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Pas de développement durable sans redistribution des terres

par Berangere Cagnat

C’est dans la plus grande confidentialité que s’est tenue la première
conférence de presse organisée conjointement par le LPM et
l’organisation paysanne internationale Via Campesina. Seule une petite
quinzaine de journalistes s’était déplacée pour l’occasion jusqu’a
leur campement à Shareworld, pourtant situé à quelques centaines de
mètres seulement du NASREC où se trouve rassemblée la société civile.
Et pour cause, loin du luxueux centre commercial de Sandton, théâtre
de la très officielle conférence de l’ONU, ou des allées du parc des
expositions du NASREC où sont cantonnées les ONG dûment accréditées,
c’est dans un parc d’attraction désaffecté que le mouvement des
sans-terre a décidé d’établir son quartier général pour toute la durée
du sommet.

Pour s’y rendre, seuls quelques panneaux faits à la va-vite sur des
bouts de carton balisent la route à emprunter, et une fois sur place
un simple drapeau rouge frappe des initiales du mouvement indique le
campement. Des piscines, cinémas et autres théâtres qu’abritait
autrefois le complexe de Shareworld - un parc d’attraction réservé aux
habitants de Soweto - il ne reste plus que les deux batiments
principaux, passablement délabrés mais suffisamment solides pour
accueillir les quelques cinq mille militants du LPM venus des neufs
provinces que compte l’Afrique du Sud. Ici, pas de salles de
conférences ni de stands proprets, mais de simples tentes et un
amphithéâtre de fortune où se déroulent les meetings et autres
assemblées constitutives du mouvement.

Comment néeocier avec les multinationales ?

Lorsqu’il explique pourquoi ils ont choisi ce lieu, Mangaliso Kubhika,
membre fondateur et coordinateur national par interim du LPM ne mache
pas ses mots : "Pour entrer dans l’enceinte du NASREC et participer
aux conférences des ONG, on nous demande de payer 150 Rands par
personne (environs 16 euros), une somme qu’il nous est impossible de
trouver. De plus, nous ne voulions pas avoir à côtoyer des gens qui
négocient main dans la main avec un gouvernement contre lequel nous
luttons".

Pour Paul Nicholson de l’organisation Via Campesina, venue pour
l’occasion et pour la première fois prêter main forte au jeune
mouvement des sans-terre sud-africains, le constat est clair : "Ce
sommet sur le développement durable est d’ores et déjà un échec".
D’ailleurs, estime t-il, "Il serait plus juste de parler de Doha + 10
que de Rio + 10, c’est un sommet de plus qui ne fera qu’entériner le
règne du libre-echange. Quant au dialogue social que les Nations Unies
essaient d’instaurer depuis quelques années, nous le rejetons, car
nous considérons qu’il est totalement impossible de négocier avec les
multinationales".

Reste que, malgré les intimidations répétées dont de nombreux membres
du LPM se plaignent d’être la cible et des arrestations qui ont
émaillé la première manifestation organisée le jeudi 22 aout à 
Johannesburg (la plupart des militants ont aujourd’hui été libérés),
la détermination des militants reste entière pour la marche pacifique
sur Sandton prévue pour le samedi 31 aout. "Notre lutte s’inscrit dans
le cadre de la nouvelle constitution sud-africaine, rappelle une
militante, et notre but est simple : nous voulons seulement porter nos
doléances devant notre président Thabo Mbeki et Kofi Annan. Nous
sommes prêts à tout pour cela". Rendez-vous est donc pris pour le
samedi 31 aout.

Contact pour cet article

Article publié en collaboration avec le site mediasol « Le
portail de l’économie solidaire » qui a organisé une couverture
quotidienne du Sommet.

Courriel d’information ATTAC


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