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Arcelor-Mittal est emblématique du ralliement du PS au néolibéralisme.

Trahison d’Etat ?

Dans l’affaire d’Arcelor-Mittal, François Hollande et son premier ministre n’ont pas trahi les salariés. Ils les ont amusé pendant quelques semaines, pour gagner du temps, puis ils ont tout simplement agi en néo(sociaux ?)libéraux. Ils considèrent que l’Etat, la puissance publique, doivent rester à leur place et ne pas se mêler d’économie. Il faut laisser le marché "réguler"...

L’affaire Arcelor-Mittal sera désormais emblématique du ralliement (déjà ancien) du parti socialiste au néolibéralisme, même pas saupoudré de quelques miettes redistributives.

Le géant (menteur et voyou) de l’acier, et le MEDEF, se félicitent du réalisme de Monsieur Ayrault ; le réalisme en l’occurrence consistant à pencher du côté des patrons, et à dire aux syndicats : "on vous comprend, notre fou du roi, Montebourg, ministre de l’Enfumage, a fait tout ce qu’il a pu, mais il n’y avait pas d’autre solution". La loi du profit est une loi de la nature ; nous n’y pouvons rien. On connaît cette pédagogie du renoncement...

Voilà l’aveu réitéré : il n’y a pas d’autre solution, pas d’alternative au capitalisme, il faut le marteler, le matraquer, le faire entrer pour l’éternité dans toutes les têtes. C’est le seul monde possible. Gérons-le pour qu’il soit le plus "humain" possible ; humanisons la LRU, les "plans sociaux", la pauvreté, la précarité...

Les autres options ne sont que populisme, chavisme, déraison, étatisme, autoritarisme, gaspillages ruineux, et annonciatrices de "nouveaux goulags".

La nationalisation, même temporaire, une option pourtant partagée par 63% de l’opinion publique (dans l’attente d’un repreneur solide, crédible) donnerait raison à la CGT, et même à la CFDT Florange, aux communistes, au Front de gauche, à la gauche anticapitaliste, et réhabiliterait un "archaïsme", un vieux fantôme (qui reste jeune) : les nationalisations, et pourrait servir de mauvais exemple, contagieux, stimuler le mouvement social... Pas question, quels qu’en soient le prix, les conséquences !! Les "libéraux" ne cèdent jamais aux travailleurs. Pour l’exemple ! Ils n’ont pas à y perdre leur âme, ils ont des taux de profit en guise d’âme.

Les sociauxlibéraux se doivent donc d’être zélés, crédibles, "face" aux néo-ultra-libéraux, s’ils veulent "alterner" au gouvernement pour gérer au mieux un système qui désormais prend l’eau de toutes parts.. A ce jeu là , l’original vaut toujours mieux que la copie.

L’essentiel reste pour les uns et les autres d’éradiquer les "vieilleries marxistes" et d’affaiblir les forces qui les portent. Ce sont elles le vrai "ennemi", pas le capital. Ne les confortons pas se disent-ils... Assimilons à tout jamais les nationalisations au goulag...TINA ! Il n’y a pas d’alternative !! La régulation par la puissance publique, par la socialisation, par la démocratisation, ce ne sont que chimères totalitaires.

Restons dans le cadre consensuel et consensué du néolibéralisme, de la bonne et belle alternance, défendons bec et ongles le bipartisme. Et amusons la galerie par des "concertations", "dialogues sociaux", "assises"... Cela s’appelle une politique de classe, délibérée, idéologiquement et politiquement assumée, tant pis si objectivement elle roule pour le Front National. Au deuxième tour des prochaines présidentielles, on en appellera à "l’union sacrée républicaine".

Mais attention : ça commence à sentir la décomposition... En Amérique du sud, les "révolutions citoyennes" sont nées de la faillite de ces politiques, du discrédit des politiques, de l’effondrement des partis "traditionnels", rejetés par les mouvements populaires. Et c’est parti d’en bas.

Jean Ortiz

Universitaire

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