RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

"Solution finale" ou bien...?

Nous avons tous été réveillés d’un sommeil toxique.

Car c’est seulement dans un univers drogué qu’on peut penser qu’un peuple tout entier, comme le peuple palestinien, massacré pendant près de 80 ans, trompé par une longue série d’« accords de paix » jamais traduits dans les faits, abandonné et souvent trahi par ses « frères », enfermé dans des bantoustans entourés de murs et de barbelés, utilisé comme champ de tir par des snipers à l’entraînement ou comme laboratoire expérimental pour de nouvelles armes supertechnologiques, scientifiquement affamé... puisse accepter pour toujours cette condition inhumaine.

Parmi les nombreuses comparaisons historiques faites dans ces dernières heures (« 11 septembre », « guerre du Kippour », etc), il est stupéfiant que personne n’ait pensé à la bataille désespérée qui se rapproche le plus de « Déluge d’al-Aqsa » en ce qui concerne la logique des assiégés et celle des assiégeants  : l’insurrection du ghetto de Varsovie, avril-mai 1943.

A Gaza comme à Varsovie, ceux qui ont décidé de se battre à visage découvert contre un ennemi militairement surpuissant savaient très bien qu’ils ne pouvaient viser aucune « victoire » immédiate, et qu’ils paieraient leur rébellion d’un massacre.

Mais, à Gaza comme à Varsovie, le choix à faire était limité à deux seules solutions, tout aussi létales l’une que l’autre. Accepter d’être exterminés un peu à la fois, entre bombardement et manque de nourriture, eau, futur, ou bien se jeter tout entiers dans la bataille et laisser un avertissement – ou un exemple – au reste du monde.

Entre accepter de disparaître presque silencieusement et faire payer un prix à l’assiégeant, on a choisi la deuxième option.

Et l’assiégeant - à Gaza comme à Varsovie – réagit de la même et identique façon et selon la même logique.

Face à ce qui se présente désormais comme une insurrection du peuple palestinien, les paroles par lesquelles le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant a motivé l’ordre d’état de siège complet sont un « manifeste de la race » en version inversée : « Nous combattons des animaux humains et nous nous comporterons en conséquence ». Il promet en somme d’utiliser Gaza comme un abattoir.

Jadis considérés comme des Untermenschen par les nazis et les racistes, les plus hauts responsables de l’« État juif » - en quoi serait-ce différent d’un « État islamique » ou « chrétien » ? - appliquent aujourd’hui le même schéma à l’égard des Palestiniens (mais pour l’extrême-droite israélienne, ce « qualificatif » devrait être étendu à tous « les Arabes »).

Et exactement comme le IIIe Reich, ils préparent la solution finale, sans plus de distinctions entre combattants (« terroristes ») et population civile.

Cette horreur ne paraît « acceptable » qu’à ceux qui sont convaincus d’avoir Gott mit uns, au-dessus et en dehors de l’humanité « normale ». A ceux qui, comme l’impérialisme occidental, s’étaient persuadés qu’ils pouvaient tranquillement disposer du monde selon leurs intérêts exclusifs, organisant coups d’État, invasions, bombardements, « sanctions », embargos, assassinats ciblés, listes de proscription.

Et face à une réalité qui voit le reste du monde ne plus accepter cette suprématie, l’Occident se découvre plus vulnérable qu’il ne l’avait cru jusqu’à maintenant. L’hystérie qui en découle commence à reproduire des caillots réactionnaires et fascistes à l’intérieur même de ses pays.

Le « suprématisme » - qui a glissé de la couleur de la peau à la résidence dans le « jardin » du bien-être – a produit ses fruits. Le monde « hors de cette enceinte », qu’un haut dirigeant européen qualifie de jungle , refuse désormais en bloc cette prétention coloniale.

Ce n’est pas un front homogène, il ne partage pas les mêmes systèmes politiques, économiques, culturels, religieux. Il présente des sujets puissants, qui agissent de façon rationnelle. Et d’autres beaucoup plus « instinctifs », réagissant plus que poursuivant des projets, désespérés, mais pas résignés.
Ils ont en commun le refus de la domination impériale et le besoin de relations internationales entre pairs – un multilatéralisme sans empereurs.

Le sommeil toxique de la domination incontestée des « jardiniers » est fini. Le séisme des révoltes dans le reste du monde n’en est qu’à ses débuts.

»» https://sinistrainrete.info/articoli-brevi/26506-redazione-contropiano...
URL de cet article 38973
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
PALESTINE
Noam CHOMSKY, Ilan PAPPE
La question palestinienne est représentative de ce qui ne tourne pas rond dans le monde. Le rôle des États occidentaux et l’accord tacite de diverses institutions en font un cas très particulier de la politique actuelle. Les trois dernières offensives militaires d’envergure menées par Israël contre Gaza, entre 2008 et 2014, ont fait des milliers de morts du côté palestinien et donné lieu à de nouvelles expropriations de terres en Cisjordanie. Ces guerres de conquête israélienne ont ravivé, chez les (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« (...) on a accusé les communistes de vouloir abolir la patrie, la nationalité. Les ouvriers n’ont pas de patrie. On ne peut leur ravir ce qu’ils n’ont pas. Comme le prolétariat de chaque pays doit en premier lieu conquérir le pouvoir politique, s’ériger en classe dirigeante de la nation, devenir lui-même la nation, il est encore par là national, quoique nullement au sens bourgeois du mot. »

Karl Marx, Friedrich Engels
Manifeste du Parti Communiste (1848)

"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.