RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Sans maison ni eau : travailleurs migrants, capitalisme et esclavage au temps du coronavirus

Les travailleurs les plus exploités, les femmes et les hommes migrants qui travaillent dans l’industrie agro-alimentaire pour un patronat esclavagiste, ces êtres humains qui travaillent pour nous nourrir, n’ont ni maison, ni eau. Et le soi-disant "plan" gouvernemental pour les secteurs les plus précaires en période de pandémie, consiste à envoyer des militaires dans les bidonvilles improvisés, à leur ordonner de "rester chez eux". Les travailleurs leur disent qu’ils n’ont pas d’eau et qu’ils craignent pour leur santé, mais la réponse est seulement la répression : ce qui aggrave la situation, car la gestion des déchets se complique sans aucun système d’assainissement [1]. « Il y a des femmes et des enfants dans les campements... Il est très difficile de rester à la "maison" sans nourriture. On ne peut pas rester sans travailler. Nous réclamons de l’eau. Nous sommes comme toujours, les invisibles, ceux dont personne ne se soucie au-delà de nous exploiter, c’est-à-dire des gens qui vont travailler, puis c’est comme si nous n’existions pas » [2].

La moitié du budget public destiné soi-disant à "la crise du coronavirus", va directement à financer la banque, une autre grosse part à la grande industrie, une autre part à l’armée (au profit du complexe militaro-industriel), et les miettes restantes vont aux petites entreprises, à la santé et aux services sociaux. À cause de cette répartition du budget, et à cause de la privatisation de la santé perpétrée au cours des dernières décennies, le personnel de santé travaille sans les équipements de protection nécessaires (ce qui contribue à l’expansion du virus), les personnes âgées meurent en quantités effrayantes dans des résidences sans personnel médical suffisant, et la partie la plus exploitée de la classe ouvrière est laissée de côté... Pendant ce temps, la banque est toujours gagnante.

Pour le capitalisme, les travailleurs sont des vies "jetables", une main-d’œuvre utilisée et moulue. Les travailleurs en semi-esclavage de l’industrie agro-alimentaire sont considérés comme "jetables-remplaçables" par le patronat, parce que le pillage brutal perpétré par l’impérialisme européen et étasunien en Afrique, en Asie et en Amérique latine, provoque un appauvrissement meurtrier et la dévastation de la nature, ce qui entraîne évidemment un exode de population qui procure, aux exploiteurs de tout poil, une "mine d’esclaves" constamment renouvelée.

Des millions de personnes sont obligées d’entreprendre des trajets migratoires dantesques à cause du pillage capitaliste de leurs pays, et si elles réussissent à survivre au voyage, elles sont reléguées à une sorte d’apartheid par les lois d’immigration de l’Union européenne et des États-Unis. Femmes et hommes sont contraints, en raison de lois qui violent leurs droits, de subir les pires exploitations, comme travailler aux pièces dans l’agriculture industrielle dans des conditions de travail et de logement inhumaines, ou acculées (dans le cas des femmes) à l’exploitation effroyable qu’est la prostitution. C’est le pillage des corps humains, inhérent au pillage capitaliste des territoires. C’est le fonctionnement d’un système criminel héritier d’une histoire coloniale et dont le présent est la continuité sanglante d’un système de classes, dans lequel une poignée de milliardaires décuplent leur fortune sur la base de l’exploitation des travailleurs et du pillage de la nature. L’impérialisme européen et étasunien veut extorquer les immenses richesses de l’Afrique, de l’Asie et de l’Amérique latine, mais rejette les personnes ainsi dépossédées. La voracité impériale construit une gigantesque forteresse autour du butin pillé à coups de guerres d’invasion, de dettes illicites et d’une incessante ingérence responsable de l’extermination de générations entières de révolutionnaires sur tous les continents (des coups d’État, des plans d’extermination, un constant soutien aux régimes favorables au pillage transnational et des plans génocidaires de contre-insurrection sont constamment mis en œuvre). Le capitalisme c’est la barbarie.

Mais nous sommes des êtres humains et nous refusons d’être réduits à une simple force de production à la merci de la classe exploiteuse : nous aimons, nous avons des familles, des cerveaux et de la créativité... Et un jour, la colère rejoindra la conscience de classe sur un rouge point d’horizon : ce jour-là, nous renverserons ce système criminel, nous renverserons la classe exploiteuse, nous renverserons tous les esclavagistes avec leur fiel suprémaciste, tous ceux qui bâtissent des fortunes sur nos peuples et nos vies déchiquetées.

www.cecilia-zamudio.blogspot.com


Texte original écrit en espagnol, traduction pour ce texte par Rose Marie Lou (révision de traduction C. Zamudio)

NOTES :
[1] - www.redandaluzaagua.org/actividades/crisis-del-agua-en-los-asentamient...
www.eldiario.es/andalucia/enabierto/Carta-Mesa-Agua-Sanidad-Huelva_6_1...
www.france24.com/es/20200325-espa%C3%B1a-trabajadores-africanos-covid1...

[2] -www.zintzilik.net/2020/03/25/situacion-en-los-campamentos-de-migrantes-en-lepe/

»» http://cecilia-zamudio.blogspot.com/2020/03/sans-maison-ni-eau-travail...
URL de cet article 35891
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Maurice Tournier. Les mots de mai 68.
Bernard GENSANE
« Les révolutionnaires de Mai ont pris la parole comme on a pris la Bastille en 1789 » (Michel de Certeau). A la base, la génération de mai 68 est peut-être la première génération qui, en masse, a pris conscience du pouvoir des mots, a senti que les mots n’étaient jamais neutres, qu’ils n’avaient pas forcément le même sens selon l’endroit géographique, social ou métaphorique où ils étaient prononcés, que nommer c’était tenir le monde dans sa main. Une chanson d’amour des Beatles, en fin de compte très (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Nous sommes gouvernés, nos esprits sont moulés, nos goûts formés, nos idées suggérés, en grande partie par des gens dont nous n’avons jamais entendu parler.

Edward Bernays

La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.