RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Rassemblement contre Le Pen !

La déception passée, les ressentiments enterrés, les bisbilles rangées aux placards, seule l’analyse concrète demeure et nous guide dans nos choix.

Macron face à Le Pen, c’est la physionomie du deuxième tour. J’avais senti la montée du représentant des financiers déguisé en "jeune homme nouveau" mais j’ai sous-estimé le score de la seconde probablement aidée par la peur créée médiatiquement autour des "attentats". Les analyses confirmeront ou pas. Le fait est là : la lutte pour le pouvoir se jouera entre eux, sans possibilité de changer la politique sociale et économique si désastreuse.

Les représentants des partis socialistes et de la droite dure ont payé le prix de leur agressivité anti-sociale et des politiques austéritaires qu’ils nous ont imposé en dix ans. Le parti socialiste est dégagé par son électorat pour cause de trahison.

Mélenchon fait une entrée en force dans le club des forces qui comptent en cassant le bi-partisme central dans la cinquième république. En 2012, son résultat surprenait mais ne menaçait pas le dispositif politique. Aujourd’hui, les 20% d’électeurs de la France Insoumise deviennent inquiétants pour les tenants du libéralisme. Tout observateur sérieux notera les progrès spectaculaires de ce vote de clarté dans le programme, les objectifs et la stratégie politique. Ce score avoisine les meilleurs résultats des progressistes dans les années passées. De belles batailles en perspectives. La France Insoumise devient le pivot autour duquel se rassembleront les forces de progrès dans le futur proche.

Nous sommes au moment du choix du président de notre République. C’est l’acte majeur dans cette constitution que nous condamnons, que nous voulons changer mais qui pour le moment nous contraint à vivre avec. Nous avons conscience du piège tendu : soit la représentante de ce que nous haïssons par dessus tout (racisme, xénophobie, repli sur soi, fascisation), soit le représentant des banques, des gros industriels et des financiers.

Je partage la position de Mélenchon de demander aux insoumis de prendre position. C’était un engagement fondamental exigé par ceux qui ont mené cette campagne. C’est une première dans la visée démocratique citoyenne. A chacun de se prononcer, sans animosité, dans le respect des convictions des uns et des autres. Ne nous divisons pas ! Nous recherchons l’efficacité d’un acte politique compliqué.

Je pense que nous ne devons pas regarder le train passer. La pire des choses pour le mouvement que nous construisons serait d’être absent de la bataille. Nos électeurs nous le reprocheraient et nous serions en difficultés pour gagner de nouvelles forces. Nous devons trouver la force de nous opposer à Lepen sans donner le sentiment d’un moindre accord avec Macron. Difficile exercice d’équilibriste mais nous possédons la force de le réaliser. Examinons sans fioritures comment avancer avec le plus de soutiens possibles. Je pense l’avenir insoumis. On s’en rapprochera le plus vite en éliminant la force la plus rétrograde représentée par Le Pen. On ne peut faire un développement contre Lepen et refuser de voter contre. Ma logique me conduit à utiliser le bulletin de vote qui lui est opposé. Sans trembler, en conscience.

URL de cet article 31806
   
DE QUOI SARKOZY EST-IL LE NOM ?
Alain BADIOU
« Entre nous, ce n’est pas parce qu’un président est élu que, pour des gens d’expérience comme nous, il se passe quelque chose. » C’est dans ces termes - souverains - qu’Alain Badiou commente, auprès de son auditoire de l’École normale supérieure, les résultats d’une élection qui désorientent passablement celui-ci, s’ils ne le découragent pas. Autrement dit, une élection même présidentielle n’est plus en mesure de faire que quelque chose se passe - de constituer un événement (tout au plus (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral, et montrer que, chaque fois qu’il y a au VietNam une tête coupée et un oeil crevé et qu’en France on accepte, une fillette violée et qu’en France on accepte, un Malgache supplicié et qu’en France on accepte, il y a un acquis de la civilisation qui pèse de son poids mort, une régression universelle qui s’opère, une gangrène qui s’installe, un foyer d’infection qui s’étend et qu’au bout de tous ces traités violés, de tous ces mensonges propagés, de toutes ces expéditions punitives tolérées. de tous ces prisonniers ficelés et interrogés, de tous ces patriotes torturés, au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de l’Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent. [...]

Aimé Césaire

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.