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En 25 ans, la Chine a sorti de la pauvreté extrême 635 millions de personnes – soit le total de la population africaine

Quatre choses à savoir sur la Chine dans le cadre du XIXème congrès du Parti communiste

La communication médiatique occidentale sur le XIXème congrès du Parti communiste chinois a été affligeante. L’attention a presque exclusivement porté sur les “marionnettes du spectacle”, sur un seul homme et les spéculations à propos de l’hypothétique étendue de son pouvoir. Toutefois ce congrès ne portait pas sur la personne de Xi Jinping mais sur les changements et les défis fondamentaux du plus grand pays au monde. Mais nous n’avons pas appris grand chose à ce sujet, sinon quelques clichés éculés.

1. L’économie

Au cœur du congrès : le fait que la Chine se trouve dans une nouvelle ère de développement. L’expression “ère nouvelle” figurait 36 fois dans le discours du président Xi. L’ère ancienne s’est caractérisée par le développement rapide de l’économie et de la technologie, parallèlement à l’inégalité sociale et aux problèmes environnementaux.

L’ère nouvelle œuvre pour une croissance durable et équilibrée, une meilleure qualité de vie pour la population, davantage de participation et un rôle plus prépondérant sur la scène mondiale (1)

Nous donnons ci-après quelques informations contextuelles sur un certain nombre de domaines dans la société chinoise en pleine mutation, en plein “développement”, dans l’espoir de pouvoir étayer plus solidement les connaissances et ou les critiques.

Des chiffres qui donnent le tournis

Ces 35 dernières années la croissance a été tout bonnement phénoménale. Le PNB par habitant a été multiplié par 17, oui vous lisez bien, par 17. En comparaison, celui de l’Inde a quadruplé pendant la même période (2). Entre 2003 et 2013 l’économie des pays industrialisés a connu une croissance de 16%, en Chine elle a été de 165% et en Inde de 102% (3). En outre il ne s’agissait plus de “davantage des mêmes choses”, car la productivité elle aussi a bondi en avant. Aujourd’hui un ouvrier chinois moyen produit cinq fois plus qu’il y a vingt ans (4).

Pour rendre plus concrètement cette poussée de modernisation : tous les deux ans, la Chine produit autant de ciment que les Etats-Unis pendant tout le vingtième siècle (5). La Chine produit aujourd’hui autant d’acier que le reste du monde (6). En 15 ans la Chine a posé 20.000 km de voies ferrées pour des trains à grande vitesse, soit davantage que le reste du monde. D’ici 2025 elle prévoit encore 15.000 km de plus (7). Deux tiers de tous les aéroports en construction se trouvent aujourd’hui en Chine. D’ici 2020 il y aura 240 aéroports (8).

Il a fallu 150 ans à la Grande-Bretagne, là où la révolution industrielle a commencé, pour doubler son revenu par habitant. Aux Etats-Unis il a fallu 30 ans. En Chine c’est le cas tous les sept à dix ans, et en outre sur une bien plus grande échelle (9). Aujourd’hui le PNB chinois est plus élevé que celui de l’économie entière de 154 pays (10).

A son arrivée il y a cinq ans, le président Xi Jinping indiquait déjà qu’une transformation du modèle de croissance » était nécessaire. Le vieux modèle se basait sur l’exportation et sur des investissements dans l’industrie lourde, la construction et l’industrie manufacturière. Dans le nouveau modèle, le moteur est la consommation de masse (marché intérieur), l’augmentation du secteur des services et le progrès technologique (11).

Cette conversion est bien engagée. En 2005 le secteur des services représentait 41% du PNB, en 2016, 52%. Les exportations comptaient en 2005 pour 37% ; en 2016 elles avaient baissé à 20%. Par ailleurs la Chine n’est plus un pays de transit où les marchandises sont assemblées avec peu de bénéfice pour le pays même. Aujourd’hui la Chine ajoute 76 % de valeur à ses produits d’exportation. Dans l’UE ce chiffre est de 87% (12). La Chine est actuellement au sommet de l’innovation : 40 % de tous les brevets dans le monde sont chinois, soit davantage que ces trois pays réunis : les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud (13).

Caractéristiques chinoises

Dans le passé, Deng décrivait le passage progressif de l’économie planifiée à l’économie de marché par la métaphore : “Nous traversons la rivière en nous appuyant sur les pierres, à tâtons”. Cela, il n’en est plus question. L’économie chinoise est et reste un système hybride où l’Etat exerce un contrôle fort et autorise le marché dans certaines limites. C’est le socialisme dit “ à caractéristiques chinoises”.

Dans ce contexte le président chinois a répété à peu près ce qu’il disait déjà il y a cinq ans : les marchés doivent jouer “un rôle décisif” dans l’octroi de moyens, mais en même temps les autorités doivent jouer “un plus grand rôle” dans l’économie (14). Dans la pratique, il n’a pratiquement pas été question du premier point. Ces cinq dernières années nous avons assisté à une plus forte emprise des autorités sur l’économie, et ceci sur quatre terrains (15).

  1. Marchés financiers : le “ rôle décisif” visait surtout les marchés financiers. La formulation servait sans doute aussi à ne pas effaroucher les investisseurs étrangers. Quoi qu’il en soit, après le mini krach de la bourse chinoise en 2015 et la ruée sur le yuan, toute une série de déréglementations dans les marchés financiers ont été revues. Depuis 2016 il y a aussi davantage de restrictions sur les investissements étrangers d’entreprises chinoises, tant sur des entreprises d’Etat que sur des firmes privées (16).
  2. Extension du plan : jusqu’en 2010 la planification économique se limitait à neuf industries clés, comme l’acier, la pétrochimie et la construction navale. En 2010 sept secteurs y ont été ajoutés comme les énergies alternatives et les biotechnologies. En 2015, nouvelle extension, avec dix secteurs comme l’aéronautique, les équipements agricoles et les nouveaux matériaux (17).
  3. Consolidation des entreprises d’Etat. En novembre 2015 il est décidé que les efforts de réforme viseront principalement le “renforcement, l’optimisation et l’extension d’entreprises d’Etat”. En même temps la “privatisation” est rejetée. Avec la fusion de grandes entreprises d’Etat dans des entités encore plus grandes, les pouvoirs publics renforcent leur emprise sur l’économie. Les entreprises privées sont encouragées à ne prendre que de petites parts minoritaires dans les entreprises d’Etat. Entre 2006 et 2013 les actifs des entreprises d’Etat sont passés de 130% du PNB à 176% (18).
  4. Rôle plus important du parti. De grandes entreprises d’Etat cotées en bourse ont modifié leurs statuts afin d’ancrer le parti communiste, plutôt que l’Etat chinois, dans l’entreprise. On prévoit que davantage d’entreprises vont suivre. Le parti veut aussi davantage de membres du parti dans le haut management de l’entreprise. Bien sûr les cadres supérieurs gagnent bien leur vie, mais comparés à leurs collègues étrangers ils sont sous-payés. Ainsi le directeur de PetroChina gagne 200 fois moins que le PDG de Chevron (19).

Dans une économie avancée, la planification exige le traitement rapide d’une quantité gigantesque de données. Jusqu’à récemment c’était une tâche surhumaine et c’est peut-être une des raisons pour lesquelles l’économie soviétique a commencé à se gripper au début des années ‘80. Mais les progrès actuels de l’intelligence artificielle semblent rendre la chose possible. La grande entreprise chinoise en ligne Alibaba a déjà acquis une fameuse expertise dans ce domaine. Selon son fondateur Jack Ma “les Big Data rendront le marché plus malin et permettront de planifier et de prévoir les forces du marché, si bien que nous pourrons enfin réaliser une économie planifiée”. Sur base de Big Data, les économistes sont en train d’élaborer une économie hybride selon un modèle “planifié et conforme aux conditions du marché” (20).

Plusieurs formes différentes de propriété ont été autorisées dans l’économie chinoise. Dans des secteurs où la propriété d’Etat n’était pas nécessaire, comme la production d’articles de consommation, le petit commerce et les petits services, la propriété privée a été autorisée voire encouragée. Par ailleurs les rapports de propriété ne disent pas toujours tout du contrôle des pouvoirs publics sur l’économie.

Via l’attribution ou non de l’accès aux marchés publics ou aux crédits bon marché, les avantages fiscaux, l’accès aux fonds d’investissement publics, institutions financières et subventions etc., l’autorité centrale dirige des secteurs entiers sans avoir le contrôle direct sur les entreprises séparément. Le capital privé est le bienvenu aussi longtemps qu’il est au service des objectifs de l’autorité. Inversement, l’Etat peut aussi prendre ses distances par rapport à la gestion de ses entreprises sans renoncer à les détenir, parce que les limites à l’intérieur desquelles il faut travailler sont très claires (21).

Wu Jinglian, professeur à la China Europe International Business School de Pékin, le résume comme suit : « la présence de l’Etat reste grande, il maîtrise les courants financiers et fonctionne comme gardien de quasi toutes les décisions importantes, depuis les transactions foncières jusqu’aux fusions. Le contrôle ne se fait pas seulement à l’échelon le plus élevé. Les autorités locales participent aussi au fonctionnement d’une entreprise”. Le capital international ne peut y échapper. Selon leFinancial Times : “De cette manière, la Chine accueille le capital international à ses propres conditions et elle neutralise son pouvoir” (22).

2. Le social

Salaires et pouvoir d’achat

Presque partout dans le monde les salaires restent constants voire reculent. Même en Inde, dont la croissance surpasse celle de la Chine, les salaires sont restés constants. Ce n’est pas le cas en Chine, où ces dix dernières années les salaires moyens ont été triplés. Avec une augmentation de 10,5 %, c’est bien au-dessus de la croissance économique. Les Indiens gagnent à présent un cinquième de leurs voisins chinois. Ces quarante dernières années la consommation des ménages a augmenté de 7,7% par an, inflation comprise (23).

Il y a quinze ans des multinationales occidentales sont allées massivement en Chine en raison des faibles salaires. A présent le mouvement inverse est en train de s’amorcer. Les salaires moyens dans l’industrie chinoise ne sont plus inférieurs que de 20% à ceux du Portugal. En Bulgarie, Macédoine, Roumanie, Moldavie et Ukraine, dès 2013 les salaires minimum étaient déjà plus bas qu’en Chine (23).

La pauvreté et le fossé

Contrairement à beaucoup d’autres pays, la croissance économique en Chine s’accompagne d’un fort recul de la pauvreté. Entre 1978 et 2015 le revenu des 50% de Chinois les plus pauvres a augmenté de 400%. Pendant la même période il baissait de 1% aux Etats-Unis alors même que l’économie y croissait de 184%. Là-bas l’accroissement des richesses va exclusivement à la couche supérieure (25). Ces 25 dernières années, la Chine a tiré un nombre record de personnes de la pauvreté extrême : 635 millions – soit le total de l’Afrique noire à ce moment. Au rythme actuel l’extrême pauvreté sera éradiquée vers 2020 (26).

A présent que la majeure partie de la pauvreté a disparu, les autorités chinoises ne se concentrent plus tellement sur le développement des régions arriérées mais plutôt sur les individus pauvres, avec des programmes personnalisés. D’autres pays font de même, mais selon The Economist, “La Chine est un des rares pays en développement dotés d’une bureaucratie qui est suffisamment grande et solide pour réussir dans cette voie”.

Le Forum Economique Mondial est du même avis : “La Chine est sans aucun doute un leader mondial dans le domaine de la lutte contre la pauvreté et de l’amélioration des résultats de santé. Le reste du monde peut tirer beaucoup d’enseignements de son expérience” (27).

Les pauvres y ont gagné, mais les Chinois les plus riches y ont gagné bien plus encore. Un grand fossé s’est donc creusé depuis les années ‘80. L’indice de Gini est passé de 29 à 41,5 – ce qui n’est guère une évolution positive (28). L’écart est le plus fort entre ville et campagne, entre régions les plus pauvres et provinces côtières. C’est surtout une conséquence d’une hausse de productivité plus rapide dans l’industrie et le secteur des services que dans l’agriculture (29).

Les dix dernières années ont vu un léger revirement et le coefficient de Gini a commencé à baisser. En 2009 le revenu moyen en ville était 3,3 fois plus élevé qu’à la campagne. Aujourd’hui il a baissé à 2,7 (30).

Il y a septante ans, la Chine était l’un des pays les plus pauvres du monde. Le PNB par habitant était la moitié de celui de l’Afrique (31). La population chinoise arrivait tout à fait en queue. Aujourd’hui, septante ans plus tard, elle acquiert lentement une position dans le peloton de tête, comme le montre le graphique ci-dessous. Sur l’axe horizontal figurent les déciles. 1 représente les 10% de plus pauvres, 10 représente les 10% des plus riches. L’axe vertical montre le pourcentage par région. La majeure partie de la population chinoise se situe entre le sixième et le neuvième décile de la population mondiale (32).

3. La géopolitique

L’encerclement

En 1992, un an après l’effondrement de l’Union soviétique, le Pentagone lançait une doctrine qui reste aujourd’hui le fil conducteur de la politique étrangère des Etats-Unis : “Notre objectif premier est d’empêcher qu’un nouveau compétiteur n’apparaisse sur la scène mondiale. Nous devons empêcher les concurrents potentiels ne serait-ce que d’aspirer à jouer un plus rôle au niveau mondial” (33).

Un rapport récent cite quatre pays qui sont les cibles potentielles d’une action militaire : l’Iran, la Russie, la Corée du Nord et la Chine (34). En dépit des roulements de tambour face à la Corée du Nord et de la rhétorique sur la Russie et l’Iran, c’est aujourd’hui en premier lieu la Chine qui est au centre du viseur. Tout autour de ce pays les Etats-Unis ont plus de trente bases militaires, points d’appui ou centres d’entraînement (petites boules sur la carte). D’ici 2020, 60% du total de la flotte sera stationnée dans la région (35). Vu sur une carte, il n‘est pas exagéré de dire que la Chine est cernée ou encerclée.

Face à cette surpuissance des Etats-Unis, la Chine est extrêmement vulnérable. Pour son commerce extérieur la Chine dépend à 90% du transport maritime. Plus de 80% du transport pétrolier doit passer par le détroit de Malacca (près de Singapour), où les Etats-Unis ont naturellement une base militaire. Washington peut ainsi fermer le robinet à pétrole, et actuellement la Chine n’a aucun moyen de défense à cet égard. Les Etats-Unis dépensent en armement plus de quatre fois plus que la Chine, et par habitant c’est quinze fois plus (36).

C’est dans ce contexte qu’il faut voir la construction de petites îles artificielles en mer de Chine méridionale, de même que la revendication d’une grande partie de cette zone. Contrôler les routes maritimes par lesquelles sont transportés son énergie et ses biens industriels a une importance cruciale pour Pékin. D’ailleurs aucun des six pays qui revendiquent des parties de la mer de Chine méridionale ne suit au pied de la lettre le code de conduite sur cette zone (37).

La stratégie d’Amsterdam

Pendant la majeure partie de l’Histoire, l’économie chinoise a été largement autosuffisante. Il n’y avait pas de pénurie de matières premières. Le pays pouvait se permettre de s’isoler du monde étranger et l’a souvent fait. Les principaux risques, vu l’étendue du pays, étaient d’ordre interne.

Aujourd’hui la situation est totalement différente. Le pays n’est plus autosuffisant. Avec 18% de la population mondiale il ne dispose que de 7% des terres agricoles fertiles et extrait seulement 5% du pétrole mondial. Proportionnellement les Etats-Unis ont 8 fois plus de minerai et la Russie 31 fois plus. En outre le pays produit beaucoup plus de biens qu’il n’en consomme lui-même. Pour toutes ces raisons le pays dépend aujourd’hui fortement de l’économie extérieure (38).

C’est dans ce cadre et aussi à cause de l’étreinte des Etats-Unis que le pays commence à mettre en œuvre une Nouvelle Route de la Soie. C’est un gigantesque réseau de routes maritimes et terrestres, lancé sous l’appellation “la Ceinture et la Route”. L’initiative implique des investissements, des financements, des accords commerciaux et des dizaines de zones économiques spéciales (ZES) d’une valeur de 900 milliards de dollars.

Au total le pays veut investir pas moins de 4.000 milliards de dollars dans 64 pays, pour une population de 3 milliards de personnes. Cela représente environ 30 fois l’aide au développement annuelle des pays riches. C’est donc de loin le plus grand programme depuis le plan Marshall pour la reconstruction de l’Europe après la Deuxième guerre mondiale (39).

La Nouvelle Route de la Soie fait beaucoup penser à la stratégie commerciale des Pays-Bas il y a 400 ans. Les colonialismes britannique et français tentaient de conquérir et de soumettre des sociétés entières. Amsterdam par contre visait un “empire de commerce et de crédit”. Il ne s’agissait pas de territoires mais d’affaires. Ils construisirent une flotte gigantesque, installèrent des postes commerciaux sur les grandes routes tout en essayant de les sécuriser (40).

Tout comme les Néerlandais du XVIIème siècle, la Chine détient actuellement la plus grande flotte commerciale (41). Les ZES sont “des garnisons commerciales dans les chaînes d’approvisionnement internationales, grâce auxquelles la Chine peut sécuriser son commerce sans s’encombrer de soumission coloniale” selon Stratfor, un prestigieux laboratoire d’idées (42).

4. L’écologie

Une situation intenable

Depuis la fin des années ‘80 la Chine est entrée dans une phase de développement qui entraîne une grande pollution environnementale. En tant “qu’atelier du monde”, la Chine est forcément un des plus gros pollueurs de la planète. Plus de 40% du territoire agricole sont actuellement affectés, dont un cinquième de terres arables est même gravement pollué.

A Pékin la pollution de l’air a atteint jusque quarante fois le seuil d’alerte fixé par l’Organisation mondiale de la santé. Dans le nord du pays, la pollution atmosphérique a réduit de cinq années l’espérance de vie et elle cause un nombre inquiétant de cancers du poumon et d’accidents cardiovasculaires (43).

La Chine est maintenant largement le principal émetteur de CO2, même si les émissions par personne sont moitié moindres que celles des Etats-Unis et environ aussi importantes que celles de l’Europe. Elle n’est d’ailleurs responsable que de 11% des émissions cumulées, contre plus de 70% pour les pays industrialisés.

La situation n’en est pas moins intenable. Au rythme actuel, la Chine aura produit entre 1990 et 2050 autant de dioxyde de carbone que le monde entier entre le début de la révolution industrielle et 1970, ce qui est catastrophique pour le réchauffement climatique. Au rythme actuel de croissance il y aura d’ici vingt à trente ans une forte pénurie de pétrole partout dans le monde, avec toutes les conséquences économiques et géopolitiques qui en découlent (44).

Changement de cap

Il y a une petite dizaine d’années les autorités chinoises ont changé de cap en donnant la priorité à la problématique écologique. Lors du précédent congrès il y a cinq ans, cette priorité a été intégrée dans le plan de développement global du parti communiste. Toute une batterie de mesures ont fait leur apparition et la Chine s’est dotée d’une législation pionnière en matière d’environnement, même si l’application ne va pas de soi (45).

Mais c’était du sérieux. Mark Kenber, directeur de l’ONG The Climate Group, voit dans la Chine un exemple pour les autres pays en développement : “Il est clair que le plan chinois pour réduire les émissions de CO2 et construire une économie de technologie verte a été décidé au plus haut niveau du gouvernement. Nous espérons que l’Inde, le Brésil et d’autres pays suivront rapidement et feront preuve du niveau d’ambition nécessaire” (46).

Pour The Economist, qui est tout sauf un fan de la Chine : “Les dirigeants actuels comprennent le défi du changement climatique mieux que leurs prédécesseurs et peut-être mieux aussi que leurs collèges internationaux. Ils sont bons pour adopter des mesures prioritaires fortes" (47).

Ce changement de cap exprime les aspirations de la population. Selon un sondage de 2012, 57% des Chinois trouvaient l’environnement prioritaire, même au prix de la croissance économique. Un quart de toutes les manifestations dans le pays concerneraient l’environnement (48).

Leader mondial

Les résultats sont bien là. A court terme la Chine est devenue numéro 1 dans le domaine des panneaux solaires et de l’énergie éolienne. Actuellement 33% de l’électricité sont issus d’énergies vertes – contre 15% aux Etats-Unis. D’ici 2020, 360 milliards sont prévus pour susciter de nouvelles énergies vertes. Le constructeur automobile Chongqing Changan a fait savoir qu’il ne vendra plus de véhicules à moteur à combustion d’ici 2025.

L’industrie automobile française et britannique ne le prévoit que pour 2040, tandis que les constructeurs allemands refusent la transition. Dans un avenir proche la Chine veut séquestrer des millions de tonnes de CO2 sous terre. Le pays est également pionnier dans le domaine de la transmission sur grandes distances de grandes quantités d’énergie (par exemple à partir de champs de panneaux photovoltaïques éloignés), ce qui est très important pour l’approvisionnement des villes en énergie verte (49).

Au sommet pour le climat de Paris, la Chine avait promis de faire baisser ses émissions de dioxyde de carbone dès 2030. Entre-temps l’engagement a déjà été tenu. La Chine utilise de moins en moins de charbon. 2017 est la quatrième année consécutive d’émissions de dioxyde de carbone inchangées ou en baisse. “Les statistiques montrent que la Chine est en bonne voie de dépasser largement les objectifs climatiques de Paris” dit Lauri Myllyvirta, le porte parole de Greenpeace (50).

Avec son approche, Pékin fait d’une pierre quatre coups. 1. Les problèmes environnementaux sont affrontés. 2. Les entreprises les plus polluantes sont souvent aussi les moins rentables. L’élévation des normes environnementales entraîne une efficacité accrue dans la production. 3. La fermeture de ces entreprises polluantes permet d’aborder d’emblée la surcapacité dans un certain nombre de secteurs. 4. L’énergie verte est un secteur en croissance très prometteuse qui peut créer pas mal d’emplois.

Jennifer Morgan, directrice de Greenpeace, l’a résumé en ces mots : “La Chine est également motivée par de puissants intérêts nationaux quand elle s’attaque à la pollution ambiante tenace, veut limiter l’incidence de la crise climatique et augmenter les possibilités d’emploi dans le secteur des énergies renouvelables. Aujourd’hui en Chine, plus de 3,4 millions de personnes travaillent déjà dans le secteur de l’énergie verte” (51).

Le bouquet

Pas besoin d’être un expert pour pouvoir suivre les développements politico-économiques chinois. Le quotidien populaire China Daily qui tire à des millions d’exemplaires papier et digitaux, publie depuis plusieurs jours un petit jeu-concours éducatif filmé

Marc VANDEPITTE

Ng Sauw Tjhoi est journaliste à la VRT. Marc Vandepitte est analyste politique. Ils ont écrit à quatre mains le livre ‘Made in China, meningen van daar’, EPO – Radio 1, 2006.

Traduction du néerlandais : Anne Meert pour Investig’Action.

1 Pour en savoir plus : cf notamment Carlens S., ‘Neue Kräfteverhältnisse’, Junge Welt, 25 octobre 2017 ; https://www.jungewelt.de/artikel/320656.neue-kr%C3%A4fteverh%C3%A4ltnisse.html Willems F., ‘Partijcongres bevestigt strategische lijn van Xi Jinping’ ; http://www.chinasquare.be/actueel-nieuws/congres-bevestigt-strategische-lijn-xi-jinping/ Philips T., ‘Xi Jinping heralds ‘new era’ of Chinese power at Communist party congress’, The Guardian, 18 octobre 2017 ;https://www.theguardian.com/world/2017/oct/18/xi-jinping-speech-new-era-chinese-power-party-congress .

2 Financial Times, 11 mars, p. 9. http://www.ft.com/intl/cms/s/0/c7f12434-c678-11e4-aee8-00144feab7de.html#axzz3fJsX3ZAh

3. Financial Times, 4/5 janvier 2014, p. 3. http://im.ft-static.com/content/images/dc29d692-74af-11e3-af50-00144feabdc0.img?width=973&height=663&title=&desc=

4. The Economist, 8 avril 2017, Special Report, The Pearl River Delta, p. 7-9 ;https://www.economist.com/news/special-report/21720073-factories-are-upgrading-still-lag-far-behind-rich-world-future-lies

5. Financial Times, 25 février 2016, p. 9. http://www.ft.com/intl/cms/s/2/65a584e2-da53-11e5-98fd-06d75973fe09.html

6. The Economist, 9 avril 2016, p. 57. http://www.economist.com/news/business/21696556-it-hard-see-future-many-worlds-high-cost-steel-producers-britains-are-no

7. The Economist, 14 janvier 2017, p. 47. https://www.economist.com/news/china/21714383-and-theres-lot-more-come-it-waste-money-china-has-built-worlds-largest Financial Times, 1er mars 2013, p. 5 ; http://www.ft.com/intl/cms/s/0/009bb49a-80f6-11e2-9908-00144feabdc0.html

8. The Economist, 12 mai 2012, p. 72. http://www.economist.com/node/21554492

‘China’s aviation boom drives airport building frenzy’, Reuters, 26 juin 2015,https://www.reuters.com/article/us-china-aviation/chinas-aviation-boom-drives-airport-building-frenzy-idUSKBN0P60F220150626

9. The Economist, 5 janvier 2013, p. 48. http://www.economist.com/news/business/21569016-emerging-world-consumer-king-mammons-new-monarchs

10. The Economist, 29 mars 2014, p. 53-4 ; https://www.economist.com/news/china/21599806-our-asia-economics-editor-takes-his-leave-less-worried-many-his-peers-about-frailties

11. Financial Times, 19 avril 2013, http://www.ft.com/intl/cms/s/0/93f0ddc6-a822-11e2-8e5d-00144feabdc0.html#axzz2T0n6X4ND

12. Banque mondiale, exportationshttps://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NE.EXP.GNFS.ZS?locations=CN&name_desc=falseBanque mondiale, secteur des services en % du PNBhttps://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NV.SRV.TETC.ZS?locations=CN The Economist,Special Report, The Pearl River Delta, 8 avril 2017, p. 9-10. https://www.economist.com/news/special-report/21720076-copycats-are-out-innovators-are-shenzhen-hothouse-innovation

13. Financial Times, 25 novembre 2016, p. 2 ; https://www.ft.com/content/4b6a9820-b210-11e6-a37c-f4a01f1b0fa1 Dodwell D., ‘Be afraid : China is on the path to global technology dominance’, South China Morning Post, 24 mars 2017. http://www.scmp.com/business/global-economy/article/2081771/be-afraid-china-path-global-technology-dominance

14 Johnson C., ‘Xi Jinping Opens 19th Party Congress Proclaiming a New Era—His’ Center for Strategic & International Studies, 18 octobre 2017.

15. Jinglian W. & Guochuan M., ‘Whither China ? Restarting the Reform Agenda’, Oxford 2016, p. 234-9 ;Financial Times, 25 octobre 2012, p. 5 ; http://www.ft.com/intl/cms/s/0/008ac6ea-1dcc-11e2-901e-00144feabdc0.html#axzz2A9Cj2iEB Financial Times, 16 octobre 2017, p. 7.https://www.ft.com/content/304964a4-ad0f-11e7-beba-5521c713abf4

16. Financial Times, 16 octobre 2017, p. 7 ; https://www.ft.com/content/304964a4-ad0f-11e7-beba-5521c713abf4Financial Times, 29 septembre 2017, p. 12. https://www.ft.com/content/cbe6deb2-a433-11e7-b797-b61809486fe2

17. The Economist, 23 septembre 2017, p. 61-2 ; https://www.economist.com/news/finance-and-economics/21729442-its-record-industrial-policy-successes-patchy-china-sets-its-sights The Economist, 22 juillet 2017, p. 11-2. https://www.economist.com/news/leaders/21725295-bad-china-and-world-chinas-state-enterprises-are-not-retreating-advancing

18. Kroeber A., ‘China’s Economy. What Everyone Needs to Know’, Oxford 2016, p. 99 ; Financial Times16 octobre 2017, p. 7 ; https://www.ft.com/content/304964a4-ad0f-11e7-beba-5521c713abf4 Financial Times, 1er mars 2016, p. 7. http://www.ft.com/intl/cms/s/0/253d7eb0-ca6c-11e5-84df-70594b99fc47.html

19. Financial Times, 8 septembre 2017, p. 11 ; https://www.ft.com/content/e91270a8-9364-11e7-bdfa-eda243196c2c The Economist, 28 octobre 2017, p. 57 ; https://www.economist.com/news/business-and-finance/21730613-chinese-business-has-not-stopped-thriving-under-all-powerful-leader-fears-xi-jinping The Economist, 22 juillet 2017, p. 11-2. https://www.economist.com/news/finance-and-economics/21725293-outperformed-private-firms-they-are-no-longer-shrinking-share-overall

20. Financial Times, 5 septembre 2017, p. 9 ; https://www.ft.com/content/6250e4ec-8e68-11e7-9084-d0c17942ba93 ‘Can big data help to resurrect the planned economy ?’, Global Times, 14 juin 2017.http://www.globaltimes.cn/content/1051715.shtml Kynge J., ‘China harnesses big data to buttress the power of the state’, Financial Times, 28/9 octobre 2017, p. 11. https://www.ft.com/content/5f483a34-ba5f-11e7-8c12-5661783e5589

21. Hsueh R., ‘China’s Regulatory State. A New Strategy for Globalization’, Ithaca 2011 ; Zhikui Z., ‘Introduction to Socialism with Chinese Characteristics’, Pékin 2016, chapitre 3 ; Kroeber A., ‘China’s Economy. What Everyone Needs to Know’, Oxford 2016, chapitre 5 ; Porter R., ‘From Mao to Market. China Reconfigured’, Londres 2011, p. 177-184 ; Bey M., ‘In China, Innovation Cuts Both Ways’,Stratfor, 24 octobre 2017 ; https://worldview.stratfor.com/article/china-innovation-cuts-both-ways The Economist, 23 novembre 2013, p. 70-1 ; https://www.economist.com/news/finance-and-economics/21590562-chinas-rulers-look-singapore-tips-portfolio-management-soe-glc Financial Times 10 août 2017, p. 7 ; https://www.ft.com/content/ed900da6-769b-11e7-90c0-90a9d1bc9691

22. The Economist, 9 janvier 2016, p. 48 ; http://www.economist.com/news/china/21685511-ageing-reformists-diagnose-economys-ills-three-wise-men Financial Times, 4 juillet 2017, p. 9.https://www.ft.com/content/5cf22564-5f2a-11e7-8814-0ac7eb84e5f1

23. Financial Times, 27 février 2017, p. 1 ; https://www.ft.com/content/f4a260e6-f75a-11e6-bd4e-68d53499ed71 Ross J., ‘No China’s Economy is not Going to Crash’, Socialist Economic Bulletin, 1er septembre 2015. http://www.rdcy.org/displaynewsen.php?id=15104

24. Clean Clothes Campaign, ‘Stitched Up : Poverty wages for garment workers in Eastern Europe and Turkey’, 2014, http://www.cleanclothes.org/resources/publications/stitched-up-1, p. 32 Banque Mondiale, Labor force. https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/SL.TLF.TOTL.IN . Source des graphiques : Financial Times, 27 février 2017, p. 1. https://www.ft.com/content/f4a260e6-f75a-11e6-bd4e-68d53499ed71

25. The Economist, 18 février 2017, p. 63 ; http://www.economist.com/news/finance-and-economics/21717102-why-chinese-citizens-seem-more-tolerant-rising-inequality-westerners-new

United States GDP per capita’. https://tradingeconomics.com/united-states/gdp-per-capita

26. World Bank Group, ‘Taking on inequality. Poverty and Shared Prosperity. 2016’, Washington 2016,https://openknowledge.worldbank.org/bitstream/handle/10986/25078/9781464809583.pdf, p. 41 et 46 ; The Economist, 29 avril 2017, p. 43-4. https://www.economist.com/news/china/21721393-after-decades-success-things-are-getting-harder-chinas-new-approach-beating-poverty

27. The Economist, 29 avril 2017, p. 43-4 ; https://www.economist.com/news/china/21721393-after-decades-success-things-are-getting-harder-chinas-new-approach-beating-poverty World Economic Forum, ‘What lessons can we learn from China’s rapid growth ?’, 16 mars 2016.https://www.weforum.org/agenda/2016/03/what-lessons-can-we-learn-from-china-s-rapid-growth/

28.L’indice de Gini va de 0, égalité complète, à 100, inégalité complète. Les scores les plus bas sont en Scandinavie, où le coefficient de la Suède est de 25. Les scores les plus hauts sont en Amérique latine. En Colombie il est de 58,5. Ravallion M., A Comparative Perspective on Poverty Reduction in Brazil, China and India. Working Paper 5080, World Bank, Washington 2009, p. 31 ;http://hdr.undp.org/sites/default/files/hdr_2010_fr_complete_reprint.pdf , New York 2010, p. 169 sqq.

29. En Inde par exemple il y a aussi un grand fossé entre les habitants de villes eux-mêmes. Financial Times, 10 avril 2014, p. 11. http://www.ft.com/intl/cms/s/0/e8bca4ec-bf29-11e3-a4af-00144feabdc0.html#axzz3BJnhLJEv

30. The Economist, 14 mai 2016, p. 55. http://www.economist.com/news/finance-and-economics/21698674-rising-rural-incomes-are-making-china-more-equal-up-farm

31. Maddison A., L’Economie mondiale : Une perspective millénaire, OCDE 2001,http://www.oecd.org/fr/dev/etudesducentrededeveloppementleconomiemondialeuneperspectivemillenaire.htm

32. Source : Credit Suisse, ‘Global Wealth Databook 2013’, p. 95. https://publications.credit-suisse.com/tasks/render/file/?fileID=1949208D-E59A-F2D9-6D0361266E44A2F8

33. ‘Excerpts From Pentagon’s Plan : “Prevent the Re-Emergence of a New Rival”’, New York Times, 8 mars 1992., http://www.nytimes.com/1992/03/08/world/excerpts-from-pentagon-s-plan-prevent-the-re-emergence-of-a-new-rival.html?pagewanted=all

34. The Pentagon, ‘The National Military Strategy of the United States of America 2015’,https://news.usni.org/2015/07/02/document-2015-u-s-national-military-strategy, p. 2.

35. The Economist, 19 novembre 2005, p. 22 ; Financial Times, 29 avril 2014, p, 6 ;http://www.ft.com/intl/cms/s/0/52b9edbe-ce25-11e3-bc28-00144feabdc0.html#axzz39oj4zaTF The Economist, Special Report, Asian Geopolitics, 22 avril 2017, p. 4 ;https://www.economist.com/news/special-report/21720714-after-seven-decades-hegemony-asia-america-now-has-accommodate-increasingly The Economist, 7 décembre 2013, p, 55 ;https://www.economist.com/news/asia/21591242-america-winding-down-its-presence-claims-it-wont-fade-away-going-going ; Pilger J., https://blogs.mediapart.fr/danyves/blog/141216/la-prochaine-guerre-contre-la-chine-par-john-pilger-le-2-decembre-2016‘ ; The Economist, 17 octobre 2015, p. 62 ;http://www.economist.com/news/international/21674648-china-no-longer-accepts-america-should-be-asia-pacifics-dominant-naval-power-who-rules

36. Dyer G., ‘The Contest of the Century. The New Era of Competition with China – and How America Can Win’, New York, p. 26 ; Vien T., ‘The Grand Design of China’s New Trade Routes’, Stratfor ;https://www.stratfor.com/analysis/grand-design-chinas-new-trade-routes SIPRI, ‘Military expenditure by country’, 2017. https://www.sipri.org/sites/default/files/Milex-constant-2015-USD.pdf

37. Financial Times, Life & Arts, 5-6 avril 2014, p. 8 ; http://www.ft.com/intl/cms/s/2/58cbbbe2-ba70-11e3-aeb0-00144feabdc0.html#axzz3BJnhLJEv Financial Times, 20 juin 2014, p. 7.http://www.ft.com/intl/cms/s/0/313432b0-f78f-11e3-b2cf-00144feabdc0.html?siteedition=intl#axzz37Ag64da2

38. The End of China’s Dengist Diplomacy’, Stratfor, 17 octobre 2017 ;https://worldview.stratfor.com/article/end-chinas-dengist-diplomacy The Economist, 10 juin 2017, p. 14 ;https://www.economist.com/news/leaders/21723109-cleaning-filthy-soil-much-harder-cleaning-foul-air-chinas-rockiest-environmental-problem Wikipedia,https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pays_par_production_de_p%C3%A9trole Craig A., ‘10 Countries With The Most Natural Resources’, Investopedia, 12 septembre 2016 ;http://www.investopedia.com/articles/markets-economy/090516/10-countries-most-natural-resources.asp Dyer G., ‘The Contest of the Century’, p. 10 ; Subramanian A., ‘Eclipse. Living in the Shadow of China’s Economic Dominance’, Washington 2011, p. 121sqq.

39. Financial Times, 9 octobre 2015, p. 9 ; http://www.ft.com/intl/cms/s/2/6e098274-587a-11e5-a28b-50226830d644.html ‘China Paves the Way for a New Silk Road’, Stratfor, 15 mai 2017 ;https://worldview.stratfor.com/article/china-paves-way-new-silk-road Financial Times, Special Report, Asian Infrastructure & Trade, 4 mai 2017, p. 5 ; https://www.ft.com/content/b9af2e26-0342-11e7-aa5b-6bb07f5c8e12 The Economist, 2017, 6 mai p. 45. https://www.economist.com/news/china/21721678-silk-routes-are-not-always-appealing-they-sound-china-faces-resistance-cherished-theme The Economist, 2 juillet 2016, p. 53 ; http://www.economist.com/news/china/21701505-chinas-foreign-policy-could-reshape-good-part-world-economy-our-bulldozers-our-rules Vien T., Stratfor, 24 juin 2015 ;https://www.stratfor.com/analysis/grand-design-chinas-new-trade-routes d’Hooghe I., ‘De Nieuwe Zijderoute moet China’s internationale positie versterken’, Internationale Spectator, 2015 n° 8.https://spectator.clingendael.org/pub/2015/8/china_en_de_nieuwe_zijderoute/ Source de la carte :https://commons.wikimedia.org/wiki/File:One-belt-one-road.svg?uselang=fr

40. Même si les Néerlandais ont collaboré avec les chefs locaux pour chasser les Portugais à Ceylan et en Indonésie, leur objectif premier était d’assurer le commerce dans toute la région.https://fr.wikipedia.org/wiki/Empire_colonial_n%C3%A9erlandais

Arrighi G., Adam Smith in Beijing. Lineages of the Twenty-Firs Century, Londres, 2007, p. 238 ;

41. Au XVIIème siècle les Néerlandais avaient proportionnellement 25 fois plus de navires que l’Angleterre, la France et l’Allemagne. Aujourd’hui la Chine détient 20 fois plus de navires de commerce que les Etats-Unis.Maddison A., L’Economie mondiale : Une perspective millénaire, OCDE 2001,http://www.oecd.org/fr/dev/etudesducentrededeveloppementleconomiemondialeuneperspectivemillenaire.htm

42. Khanna P., ‘Use It or Lose It : China’s Grand Strategy’, Stratfor, 9 avril 2016.https://www.stratfor.com/weekly/use-it-or-lose-it-chinas-grand-strategy

43. Financial Times, 19-20 avril 2014, p. 4 ; http://www.ft.com/intl/cms/s/0/c250bd4c-c6b4-11e3-9839-00144feabdc0.html#axzz3B6tUyGad China : More Than 40 Percent Of Arable Land Degraded’, Stratfor, 4 novembre 2014 ; http://www.stratfor.com/situation-report/china-more-40-percent-arable-land-degraded The Economist, 8 février 2014, p. 11 ; https://www.economist.com/news/leaders/21595903-government-gives-its-davids-sling-use-against-polluting-goliaths-small-breath-fresh The Financial Times, 9 juillet 2013, p. 1. http://www.ft.com/intl/cms/s/0/eed7c0be-e7ca-11e2-9aad-00144feabdc0.html#axzz2b0YBCPq8

44. Netherlands Environmental Assessment Agency, ‘Trends in Global CO2 Emissions’ ; Mengpin G., Friedrich J., & Damassa T., ‘6 Graphs Explain the World’s Top 10 Emitters’, World Resources Institute, 25 novembre 2014 ; http://www.wri.org/blog/2014/11/6-graphs-explain-world%E2%80%99s-top-10-emittershttp://edgar.jrc.ec.europa.eu/news_docs/jrc-2016-trends-in-global-co2-emissions-2016-report-103425.pdf The Economist, 8 février 2014, p. 11 ; https://www.economist.com/news/leaders/21595903-government-gives-its-davids-sling-use-against-polluting-goliaths-small-breath-fresh Minqi L., ‘China and the Twenty-First Century Crisis’, Londres 2016, p. 148.

45. Vandepitte M., ‘Wat mogen we van China de komende jaren verwachten ? Verslag van het 18de partijcongres’, http://www.dewereldmorgen.be/artikels/2012/11/11/wat-mogen-we-van-china-de-komende-jaren-verwachten-verslag-van-het-18de-partijco Tsemin Y., ‘The 2014 revisions of china’s environmental protection law’, Swiss Re Insititute, 16 octobre 2014 ;http://institute.swissre.com/research/risk_dialogue/magazine/Environmental_liability/The_2014_Revisions_of_Chinas_Environmental_Protection_Law.htmlJoseph W., (ed.), ‘Politics in China. An Introduction’, Oxford 2010 ; p. 282.

46. IPS, ‘Klimaatplan China ambitieus, Zuid-Korea onvoldoende’,http://www.dewereldmorgen.be/artikel/2015/07/02/klimaatplan-china-ambitieus-zuid-korea-onvoldoende

47. The Economist, 10 août 2013, p. 17-20. http://www.economist.com/news/briefing/21583245-china-worlds-worst-polluter-largest-investor-green-energy-its-rise-will-have

48. GALLUP, ‘Majority of Chinese Prioritize Environment Over Economy’, 8 juin 2012 ;http://news.gallup.com/poll/155102/majority-chinese-prioritize-environment-economy.aspx The Economist, 10 août 2013, p. 8. http://www.economist.com/news/briefing/21583245-china-worlds-worst-polluter-largest-investor-green-energy-its-rise-will-have

49. Lofgren K., ‘China Becomes World’s First Nation to Install 3 GW of Utility-Scale Solar Power !’,https://inhabitat.com/china-becomes-worlds-first-nation-to-install-3-gw-of-utility-scale-solar-power/Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nergie_solaire_en_Chine ; Financial Times, 11 février 2016, p. 3 ; http://www.ft.com/intl/cms/s/0/e2298424-cfdf-11e5-831d-09f7778e7377.html The Economist, 22 avril 2017, p. 50 ; https://www.economist.com/news/china/21721227-once-foot-dragger-it-now-wants-lead-trumps-indifference-climate-change-has-not-changed ‘China : Automobile Company To Stop Selling Combustion Engine Cars In 2025’, Stratfor, 19 octobre 2017 ;https://worldview.stratfor.com/situation-report/china-automobile-company-stop-selling-combustion-engine-cars-2025 Financial Times 2 août 2017 ; https://www.ft.com/content/968402ea-769d-11e7-a3e8-60495fe6ca71?mhq5j=e7 Financial Times, 23 mai 2017, p. 5 ; https://www.ft.com/content/d6ee4558-36d7-11e7-bce4-9023f8c0fd2e The Economist, 14 janvier 2017, p. 11 ;www.economist.com/news/leaders/21714350-case-high-voltage-direct-current-connectors-chinas-embrace-new

50. PS, ‘China investeert niet meer in steenkool’,http://www.dewereldmorgen.be/artikel/2016/12/05/china-investeert-niet-meer-in-steenkool ; Greenpeace, ‘China coal use falls : CO2 reduction this year could equal UK total emissions over same period’ ;http://energydesk.greenpeace.org/2015/05/14/china-coal-consumption-drops-further-carbon-emissions-set-to-fall-by-equivalent-of-uk-total-in-one-year/ Harvey C., ‘China vowed to peak carbon emissions by 2030. It could be way ahead of schedule’, Washington Post, 7 mars 2016,https://www.washingtonpost.com/news/energy-environment/wp/2016/03/07/china-vowed-to-peak-carbon-emissions-by-2030-these-researchers-think-it-could-already-be-there/?utm_term=.82ec15ee992a The Economist, 22 avril 2017, p. 50 ;https://www.economist.com/news/china/21721227-once-foot-dragger-it-now-wants-lead-trumps-indifference-climate-change-has-not-changed

51. ‘Consolidating China’s Industries, One Polluter at a Time’, Stratfor, 25 octobre 2017 ;https://worldview.stratfor.com/article/consolidating-chinas-industries-one-polluter-time

World Resources Institute, ‘WRI Calls China INDC “A Serious and Credible Contribution”’, 30 juin 2015.http://www.wri.org/news/2015/06/statement-wri-calls-china-indc-serious-and-credible-contribution

 https://www.investigaction.net/fr/quatre-choses-a-savoir-sur-la-chine-dans-le-cadre-du-xixeme-congres-du-parti/
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COMMENTAIRES  

15/12/2017 11:23 par Assimbonanga

A en croire France 2 (mais peut-on croire France 2 ?), l’élévation du niveau de vie va de paire avec une modification des consommations dans le sens de la mode occidentale : céréales (blé), lait et viande. Les Chinois sont-ils au courant de nos erreurs, à savoir que la surconsommation de viande est néfaste pour l’équilibre de la planète ?

15/12/2017 12:34 par Dominique

Excellent article, merci !

Derrière tous ces superlatifs se cachent le même mode de vie basé sur une civilisation industrielle de consommation de masse que celui que Bush 1er défendait en disant "Notre mode de vie n’est pas négociable. Donc rien de nouveau, les économies planifiées par l’Etat ne représenteront jamais rien d’autre que la gauche du capital et tout comme les économies libérales, elles ne développeront rien de plus qu’une grande mystification de nos désirs qui ne peuvent plus être satisfaits que par une débauche de biens matériels superflus à l’obsolescence programmée, et effet de mode, repeints en vert.

Le résultat est que les êtres humains, autrefois empathiques et sociables, sont aujourd’hui réduits à une nouvelle espèce de pointers, le pointer digitalus. Le pointer ordinaire est un chien de chasse dont le but est de rabattre chevreuils et sangliers. Pour cela, son monde se résume à sa truffe. Celle-ci est en permanence collée au sol et il met toute son âme dans ce monde odorant. Quand il repère l’odeur d’un chevreuil, il l’a suit. Vous pouvez essayer de le rappeler, vous ne recueillerez au mieux qu’un regard noir, ceci uniquement si vous insistez fortement. Et paf, la truffe collée au sol, le voila qui surfe sur les odeurs enchantées du sol. Magie suprême voilà t’y pas que des heures plus tard vous entendez du bruit et voyez soudain un chevreuil ou un sanglier passez à quelques mètres de vous, suivi par votre fidèle chasseur qui s’arrête à vos côtés et, tout content, lève enfin sa tête vers vous.

Le pointer digitalus fait de même avec son téléphone mobile. Il est partout, c’est une espèce commune, surtout dans les villes. Il est facile à repérer, même de dos, car qu’il soit assis ou coucher, il est toujours dans la même posture que le pointer ordinaire, le cou plié pour que sa truffe soit à bonne distance. Contrairement au pointer ordinaire, le digitalus n’est pas fait pour cela et les métiers d’avenir dans nos sociétés de consommation dopées à Big Data is watching you sont sans concurrence possible ceux d’ostéopathes et de physiothérapeutes. Quand vous interrompez, en plus du même regard noir, il peut aussi vous balancer un lot d’invectives ou de reproches choisis avec le plus grand soin dans le but de vous faire passer pour le dernier des malotrus pour avoir essayé d’engager une conversation.

Avant Noël, le pointer digitalus est pris d’une frénésie d’achats. Il se rue dans les magasins armé de son téléphone. Oh, il ne les dévalise pas, non le digitalus est un bon consommateur qui paie toujours ses achats. Et il ne manque jamais le téléton de Noël, le plus grand de l’année, celui où il peut s’acheter une bonne conscience pour toute l’année qui vient. Il ne manque jamais non plus les émissions qui lui montre les "merveilles" de la nature, une nature dont il a malheureusement cessé de faire partie depuis longtemps et qu’il a mis dans un état pitoyable.

Mes bien cher frères, mes biens chères soeurs, n’oubliez pas de parcourir chaque jour l’évangile des temps moderne, la publicité !
C’est un évangile qui peut se résumer en deux mots : "Consommons plus !". Face à un message aussi simplissime, autant les politiques avec Mein Kampf et Marx que les prêtres avec leurs livres saints sont dépassés. Ils ne luttent pas à armes égales. Rendez-vous compte, "Aimez-vous les uns les autres !", 6 mots, c’est beaucoup trop. D’ailleurs avez-vous déjà vu quelqu’un, pas dans le merveilleux bouquin de Jules Romain "Les copains", mais dans la vraie vie qui prenne cette parole de la bible à la lettre et la mette en application ? Moi jamais. Je n’ai jamais vu d’orgies dans les parcs publics et encore moins dans les églises. Par contre "Consommez-plus" ça marche, c’est tendance, les gens se précipitent en masse. Alors il ne reste plus aux prêtres comme aux politiciens qu’un choix cornélien : défroquer ou collaborer.

15/12/2017 14:41 par Assimbonanga

En Chine aussi, il y a des alternatives... loin des villes Le développement économique de la Chine s’est nourri d’un formidable exode rural, qui a laissé les campagnes à l’abandon. Pourtant, des paysans, des coopératives, des communautés… s’installent et revivifient les régions oubliées de ce pays-continent. https://reporterre.net/En-Chine-aussi-il-y-a-des-alternatives-loin-des-villes

15/12/2017 15:03 par CN46400

@ assimbonanga
L’homme est un animal qui a besoin pour vivre, de consommer des protéines. Il existe deux sortes de protéines assimilables par l’homme, les protéines animales et les protéines végétales qui constituent l’essentiel de la ressource disponible. Mais seules celles qui sont cultivées sur des sols fertiles sont directement assimilables par les bipèdes. Par contre celles qui poussent dans les zones difficiles, ou semi désertiques ne sont disponibles, pour l’homme, qu’après transformation en protéines animales (lait ou viande) par des animaux quadrupèdes. Même situation dans les océans....

15/12/2017 16:46 par pierreauguste

Un véritable plaisir cet article. Il nous enlève les mots de la bouche et nous envoie de sublimes images.Je veux parler du commentaire de "Dominique "bien sur , pas de ce réquisitoire sur la société industrielle que nous raconte l’auteur de" 4 choses à savoir....." .Si la vie c’est le pouvoir d’achat, la consommation et tout cet étalage de merveilles sorties du chapeau par le soit disant communisme chinois alors je me sens très très passéiste et je préfère de loin les quelques expériences de véritable communisme que l’on trouve encore dans certains coins de Chine, pas dans les mégalopoles irrespirables mais ailleurs en campagne là ou les technocrates ne poussent pas leurs petits pieds...Et si les émissions de CO2 sont au moins égales par personne à celle des européens...Quel progrès !......
Un mot quand même sur l’archétype chinois que l’on rencontre à Sydney en Afrique en Svanétie ou ailleurs : Pour sûr pas de faux semblants pour les 250 millions qui consomment" du voyage prémâché" autour de la planète.Rassurez vous ils sont au moins,en général, aussi cons,prétentieux à mille lieux de ce que les habitants de n’importe quel pays du monde attend d’un voyageur :
Quelque chose entre le respect de l’endroit que l’on visite et des gens qui y vivent.De ce point de vue le chinois riche est au moins aussi minable que l’américain du nord. Quelle réussite........

15/12/2017 18:09 par CN46400

Depuis 1990, 635 millions de chinois ont dépassé le 1,90$ à dépenser pour vivre chaque jour. Ont-ils vraiment conscience du bonheur qu’ils ont perdu dans ce parcours ?.....Vite, allons leur expliquer qu’il faut faire demi-tour !

15/12/2017 18:34 par Xiao Pignouf

Cet article correspond en tous points au sentiment que j’en ai eu pendant toutes ces années où j’y ai vécu, d’ailleurs aux dates concordant exactement avec celles des graphiques ici.

Dès le jour de mon arrivée dans la mégapole shanghaienne, ma première impression , après 4 années d’une vie insulaire isolée dans le Pacifique sud et une année de campagne occitane, a été celle d’une fourmilière à ciel ouvert. Ce peuple laborieux et accueillant en toute circonstance n’a cessé de me surprendre. Quand 3 années plus tard, un peu fatigué par la vie urbaine, j’ai déplacé mes pénates à Suzhou, "petite ville" à l’est de Shanghai, j’ai atterri dans la première résidence qui se dressait, toute seule, au milieu d’un désert, de ce qui semblait avoir été des champs à la périphérie de la ville et qui attendait l’arrivée des bulldozers. Trois années encore plus tard, cette zone, où de rares véhicules circulaient autrefois, était devenue partie intégrante de la ville de Suzhou et mon quartier comme n’importe quel quartier d’une ville chinoise, avec ses écoles, ses restaurants, ses coiffeurs, ses magasins et ses centres commerciaux, ses espaces de loisirs... J’ai tout vu s’ériger littéralement sous mes yeux et à vue d’oeil.

Parallèlement à ça, j’avais aussi cette impression que cela profitait à une grande partie de la population, du moins urbaine et migrante. Et sans dire que les choses sont parfaites, mais on peut voir que les conditions de vie et les conditions de travail en Chine, pour le peuple et particulièrement pour les travailleurs migrants, se sont grandement améliorées, et que par conséquent, leur famille restée à la campagne a dû aussi en profiter.

Reste qu’il y a encore du pain sur la planche pour améliorer les conditions de vie dans la Chine rurale "profonde", notamment du point de vue de certaines infrastructures et de l’éducation. Peut-être que le déclenchement en sera un retour des citadins vers la campagne, phénomène auxquels ils ne sont pas encore franchement confrontés. Mais on comprendra qu’un si grand pays puisse faire sienne notre maxime disant que Rome ne s’est pas faite en un jour. Si on compare par exemple les progrès faits en Inde, bien qu’économiquement très bons, socialement, la Chine vient de faire son grand bond en avant, alors que son voisin reste archaïque (socialement parlant, j’insiste).

Cela fait deux ans que j’ai quitté la Chine, et je suis sûr que les choses ont bien changé depuis.

@Assimbonanga, je ne crois pas que les Chinois vont se laisser berner par les chimères de l’alimentation à l’occidentale, malgré la présence envahissante des grandes enseignes américaines de la malbouffe, ils restent profondément attachés à leur cuisine... et ont d’ailleurs des estomacs très difficiles à satisfaire hors de leur zone de confort. Ils peuvent s’encanailler à manger burgers et autres pizzas, ça ne fait que les ancrer dans la certitude que leur bouffe est la meilleure du monde, la plus riche, la plus variée. Même la gastronomie française ne trouve au fond guère grâce à leurs yeux, si ce n’est pour épater les copains.

15/12/2017 19:09 par Assimbonanga

Merci à Xiao Pignouf. Voilà de quoi me rassurer. Le lait par exemple entre très peu dans l’alimentation chinoise (vous me le confirmez ? ) mais les marchands, les groupes agro-alimentaires (français ), auront envie de fabriquer des besoins...

15/12/2017 20:13 par Xiao Pignouf

Non, les produits laitiers ne sont pas un aliment de base de la cuisine traditionnelle chinoise, en tout cas, pour la grande majorité des provinces chinoise, pour les han et pour les urbains, mais il est clair que dans certaines régions montagneuses, comme le Tibet ou le Sichuan, on en consomme d’une manière ou d’une autre. En revanche, la jeunesse chinoise des villes est une grande consommatrice de yaourts et de produits apparentés, mais c’est, je crois, plus un apport culturo-alimentaire en provenance d’autres pays asiatiques, comme le Japon ou la Corée, qu’une mode occidentale.

Je pense que le calcul économique des grandes boîtes agro-alimentaires occidentales est davantage basé sur la démographie chinoise que sur une réelle conquête des coeurs ou des estomacs. A l’instar des vignobles qui affirment que les Chinois boivent de plus en plus de pinard : au final, si un Chinois sur 1000 achète une bouteille de vin par an, ça reste un gros chiffre d’affaire pour ce commerce, mais ça ne signifie en rien qu’il modifie son mode de consommation.

Petit erratum : dans mon précédent com, je dis que Suzhou est à l’est de Shanghai, alors que c’est à une centaine de bornes à l’ouest.

15/12/2017 21:54 par Roger

Ce qui ressort de cet article, et que nous savons par notre propre histoire, c’est qu’un Etat fort est le garant d’investissements dans des infrastructures, des équipements, des "biens communs", l’éducation, et pour opérer un tournant et une planification écologiques.etc...A condition qu’il ait un réel Projet-visée Politique. Ce que ne fait pas le libéralisme de marché qui compte sur la divine main invisible, et dont le seul projet est le cercle sans fin de produire pour consommer et consommer pour produire...
https://scontent-frx5-1.xx.fbcdn.net/v/t1.0-9/10985290_834123819979430_72109866263326421_n.jpg?oh=13418b21fb3a0dd0aca7772b057bfe29&oe=5A91F880
Le Philosophe et sinologue F.Julien nous indique aussi que la pensée et la logique sino-orientales s’opposent point par point à notre modèle greco-occidental(voir son Traité de l’efficacité, en poche désormais). La logique dialectique et sa déclinaison matérialiste va comme un gant au mode traditionnel chinois de représentation de l’action (cf tous les traités de stratégie). La dialectique communisme/capitalisme y est concrètement vécue, intégrant la complexité et la finesse d’une culture millénaire qui n’est pas morte dans son dépassement moderne, après une révolution culturelle, qui fut surtout le moment de la négation dialectique de la culture occidentale américanisée. On voit le résultat décrit dans cet article, avec toutes les imperfections qui ne sont pas pires que celles que nous inflige notre propre système...Parce que notre "démocratie"...parlons-en !

15/12/2017 22:28 par François

La cuisine chinoise est beaucoup moins consommatrice de viande que n’importe quelle cuisine occidentale.
Je ne crois pas que la Chine changera sa cuisine, qui est un veritable delice, pour s’envoyer des beefsteack de 500 g a la mode yankee.
C’est une particularité genetique, les asiatiques digerent mal le lait (comme nous mais en pire), d’apres un chercheur en biologie qui partageait mon bureau quand je bossait en Republique de Chine (Taiwan).
Pierre Auguste, si on se limite à faire du tourisme à Paris, on pourrait rapidement en conclure que l’immense majorité des français est un ramassi de connards, alors un peu de discernement. Vous etes deja allé aux usa ? On peut dire ce qu’on veut de ce pays, le sujet est tres vaste, mais les gens sont tres serviables et arborent un large sourire quand notre accent traduit nos origines etrangeres. Les gens qui peuvent se payer un voyage en Europe, c’est un microcosme.
J’ai toujours été ultra chaleureusement accueilli par tout le monde à Taiwan. En Europe, il y a quelque chose, qui tient d’apres moi d’un esprit coloniaste encore marqué, qui regarde avec condescendence ce qui vient des autres continant. Je n’ai jamais rencontré ça là bas.

16/12/2017 08:07 par pierreauguste

250millions de Chinois qui ont "voyagé" l’an passé !!! Est ce un microcosme , François ? J’ai pas envie de polémiquer et surtout pas avec vous dont je partage bien souvent les idées ,mais soyons clairs : Pour moi tout est dit par "Dominique" :"Derrière tous ces superlatifs ..................à l’obsolescence programmée, et effet de mode, repeints en vert."
Cette phrase résume à elle seule clairement une opposition fondamentale entre les"progressistes" et d’autres dont je suis qui pensent que la société industrielle est un carnage et qui n’espèrent surtout pas au soit disant rêve chinois
Donc ,outre les 250 millions qui voyagent même s’ils ne voyagent pas tous à l’étranger,je vous propose de chercher un seul pays ou ils ne sont pas présents en Afrique ,en Asie et ailleurs..Des touristes ,il y en a partout et certes s’ils ne sont pas plus lamentables que les américains ,là ou ils vont, ils mangent chinois, se regroupent toujours entre eux au point qu’il est bien difficile de les aborder ,je le redis ,à Sydney,Tbilissi,Istambul et je pourrai continuer indéfiniment.Mais là n’est pas réellement le sujet...Le pouvoir"communiste" chinois de la même façon que les pays colonisateurs capitalistes est présent pour l’empire,en Éthiopie,au Mozambique au Zimbabwe en Zambie et dans des dizaines d’autres pays que je pourrai vous citer et que je connais plutôt bien, et pas pour y implanter quelques idées de progrès humain !!! Demandez donc aux laotiens autour de Luang nam tha et du projet de lac artificiel qui devrait noyer des milliers d’hectares de forets jusqu’au Mékong !!!!! parlez leurs des maisons de jeux installées à quelques pas de leur frontière qui rapportent a n’en plus finir à la population du pays colonisé !!!!!!!
La chine est un pays capitaliste comme un autre ,qui fabrique beaucoup de choses inutiles pour du vide. Seul la beauté des femmes chinoises me calme un peu aujourd’hui quand j’entrevois le leurre fondamental d’un mode économique et surtout de vie pas mieux qu’ailleurs....

16/12/2017 08:20 par CN46400

@roger
"Ce qui ressort de cet article, et que nous savons par notre propre histoire, c’est qu’un Etat fort est le garant d’investissements dans des infrastructures, des équipements, des "biens communs", l’éducation...."
La notion "d’état fort" est une tarte à la crème. La vrai question est de savoir au service de quelle classe sociale il est : bourgeoisie ou prolétariat ? Si la bourgeoisie est comblée par son état en France depuis des décennies, il faut constater qu’en Chine l’état gère la société en fonction des intérêts des prolétaires qui là bas, comme ici, produisent l’essentiel de la richesse. Et ce n’est pas dû au hasard.

On ne peut comprendre la politique du PCC si on ne revient pas sur la NEP que Lénine n’a pu, faute de temps, définir plus concrètement. Mais, dans les OC, qu’il faut compulser longuement, tout y est, y compris le concept du "capitalisme d’état" que Lénine a formulé en 18 pour répondre aux critiques social-démocrates (Kaustky) qui estimaient impossible la marche au socialisme sans une accumulation primitive du capital suffisante. Et dont il s’est servi après 1920 (fin de la guerre civile) pour installer la NEP qu’il prévoyait, contrairement à l’idée répandue par les staliniens, pour "plusieurs générations". Une phrase de Lénine résume bien le pb : "Nous avons assez de pouvoirs, mais nous n’avons pas les savoirs, que nous n’obtiendrons pas par surprise, il faut les négocier avec la bourgeoisie..."

Deng a repris, en 1980, pour 50 ans disait-il, le chantier là où Lénine l’avait laissé en 24, avant que Staline (1927) ne troque, définitivement, l’abandon de la NEP contre le "socialisme dans un seul pays". Mais Deng a fait les choses dans la discrétion, refusant de modéliser son système. Pourtant, caractéristique essentielle du "capitalisme d’état" défini par Lénine, l’état chinois domine complètement le capital et oriente totalement l’économie. Les capitalistes chinois, sont écoutés par le PCC, mais pas forcément entendus, et ce sont bien les intérêts des prolos chinois qui, en définitive, prévalent (voir évolution du niveau de vie...). Mais, l’expansion se tassant inexorablement, le système va devoir évoluer. De quelle couleur sera le chat qui devra, alors, attraper les souris. Xi Jin ping a, légèrement commencé à lever le voile au 19° congrès../

16/12/2017 15:11 par Xiao Pignouf

Non, Pierre Auguste, Dominique ne dit rien d’autre que des évidences, sorte de discours pré-mâché pour anti-matérialiste. Ceci dit Dominique a peut-être bien un ordinateur fabriqué en Chine qu’il a fallu produire et acheter. On en est tous là et je ne m’occupe pas de ce qu’il fait avec ses doigts.

Seul la beauté des femmes chinoises me calme un peu

Cette phrase montre une bonne vieille condescendance bien de chez nous, typiquement mâle homo occidentalis.

Oui, les Chinois ont découvert les joies de la conso à outrance, oui ils ne voient que par leur téléphone portable (comme beaucoup d’individus par chez nous), oui, ils vont bientôt avoir deux bagnoles par famille (comme nous), oui ils consomment et ils aiment ça (comme souvent pour nous)... On peut en être agacés, désolés, révoltés, mais on peut aussi croire en leur faculté d’en voir les limites.

Chez nous, les Lumières n’ont pas servi à grand-chose pour combattre un consumérisme galopant, et si nous n’avions pas (pour la majorité d’entre nous) un niveau de vie en baisse, nous consommerions encore davantage. Eux, ils ont eu Kongzi et Laozi, on peut donc espérer que ça leur servira plus que ne nous ont servi Rousseau et consorts pour indiquer une voie différente. Ils ont aussi vécu de franches périodes de vache maigre, alors que nous sommes depuis longtemps boursouflés par notre confort et notre vanité. Nos Lumières ne nous ont pas non plus empêché de vider l’Afrique de son essence, de découper des frontières à coup de double décimètres, d’équerre ou de ciseaux, de financer et de protéger parmi les pires tyrans que le monde ait connu, de mettre en esclavage des millions de jeunes africains, qui de génération en génération sont devenus français, anglais ou américains, mais qui sont au mieux aujourd’hui discriminés, parfois emprisonnés ou assassinés chez nos copains ricains. Notre soit-disant supériorité ne nous a pas davantage empêché d’aller massacrer les peuples de l’autre côté de l’Atlantique.

Je me garderais donc de faire la moindre leçon aux Chinois.

En tant que consommateurs, on voit tous midi à sa porte et comme on donne souvent à notre bon goût plus de valeur que celui du voisin, il est très facile de mépriser ce que l’autre consomme. Avec 1000 euros en poche, certains s’achètent une nouvelle téloche, d’autres des rangées de vinyles, ou une montre de luxe, des fringues, des bouquins ou un nouveau téléphone. Qu’est-ce qui alors vaut mieux qu’autre chose ici ?

16/12/2017 16:34 par Geb.

Sans dire que la politique actuelle chinoise est bonne ou mauvaise pour l’avenir, (De la Chine ou du Monde), je constate toujours que dès qu’il s’agit de constater un certain progrès chez les autres un certain nombre de "décroissants" viennent expliquer que ces "autres devraient faire" ou "ne pas faire" ci, ou ça.

Dans l’absolu ça ressort probablement d’un bon fond. Dans la réalité personnellement c’est s’occuper de choses qui nous concernent certes, mais d’assez loin, et donner des leçons que les mêmes n’appliquent pas chez eux, alors qu’ici je ne vois pas les mêmes "décroissants" utiliser la même rhétorique dans leur vie de tous les jours.

J’imagine assez bien le Chinois de la campagne qui à ce jour attendait de vivre dans une vraie maison, avec des services proches et un niveau de vie un peu plus élevé que celui du Moyen Age et à qui on viendrait expliquer que finalement il n’a qu’à se créer lui-même une "communauté" locale ou il cultivera ses choux pour survivre plutôt que de bénéficier enfin d’un cadre de vie un peu plus vivable et digne d’un pays civilisé, que celui où il vivait jusqu’à aujourd’hui.

Les Français ont la mémoire courte. Ceux qui hurlent à tout va contre les HLM sont les fils et petits fils de ceux qui ont béni le ciel, et surtout le programme du CNR quand ils ont été dans les années 50 tirés de leurs bidonvilles et favelas et relogés dans des appartements décents à la mesure de leurs (pauvres) moyens. Et leurs analyses négatives "oublient "de "comprendre" que si la vie dans ce type d’habitation est si difficile de nos jours c’est bien plus en raison du chômage massif entraînant l’insécurité, et de la politique morbide du Capital, qu’en raison du simple agencement de l’habitat.

Pour mon compte, si la politique actuelle gouvernementale, communiste, mixte, ou pas, permet de tirer quelques 600 millions de Chinois de la pauvreté, même si elle favorise l’éclosion contrôlée de quelques tycoons milliardaires bien tenus en laisse par l’Etat, j’en ai rien à foutre.

Ca fait des décennies que je vois toutes les "bonnes volontés", ’bonnes idées", bonnes intentions", occidentales déboucher sur des millions et même des milliards de victimes innocentes dans le monde entier, alors pour une fois qu’on sort un peu la tête de l’eau aux victimes potentielles par millions au lieu de le faire au goutte à goutte, et même si on doit couper quelques têtes parmi les corrompus comme semble le faire le Gouvernement chinois, ou augmenter de quelques pour cent le bilan carbone de la Chine, ça ne sera pas pour me déplaire.

D’ailleurs nous avons chez nous pas loin nous aussi quelques combats à mener. Notre Dame des Landes par exemple.

Si des Décroissants veulent faire une révolution pour démontrer que leurs idées sont viables et valables rien ne les empêche d’aller sur place là-bas pour tenter de défendre leur modèle. En personne, et bien sûr, pas en pétitionnant sur Change Org.

Ils peuvent compter sur mon entier soutien, y compris financier dans la mesure de mes moyens. De toute façon ceux qui sont sur place aujourd’hui l’ont déjà.

Et après on enverra les résultats et constats au Comité Central Chinois pour modéliser.

A faire la Révolution à Pékin à la place des Chinois autant s’entraîner dans l’Hexagone. Le "bilan carbone" sera moindre, les frais de déplacement aussi, et ils comprendront au moins la langue qui leur sera parlée par les autochtones. Ils pourront ainsi vivre leurs vraies valeurs, avec 10 degrés dans la salle à manger, 2 degrés dans la chambre à coucher, deux/trois heures d’électricité solaire quotidienne, (Les panneaux ne produisent presque rien par "temps blanc", et l’éolienne si elle ne gèle pas toujours se met en sécurité dès 100 km/h de burle), participer à la corvée de bois, pelleter la neige sans arrêt, prendre la douche au bassin par -20°, ainsi que les vrais souhaits pour l’Avenir des autochtones en question.

Ne me demandez pas comment je le sais. J’ai tentée l’expérience. Pas à NDDL mais sur le Sauveterre. En hiver.

Ca m’a beaucoup plu... Mais ça m’a aussi encore bien plus plu quand nous sommes repartis au bout de quinze jours. Le pote qui y vit à l’année depuis trente ans avec ses moutons, leurs tiques, et son chien, lui, ça lui plaît depuis toujours...

Mais c’est un ascète.

16/12/2017 18:01 par Assimbonanga

se regroupent toujours entre eux au point qu’il est bien difficile de les aborder Les riches ? Paroles et musique Compagnie Jolie Môme , dernier album : A contre-courant

16/12/2017 18:14 par pierreauguste

Je vais en parler à mes abeilles qui sont toutes en train de disparaître grâce aux bienfaits de votre magnifique société industrielle en écoutant leur téléphone portable..T’es où .Mais passons ....
Le plus drôle :"Bonne vielle condescendance typiquement mâle occidentalis". Les bras m’en tombent......Quel rapport si ce n’est celui d’un poisson cavernicole sans arguments ou plutôt si,avec un argument surpuissant : On fonce dans le vide mais au moins on fonce,tous ensemble tous ,en préservant le pouvoir d’achat et la deuxième voiture,et quoi encore .C’est vrai ils ne vident pas l’Afrique de son essence,ils apportent la consommation...le rêve..
Je suis né dans une cité d’urgence,je préfère encore ça aux HLM..
Personne ne veux donner de leçons aux chinois mais laissez au moins dire que cette vision dithyrambique sent,comme dirait avec condescendance un autre fan, un manque de discernement.......
Pathétique...

16/12/2017 18:14 par Assimbonanga

@Geb, moi humble moucheron jamais voyager. Pas avoir salle à manger mais pas eau chaude si pas soleil sur capteur et pas beaucoup degrés dans maison moi, 13°. Rats emportent savonnette quand savonnette usée. Vous méchant Geb, d’habitude gentil. Quoi arriver ?

16/12/2017 18:35 par HUGO

A la lecture de cet article important, comme celle de tous les commentaires d’ailleurs, je dois dire que je resterais toute une journée figé sur le site LE GRAND SOIR. Plus encore lorsque GEB "passe" et qu’il remet comme souvent les "pendules à l’heure".

16/12/2017 19:00 par sahb

"En Chine le PIB par habitant a été multiplié par 17, oui vous lisez bien, par 17. En comparaison, celui de l’Inde a quadruplé pendant la même période (2). Entre 2003 et 2013 l’économie des pays industrialisés a connu une croissance de 16%, en Chine elle a été de 165%"
...
Si le PIB par habitant a été multiplié par 17 ça fait une augmentation de 1600 % et non de 165% !
notre spécialiste de la Chine doit vite aller en Chine prendre quelques cours car la-bas tous les dirigeants en plus de leur formation politique sont scientifiques (souvent ingénieurs plutôt que chercheurs ...)

16/12/2017 21:13 par CN46400

@ Sahl
17 c’est pour 35 années, 165 c’est pour 10 ans (2003-2013)....Les abeilles se portent bien en ...ville. Et puis, en Chine, comme en France, on peut déféquer au cul des vaches, j’ai fait ça pendant 20 ans dans une grange du Massif Central, après, à Paris, dans le 13° c’était sur la palier pour tous les logements et enfin, à Meudon la Forêt, un vrai WC pour nous seulement, le pied. Alors, il parait que les chinois aussi, sortent de la merde, comme Geb, ou Xiao Pignouf je les comprends, bienvenue autour du formica.

16/12/2017 22:11 par François

" Seul la beauté des femmes chinoises me calme un peu"
" Cette phrase montre une bonne vieille condescendance bien de chez nous, typiquement mâle homo occidentalis"
Eh ben !
Que les bons vieux condescendant mâles homo occidentalis bien de chez nous se le disent !
Moi je trouve que brigitte macron explose les limites traditionnelles de la mocheté, je suis quoi ?
Je sais que je suis un vilain aussi de penser ça (ouhh le pas beau) mais j’aimerais connaitre le terme technique :o).

16/12/2017 22:39 par Xiao Pignouf

Pierreauguste, mon propos n’était pas de remettre en question les problèmes inhérents au développement économique chinois, ce dont l’article parle très bien d’ailleurs, mais de superposer ce dernier avec ma propre expérience en tant que résident en Chine. Je ne nie pas les côtés obscurs de ce bond en avant, ils sont bien là et je les ai vus. Seulement, je laisse aux Chinois la responsabilité de résoudre leurs problèmes (en essayant de m’occuper de ceux qui me concernent directement), et selon toute vraisemblance, ils s’y attèlent avec beaucoup plus de bonne volonté que certains, qui eux viennent de faire un gros bras d’honneur à la planète, soit dit en passant...

Je suis né dans une cité d’urgence,je préfère encore ça aux HLM.

Bon, être prolo n’est apparemment pas un gage de vertu, car si la gent féminine chinoise est la seule raison de vous "calmer" face au développement économique chinois qui a accessoirement sorti des millions de personnes de la pauvreté extrême, alors oui, je le réaffirme, c’est beauf. Faire ce genre de conclusion quand on a sous les yeux plus de 3000 ans d’histoire, ça vole pas plus haut que les escadrilles d’expats lubriques et alcoolisés qu’on croise avec embarras (euphémisme) dans les rues de Shanghai le samedi soir.

J’imagine juste qu’une Chinoise moyennement belle doit vous calmer moyennement.

J’ai passé 10 ans en Chine, et je n’en suis pas revenu sinophile, mais avec une meilleure compréhension de ce que c’est que d’être étranger, de ce que c’est que d’être français, et un peu, oui, un peu de connaissance de cette incroyable civilisation. Comme toutes mes autres expériences hors de ma culture, elle remet un peu d’humilité là où ça tend à manquer.

Vos abeilles ont plus à souffrir de vos habitudes que de celles des Chinois, comme les miennes avec moi.

Je ne fais pas souvent usage de cet adage, mais pour vous, il tombe à pic : chacun chez soi, et les cochons seront bien gardés.

16/12/2017 23:07 par Geb.

@ Assibonanga...

Chere humble moucheron, n’imaginez surtout pas que je stigmatise votre mode de vie délibérément choisi.

Comme je vous l’ai décrit juste en dessus et dans d’autres j’ai aussi des potes "décroissants". Certains en France par choix assumé, d’autres à l’Etranger parce que où ils vivent ils n’ont pas d’autre choix.

Et je ne critique aucun d’entre eux parce qu’il n’a pas choisi une vie plus facile...

Cependant je me permettrai de vous faire savoir que si j’étais dans un cas non délibéré de "décroissance", sans alternative autre, surtout dans un pays n’ayant pas connu une "croissance" relativement disponible par tous, il y a probablement 30 ans que je serai unijambiste, et 16 ans que je fumerai les mauves par la racine. Actuellement je ne survis, (plutôt bien, dois-je le reconnaître), que grâce au fait que je suis citoyen d’un pays qui a eue la bonne idée d’inventer la Sécurité sociale, les Retraites par répartition, un système hospitalier relativement accessible, et que je ne loge pas dans une communauté hippie, avec pour me soigner quelques incantations, un bon sorcier, quelques joints et des herbes médicinales.

Vous me direz qu’à 72 ans je peux laisser la place à d’autres, mais vu que je ne suis pas totalement impotent, que comme vous le dites je peux encore voyager et vivre avec ma famille, personnellement j’estime pouvoir encore profiter encore un peu de la vie, de mes 42 ans de cotisations, et partager mes expériences.

Voyez vous, ça commence à me peser tous ces gens qui passent leur temps à dénigrer le "progrès" sous prétexte de "modernisme new-âge". Quand j’étais "jeune" c’était les "vieux" qui regrettaient le bon temps du poële à bois et des moissons à la faucille. Aujourd’hui le top c’est presque d’en revenir aux Amish. Les "vieux" qui prétendent à 22° l’hiver, (Du moins ceux qui peuvent se le payer), devant leur ordinateur sont presque traités de climaticides.

Pas de vaccins pour les enfants, (Je parle des vrais, pas de celui de la grippe), pas de voiture, plutôt le vélo, (Très facile à Bray-Dune, mais moins facile dans le Vercors pour aller bosser à Grenoble), ne pas enrichir Big Pharma, (OK, Mais sans lui comme je le dis je ne serai plus là), etc... Etc.

Fils d’une ancienne polio, une de mes tantes est décédée du "croups", (Diphtérie, en 18 à l’âge de 8 ans), ma grand-tante du tétanos en coupant l’herbe pour les lapins et ma maman du cancer. Alors perso je pense que le problème n’est plutôt pas dans les vaccins, les hôpitaux, ou même les moyens de transport, ou l’alimentation mais dans le système social global du Pays et même du Monde qui n’organise délibérément pas tout ça comme ils se doit ; par rapacité et afin de maintenir la Plèbe au fond du trou.

Mais ce qui est encore plus marrant c’est que des "jeunes" qui nous donnent des leçons d’écologie et qui réellement font autre chose pour le climat que mettre les bouteilles de Tequilas qu’ils boivent dans un container plutôt que dans un autre et qui accordent leur vraie vie à leurs prétentions, à ma connaissance je n’en connais que deux. Et encore pas des très "jeunes". Apparemment avec vous ça ferait trois. ((- :

Par contre des jeunes qui se battent EN COMMUN pour réellement renverser ce système pourri j’en vois de moins en moins. Il sont tous coincés entre "Staline, ses crimes, et les Goulags" et" Hitler et ceux qu’on fait passer pour lui" afin d’effrayer le pequin.

La stratégie et la vision révolutionnaire de tous les aspects environnementaux ça a disparu derrière les épouvantails de service.

Et pourtant, comme vous l’avez dit je "voyage" et j’échange. Et en ce moment surtout en France.

Voilà pourquoi j’ai les glandes.Et que je pense que finalement, malgré quelques aspects déplaisant anecdotiques la Chine, (Et quelques autres), n’est pas en si mauvais chemin que ça pour remettre les pendules à l’heure et tacler ceux qui nous poignent depuis quelques siècles...

Fraternellement...

16/12/2017 23:43 par Xiao Pignouf

@François, on va pas se fâcher pour si peu, vous êtes assez grand pour trouver tout seul le terme dans le dictionnaire, même si c’est tentant de vous aider.

17/12/2017 00:01 par Assimbonanga

@Geb, à cette heure mes neurones ne sont pas des mieux affûtés. Alors, il me vaut mieux faire court. Je vous remercie de votre longue réponse mais je trouve que vous mettez trop les choses en opposition. Peut-être que je n’ai pas bien lu tous les commentaires mais il ne me semble pas que quiconque remette en cause les besoins sociaux, le logement ni la vaccination de certaines maladies...
Le changement climatique, les équilibres de la nature, l’eau, les pollutions, l’agro-industrie, tous ces sujets ne font pas concurrence au sujet d’égalité et les besoins de base des gens.

17/12/2017 09:54 par legrandsoir

J’étais à Pékin en mai 2016 et j’ai taquiné un cher ami journaliste sur leur fameux barrage des Trois Gorges. Ce barrage a déchaîné les médias du monde entier qui ont brandi l’os à moelle écolo sous le nez des âmes sensibles sur l’air de : "Vas-y, mords !". Ce que chacun a fait urbit et urbi.
De sorte que, si le grand public est bien incapable de citer un seul des centaines de barrages qui constellent la France (à part celui de Donzère-Mondragon, peut-être), nous savons tout sur le massacre de la flore et de la faune, l’érosion des sols, l’engloutissement de villages, les déplacements de populations et autres dégâts collatéraux qui sont induits par cette réalisation chinoise. Et les autorités s’en moquent, comme des dommages inhérents à tous leurs travaux d’ailleurs (je lis la presse, messieurs).
Bref, je dis à mon ami chinois : " flore, faune, paysages dévastés, voila ce qu’il a fait votre barrage..."
Oui, concéda-t-il sans hausser le ton, et il a permis de donner de l’électricité à 300 millions de Chinois.
Je m’étais promis de raconter ça un jour aux lecteurs du Grand Soir qui nous lisent sur un ordinateur à pédales, éclairés par une bougie et bien au chaud sous leur plaid.
Maxime Vivas (qui n’a rien trouvé à répondre à son ami chinois).

17/12/2017 07:37 par pierreauguste

Je ne sais pas ,Pignouf ,sur qui vous avez déteint ,pas les chinois j’espère,mais votre façon de me mettre en cause frise l’incorrection et c’est un euphémisme....Je vais vous faire un aveu : Elles me calment pas qu’en Chine et même prolo peu vertueux,ressemblant à un "expats" alcoolisé dont l’adage simpliste(excusez) renvoie" gros groin comme devant" j’essaie d’être un peu vertueux en évitant les insultes qui me font penser que 3000 ans de civilisation n’ont pas déteint sur vous...C’est dommage car il me semble qu’une réflexion ici au sujet de notre propre choix de société est toujours en lien avec notre comportement et que la révolution s’il doit y en avoir une passe d’abord par un balayage devant notre porte...

17/12/2017 08:54 par legrandsoir

Tss, tss. On fait parler son 6 coups qui masque les conversations ? Et sans sortir du saloon ?
Merci à l’interpellé de ne pas répondre.

17/12/2017 09:37 par Xiao Pignouf

Pierreauguste, je vous prie de m’excuser, après relecture, je réalise que je me suis laissé emporter sur une phrase somme toute anodine.

Par ailleurs, mon opinion ne diverge pas de la vôtre sur tous les points : il est évident qu’on ne peut pas mettre en doute l’impact environnemental qu’a eu la remontada économique et sociale de la Chine des 30 dernières années. Mais ici, nous sommes confrontés à une fatalité à laquelle nous ne pouvons strictement rien. Cette autre évidence saute aux yeux : on ne peut que se réjouir de l’amélioration du bien-être pour le peuple chinois. Et disant cela, je ne me fais pas chantre du capitalisme.

Or aujourd’hui, malgré les conséquences catastrophiques pour l’environnement, la Chine est et sera un acteur de premier plan dans les efforts à faire pour tenter de réparer ce qui semble irréparable. Ils sont d’ores et déjà en pointe dans pas mal de domaines, et ont remédié à certains problèmes très lourds d’une façon efficace. C’est vrai que la Chine d’aujourd’hui est capitaliste, mais c’est d’abord un capitalisme d’état, avec les couleurs du communisme et un esprit fortement collectiviste. Par conséquent, l’ampleur de l’étendue du Parti, présent dans chaque famille, implique une efficience et une rapidité d’application des mesures lorsqu’elles sont prises et qui déclenchent des changements d’us et coutumes pratiquement du jour au lendemain. Quand chez nous on doit s’habituer à l’extrême lenteur voire à l’inaction de nos gouvernements qui ne dépensent des sommes folles que pour se réunir une fois chez l’un une fois chez l’autre, décider de ne rien faire et fixer une autre réunion.

La Chine a un autre avantage : sa mentalité. Elle a depuis pas mal de temps compris que la « lutte environnementale », dans tous ses aspects, pouvait être une source de développement économique et par conséquent de profits. Quand nous nous réveillerons, ils seront loin devant, parce que nos sociétés occidentales sont sclérosées par l’emprise de la vieille industrie qui ne veut pas lâcher l’os qu’elle ronge, encore moins passer à un autre régime.

En attendant, le pays devra peut-être faire des choix malheureux, comme d’étendre son parc nucléaire. Que pourrait-on y faire ? Il reste juste à espérer que cela soit pour le meilleur. Et espérer mieux dans un futur proche. Je pense que nos préoccupations devraient se recentrer sur notre propre maison, dans laquelle il y a beaucoup de ménage à faire, et ça passera davantage par le politique que par l’individu.

J’ai personnellement un grand respect pour ce pays et cette culture, ce qui n’allait pas de soi au moment où j’y suis arrivé (sans dire que je n’avais pas LGS pour me recadrer à ce moment-là), et je pense que s’ouvrir à lui ne pourra que nous profiter, et là, je ne parle pas d’économie, mais plutôt d’échanges d’idées. Je ne crois pas au contraire que s’être tournés vers les USA nous ait apportés quoi que ce soit de profitable. A part (j’espère que Cunégonde dort) le rock et la littérature.

Pour conclure, je dirais qu’il y a surtout deux points à propos desquels j’ai un regard plus critique sur la Chine. Le premier, c’est la très grande brutalité sociale et environnementale de l’industrie immobilière qui y sévit. Mais encore une fois, je considère que c’est un problème sino-chinois, qu’on retrouve en outre chez nous, même si c’est à une moindre échelle. Le deuxième, qui pour le coup concerne l’humanité toute entière, ce sont les séquelles catastrophiques des traditions et des croyances médicinales chinoises sur la faune sauvage, dont la principale est la disparition d’espèces dans des proportions massives. Comme on le fait régulièrement avec le Japon et sa barbarie baleinière, c’est un sujet sur lequel il conviendrait de discuter avec eux puisqu’ils ne peuvent pas y opposer leur souveraineté.

17/12/2017 09:42 par Xiao Pignouf

Pour le modérateur : pourriez-vous quand même publier ma réponse à Pierreauguste ? D’autant que je l’ai rédigée avant de lire son dernier com. Merci.

17/12/2017 10:01 par legrandsoir

Lequel ? Nous publions vos textes.
A notre rythme entre deux lectures d’articles reçus à mettre éventuellement en ligne.

17/12/2017 09:53 par CN46400

Autre sujet, non traité dans cet article, celui de la politique étrangère de la Chine. Exact contraire de la recherche permanente d’un rapport de force favorable qui, en son temps, caractérisait l’URSS, et qui n’est sans doute pas neutre dans sa chute finale. La Chine actuelle prêche toujours la "cooltitude", sans toutefois baisser la garde, mais une garde budgétairement contrôlée. Le PCC ne compte pas sur la solidarité des PC extérieurs, il compte sur l’image d’un militarisme strictement encadré et sur une diplomatie raisonnable, antithèse des coup de mentons de Trump, visant à priver les impérialistes du soutiens de leurs peuples. A cela il convient d’ajouter le jeu subtil des capitalistes occidentaux qui ont des intérêts en Chine qui se trouvent parfois en contradiction avec leurs état d’origine. Les variations de Trump sont édifiantes sur ce terrain...

17/12/2017 09:54 par Assimbonanga

La révolution est un sujet passionnant et son souvenir doit être cultivé. J’admire la mémoire historique des contributeurs du GS et je respecte énormément. J’ai même beaucoup de sympathie pour eux. Toutefois, j’ai bien peur que pour l’avenir ce ne soit plus le sujet. D’ici 10 ans, au train où vont les choses et si nos sociétés continuent avec ce niveau de vie, on risque d’avoir tellement causé de destructions et tellement changé le climat, que la vie ne sera plus possible. Déjà de nombreuses espèces animales ont disparu à cause de l’espère humaine.
Peut-être, si révolution il devrait y avoir, ce serait pour imposer la dictature non pas du prolétariat mais de la survie en général. L’objectif serait de réduire toutes les consommations, de se rationner et donc de veiller à empêcher les plus riches d’entre nous de faire baisser seulement la consommation des pauvres en leur limitant leurs revenus ( désindexation du smic...). Mais je ne suis pas optimiste sur la popularité d’un parti qui dirait "On va tout vous rationner, mais n’ayez crainte en commençant par les riches", ou " un petit morceau bien partagé c’est le bonheur"...
Si on veut stopper la catastrophe qui s’engage, il faudrait tout à la fois que les miséreux reçoivent davantage mais que les plus avancés freinent. Je ne vois pas comment on pourrait imposer cette gestion raisonnable. J’ai bien peur que l’essence même de l’espèce humaine soit la cause de la fin de la vie sur terre. Ou du moins d’une ère. Mais tout ceci m’éloigne du sujet, la Chine et les Chinois !

17/12/2017 10:20 par Assimbonanga

Comme Xiao Pignouf, je suis persuadée que les Chinois sont tout autant conscients que nous du problème écologique et pour cause ! Et qu’ils agissent. Par des connaissances personnelles, je sais que des compagnies hollandaises travaillent chez eux avec eux. Toutefois, on est loin de la nature naturelle. Des décisions à l’arrache sont prises en haut de tours dans des bureaux de messieurs bien comme il faut et bien conformistes. La nature, elle devra se satisfaire de ces grandes opérations chirurgicales.
Chez nous en France, je constate que les mesures dites écologiques sont plus souvent prises dans l’intérêt des artisans, commerçants et entreprises de BTP qui chuchotent à l’oreille du député dans sa permanence. Certes, on va isoler les habitations... Mais avec quelles saloperies ! Bon enfin, les gens faites attention : à trop vouloir isoler sa baraque, on peut se retrouver avec une mérule. Gaffe !

17/12/2017 10:27 par Assimbonanga

"La Chine [...] a depuis pas mal de temps compris que la « lutte environnementale », dans tous ses aspects, pouvait être une source de développement économique et par conséquent de profits. " Voilà le problème je pense. Si le critère de base est vicieux (le profit) , comment espérer résoudre le problème ? Ce qui aura tout ravagé (le profit) peut-il être la solution ? Avec la mentalité du profit peut-on aboutir à quelque chose ? Productivité, rentabilité débouchent sur une création de richesse non partagée avec des zones de fric débordantes (paradis fiscaux, voitures de luxe, prix astronomique d’œuvre d’art, milliardaires bunkérisés). Mais pardon pour la Chine et les Chinois. Je m’éloigne trop.

17/12/2017 10:35 par Xiao Pignouf

@LGS, pardon, je ne mettais pas en doute la liberté de ton (et de publication) que vous donnez ici, je vous demandais juste respectueusement de me laisser m’excuser auprès de Pierreauguste quand vous me conviiez à ne pas répondre justement. Ce n’était peut-être pas nécessaire mais pour moi ça contrebalance modestement tout le poids de mes bafouilles. Avec tous mes remerciements pour votre travail et mes excuses pour celui que je vous donne.

17/12/2017 11:09 par CN46400

@Assimbonanga
"ce serait pour imposer la dictature non pas du prolétariat"
Si, avec Marx, on admet que le prolétariat (ceux qui doivent travailler pour vivre) est une "immense majorité" et la bourgeoisie une "infime minorité", alors la dictature des intérêts prolétaires doit, évidemment, prévaloir sur celle des intérêts bourgeois. C’est même le premier étage de la Révolution....

17/12/2017 11:14 par pierreauguste

Merci Xiao,vos excuses me vont droit au cœur parce qu’il me parait certes important d’échanger,mais surtout en ne sombrant jamais dans les tristes exemples d’insultes et de médiocrités dont nos dirigeants, plus avides de pouvoir que d’apport de bien être , nous abreuvent, nous illettrés, allant même jusqu’à sanctionner un député pour avoir oser disconvenir à leurs valeurs non pas en arborant un maillot de football ,mais surtout en ne respectant pas symboliquement leur ordre établi.....
Pour ce qui concerne le sujet(sic),il me semble que l’espérance de vie moyenne dont les chiffres sont partout alarmant devraient nous interroger ici et ailleurs sur la société industrielle .....

17/12/2017 11:38 par pierreauguste

"MV."Pour ce qui concerne le barrage ,moi j’aurai répondu :Demandez donc aux gens concernés,ce que j’ai fait auprès des laotiens qui vivent le long de la rivière Nam tha. Curieux n’est ce pas personne n’était ravi .Certes si on privilégie les peuples concernés plutôt que les plans technocratiques qui amènent le bonheur,le vrai ,ou va t’on.....Pour l’anecdote,ces gens mettent de petites turbines dans la rivière et produisent leur propre électricité..Ils conservent ainsi en étant pas noyés ,les ringards, toutes les plantes médicinales qui pullulent là bas,entre autres, et mangent même du poisson...Merde, seul problème ils ne peuvent regarder peinardement ,bien au chaud Mme st trick à la télé...Eh oui tout n’est pas rose.

17/12/2017 18:35 par CN46400

Espérance de vie en Chine (OMS)
1965 = 45 ans
2007 = 72 ans
2016 = 76 ans
Le peuple Chinois parait assez bien résister aux affres de la "société industrielle"....

18/12/2017 01:21 par Dominique

Tout ce que j’essayais de dire dans mon commentaire précédent est que nous vivons tous et toutes dans une société de fous, et que la Chine y participe. Je ne jette pas la pierre à la Chine, ni aux autres pays dit émergents, ceci car ce sont nous qui leur avons montré l’exemple, et car les racines de nos problèmes se situe dans notre concept suprématiste de civilisation, concept apparu avec la première civilisation . Pour me limiter à la Chine, je dirais que l’élève est simplement en train de dépasser le maître, ce qui s’inscrit dans le développement historique des civilisations, elles ont toujours évolué vers plus d’optimisation de ce qui à toujours été un système coercitif d’exploitation généralisée.

Sur la folie de notre société, nous participons désormais tous d’une organisation sociale intrinsèquement, structurellement et fondamentalement destructrice du monde naturel. La plupart d’entre nous ne semblent ni remarquer ni s’offusquer des ravages manifestes, de l’anéantissement biologique perpétré par la civilisation industrielle, de la 6ème extinction de masse des espèces animales et végétales, marines et terrestres. Nous participons plus ou moins volontairement à une organisation sociale qui récompense les comportements pathologiques tandis qu’elle réprime les comportements altruistes. Le discours dominant dans notre société qui, lorsqu’il exprime une préoccupation vis-à-vis de la dévastation environnementale, ne le fait qu’en raison de ce que cela menace la prospérité de l’organisation sociale qui en est responsable .

"Ce n’est pas parce qu’ils sont des millions à avoir tord qu’ils ont raison." Ce mot de Coluche n’a jamais été aussi vrai qu’aujourd’hui. Sortir les gens de la misère est hautement souhaitable, mais si c’est pour les enfermer dans un mode de vie mortifère, cela devient condamnable. L’histoire des civilisations est l’histoire de la séparation de l’être humain et de la nature. Et ce n’est pas de fournir l’électricité à des gens capables de vivre en harmonie avec la nature qui va nous en rapprocher. En fait, comme le rapport avec la nature d’une société conditionne toute son ontologie, le grand problème d’aujourd’hui est d’ordre ontologique. Il ne s’agit pas de décroissance, mais de savoir si nous sommes capable de nous mettre à respecter la nature, toutes ses formes de vie et ses ressources, ceci au lieu de continuer à développer de façon forcenée un gigantesque système industriel, coercitif, mortifère et suicidaire d’exploitation généralisée appelé civilisation.

Le fait est aussi que nous ne savons même plus ce que cela fait de vivre sans être fou, et que la plupart sont même incapables de l’imaginer. Ce qui fait que je ne me fais pas d’illusion. Les solutions (revenir au local, à des sociétés plurielles capable de se satisfaire de façon durable des ressources locales) seront apportées, mais seulement après la fin de la civilisation industrielle. La seule inconnue est que je ne suis pas sur s’il y aura encore quelqu’un de vivant sur Terre à ce moment là pour les mettre en application. Ai cela continue comme c’est parti, après le vert, demain, la mode sera au noir et il n’y aura même plus de pissenlits à bouffer par la racine.

18/12/2017 08:34 par CN46400

@ dominique,
Ah les pissenlits de l’enclos, que les cochons refusaient d’attaquer tant qu’on leur jetait des choux par dessus la barrière, que ma grand mère assaisonnait avec des oeufs, cuits dur de ses poules et du vinaigre, fond de barrique, quand le vin était devenu imbuvable, l’hiver à la lumière de la lampe à pétrole (CO2++). Super, ouais mais le troisième jour, on aurait bien craqué pour une laitue, même un peu glyphosatée..... Remarquez que la vie d’avant est toujours possible, il suffit de le vouloir, personne n’a repris l’enclos des cochons, il est, certes plein de ronces, mais toujours libre.....

18/12/2017 08:49 par legrandsoir

Ha ! ha !
J’ai connu des choses dans le genre et je ne suis pas pressé de revoir ma mère laver les draps dans la rivière. Pas envie d’aller chercher l’eau à la fontaine dans un seau, ni de vérifier si les araignées de la cabane au fond du jardin sont toujours là.
MV

18/12/2017 09:50 par Assimbonanga

@CNN46400 N’oubliez pas la fin : imposer la dictature non pas du prolétariat mais de la survie en général
Nous sommes au début de la catastrophe écologique. Ça ne fait que commencer.
Quant aux Chinois, ils ne sont pas différents de nous, la connerie humaine est universelle et notre espèce avance avec ses caractéristiques dont la logique poussée à son terme nous mène à le destruction de notre environnement. Allons-y gaiement, c’est les fêtes et nous n’y changerons rien. On abîme la nature et chaque remédiation que nous inventons est une nouvelle plaie.
Pour avoir moins de beurre lorsqu’il n’était pas rémunérateur, on a sélectionné des vaches donnant un lait moins gras. Le prix du beurre augmente ? Qu’à cela ne tienne ! En cinq ans, on va modifier tout ça. A l’abattoir les vaches ancienne formule ! On tue, on tue, on tue et le consommateur dans la grande surface ne s’en doute pas.
Tiens je termine par une petite plaisanterie : imaginez une catastrophe dans une centrale nucléaire de la vallée du Rhône, sur l’axe routier et ferroviaire. On fait quoi après ça ?

18/12/2017 12:14 par CN46400

@ Assimbonanga
"imposer la dictature non pas du prolétariat mais de la survie en général"
Pourtant, qui, mieux que le prolétariat (ceux qui doivent travailler pour vivre), sait ce que survivre veut dire ?
Quand à imaginer le pire, pensez à ce qui arriverait si une météorite du calibre de celle qui à rayé les dinosaures de la carte du Monde, s’avisait de percuter la Terre, même ailleurs que dans la vallée du Rhône....

18/12/2017 12:52 par cunégonde godot

L’obscurantisme fait rage dans les rangs de France Insoumise, serait-ce "naturel" pour ce "mouvement" ?
Je ne dirais pas que les Chinois sont aussi bêtes que nous, car j’ai la faiblesse "naturelle" à croire que je ne le suis pas...

18/12/2017 15:31 par Roger

@assimbonanga

Tiens je termine par une petite plaisanterie : imaginez une catastrophe dans une centrale nucléaire de la vallée du Rhône, sur l’axe routier et ferroviaire. On fait quoi après ça ?

Ce n’est pas tant une plaisanterie, qu’une hypothèse dont la probabilité augmente au fur et à mesure du vieillissement des centrales, de la privatisation de cette industrie, de la persistance d’une politique d’austérité et de l’inéluctable PFH :Putain de Facteur Humain (P.Rahbi), sans oublier l’insondable facteur sismique sur une faille géologique active...
Un jour j’ai proposé (et ce n’était pas une plaisanterie) à un responsable Politique pro-nucléaire que l’on stocke les déchets nucléaires sous le gradins de l’assemblée Nationale et du Sénat pour donner l’exemple de la confiance dans notre Technologie...A ma grande surprise, il a trouvé l’idée intéressante et...sans surprise je n’en ai plus jamais entendu parler...
Ceci dit j’ai quitté une Bretagne peu nucléarisée pour venir en bordure de vallée du Rhône et à 60 km de 2 ou 3 centrales nucléaires...L’attrait du feu solaire, plus que du feu nucléaire bien entendu ! Et puis à mon âge...

19/12/2017 09:26 par Assimbonanga

CNN46400, ce serait la planification écologique sous le contrôle du prolétariat. Voilà un point de départ ! En tout cas c’est un sujet et j’espère qu’on aura d’autres occasion de développer ce thème.
Cunégonde, vous avez raison : on n’est jamais mieux servi que par soi-même.

19/12/2017 12:10 par Assimbonanga

Mot de notre porte-parole : "Le présent nous montre que la lutte contre le changement climatique est un rapport de force social et culturel. Ce n’est pas une affaire d’opinion mais un problème de survie commun, quelles que soient les opinions." https://melenchon.fr/2017/12/18/le-climat-sen-fout/
Il parle d’or cet homme-là ! Nous disons pareil. Aux urgences de 1789 et de 1917 s’ajoute une urgence encore plus vitale.

19/12/2017 16:57 par Vigie rouge et insoumise

@ Cunégonde Godot
Vous êtes sure de connaître la signification exacte, philosophique, du mot "obscurantisme" ?
Essayez de répondre sans mobiliser votre affect et votre fierté. Soyez rationnelle. Vous pouvez écrire "Mélenchon", mais pas plus de 3 fois. Vous relevez le défi ?

19/12/2017 17:46 par Dominique

Aujourd’hui nos mères ne lavent plus le linge sale dans la rivière, mais des enfants esclaves travaillent dans les champs pour récolter le cacao/coton/etc, et aussi pour lui pulvériser sans protection plein de produits chimiques, ou dans des mines de lithium/etc, et à l’autre bouts de la chaîne d’autres travaillent dans des conditions encore pires dans de gigantesques décharges où les objets de notre confort obsolescent finissent leur vie. Vive le progrès !

Si nous n’étions pas fous, à la place de parler de retour en arrière, nous nous inspirerions des exemples qui fonctionnent comme par exemple le fait que les peuples d’avant la civilisation et son agriculture prédatrice, grâce à une alimentation très diversifiée, avaient une espérance de vie comparable à la nôtre tout en ne travaillant qu’une à deux heures par jour. Envisagez cela pour un marxiste est difficile car cela implique qu’il renonce à des des 3 piliers du marxisme que sont le productivisme ou travail obligatoire et au progressisme ou scientisme, véritable religion du progrès qui n’ose même pas reconnaître qu’elle est une religion. Et pourtant, se débarrassez de ces 2 piliers là du marxisme est la condition indispensable pour pouvoir réaliser le 3ème pilier du marxisme, se débarrasser du capital. Marx avait au moins l’honnêteté de reconnaître que ses théories manquaient de cohérence.

Mais les gens sur ce site ont sans doute raison car de toutes façons il est trop tard. Nous sommes beaucoup trop pour pouvoir envisager de revenir à un mode de vie durable et le cancer généralisé en phase terminale qu’est notre civilisation industrielle va se terminer, comme tous cancers de ce type, pas la mort du patient. Alors autant en profiter et consommer ! Chéri, le sapin rentre pas dans la voiture, on le donne à un SDF et on en rachète un autre !

19/12/2017 18:43 par legrandsoir

les peuples d’avant la civilisation et son agriculture prédatrice, grâce à une alimentation très diversifiée, avaient une espérance de vie comparable

Vous pouvez prouver ça ? C’est intéressant.

19/12/2017 19:33 par Assimbonanga

Les futures mères ont dans le ventre des métaux lourds. C’était dit aux infos sur France Inter ce jour.

19/12/2017 23:07 par Dominique

legrandsoir

Dominique
les peuples d’avant la civilisation et son agriculture prédatrice, grâce à une alimentation très diversifiée, avaient une espérance de vie comparable

Vous pouvez prouver ça ? C’est intéressant.

Sur partage-le.com, il y a de nombreux articles sourcés qui parlent des différents aspects du désastre que le mode de vie suprématiste qui a toujours été associé à notre notion de civilisation représente pour les autres et pour la nature. Parmi ces articles :

Le microbiome des Occidentaux est une catastrophe écologique comparé à celui de chasseurs-cueilleurs

L’agriculture ou la pire erreur de l’histoire de l’humanité (par Jared Diamond et Clive Dennis) :

« L’agriculture est une invention humaine assez récente, et à bien des égards, ce fut l’une des idées les plus stupides de tous les temps. Les chasseurs-cueilleurs pouvaient subsister grâce à des milliers d’aliments sauvages. L’agriculture a changé tout cela, créant une dépendance accablante à quelques dizaines d’aliments domestiqués, nous rendant vulnérable aux famines, aux invasions de sauterelles et aux épidémies de mildiou. L’agriculture a permis l’accumulation de ressources produites en surabondance et, inévitablement, à l’accumulation inéquitable  ; ainsi la société fut stratifiée et divisée en classes, et la pauvreté finalement inventée. »
— Robert Sapolsky (chercheur en neurobiologie à l’université de Standford), dans son livre Pourquoi les zèbres n’ont pas d’ulcère  ?

À la science, nous devons des changements spectaculaires concernant l’image hautaine que nous avons de nous-mêmes. L’astronomie nous a enseigné que notre Terre n’était pas le centre de l’univers mais seulement un corps céleste parmi des milliards. De la biologie nous avons appris que nous n’étions pas spécialement créés par Dieu, mais que nous avions évolué, tout comme des millions d’autres espèces. Et à son tour, l’archéologie démolit une autre croyance sacrée : l’idée selon laquelle l’histoire humaine sur le million d’années passé a été une longue histoire de progrès. De récentes découvertes, tout particulièrement, suggèrent que l’adoption de l’agriculture, supposément notre pas le plus décisif vers une vie meilleure, fut par certains aspects une catastrophe dont nous ne nous sommes jamais remis. De l’agriculture surgirent les inégalités sociales et sexuelles flagrantes, les maladies et le despotisme qui accablent notre existence.

Un autre exemple de la paléopathologie en action est l’étude des squelettes des tumulus des vallées de rivière de l’Illinois et de l’Ohio. Dans les Dickson Mounds, situés près de la rencontre entre les rivières de Spoon et de l’Illinois, les archéologues ont déterré quelques 800 squelettes, qui nous offrent un tableau des changements au niveau de la santé qui subvinrent lorsqu’une culture de chasseurs-cueilleurs laissa la place à des cultures intensives de maïs, aux environs de 1150 après JC. Des études, menées par George Armelagos et ses collaborateurs de l’Université du Massachusetts, montrent que ces premiers paysans ont payé un lourd tribut pour ce nouveau moyen de subsistance. Comparés aux chasseurs-cueilleurs qui les précédaient, les agriculteurs présentaient près de 50 % d’augmentation au niveau des anomalies de l’émail – indicateur de malnutrition – une augmentation de 400 % des carences en fer (anémies ferriprives, prouvées par une maladie des os nommée hyperostose porotique), un triplement des lésions osseuses, qui indique des maladies infectieuses en général, et une augmentation des maladies dégénératives de la colonne vertébrale, reflétant probablement une quantité massive de labeur physique. « L’espérance de vie à la naissance dans la société préagricole était d’environ 36 ans », explique Armelagos, « mais dans la société postagricole, elle était de 19 ans. Ces épisodes de stress nutritionnels et de maladies infectieuses affectaient gravement leur capacité à survivre. »

Les archéologues étudiant l’avènement de l’agriculture ont reconstitué une période cruciale, celle où nous avons commis la pire erreur de l’histoire humaine. Sommés de choisir entre limiter la population ou essayer d’augmenter la production de nourriture, nous avons choisi cette dernière solution et ainsi subi la famine, la guerre, et la tyrannie.

Les chasseurs-cueilleurs pratiquaient le mode de vie le plus abouti et le plus durable de l’histoire humaine. En revanche, nous luttons toujours avec la pagaille dans laquelle l’agriculture nous a précipités, et il n’est pas certain que nous puissions nous en sortir.

La deuxième partie de cet article est aussi très intéressant.
Il y a d’autres articles qui parlent de ces sujets : La vie hors de la civilisation.

20/12/2017 00:19 par CN46400

@ dominique
"Marx avait au moins l’honnêteté de reconnaître que ses théories manquaient de cohérence."
"3ème pilier du marxisme, se débarrasser du capital. "
SVP, vous avez des références ?

Où avez-vous lu que Marx voulait se débarrasser du capital ?
Bien au contraire, le capital, pour Marx est une accumulation de moyens, machines de tous calibres, force de travail de toute compétences, savoirs multiples, qui seraient bien plus utile à l’espèce humaine en étant conduites en fonction des intérêts de "l’immense majorité" prolétarienne qu’en fonction des profits de "l’infime minorité" bourgeoise qui, pour le moment, n’en est que le propriétaire. Les marxistes ne confondent pas capital, qui est un ensemble de moyens, et la bourgeoisie, qui est la classe sociale qui les possède provisoirement.

Et puis, pour la route, une citation de Marx tirée du "Capital" que vous ne semblez pas connaître : Le capitalisme épuise aussi bien la nature que les prolétaires (à propos du gaspillage du charbon si mon souvenir est exact...)
Enfin vous semblez déplorer, comme Maltus il y a 2 siècles, que nous soyons si nombreux sur la planète, mais là encore la Chine nous apprend que le meilleur moyen de limiter les naissances est de hausser le niveaux de vie.

20/12/2017 13:19 par Dominique

@CN46400

J’ai lu Marx à 12 ans (pas tout je vous rassure) et je l’ai relu plus tard, merci. Compte tenu que je ne suis ni progressiste ni productiviste, les si multiples courants marxistes ne sont pour moi que des idéologies dont je réprouve totalement certains des fondamentaux, le productivisme et le progressisme dans leur cas.

Votre commentaire est la démonstration parfaite que vous n’arrivez pas, comme tant d’autres, à sortir du cadre étriqué de notre mode de vie. Capitalisme et marxisme ne sont que les deux faces de la même médaille, deux façons différentes de faire tourner l’économie de notre civilisation industrielle de consommation de masse. Comme vous le dites, l’économie n’est qu’un moyen. Il s’en suit que n’étant qu’un moyen, elle n’est pas l’ennemi. Elle est le moyen économique de notre mode de vie, la civilisation industrielle de consommation de masse. L’ennemi est donc ce mode de vie. C’est pourtant pas compliqué à comprendre... mais bon, il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre dit le proverbe.

Donc les marxistes, en refusant de s’en prendre à l’ennemi, la civilisation industrielle de consommation de masse, ne proposent qu’une petite optimisation supplémentaire dans la course historique vers plus d’optimisation de ce système totalitaire et coercitif d’exploitation généralisée appelé civilisation. Ils proposent de mettre la bourgeoisie au travail obligatoire et ils essaient de nous faire croire que cela peut permettre de libérer les travailleurs de leurs chaînes alors qu’en pratique cela ne ferait qu’augmenter leur nombre.

Dans une société qui nous rend fou au point de nous faire croire que le système qui nous enchaîne pourrait, en le développant encore davantage, nous libérer, se libérer de ses chaînes implique forcément de sortir du troupeau, implique forcément de se libérer de toutes les idéologies. Notre intelligence face à la destruction de la nature par notre mode de vie n’attends qu’une seule chose de nous : que nous nous mettions à respecter la nature. Cela implique d’en finir avec ce mode de vie industriel (progressiste), totalitaire (productiviste) et suprématiste appelé civilisation.

Le minéral s’en sortira toujours, nous c’est pas sur.

20/12/2017 14:19 par Geb.

Compte tenu que je ne suis ni progressiste ni productiviste, les si multiples courants marxistes ne sont pour moi que des idéologies dont je réprouve totalement certains des fondamentaux, le productivisme et le progressisme dans leur cas.

I est certain que si on envisage le "Marxisme" comme "une idéologie", ce qui est d’ailleurs le cas de la majorité es anticommunistes primaires, ça n’aide pas à a réflexion.

Pourquoi , parce que tout simplement le Marxisme n’est PAS "une idéologie" mais une méthode d’analyse scientifique et dialectique de l’environnement et de la société, ainsi qu’un outil de travail dont au début s’est emparé le Prolétariat pour se défendre.

Et comme toute analyse ou outil il peut être utilisé soit à des fins morbides soit au progrès humain.

Pourquoi est-ce que je parle d’"anticommunistes primaires" ? C’est parce que les "vrais" anticommunistes, pas les zombies qui écoutent la propagande des premiers, non seulement SONT des "Marxistes" dans leur raisonnement, mais ils se servent de Marx et de son analyse pour mieux contrôler et exploiter les masses.

Et c’est pour cela que comme le disait si justement Warren Buffet, c’est leur Classe qui est en train de gagner la Guerre des Classes.

Parce que le Prolétariat et les Exploités en général ont abandonné le Marxisme à la disposition de leurs prédateurs naturels et n’ont jamais réussi de mettre quelque chose de plus efficace à la place.

Quand ici tu en arrive à lire que le "Marxisme est une idéologie" tu as compris que rien n’est gagné. Et pas qu’un peu.

Le Marxisme est un outil pour qui sait s’en servir ; Il peut aussi être une arme.

Mais comme toutes les armes quand on les laisse à disposition de n’importe qui et qu’on les abandonne soi-même en écoutant ses ennemis faut pas s’étonner si un jour on les retrouve en face de soi.

20/12/2017 17:46 par Dominique

Merci Geb, je suis entièrement d’accord avec toi. Le marxisme est un merveilleux outil d’analyse, mais à partir du moment que, comme nos ennemis de classe, nous lui fixons des a-priori comme le dogme que notre mode de vie n’est pas négociable, dogme qui implique nécessairement d’être progressiste et productiviste, il perd son essence et il devient une idéologie, ou plus exactement il se met au service d’une idéologie, notre concept suprématiste de civilisation dans ce cas.

21/12/2017 00:04 par Assimbonanga

Très beau jeu, Geb & Dominique. Respect !

22/12/2017 15:02 par pierreauguste

https://www.tarbes7.fr/disparition-inquietante-insectes-selon-etude-allemande/.
Bientôt plus de problèmes d’araignées Mr Vivas..Pour les laitues "glyphosatées" si succulentes c’est fait,attendons avec impatience le devenir des pissenlits.....

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