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Quelques petites choses que j’avais envie de vous dire

Rumeurs de guerre

Avant de partir vers d’autres cieux, je vous annonce la création future de deux nouveaux blogs, un qui me servira à donner des humeurs, des impressions comme on écrit des lettres à ses amis, un autre qui sera consacré aux luttes de souveraineté populaire et alimentaire de l’Amérique Latine et aux traductions de textes hispanophones.

Les derniers progrès dans l’installation d’une dictature mondiale sous le nom de « démocratie globale », depuis surtout que le gouvernement transitoire de Kiev donne à cette démocratie la forme d’un gouvernement « transitoire » clairement fasciste et clairement installé avec l’aide et le soutien de nos semi-dictatures occidentales, crée parmi ceux qui s’en sont aperçu, ce sentiment d’angoisse latente qui est le premier pas vers un régime de terreur.

Il est effarant de voir que ce gouvernement putschiste, issu d’un coup d’état à connotation nazie, se comporte comme un gouvernement démocratiquement élu, hypothéquant l’avenir du pays en contractant des dettes non remboursables à long terme, cédant les droits souverains du peuple aux corporations et après avoir déclarer la guerre aux minorités ethniques par des lois liberticides et privatives de dignité, se lance dans une guerre réelle, concrète, qui fait couler le sang des mouvements antifascistes, à l’Est comme à l’Ouest du pays.

Ce qui est le plus dur à concevoir, surtout pour ceux qui n’ayant jamais rouvert les chapitres de l’histoire du nazisme au 20ème siècle, c’est que ce régime a été installé grâce aux moyens conjugués de l’EU/UE/OTAN en toute connaissance de cause. Pour ceux là, le choc est violent et le réarrangement narratif presque impossible. Pour ceux qui ont rouvert ses chapitres de l’histoire officielle pour s’intéresser à l’histoire réelle, le choc est rude certes, mais surtout en ce qu’il met en évidence une urgence.

Les corporations ont à présent presque totalement pris le pouvoir à « Washington », en tant que boîte noire, centre du pouvoir global, d’avantage représenté et intrinsèquement lié au Pentagone qu’au dit « gouvernement des États-Unis » dont le dernier fantoche, agissant comme un leurre, à surtout servi à faire diversion alors que l’agenda de transmission de transfert du pouvoir global vers la gouvernance des Grands Marchands et de déstabilisation mondiale se poursuivait, dans l’ombre, à coup de lois liberticides et de guerres de conquête du territoire planétaire qui ne disent pas leur nom.

En rouvrant ces fameux chapitres de l’histoire, on s’aperçoit alors que ces mêmes corporations dont les actuels dirigeants sont souvent les descendants de ceux de l’époque, et d’autres acquis à la même idéologie – mécaniste et industrialiste – ont été cooptés, sont celles qui au cours des années 30 du siècle passé avaient déjà armé le fascisme et le nazisme, dans un premier temps pour installer Franco en Espagne avec la complicité des gouvernements « alliés » et ensuite pour permettre à Hitler, la guerre éclair qui a fait de l’Europe pour 5 ans un continent fasciste.

Ensuite apparaît un double but de cette manœuvre criminelle, d’une part l’Europe fasciste avec sa population sous contrôle convenait particulièrement bien à l’instauration du Monde Marché, mais aussi les armées nazies étaient censées en finir une bonne fois pour toute avec l’Union Soviétique. Un plan qui nous le savons a échoué. De là à prétendre que les Soviétiques furent de philanthropiques sauveurs de l’Europe, il y a un immense fossé que je me garderai bien de franchir. Que l’Union Soviétique nous ait sauvés, c’est un fait, mais c’est surtout un accident de l’histoire, celui qui fait que pour défendre son propre territoire, il lui fallait mettre un terme au nazisme.

TATATAM, c’est là que la cavalerie arrive à la rescousse. Les États-Unis qui ne sont pas intervenus tant que le projet de fascisation de l’Europe suivait son cours, se voient dans l’obligation de sauver leur marché européen du double risque de l’appropriation par l’URSS et de la création d’une grande puissance communiste.

J’ai eu l’occasion au cours des dernières semaines de voir monter au créneau pour disserter au sujet de l’Ukraine les vieux Stal ‘ et autres marxistes-léninistes dépoussiérés pour l’occasion, toujours dans l’illusion, quelques mondes en retard, allant jusqu’à confondre la Russie néo-libérale de Poutine avec leur vieux mythe d’une URSS qui pas plus que le « Rêve Américain » n’a jamais existé dans la réalité. Les vieux fantasmes ont la peau dure. Et nombreux sont les esprits « révolutionnaires » qui évoluent dans un monde qui n’existe plus, qui n’est jamais advenu, incapable de s’adapter à une réalité inédite qui demande de nouveaux cadres interprétatifs comme guides pour la pratique.

Sincèrement je ne suis pas certaine que j’aurais préféré grandir dans un monde régit par Staline, que comme je l’ai fait dans celui où les « alliés » forcés de lâcher du lest, pour contrecarrer le danger soviétique, tout autant que tout inventeur d’alternatives cohérentes au Monde Marché, nous ont offert, à nous européens cul-dans-le-beurre, au prix bien sûr du sang et des larmes d’autres peuples - mais qui s’en préoccupe finalement – quelques décennies de liberté et de bien être.

Du meurtre de Lumumba à celui d’Allende, de tout ceux qui – par dizaines de millions – sont tombés victimes de la nécessité où se trouvait la gouvernance globale d’annihiler d’une part cet idéal d’un monde équitable, mais aussi les habitants des régions riches en ressources du globe pour fournir à bas prix les drogues consuméristes le temps d’accrocher nos fameuses classes moyennes à ce besoin de « pouvoir d’achat » qui leur a finalement ôté toute dignité. Aujourd’hui, belles et biens accros, elles sont prêtes à tous les sacrifices, pour quelques verroteries dont la possession est devenue leur manière d’être au monde.

Un monde dans lequel l’imagination sert de guide à l’invention continuée de la vie par des créations adaptées à ce qui est sa nature même, l’évolution qui en ce qui concerne l’espèce humaine demande la création intelligente et réfléchie de solutions harmonieuses et simples, qui conduisent au bien-être, est l’issue à ce pari morbide de domination du spectre total, dont le Pentagone est le bras actif, dans une guerre de quatrième génération dont les outils sont tout autant que les armes au sens traditionnels, les médias, que les modes de consommations induits... et autres outils de la culture stratégique.

La vie qui a inventé l’humain sans son intervention n’à rien a voir avec cette compulsion spasmodique : la vie comme ce que l’on achète au supermarché du coin, pour la masse ou dans les boutiques de luxe pour les castes de cadres du système, qui entourent de toujours d’avantages de murs et de systèmes de sécurité les oasis qu’elles se réservent pour y dérouler le luxe qui pour les populations dans leur ensemble devient toujours plus inaccessibles. Tout cela sont par nature des actes de négations de la vie, et des formes plus ou moins développées de la haine du vivant.

Autant dire, rien qui me parle, rien qui me donnerait envie de me bouger le matin pour aller gagner le droit à quelques leurres, même si cela peut sembler étrange à beaucoup, bien que fort triste et inquiète pour notre avenir, je préfère les veillées fiévreuses de traductions qui relaient les paroles de ceux qui nous parlent d’autres possibles, à dimensions humaines, dans la tranquillité de l’âme et de l’esprit que donne le sentiment d’accomplir ce qui est juste à un moment de l’histoire. Que cela paraisse étrange que je me sente enrichie par ce travail, bien plus que part une accumulation de biens matériels, conquis en écrasant ma conscience pour ne pas voir que le travail mercenaire que j’accomplis quelques soient les déguisements dont il se pare, contribue de fait à l’accroissement du malheur du monde, c’est pourtant ma réalité.

Là, clairement au cours des dernières semaines, un seuil a été franchi et les corporations qui n’ont jamais cessé depuis des décennies leur étroite collaboration avec les nazis quand il s’agissait de réprimer les peuples en quête de souveraineté ont cessé de se cacher mettant ouvertement en place en Europe un gouvernement nazi, alors qu’une partie de l’opinion publique européenne abrutie par 70 ans de propagande n’en a pas même pris conscience, et que ceux qui le réalisent manque des concepts fondateurs d’une résistance efficace, là seule, celle qui cesserait de nourrir le monstre en recréant les conditions d’une économie alternative, au prix sans doute de sacrifices matériels, mais peut-être aussi en y gagnant cette joie qui naît du sentiment d’avoir accomplit une œuvre – vitale – qui a du sens en terme de bien-être collectif. Je ne vous dis pas tous les bons délires que j’ai partagés avec d’autres dans ce genre de boulot de fous qui ne souffre pas de contraintes syndicales, mais qui font que chacun se met à la tâche avec ardeur sans compter, pour le plaisir du résultat, un moment de fête. Des boulots souvent peu rétribués financièrement, mais qu’importe quand le travail en soi est un bonheur et l’occasion de relever victorieusement des défis qui contribuent au bien-être collectif, créer un peu de joyeux bien-commun, préserver un lieu, un espace, un écosystème de la dégradation ambiante... avoir du plaisir à faire ce que l’on fait, c’est en ce qui me concerne une première exigence en matière de travail... même si cela n’exclut pas les moment pénibles, fastidieux et même douloureux quand il faut se surpasser pour parvenir au but. Je ne sais comment traduire ce sentiment, quand le résultat à atteindre malgré toutes les difficultés vous anime, une énergie motrice ancrée dans le futur. Création.

C’est de cela que je ne veux pas abdiquer, c’est cela qui constitue mon trésor, intérieur et non matériel et que je ne veux pas renoncer à faire croître et fructifier au nom d’une sécurité mortifère – et qui plus est toujours plus illusoire puisque les banques ont fini de s’accaparer des mutuelles et fonds de pensions, tout ce labeur populaire qui leur sert à expulser d’avantage d’habitants de la terre et à créer les armes, les tortionnaires et systèmes de contrôle pour neutraliser ceux qui leurs résistent. Ouvrons les yeux, nous voyons que partout les conditions de l’univers carcéral sous forme de prison comme lieu de travail obligatoire ont le vent en poupe, alors que les enfants des plus misérables n’ont plus comme écoles que celles militaires où ils sont éduqués à devenir de « volontaires chair à canon », heureux de servir « leur » pays... c’est tout bonnement à dégueuler. Jeunes sicaires, jeunes soldats et le nombre croissant de jeunes de part le monde qui sont enrôlés dans les milices nazies, c’est tout bonnement à vomir. A cela on peut ajouter l’encouragement à la création de bandes criminelles, les pandillas d’Amérique Latine, par exemple, trouvent leur origine dans les prisons californiennes.

A mes formation sur le tas, j’allie un bac (jury central) de math, une année réussie d’étude d’ingénieur agronome, trois ans de philo orientés vers l’écologie politique et un diplôme de comptabilité obtenu avec grande distinction. Autant d’occasions pour moi de me confronter à cette nécessaire rigueur qu’imposent les dizaines d’épreuves de l’examen passées avec succès. Une discipline et un athlétisme – parfois – de la pensée qui sont un préalable à la critique constructive. Rigueur oui, austérité, allez vous faire voir !

Tout cela poussée par ce besoin de comprendre le monde, et aussi surtout de voir par quel chemin, il serait possible un jour de faire de la Terre un lieu où la gentillesse aurait droit de cité, comme qualité valorisée entre toutes. Pour me donner les moyens de replacer mon expérience dans le cadre du monde. Et les dernières années ont été très dures moralement, parce que nous le savons à présent, les gens gentils, pourtant si agréables à fréquenter, sont méprisés et exclus de fait d’un système qui se fonde dans la relation de concurrence du tous contre tous, de la rivalité comme fondatrice de toute relation. Une rivalité induite par ceux pour qui « diviser pour régner » est une condition d’existence, celle sans laquelle il leur serait impossible d’imposer aux peuples dans leur presque totalité leur système de malheur.

Le premier pas à accomplir pour sortir d’une Union Européenne mortifère serait de refuser un système qui pose pour principe fondateur la « concurrence libre et non faussée »... Un principe dont la conjugaison d’études de philosophie des sciences et de comptabilité m’ont appris que non seulement il était de l’entière fabrication de ceux à qui profite le crime, sans qu’aucune référence scientifique – d’une science digne de ce nom – puisse lui servir de justificatif, mais aussi que tel qu’il était conçu et mis en place, il trahissait les principes mêmes établis par cette « science économique » qui est surtout une science de dépouillement organisé des peuples, qui s’approprie non seulement leurs territoires par des mécanismes d’usure mais leur esprit grâce à cette science connexe, la psychologie comportementaliste, qui est un outil de contrôle du comportement des masses.

C’est contre cela que je m’insurge et contre ce fatalisme induit qui fait que dans leur ensemble les populations européennes en sont venues à considérer ce système comme inéluctable, incontournable, seul possible, ne cherchant plus de solutions que comme formules d’aménagement « moins pires ». C’est pour cela que je m’apprête à quitter l’Europe pour partir à la rencontre de ceux qui mettent en pratique, au quotidien l’invention d’un monde dont le principe fondateur est de complémentarité dans une optique de bien vivre.

L’Europe meurt de son racisme et de son colonialisme intrinsèque qui lui permet de tolérer sans en être affectée outre mensure l’iniquité des relation nord-sud, elle meurt aussi parce qu’accro à la consommation elle ne trouve plus les ressorts de dignité et d’humanité qui lui permettrait de mener une critique hors de cadres imposés par le système alors même qu’il s’apprête à réduire les citoyens européens au même statut que celui des peuples qui pendant longtemps ont été sacrifiés à leur bien être, celui d’esclave dont la valeur est une valeur marchande, évaluée dans un bilan financier comme le chiffre qui le représente à l’actif de ce bilan. Toute qualité niée, il ne reste plus aux habitants d’Europe pour les représenter que ce chiffre mesure de leur droit à l’existence et aux conditions de celle-ci. Contre cela oui, je m’insurge. Mais comme je n’ai aucune envie de me sacrifier pour une cause perdue pour une durée indéterminée, que je ne vois pas trop à quoi je peux encore être utile ici, sur place dans les conditions actuelles, mais surtout c’elles d’un avenir proche qui s’annonce plus que menaçant pour les résistants, toutes les petites alertes de dangers sont allumées, tout ce que j’ai pu apprendre des « révolutions de couleurs » grâce aux analystes latinos, fait du massacre d’Odessa un signal très clair adressés à ceux qui ne veulent pas du Nouvel Ordre Mondial, soutenu tant par Washington que par Moscou, qui n’hésite pas à sacrifier le peuple d’Ukraine dans un combat pour le partage des marchés entre leurs corporations respectives, et de partage d’influence au sein de la « démocratie globale », une lutte qui les voit déjà d’accord pour transformer en champs de batailles les pays dont les ressources sont enjeux, liquidant de manière arbitraire une population « superflue » – en terme de chiffre dans le bilan – mais aussi tous ceux dont l’élimination ciblée porte un coup à l’organisation d’une résistance au système lui-même, car incarnant le germe d’une souveraineté populaire dans un monde débarrassé de l’économie de Marché, du pouvoir de ceux qui la promeuvent et leurs profits éhontés ayant été supprimés pour le plus grand bien du peuple des humains.

Je n’ai aucun doute que cette guerre des corporations ne se soucie pas du sacrifice et de la douleur des peuples, un chiffre, cela ne souffre pas. La question qui se pose aujourd’hui est donc de trouver les chemins qui permettraient à ceux qui de fait s’acceptent déjà comme chiffre, de retrouver leur dignité de vivants et d’humains et le pouvoir créatif qui est le propre de la vie qui n’a d’autre certitude que la mort et d’autre sécurité que l’environnement harmonieux que crée le bien être. Et c’est clairement un chemin d’amour et de partage.

Aujourd’hui l’Europe moribonde a besoin de se ressourcer à l’expérience des mouvements sociaux qui tissent à travers toute l’Amérique latine cette trame de complémentarité amicale pour le bien-être de tous. Malgré la guerre qui est le quotidien de beaucoup de résistants de cette région qui chaque jour voit s’allonger la liste de ceux qui tombent sous les balles des armées de Washington (étasuniennes, locales, privées et parallèles) mises au service des corporations qui poursuivent le génocide indigène et l’exode paysan, pour se faire maître de leurs ressources et de leur terre. Et là non plus, le combat est loin d’être gagné, mais au moins, des dizaines de millions de gens le mènent en conscience et détermination au quotidien. Puisse l’Europe en prendre de la graine, de la bonne graine non contaminée par les manipulations morbides de Monsanto une de ces Corporations qui nous dicte au quotidien nos manières de vivre.

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