RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Stop aux injures à caractère zoophobe !

Le 28 mai dernier, le député David Guiraud qualifiait, devant une forêt de micros à la sortie d’une séance à l’Assemblée nationale, le député Meyer Habib de « porc », après avoir été pris à partie par ce dernier au sujet du génocide en cours à Gaza perpétré par les autorités israéliennes.

Inutile de rappeler ici le palmarès judiciaire de M. Habib, ami personnel de B. Netanyahou, désormais visé par un mandat d’arrêt de la Cour Pénale Internationale (rien que ça), pour « extermination et/ou meurtre », « homicide intentionnel » et « le fait d’affamer délibérément des civils ». Soit dit en passant, il était temps.

Saluons d’abord la droiture des jeunes parlementaires David Guiraud et Mathilde Panot entre autres, qui depuis plusieurs mois sauvent l’honneur de l’insoumission française à la mafia pro-Likoud terrorisant le monde politico-médiatique. Soutenons-les parce qu’ils ne sont pas nombreux.

En revanche, je ne sais si cela vient de mon enfance champêtre, mais le terme injurieux de « porc » me gêne un peu. Tout comme celui de « chien », de « blaireau », de « mouton » ou d’« âne » – pour se limiter à la faune ouest-européenne –, ceux-ci relevant, il faut le dire, d’une forme de zoophobie ordinaire communément admise dans nos sociétés humaines. J’ai, personnellement, trop de tendresse et de considération envers les bêtes, toutes innocentes qu’elles sont, pour leur infliger l’humiliation d’être associées à nos comportements.

Il est vrai que le cochon n’est pas, de conduite et d’aspect, le plus noble des animaux, mais n’y projetons pas pour autant tout notre dégoût de l’humanité. Savez-vous qu’il est d’une aide particulièrement efficace pour faire disparaître un cadavre (à condition de penser à se débarrasser, en fin de repas, des restes de la dentition et de la chevelure du défunt, que l’animal ne trouve manifestement pas à son goût) ? Voilà une complicité de crime qu’aucun tribunal ne jugera. Gendarmes et assassins du terroir en savent quelque chose !

Aussi, à l’injure zoophobe de « porc » l’on préférera celle, plus juste et non spéciste, de « mangeur de morts », ou, peut-être moins percutante, de « nécrophage ». Enfin, que nous dirait la communauté porcine, si elle pouvait s’exprimer distinctement, de son indignation se sachant assimilée au sieur Habib, négationniste décomplexé du génocide des Palestiniens ? C’est aussi cela, le progrès : peser ses mots pour ne blesser aucun être vivant injustement. Non ?

Finissons donc en musique avec l’ami Roger Waters, le plus talentueux, lucide et courageux des compositeurs. Ici le morceau Pigs, extrait de l’album légendaire Animals (1977) de Pink Floyd, en une version remixée de 2018 où la section rythmique a été sublimée.

URL de cet article 39627
   
Putain d’usine, de Jean Pierre Levaray.
« Tous les jours pareils. J’arrive au boulot et ça me tombe dessus, comme une vague de désespoir, comme un suicide, comme une petite mort, comme la brûlure de la balle sur la tempe. Un travail trop connu, une salle de contrôle écrasée sous les néons - et des collègues que, certains jours, on n’a pas envie de retrouver. On fait avec, mais on ne s’habitue pas. On en arrive même à souhaiter que la boîte ferme. Oui, qu’elle délocalise, qu’elle restructure, qu’elle augmente sa productivité, (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Lorsque la vérité est remplacée par le silence, le silence devient un mensonge. »

Yevgeny Yevtushenko

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.