RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Pour Marie-Sophie Lacarrau, Américains good, Iraniens bad

Le journal télévisé de 13 h de France 2 du 21 juin 2019 faisait état, dans son troisième sujet, de "la situation qui se crispe entre Washington et Téhéran" (selon les propos de Marie-Sophie Lacarrau, la présentatrice). A la suite de la destruction d’un drone étasunien par les Iraniens, Donald Trump aurait ordonné des frappes contre l’Iran, avant des annuler au dernier moment, alors que les avions étaient déjà en vol. Puis Marie-Sophie Lacarrau passe la parole à Maryse Burgot.

M. Burgot : "Voici donc le missile qui aurait abattu le drone américain"... [Noté en gras  : le conditionnel]. Images fournies par les Iraniens, musique martiale et cris de victoires [Noté également en gras : l’insistance lourde sur la propagande iranienne]. Cette boule de feu est censée illustrer la destruction de l’appareil [Noté en gras : l’insistance sur la propagande iranienne et le doute sur la véracité des faits qu’elle rapporte].... Plus tard, les Iraniens exhibent devant la presse les supposés débris du drone [Noté en gras : l’insistance sur la propagande iranienne et le peu de crédit que lui accorde France 2].

Puis, plus loin : "Dans l’immédiat, une question demeure : le drone américain a-t-il oui ou non survolé l’espace iranien avant d’être détruit ? [...]. Tout se joue donc sur cette ligne illustrant la limite des eaux territoriales iraniennes. Téhéran situe l’impact à l’intérieur de cette limite, Washington à l’extérieur...

Remarque 1 : on voit, sur la carte fournie par France 2, la limite des eaux territoriales passer très près des côtes iraniennes. Bien en deçà, en tout cas, de la moitié de la largeur du détroit d’Ormuz, large de 40 km, soit, à moins de 20 km des côtes iraniennes, soit entre 11 et 12 milles marins. Le drone Global Hawk, aéronef de surveillance, vole entre 575 et 635 km/h. Pour franchir 20 km, il met dans les 2 minutes. Même s’il volait à l’extérieur des eaux territoriales, en une demi-minute, il pouvait être au-dessus de ces mêmes eaux territoriales. Et pour bien espionner, il avait intérêt à s’approcher de plus près.

Remarque 2 : on peut fortement douter de la véracité des démentis de Washington, lorsqu’on connaît leurs "exploits" passés au-dessus de pratiquement tous les pays de la planète. Qu’on se rappelle l’avion-espion U2 de Gary Powers abattu le 1er mai 1960 au-dessus de l’Oural. Ou des vols au-dessus de Cuba, du Nicaragua, ou de tous les pays considérés par les États-Unis comme "hostiles" (voire des pays censés être "alliés...). Ou de l’avion Lockheed SR-71, développé postérieurement à l’U2, qui volait à 3530 km/h à un plafond de près de 26 000 mètres et qui ne fut jamais abattu.

Remarque 3 : les journalistes de France 2 renvoient benoîtement dos à dos les États-Unis et l’Iran, en ayant l’air de considérer comme normal que les Étasuniens puissent, sur toutes les mers du globe, envoyer leurs flottes de guerre, à portée de fusil des côtes iraniennes, nord-coréennes, vénézuéliennes, cubaines, syriennes, etc., soit pour les espionner, soit même pour les menacer. Que diraient ces journalistes si des navires russes, chinois, iraniens croisaient tous les jours à 30 km des côtes des EU ? Si des avions cubains, nord-coréens, iraniens, syriens "testaient" sans cesse les défenses aériennes étasuniennes en pénétrant à moins de 22 milles marins desdites côtes ?

Remarque 4 : les journalistes de France 2 se souviennent-ils que, le 18 avril 2009, Washington obligea un avion d’Air France qui allait à Mexico, à se détourner sur la Martinique parce qu’il se trouvait, parmi ses passagers, le journaliste Hernando Calvo Ospina, collaborateur du Monde diplomatique, qui avait le tort d’être opposant au régime colombien, allié de Washington ? De ce simple fait, il était considéré comme terroriste potentiel par Washington, bien que, selon ses propres dires, il n’ait jamais su se servir d’un fusil. Ce détournement entraîna des frais énormes pour Air France et les passagers [qui ne furent bien entendu jamais remboursés par les Étasuniens] et un interrogatoire d’Hernando Calvo Ospina par la police. Comment les journalistes peuvent-ils considérer tacitement comme normal que les Étasuniens violent sans cesse la souveraineté territoriale des autres, alors que (comme on le voit avec l’exemple d’Ospina), ces mêmes Étasuniens n’admettent pas un millième de la réciproque ?

URL de cet article 35055
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
CUBA OU L’INTELLIGENCE POLITIQUE - Réponses à un président des États-Unis (Livre format PDF)
Jacques-François BONALDI
365 JOURS APRÈS Aujourd’hui 22 mars 2017, voilà un an jour pour jour que Barack Obama entrait de son pas caractéristique sur la scène du Grand Théâtre de La Havane pour une première : un président étasunien s’adressant en direct et en personne au peuple cubain. Trois cent soixante-cinq jours après, que reste-t-il de ce qui était le clou de sa visite de deux jours et demi à La Havane ? Pas grand-chose, je le crains… Les événements se déroulent maintenant si vite et tant de choses se sont passées depuis – (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"Aucune femme en burka (ou en hijab ou en burkini) ne m’a jamais fait le moindre mal. Mais j’ai été viré (sans explications) par un homme en costume. Un homme en costume m’a vendu abusivement des investissements et une assurance retraite, me faisant perdre des milliers d’euros. Un homme en costume nous a précipités dans une guerre désastreuse et illégale. Des hommes en costume dirigent les banques et ont fait sombrer l’économie mondiale. D’autres hommes en costume en ont profité pour augmenter la misère de millions de personnes par des politiques d’austérité. Si on commence à dire aux gens la façon dont ils doivent s’habiller, alors peut être qu’on devrait commencer par interdire les costumes."

Henry Stewart, Londres

Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.