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Sans maison ni eau : travailleurs migrants, capitalisme et esclavage au temps du coronavirus

Les travailleurs les plus exploités, les femmes et les hommes migrants qui travaillent dans l’industrie agro-alimentaire pour un patronat esclavagiste, ces êtres humains qui travaillent pour nous nourrir, n’ont ni maison, ni eau. Et le soi-disant "plan" gouvernemental pour les secteurs les plus précaires en période de pandémie, consiste à envoyer des militaires dans les bidonvilles improvisés, à leur ordonner de "rester chez eux". Les travailleurs leur disent qu’ils n’ont pas d’eau et qu’ils craignent pour leur santé, mais la réponse est seulement la répression : ce qui aggrave la situation, car la gestion des déchets se complique sans aucun système d’assainissement [1]. « Il y a des femmes et des enfants dans les campements... Il est très difficile de rester à la "maison" sans nourriture. On ne peut pas rester sans travailler. Nous réclamons de l’eau. Nous sommes comme toujours, les invisibles, ceux dont personne ne se soucie au-delà de nous exploiter, c’est-à-dire des gens qui vont travailler, puis c’est comme si nous n’existions pas » [2].

La moitié du budget public destiné soi-disant à "la crise du coronavirus", va directement à financer la banque, une autre grosse part à la grande industrie, une autre part à l’armée (au profit du complexe militaro-industriel), et les miettes restantes vont aux petites entreprises, à la santé et aux services sociaux. À cause de cette répartition du budget, et à cause de la privatisation de la santé perpétrée au cours des dernières décennies, le personnel de santé travaille sans les équipements de protection nécessaires (ce qui contribue à l’expansion du virus), les personnes âgées meurent en quantités effrayantes dans des résidences sans personnel médical suffisant, et la partie la plus exploitée de la classe ouvrière est laissée de côté... Pendant ce temps, la banque est toujours gagnante.

Pour le capitalisme, les travailleurs sont des vies "jetables", une main-d’œuvre utilisée et moulue. Les travailleurs en semi-esclavage de l’industrie agro-alimentaire sont considérés comme "jetables-remplaçables" par le patronat, parce que le pillage brutal perpétré par l’impérialisme européen et étasunien en Afrique, en Asie et en Amérique latine, provoque un appauvrissement meurtrier et la dévastation de la nature, ce qui entraîne évidemment un exode de population qui procure, aux exploiteurs de tout poil, une "mine d’esclaves" constamment renouvelée.

Des millions de personnes sont obligées d’entreprendre des trajets migratoires dantesques à cause du pillage capitaliste de leurs pays, et si elles réussissent à survivre au voyage, elles sont reléguées à une sorte d’apartheid par les lois d’immigration de l’Union européenne et des États-Unis. Femmes et hommes sont contraints, en raison de lois qui violent leurs droits, de subir les pires exploitations, comme travailler aux pièces dans l’agriculture industrielle dans des conditions de travail et de logement inhumaines, ou acculées (dans le cas des femmes) à l’exploitation effroyable qu’est la prostitution. C’est le pillage des corps humains, inhérent au pillage capitaliste des territoires. C’est le fonctionnement d’un système criminel héritier d’une histoire coloniale et dont le présent est la continuité sanglante d’un système de classes, dans lequel une poignée de milliardaires décuplent leur fortune sur la base de l’exploitation des travailleurs et du pillage de la nature. L’impérialisme européen et étasunien veut extorquer les immenses richesses de l’Afrique, de l’Asie et de l’Amérique latine, mais rejette les personnes ainsi dépossédées. La voracité impériale construit une gigantesque forteresse autour du butin pillé à coups de guerres d’invasion, de dettes illicites et d’une incessante ingérence responsable de l’extermination de générations entières de révolutionnaires sur tous les continents (des coups d’État, des plans d’extermination, un constant soutien aux régimes favorables au pillage transnational et des plans génocidaires de contre-insurrection sont constamment mis en œuvre). Le capitalisme c’est la barbarie.

Mais nous sommes des êtres humains et nous refusons d’être réduits à une simple force de production à la merci de la classe exploiteuse : nous aimons, nous avons des familles, des cerveaux et de la créativité... Et un jour, la colère rejoindra la conscience de classe sur un rouge point d’horizon : ce jour-là, nous renverserons ce système criminel, nous renverserons la classe exploiteuse, nous renverserons tous les esclavagistes avec leur fiel suprémaciste, tous ceux qui bâtissent des fortunes sur nos peuples et nos vies déchiquetées.

www.cecilia-zamudio.blogspot.com


Texte original écrit en espagnol, traduction pour ce texte par Rose Marie Lou (révision de traduction C. Zamudio)

NOTES :
[1] - www.redandaluzaagua.org/actividades/crisis-del-agua-en-los-asentamientos-chabolistas-de-huelva-comunicado-del-colectivo-de-trabajadores-africanos/
 www.eldiario.es/andalucia/enabierto/Carta-Mesa-Agua-Sanidad-Huelva_6_1008659131.html
 www.france24.com/es/20200325-espa%C3%B1a-trabajadores-africanos-covid19-jornaleros

[2] -www.zintzilik.net/2020/03/25/situacion-en-los-campamentos-de-migrantes-en-lepe/

»» http://cecilia-zamudio.blogspot.com...
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« Arabesque américaine » : Printemps Arabe ou révolutions colorées fomentées par les USA ?
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Depuis 1974 en France, à l’époque du serpent monétaire européen, l’État - et c’est pareil dans les autres pays européens - s’est interdit à lui-même d’emprunter auprès de sa banque centrale et il s’est donc lui-même privé de la création monétaire. Donc, l’État (c’est-à -dire nous tous !) s’oblige à emprunter auprès d’acteurs privés, à qui il doit donc payer des intérêts, et cela rend évidemment tout beaucoup plus cher.

On ne l’a dit pas clairement : on a dit qu’il y avait désormais interdiction d’emprunter à la Banque centrale, ce qui n’est pas honnête, pas clair, et ne permet pas aux gens de comprendre. Si l’article 104, disait « Les États ne peuvent plus créer la monnaie, maintenant ils doivent l’emprunter auprès des acteurs privés en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix mais qui fait aussi le grand bonheur des riches rentiers », il y aurait eu une révolution.

Ce hold-up scandaleux coûte à la France environ 80 milliards par an et nous ruine année après année. Ce sujet devrait être au coeur de tout. Au lieu de cela, personne n’en parle.

Etienne Chouard

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