RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher
Ce qui fait la richesse des civilisations, ce n’est pas l’assimilation, mais la rencontre. Les différences nourrissent les dialogues

Nouvel an chinois : une fête pour tous, un pont vers les autres

Dans les années 1980, une télévision en noir et blanc autour de laquelle tout un village se rassemblait pour regarder le Gala du Nouvel An chinois était un symbole de la Chine de l’époque. Aujourd’hui, cette scène familière des centaines de millions de Chinois s’est transformée en un spectacle planétaire : retransmis cette année par plus de 3 100 médias internationaux et projeté sur 3 508 écrans publics dans 136 villes et 87 pays, le Gala est devenu l’un des événements les plus regardés au monde.

D’une tradition chinoise à une célébration mondiale, pourquoi cette fête résonne-t-elle autant au-delà des frontières ?

Un moment de connexion universelle

La réponse se trouve sans doute dans son ADN culturel. La Fête du Printemps célèbre avant tout la famille, la solidarité et l’espoir. Écrire des couplets et les coller au fronton de la maison, préparer des raviolis en famille, offrir des enveloppes rouges aux enfants… Derrière ces rituels, on retrouve des émotions universelles : le besoin de se retrouver, de renforcer les liens et de célébrer ensemble un nouveau départ.

(couplets au fronton d’une maison à Beijing)

Dans notre société moderne où la fragmentation des relations humaines progresse, cette fête millénaire rappelle l’importance du lien social. Elle crée des instants de partage qui transcendent les cultures pour toucher à l’essence même de l’expérience humaine.

Fêter, c’est créer du lien

Des liens non seulement au sein des familles, mais aussi au-delà des frontières. Le Nouvel An chinois illustre une vision plus large du patrimoine comme outil de rapprochement entre les peuples et devient un vecteur de compréhension mutuelle.

Sur l’application Rednote, des utilisateurs du monde entier échangent avec leurs homologues chinois pour mieux comprendre cette fête et ses traditions. Les réseaux sociaux, souvent critiqués pour leur effet de fragmentation, deviennent ici des passerelles entre les peuples. Parallèlement, l’assouplissement des conditions de visa en Chine permet aux voyageurs de 54 pays de séjourner jusqu’à 240 heures sans visa, ce qui a fait bondir de 150% le nombre de touristes étrangers en Chine pendant la période du Nouvel An chinois.

Une célébration aux mille visages

Grâce à ces échanges intenses, le Nouvel An chinois a su dépasser ses origines pour s’intégrer dans des contextes variés. Il est aujourd’hui reconnu comme jour férié dans plus de 20 pays et célébré sous différentes formes aux quatre coins du monde.

Alors que les Chinois débattent pour savoir s’il faut manger, au repas de réveillon, des raviolis comme dans le Nord ou du gâteau de riz comme dans le Sud, les danses du lion et les foires du Nouvel An attirent de plus en plus de monde au Pérou et en Argentine. À l’île Maurice, on échange des vœux en disant Kung Hei Fat Choy (« Que vous fassiez fortune » en cantonais), tandis qu’en Afrique du Sud, les gens célèbrent ce moment de fête par un spectacle mêlant danse zouloue, opéra de Pékin et kung-fu. Chaque pays, chaque ville y apporte sa touche, composant un véritable paysage de diversité dans l’unité.

(Célébration du Nouvel An chinois au Cap, en Afrique du Sud)
source :https://tv.cctv.com/2025/02/02/VIDEF9NjOGRrrQFNjvRZplL6250202.shtml

Alors que certaines théories prédisent que la mondialisation aboutirait à une uniformisation culturelle, la Fête du Printemps montre qu’une culture peut s’internationaliser tout en restant fidèle à ses racines. Dans un contexte mondial parfois marqué par les tensions et les divisions, elle rappelle une vérité essentielle : ce qui fait la richesse des civilisations, ce n’est pas l’assimilation, mais la rencontre ; les différences ne sont pas un obstacle, mais un point de départ pour le dialogue.

Que la Fête du Printemps continue de nous rassembler, tout en célébrant nos singularités.

Yi DA

*Yii Da est un spécialiste en relations internationales, basé à Beijing. LGS a publié plusieurs de ses articles et analyses.

URL de cet article 40188
   
Pour une critique de la marchandisation
André Prone
Où va-t-on ? Chacun d’entre nous est en mesure d’observer les dérèglements biosphériques, économiques, politiques et sociétaux qui affectent le système-monde aujourd’hui. Mais au-delà du constat, quelles en sont les causes et comment agir pour en stopper le cours ? C’est ce à quoi tente de répondre ce livre. Il le fait avec la ferme conviction que rien n’est impossible et que tout dépend de nous. Analyser les dérives sociétales, thérapeutiques et environnementales générées par la (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Si le Président se présente devant le Peuple drapé dans la bannière étoilée, il gagnera... surtout si l’opposition donne l’impression de brandir le drapeau blanc de la défaite. Le peuple américain ne savait même pas où se trouvait l’île de la Grenade - ce n’avait aucune importance. La raison que nous avons avancée pour l’invasion - protéger les citoyens américains se trouvant sur l’île - était complètement bidon. Mais la réaction du peuple Américain a été comme prévue. Ils n’avaient pas la moindre idée de ce qui se passait, mais ils ont suivi aveuglement le Président et le Drapeau. Ils le font toujours ! ».

Irving Kristol, conseiller présidentiel, en 1986 devant l’American Enterprise Institute

Le 25 octobre 1983, alors que les États-Unis sont encore sous le choc de l’attentat de Beyrouth, Ronald Reagan ordonne l’invasion de la Grenade dans les Caraïbes où le gouvernement de Maurice Bishop a noué des liens avec Cuba. Les États-Unis, qui sont parvenus à faire croire à la communauté internationale que l’île est devenue une base soviétique abritant plus de 200 avions de combat, débarquent sans rencontrer de résistance militaire et installent un protectorat. La manoeuvre permet de redorer le blason de la Maison-Blanche.

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.