A mon avis, Obama n’a pas "peur" de ce qui se passe actuellement concernant le blocage irresponsable du gouvernement par les républicains : il accuse les républicains (par la voix de Kerry) de vouloir affaiblir la puissance des US dans le monde.
Il tirerait même profit de cette situation : l’attitude complètement irrationnelle et suicidaire des républicains du Tea Party lui serait, au contraire, favorable, ainsi qu’au parti démocrate, qui pourrait, ainsi se renforcer, ce qui entraînerait l’effondrement du parti républicain.
D’autre part, il aurait une possibilité de sortir de cette crise s’il le souhaitait.
En effet, le 14° amendement indique (section 4) :
"La validité de la dette publique des États-Unis, autorisée par la loi, y compris les engagements contractés pour le paiement de pensions et de primes pour services rendus lors de la répression d’insurrections ou de rébellions, ne sera pas mise en question".
Nancy Pelosi (D-Calif.), qui dirige la minorité démocrate à la chambre des représentants suggère donc de s’appuyer sur cette clause pour résoudre la bataille risquée au sein du congrès sur le plafond des emprunts que doit faire le gouvernement.
Mais Obama, brusquement pointilleux sur les textes constitutionnels, refuse cette option, disant que c’est au congrès de prendre la décision.
Pour ceux qui lisent l’anglais, je recommande cette analyse très documentée ("Ce qu’Obama a provoqué") de la présidence d’Obama et de l’évolution des Républicains, dont la politique naguère était celle que mène Obama actuellement, et dont le parti a été repris en main par les cinglés d’extrême droite du Tea Party et des libertariens, Mitt Romney ayant été le candidat le plus "clean" dans leurs rangs.
Ensuite, si la Chine lui fait peur, Obama ne reste pas tout seul dans le noir à trembler.
A peine avait-il dû renoncer à aller bombarder la Syrie qu’il envoyait, le 3 oct., son secrétaire d’état, John Kerry (grand négociateur, on l’a constaté), et son ministre de la défense, Chuck Hagel, à Tokyo pour rencontrer leurs homologues japonais, afin de conclure des accords de coopération militaire qui permettront de renforcer la présence militaire des Etats-Unis en Asie.
Les accords les plus importants comprennent :
Le stationnement de 60 pour cent des forces maritimes américaines dans la région d’ici 2020 ;
L’installation d’un nouveau système de radars anti-missile X-band ;
Le déploiement des drones de reconnaissance "Global Hawk" au Japon ;
Le retrait de 5.000 "marines" américains stationnés à Okinawa pour les redéployer à Guam, territoire américain du Pacifique ;
Le stationnement d’avions de surveillance P-8 et d’avions anti sous-marin à partir de décembre 2013 ;
Le déploiement d’ici 2017 des avions à décollage vertical F-35B en prévision d’une guerre éclair ;
etc.
L’intensification des déploiements militaires US et la collaboration avec le Japon semblent signifier qu’Obama ne compte certainement pas freiner, voire cesser, la poursuite de la conquête mondiale.
Cette fois-ci, c’est la Chine qui est directement visée (et la Corée du N), comme le prévoyait, dès 2009, le programme « pivot vers l’Asie » du gouvernement Obama.
Le rôle de la Chine en Afrique est, plus que le djihadisme et plus que l’Iran, l’obsession d’Obama, comme le dit John Pilger ici.
Alors, peur, Obama ? Il me semble plutôt qu’il n’a peur de rien.
@Christophe : vous avez lu ça dans le Journal de Mickey ?