Inutile de rappeler ici le palmarès judiciaire de M. Habib, ami personnel de B. Netanyahou, désormais visé par un mandat d’arrêt de la Cour Pénale Internationale (rien que ça), pour « extermination et/ou meurtre », « homicide intentionnel » et « le fait d’affamer délibérément des civils ». Soit dit en passant, il était temps.
Saluons d’abord la droiture des jeunes parlementaires David Guiraud et Mathilde Panot entre autres, qui depuis plusieurs mois sauvent l’honneur de l’insoumission française à la mafia pro-Likoud terrorisant le monde politico-médiatique. Soutenons-les parce qu’ils ne sont pas nombreux.
En revanche, je ne sais si cela vient de mon enfance champêtre, mais le terme injurieux de « porc » me gêne un peu. Tout comme celui de « chien », de « blaireau », de « mouton » ou d’« âne » – pour se limiter à la faune ouest-européenne –, ceux-ci relevant, il faut le dire, d’une forme de zoophobie ordinaire communément admise dans nos sociétés humaines. J’ai, personnellement, trop de tendresse et de considération envers les bêtes, toutes innocentes qu’elles sont, pour leur infliger l’humiliation d’être associées à nos comportements.
Il est vrai que le cochon n’est pas, de conduite et d’aspect, le plus noble des animaux, mais n’y projetons pas pour autant tout notre dégoût de l’humanité. Savez-vous qu’il est d’une aide particulièrement efficace pour faire disparaître un cadavre (à condition de penser à se débarrasser, en fin de repas, des restes de la dentition et de la chevelure du défunt, que l’animal ne trouve manifestement pas à son goût) ? Voilà une complicité de crime qu’aucun tribunal ne jugera. Gendarmes et assassins du terroir en savent quelque chose !
Aussi, à l’injure zoophobe de « porc » l’on préférera celle, plus juste et non spéciste, de « mangeur de morts », ou, peut-être moins percutante, de « nécrophage ». Enfin, que nous dirait la communauté porcine, si elle pouvait s’exprimer distinctement, de son indignation se sachant assimilée au sieur Habib, négationniste décomplexé du génocide des Palestiniens ? C’est aussi cela, le progrès : peser ses mots pour ne blesser aucun être vivant injustement. Non ?
Finissons donc en musique avec l’ami Roger Waters, le plus talentueux, lucide et courageux des compositeurs. Ici le morceau Pigs, extrait de l’album légendaire Animals (1977) de Pink Floyd, en une version remixée de 2018 où la section rythmique a été sublimée.