The Times of India révèle que 49 bébés, dont la plupart avaient moins d’un an, sont morts à l’Institut des sciences médicales de New Delhi alors qu’ils subissaient des tests cliniques pour de nouveaux médicaments avant leurs mises sur le marché (contre les carences en zinc, les problèmes de pression artérielle ou encore une maladie du foie). En deux ans et demi, 42 séries de tests ont été réalisés sur 4.142 bébés. Un officiel de l’Institut a déclaré que certains bébés étaient déjà malades avant les tests et qu’on ne pouvait donc pas leur imputer tous les décès. De plus l’Institut indique avoir prévenu les familles des risques avant le début des tests. Mais selon Rahul Verma, fondateur de l’ONG Uday pour les maladies congénitales et les groupes sanguins rares, qui a mené l’enquête, la plupart des patients sont issus de familles extrêmement pauvres et illettrées, il est peu probable dans ces conditions que les familles aient compris ce qu’est un teste clinique et ce que subissent leurs enfants.
Ce n’est pas un hasard si les tests cliniques sont réalisés aujourd’hui en Inde, le cout des tests est jusqu’à 60% moins élevé qu’en Europe et aux Etats-Unis où les candidats sont très difficiles à trouver.
49 bébés indiens sont morts pour préserver les profits de groupes pharmaceutiques, et des gestionnaires consciencieux ont chiffré l’économie ainsi réalisée en délocalisant cette activité en Inde, dignes descendants de deux qui géraient tout aussi consciencieusement les transports vers les camps de la mort. Mais la décision de réaliser ces tests en Inde ne s’est pas auto générée, qui répondra de cette décision, qui répondra de ces morts ?
Le 19 août 2008
Jean-Michel Arberet
Conseiller municipal d’Arcueil, partenaire du groupe communiste
http://jm-arberet.over-blog.com/
Une de meilleures façons d’apporter la justice est de révéler l’injustice.
Julian Assange