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Nelly Sachs

Poésie et exil (16)

Née au sein d’une famille juive allemande en 1891, Nelly Sachs commence à écrire des poèmes à 17 ans. Elle échappe au nazisme en mai 1940, grâce à son amie suédoise Selma Lagerlöf, et trouve refuge à Stockolm, ville où elle résidera jusqu’à sa mort. Son œuvre, née des persécutions racistes, fait d’elle l’une des grandes poétesses du XXe siècle. Elle obtient le Prix Nobel de littérature en 1966. Elle partagea ce prix avec Shmuel Yseph Agnon. Elle mourut en 1970, quelques semaines après son ami Paul Celan.

CHŒUR DES ERRANTS

Nous les errants,
nos chemins nous les traînons derrière nous comme des paquets -
nous sommes vêtus
d’un lambeau de pays où nous faisions halte -
nous nous nourrissons
avec la casserole de la langue, apprise sous les larmes.

nous les errants,
à chaque carrefour une porte nous attend
derrière elle un chevreuil, Israël des animaux aux yeux d’orphelin
disparaît dans ses forêts bruissantes
et l’alouette jubile au-dessus des champs dorés.
Là où nous frappons aux portes
s’arrête une mer de solitude.
Ô vous, gardiens armés de glaives flamboyants,
les grains de poussière sous nos pieds d’errants
déjà commencent à faire monter le sang en nos petits-enfants

o nous errants devant les portes de la terre,
d’avoir tant salué les lointains,
nos chapeaux sont épinglés d’étoiles.
Comme mètres pliants reposent nos corps sur la terre
et mesurent tout l’horizon -
o nous les errants,
vers rampants pour les souliers à venir,
notre mort sera posée comme un seuil
devant vos portes fermées à double tour !

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Même Auteur
Roberto Saviano. Gomorra. Dans l’empire de la camorra. Gallimard, 2007.
Bernard GENSANE
Il n’est pas inutile, dans le contexte de la crise du capitalisme qui affecte les peuples aujourd’hui, de revenir sur le livre de Roberto Saviano. Napolitain lui-même, Saviano, dont on sait qu’il fait désormais l’objet d’un contrat de mort, a trouvé dans son ouvrage la bonne distance pour parler de la mafia napolitaine. Il l’observe quasiment de l’intérieur pour décrire ses méfaits (je ne reviendrai pas ici sur la violence inouïe des moeurs mafieuses, des impensables tortures corporelles, (…)
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Viktor Dedaj

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