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TRAVAIL SALARIE ET CHÔMAGE … les fondamentaux du systéme marchand

Manuel Valls entend revoir la durée des allocations chômages et renforcer le contrôle des chômeurs, envisageant implicitement la mise en place d’allocations dégressives dans le temps, et le renforcement du contrôle des chômeurs. Le gouvernement entend donc culpabiliser les chômeurs. Déjà Début septembre, le ministre du Travail François Rebsamen avait provoqué un tollé en demandant un renforcement du contrôle des chômeurs en matière de recherche d’emploi. D’un coté, Hollande a pris la décision de déverser un véritable flot de milliards de subvention et d’allégement d’impôt et de cotisation au profit du Medef, sans aucune contrepartie et de l’autre coté il lance la chasse aux chômeurs. Ce gouvernement est bien dans la lignée de la droite la plus dur, doux avec les riches, dur avec les pauvres !

Faire travailler les chômeurs et /ou celles et ceux qui, sans emplois, bénéficient d’aides est devenu la véritable obsession des gouvernants. La mesure apparaît à la fois comme logique et scandaleuse et, de la même manière, les défenseurs d’une telle mesure hésitaient à l’appliquer par crainte de désapprobation, les adversaires peinant à en démonter le mécanisme. Pour y voir clair dans cette affaire, revenons à quelques fondamentaux du système marchand.

Le travail est l’acte par lequel il y a création de la valeur, de la richesse, mais l’on sait que cette richesse créée n’appartient pas à celui qui la crée : le salarié.

D’où une 1er remarque essentielle : le salaire n’est pas l’intégralité de la valeur produite par l’activité du salarié. Le salaire n’est que la part de valeur créée, accordée par l’employeur afin que le salarié puisse reproduire sa capacité de travail afin de demeurer producteur de richesses, autrement dit sa capacité de travail.

Ce que reçoit le salarié, n’est donc pas la valeur qu’il a produit mais l’équivalente valeur de ce dont il a besoin pour, économiquement et socialement, exister. Il faut noter que cette réalité a été remplacée, dans le discours officiel, par une explication totalement mystificatrice, qui consiste à dire que le salaire est la valeur équivalente au travail fourni... Or ceci est complètement faux. S’il en était ainsi on se demande bien où serait le profit que le propriétaire du Capital met dans sa poche. La force de travail – mis à la disposition, moyennant salaire, de l’employeur, n’est donc qu’un moyen entre les mains de celui-ci pour créer et accumuler de la richesse. Elle n’a pas d’autre fonction...

D’où une 2e remarque tout aussi essentielle que la première : l’emploi de la force de travail n’est pas liée au fait quelle procure un emploi au salarié, mais uniquement à l’utilité économique que lui reconnaît l’employeur.

La situation de chômage, n’est donc pas un dysfonctionnement du système salarial, mais bien une conséquence inéluctable de son principe de fonctionnement. Ce n’est pas le chômeur, le sans emploi, qui est responsable de sa situation, mais l’état du marché de la force de travail. On peut être formé, disponible, avoir de l’expérience et... chômeur. C’est le cas de millions de salariés.

Cette situation de chômage présente pour le système, à la fois, un avantage et un inconvénient : l’avantage, il est double : avoir à disposition, et en fonction des besoins, de la production marchande, un potentiel de travail, mais aussi de pouvoir agir, à la baisse, sur les salaires ... les offreurs de force de travail se faisant concurrence ; l’inconvénient : cette situation révèle, si elle est comprise, toute la perfidie sociale du système marchand qui instrumentalise la force de travail à son seul profit. Le système arrive à faire croire, avec un certain succès, idéologiquement, que cette situation est « naturelle », « indépassable »,... et que seuls les chômeurs, et autres sans emploi sont responsables de leur situation. (« Tous des fainéants ! » ou des « fraudeurs » !)

C’est entre ces deux positions contradictoires que naviguent les gestionnaires du système. Il reste cependant à trouver un cadre acceptable pour gérer le sous emploi qui devient massif et donc socialement et politiquement à terme déstabilisant.

D’après Patrick MIGNARD

Voir : DES ÉCONOMISTES PROPOSENT LA SEMAINE DE 30 HEURES

http://2ccr.wordpress.com/2014/07/11/des-economistes-proposent-la-semaine-de-30-heures/

»» http://2ccr.unblog.fr/2014/10/14/tr...
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Rien ne fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. La lutte de classes, au contraire, est la base de l’unité, son motif le plus puissant. C’est pour la mener avec succès en rassemblant l’ensemble des travailleurs que fut fondée la CGT. Or la lutte de classes n’est pas une invention, c’est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu’elle cesse :
renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l’exploitation et à l’écrasement.

H. Krazucki
ancien secrétaire général de la CGT

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