders du gouvernement, ont négocié le départ du président Ben Ali, qui a ainsi servi de fusible (avait-il encore vraiment le choix ?), et sa «  fuite », d’exutoire à la révolte. Mais ce sont bien tous les anciens de «  la bande à Ben Ali » qui demeurent aux commandes et continuent de contrôler tous les rouages du pays et le processus qui mènera aux élections d’un «  nouveau » parlement et à la désignation du «  nouveau » président.

Le tour de passe-passe magistralement exécuté par les dirigeants tunisiens (et peut-être, déjà , avec la complicité de certains Etats européens), est parvenu a calmer la rue, dont les meneurs, mal organisés et désormais dépouillés des forces vives de la révolte, n’ont plus les moyens de faire aboutir le processus révolutionnaire et d’instaurer leur propre gouvernement provisoire pour organiser des élections libres et effectivement transformer le régime.

La victoire de cette révolution au Maghreb aurait également pu être un motif d’espoir pour le peuple d’Algérie, toujours en lutte contre la junte corrompue qui le dirige. Hélas, l’échec tunisien n’augure rien de positif pour les Algériens.

Bref, les anciens ministres de Ben Ali ont eu très chaud, depuis quelques semaines. Aussi ont-ils eux-mêmes choisi de tout réorganiser, de tout changer, pour que tout reste pareil. 

La «  priorité absolue » du gouvernement d’intérim est désormais le rétablissement de l’ordre public. C’est pourquoi, depuis hier soir, le couvre-feu a été proclamé en Tunisie, sous le prétexte que des «  pillards » profitent de la situation de chaos, «  pillards » surgis de nulle part, «  pillards » que l’on n’avait pas encore vu agir, alors que des émeutes violentes ébranlent pourtant le pays depuis des semaines, «  pillards » parmi lesquels d’aucuns croient bien avoir reconnu des agents des forces spéciales de «  l’ancien » régime.

La France a pris «  acte de la transition constitutionnelle ». L’Union européenne s’est dite satisfaite par ce dénouement, qui devrait aboutir à «  une solution démocratique durable ». Les Etats-Unis ont exprimé leur respect pour «  le courage et la dignité du peuple tunisien ». Le secrétaire général de l’ONU, enfin, s’est réjoui de ce «  règlement démocratique et pacifique de la crise ».

Tout le monde est maintenant rassuré : tout va pouvoir continuer comme avant, en Tunisie.

Pierre PICCININ
Professeur d’histoire et de sciences politiques
Website : http://pierre.piccinin-publications.over-blog.com

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COMMENTAIRES  

16/01/2011 13:55 par Anonyme

Les Tunisiens ne sont pas dupes !

16/01/2011 14:49 par Fethi GHARBI

Merci pour cette analyse pertinente. Malheureusement en ayant fait sauter le fusible "Ben Ali" le mouvement populaire s’est arrêté net.

La mafia du parti, tapie depuis quelques semaines commence à reprendre du poil de la bête. Ce sont les hommes de Ben Ali qui profitant de la terreur instaurée par leurs sbires qui se mettent au devant de la scène pour organiser les élections tout en excluant les partis d’opposition interdits par le dictateur.

16/01/2011 17:30 par Romain

J’étais justement en train de me faire la même réflexion que M.Piccinin. La "transition constitutionnelle" apparait de plus en plus comme un leurre : gouvernement d’"union nationale" entre le RCD et l’opposition officielle ( PDP, FDTL, etc...),poursuite de la répression sous couvert de "retour à l’ordre", mise en scène avec arrestation des fonctionnaires de la sécurité,...avec comme cerise sur le gâteau l’exclusion du PCOT et du parti Enhada ( qui apparaissent comme les partis les plus représentatifs dans les classes populaires tunisiennes) du processus.
Bref, à moins que le peuple tunisien réussisse à maintenir sa mobilisation ( mais vu les méthodes du pouvoir, c’est très dangereux et ils ont déjà beaucoup donné en vies humaines), la "Révolution du jasmin" ( admirez comment les spins doctors occidentaux ont déjà jeté une OPA sur le soulèvement...) va se terminer en une normalisation pseudo-démocratique.

16/01/2011 18:30 par Amel Chergui

En effet votre analyse est pertinente !
En même temps nous avons l’habitude de ce type de schémas.
Nous avons l’habitude à ce qu’on l’en nous confisque nos libertés et nos révolutions à coup de passe passe comme celui que vous décrivez.
Nous ne sommes pas dupes !

Mais, car il y a un mais...

Les tunisiens viennent d’ouvrir une porte à tous ceux qui comme eux vivent sous le joug du mépris, de l’injustice et du crime.
Aujourd’hui tous les espoirs sont permis, et ce qui s’est passé en Tunisie va regagner tous les esprits, ça n’est qu’une question de temps.

Si se sont les mêmes qui reprendront les rennes en magnant l’art de manipuler les gens, à mon avis ils ne dormiront que d’un oeil.

Tout le monde en ce début d’année va suivre en ayant le souffle coupé, la suite des évènements et pas qu’en Tunisie.
Peut-être que nous sommes déjà à nous demander qu’elle sera le prochain à reprendre le flambeau du chemin de la liberté !
Peut-être l’Algérie !

Alors pour l’instant ce qui est vrai de mon point de vue, c’est que beaucoup de gens commencent à y croire !
Il suffit d’aller dans les manifs pour le constater !
Et y croire est pour moi l’essence même de la résistance.
A suivre...
Amel

16/01/2011 18:45 par CD

Construire le socialisme en Tunisie et au Maghreb !
Programme de droits sociaux et des droits démocratiques !

Amitié avec le peuple-classe tunisien !
Soutien au mouvement de masse d’émancipation !
Soutien aux syndicats de travailleurs !

Rejet d’ Al-Qaïda !
Pas d’alliance avec les bourgeoisies (surtout pas avec la "compradores" !)
Dehors les amis de Ben Ali, Strauss-Kahn et Sarkozy.

16/01/2011 18:55 par Hédi Attia

Analyse qui est très loin de la réalité et de ce qui se passe en ce moment en Tunisie. Le mouvement ne s’est pas arrêté, il continue face aux pillards qui n’ont rien de virtuel, ce sont des millices de Ben ali qui essayent de semer le chaos dans le pays pour se venger du peuple tunisien. Les tunisiens ne sont pas repliés chez soi, ils ont déja formé des comités de quartier populaire pour faire face aux millices notamment une grande partie de la police de Ben Ali, l’armée et la population coopérent activement ensemble pour arrêter progressivement les milliciens. Notez une chose, les soldats n’ont pas tiré un seul coup de feu contre la population, ils ont désobéi aux ordres de Ben Ali quand il a voulu mater la révolte.
Autre chose, vous dîtes que ceux qui ont pris la place de Ben Ali "tous ceux qui avaient profité du régime, s’étaient enrichis et possédaient le pays…" Faux, les personnes actuelles au gouvernement n’ont pas volé un seul sou au peuple, Ghannouchi est connu pour son intégrité et a toujours eu la confiance de l’opposition (un gouvernement d’union nationale sera désigné demain d’ailleurs). Les différents mafieux se font arrêter en ce moment pour ceux qui ne se sont pas encore enfuis. Enfin, étrange de mettre Nahdha (les islamistes) comme mouvement d’opposition ayant le soutien de la population, il n’y a eu aucun slogan religieux durant les manifestations, ils sont totalement déconnectés de la population.

16/01/2011 20:02 par Anonyme

"La guerre du peuple est invincible"

Attendez un peu pour l’enterrer : le peuple tunisien n’est pas forcément plus con que vous.

16/01/2011 21:08 par Fethi GHARBI

"la Révolution du jasmin"...une fade image d’Épinal, un spot publicitaire de basse qualité !

N’aurait-il pas mieux valu rien que par respect aux martyrs lui donner un nom plus digne. Appelons la par exemple " la révolution de la dignité".

16/01/2011 22:56 par Anonyme

Analyse d’un éminent universitaire qui comme tout les éminents érudit de l’histoire des peuples non pas vue venir le déclencheur...tout est loin d’être fini !
Pourquoi ?
Mohamed BOUAZIZI reste le déclencheur immuable de l’enthousiasme générale de ce soulèvement parce qu’il a rencontré la vérité, l’indignation et la force dans le coeur de chacun pour ce mettre en marche dans la lutte !
Ils leur faudrait tué une deuxième fois Mohamed BOUAZIZI...et ça il ne le peuvent pas !

16/01/2011 23:14 par Anonyme

La confiance du peuple Tunisien est en Mohamed BOUAZIZI ! Tout est loin d’être FINI.

17/01/2011 13:54 par kounet

Je crains fort que Pierre Piccini ait raison..D’autant que l’Europe des épiciers qui y a de gros intérêts, comme les USA se sont dits ravis de comment les choses tournaient !
Si j’étais Tunisienne, je me méfierais et exigerais la venue au vu et au sus de chacun de tous ceux torturés et emprisonnés par les mêmes que ceux qui " mettraient en place aujourd’jui une transition démocratique !"Les Tunisiens devraient, puisqu’ils ont commencé, finir le travail et renvoyer tous les énarques de cette dictatue éhontée malgré les succes du tourisme " pas cher " à Djerba !

17/01/2011 15:11 par resistoyen

Non je suis désolé mais c’est n’importe quoi !!!
LES EMEUTES CONTINUENT AVEC LES TIRS DE POLICE ET DE GRANDS RASSEMBLEMENTS SE PREPARENT.
La lutte est loin d’être finie
Les Tunisiens sont bien moins cons que vous le pensez !!
Arrêter de parler de ce que vous ne comprenez pas. Mais renseignez vous avant bordel.

Evidemment avec l’annonce du départ de Ben ali et la formation d’un nouveau gouv annoncée, il fallait bien que la lutte se réorganise et observe ce qui se passe. C’est ce qui explique le retour au calme très passager. Vous ne pouvez être plus dans l’erreur, vous faites la même analyse imbécile que la France. Le peuple tunisien vous réserve bien des surprises. Si vous voulez un bon aperçu de la lutte de la semaine dernière lisez cet article :
http://www.michelcollon.info/La-Tunisie-a-decide-d-en-finir.html

vous êtes complètement à l’ouest.

17/01/2011 17:05 par Anonyme

FORMATION NOUVEAU GOUVERNEMENT EN TUNISIE

Extrait

Comme prévu, des ministres nommés sous Ben Ali mais perçus comme peu impliqués dans les affaires conservent certains des portefeuilles les plus sensibles. Les ministres de l’intérieur, de la défense, des affaires étrangères et des finances conservent ainsi leur poste.

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/01/17/tunisie-le-gouvernement-provisoire-officiellement-constitue_1466876_3212.html

17/01/2011 18:31 par Anonyme

Attention sa peut rebondir en soulèvement général dans tout le monde Arabe en cas de nouvelle violence armé contre le peuple tunisien lors des prochaines revendication ! La tête du tyran est tombé maintenant c’est l’éclatement de sont gouvernement qui est attendu par les tunisien ! Les Américain dont on peut penser qu’ils interfère au niveau de l’armé Tunisienne prenne très aux sérieux tout cela et il veulent avant tout aucune déstabilisation du bassin Méditerranéen. Un processus est engagé maintenant, et si il ne vas pas au bout d’une réel démocratisation la lutte ne cesseras pas, c’est une affaire de peuple maintenant !
Affaire A suivre sous le regard du monde entier !!!

17/01/2011 19:35 par Fethi GHARBI

Aujourd’hui, les manifs reprennent dans plusieurs villes et même à Tunis, elles appellent à la dissolution du RCD. La terreur au lieu d’avoir raison du courage des tunisiens, elle n’a fait que raffermir leur vaillance.

Mon pessimisme n’était pas fondé et je m’en excuse.

La nouvelle formation gouvernementale, même si elle comprend plusieurs éléments de l’ancien régime, elle ne fait peur à personne car le contre-pouvoir de la rue est là et bien là , prêt à tout moment à l’étendre sur le lit de Procuste

17/01/2011 22:08 par Lulu

Dans un pays ou 75% de la jeunesse est actuellement au chômage, la révolution ne fait que commencer : "transition démocratique" ou pas, le nouveau gouvernement ne sera jugé par les Tunisiens qu’à l’aune de ses résultats sociaux, et sur rien d’autre.

18/01/2011 02:47 par Anonyme

"La révolution dont je suis l’un des pères est trahie". L’une des figures les plus illustres de l’opposition tunisienne, Taoufik Ben Brik, n’a pas caché son amertume lundi soir sur Europe 1..

http://www.europe1.fr/Tunisie/Tunisie-le-gouvernement-deja-critique-376019/

Thoufi Baccar, a été remplacé par Mustapha Kamel Nabli, ancien économiste en chef du département Moyen-Orient de la Banque Mondiale (BM), a annoncé le gouvernement, qui n’a pas fourni d’explication officielle à ce changement.

http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/01/17/97002-20110117FILWWW00686-tunisie-le-gouverneur-de-la-bct-limoge.php

18/01/2011 22:53 par revizor

La réalité c’est que nous assistons à une révolution de palais.

On s’est servi du peuple, de la classe ouvrière, on s’est servi de sa révolte et de ses émeutes de la faim non pas pour changer fondamentalement de pouvoir mais pour le rendre plus présentable aux yeux de ses maîtres sméricains et européens et pour liquider toute tentative de changement de société.

Les classes bourgeoises ( grande , petite et moyenne bourgeosie) se sont rangées derrière l’armée pour sauver l’économie , c’est à dire leurs privilèges , et n’ont pazs hésité à sacrifier le clan des " progressistes et socialistes" BEN ALI dont le parti le RCD était d’ailleurs semble -t-il membre de l’Internationale Socialiste et entretenait il y aencore peu de temps des relations fraternelles avec les dirigeants du Parti Socialiste Français.

Dans le nouveau pouvoir il y aura toujours un consensus pour écarter à la fois les Islamistes tunisiens et les communistes ouvriers tunisiens, comme ce fut le cas précedemment pendnat plus de 50 ans avec les régimes des "socialistes" BOURGUIBA et BEN ALI.

Je crains donc que d’ici quelques semaines, les tours opérators nous proposent de nouveau leurs séjours sous les cieux hospitaliers tunisiens dans des hôtels splendides et luxueux où ils seront servis comme depuis toujours par une main d’oeuvre surexploitée.

De même nos investisseurs européens et français retourneront en Tunisie pour y faire tourner leurs usines de textiles et leurs centres d’appel par des travailleurs sous-payés.

Quant à nos bonnes consciences "droits de l’hommistes" elles changeront de pays pour aller taper sur Cuba, la Chine Populaire ou le Vénézuela de Huogo CHAVEZ.

20/01/2011 09:07 par Anonyme

Le Canard Enchaîné qui cite la ministre à propos de la Tunisie : « nous sommes restés tout le temps dans un brouillard total. (…) Ce sont les Américains qui ont pris les choses en main. Les militaires américains ont parlé avec leurs homologues tunisiens, et Ben Ali a été prié de quitter, sans plus attendre, le territoire. »

http://www.rfi.fr/emission/20110119-une-diplomatie-francaise-encore-sellette

20/01/2011 13:00 par Anonyme

Un millier de personnes protestaient devant le siège de l’ex-parti au pouvoir pour réclamer la démission du gouvernement au cri de "RCD out". L’armée a fait des tirs de sommation.

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110120.OBS6588/des-manifestants-hostiles-au-gouvernement-defilent-a-tunis


A Washington, le porte-parole de la diplomatie américaine, Philip Crowley, a affirmé que le gouvernement tunisien doit organiser la transition vers la démocratie, ajoutant que les Etats-Unis comptent aider la Tunisie à atteindre cet objectif.

http://www.leparisien.fr/crise-tunisie/tunisie-tirs-de-sommation-a-tunis-contre-les-manifestants-20-01-2011-1235524.php

27/01/2011 17:39 par mohamed

L’analyse de M.PICCININ est bonne et pertinente.Y a rien à dire il connaît son monde.
Si les dictatures arabes ne faisaient pas les affaires des occidentaux, France et USA en tête elles n’auraient pas fait long feu. Elles sont en place avec leur bénédiction et le resteront encore longtemps.Ce que vient d’accomplir le peuple tunisien est héroïque mais c’est juste un grain de sable dans l’engrenage de l’histoire si d’autres peuples arabes croient que leur tour viendra ils peuvent déchanter. Si la Tunisie est allée aussi loin c’est qu’elle n’a pas de pétrole ni d’autres richesses à convoiter et surtout elle n’est pas un gros acheteur d’armes comme les autres qui consacrent 80% de leur budget à des armes destinées à rouiller. Ce sont ces mêmes 80% du budget qui aussi et surtout assurent la pérennité des dictatures. Un militaire avec autant de privilèges n’aura aucun scrupule à tirer sur des manifestants et pas avec des balles en caoutchouc.

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