Un peu plus sur les candidats.
On passera comme un ouragan sur Juan Manuel Santos, que dire de plus que ne mentionne l’article du compagnon Serge Charbonneau ? (1). Rien. Ou ces quelques casseroles que Santos traine et qui ne l’empêchent pas d’être l’imbattable candidat à la succession de son maître.
Les « Falsos Positivos », c’est grâce à lui. Terme fort mal choisi pour parler d’assassinats et de trucages sordides. En tant que ministre de la défense du gouvernement Uribe (juillet 2006-mai 2009) Santos a en effet mis en place une politique de prime pour chaque tête de guérillero... de l’argent et des jours de permissions contre du sang. Légalisant et payant cette vieille coutume qui consiste à déguiser tout ce qui bouge en partisan de l’insurrection, on ne peut pas parler de cas isolés lorsque la « justice » colombienne enquête sur 1273 cas impliquant des membres de l’armée concernant 2 077 assassinats, dont 122 femmes et 59 mineurs. 481 officiers, dont 14 colonels, sont dans le collimateur de la « justice ». Est-on en droit de demander des comptes au chef suprême des armées, le président Uribe, et au coordinateur, le ministre de la défense d’alors, c’est-à -dire Juan Manuel Santos ?
Il y a quelques semaines, le paramilitaire Mancuso, extradé aux États-Unis pour trafique de drogue, a depuis le tribunal impliqué Juan Manuel Santos dans une tentative de coup d’état, rien de moins, pour en finir avec le gouvernement du Libéral Ernest Samper. Le bonhomme, et futur président, aurait d’abord contacté les Farc-ep, puis les paramilitaires, avant finalement de se résigner et d’attendre son tour « démocratique ».
La grande classe des vrais démocrates.
Passons également très vite sur l’opération Jaque pour la (fausse) libération de Ingrid Bétancourt, l’utilisation illégale et ô combien dangereuse (pas pour lui mais pour les internationalistes) des insignes de la Croix-Rouge, le bombardement illégal du territoire équatorien dans l’exécution extra-judiciaires de nombreux combattants farianos dont Raul Reyes, et les infiltrations en territoire vénézuelien par des troupes colombiennes irrégulières... bref, illégal semble être l’adjectif qui lui convient le mieux. Pourtant, s’il venait à violer la constitution colombienne, je doute qu’on lui réserve le sort du président Zelaya du Honduras (qui lui n’a enfreint aucune loi, ni nationale ni internationale).
Face à une si violente caricature, n’importe quel opposant ferait l’affaire. Oui, mais non. Oui, parce qu’effectivement les élites colombiennes et transnationales ont sorti de leur chapeau n’importe quoi en la personne d’Antanas Mockus. Non, parce que le personnage, et notamment ces derniers jours, a littéralement pété les plombs, entre discours incompréhensibles, annonces catastrophiques ( il a promis d’augmenter les impôts !), changements intempestifs de position, bref, il est plus apparu comme le gourou d’une secte que comme un candidat sérieux.
Ce ne sont pas tant les sondages qui se sont plantés en le mettant au coude à coude avec Juan Manuel Santos, mais c’est surtout lui qui a auto-sabordé sa candidature. Pas n’importe qui, donc, mais n’importe quoi, le roi des prestidigitateurs, un clown sans la moindre profondeur politique, et l’auguste cheval de Troyes de bien sinistres personnages. Reconnaissons-lui le fait d’être anticommuniste, profondément libéral et fumeur de marijuana fameux. C’est un peu juste pour être président de la vieille Colombie mais à peine. Il lui manque le contact avec le vrai peuple colombien, celui des campagnes et des montagnes, celui qui ne vit pas à Bogotá dans les quartiers chics. Autrement dit, c’est un parfait inconnu au-delà du Nord la capitale. A peine docteur en philosophie de l’Université Nationale en 1988, il en est nommé vice-recteur par un tour de passe-passe qui écarte ceux qui avaient droit au poste par le mérite de leur travail. C’est que ses amis lui assignent la tâche de privatiser l’éducation supérieure et il le fera fièrement, argumentant que pour une bonne éducation il faut payer. Claro ! Si bien que ses amis lui offrent la mairie de Bogotá, campagne de presse énormissime, enfin un intellectuel intègre... et c’est parti pour la grande privatisation de la capitale, de ses services de transport, de la santé et de l’énergie. Militarisation de la ville, nettoyage sociale et le projet absurde de faire de Bogotá la capitale sud-américaine du commerce, des affaires, de je ne sais quelles conneries quand les immenses quartiers bidonvilles qui ceinturent la ville s’enfoncent chaque jour dans la misère et dans sa terrible conséquence, la violence, pauvre jeunesse chair à canon du capitalisme. Finalement, pour ceux qui piaillent un peu la langue de Gabriel Garcia Marquez, voici un article complet (2) sur les relations de Mockus et de la famille Rotschild (rien que ça camarade... Ah ! L’écologie capitaliste, on y arrive à peine).
Mais revenons au pantin des transmondialistes. Il a rempli si bien son rôle qu’en à peine quatre mois les médias se sont chargés d’en faire un vedette « à l’américaine », caracolant dans les sondages, au cas où l’autre, Santos, n’aurait plus les faveurs des maitres occultes du monde, suite aux mares de sang dans lesquelles il patauge... C’est leur vision de la démocratie, avoir le choix, malgré tout, entre deux pantins aux caractéristiques différentes pour coller à la mode, aux sondages, à l’air du temps. Je vous informe que les forces occultes ont préféré le tueur au clown. L’épuration qui saigne le pays ne semble toujours pas les satisfaire et beaucoup supposent que c’est bien une pièce majeure qui se met en place pour une possible guerre contre les gouvernements progressistes et révolutionnaires d’Amérique Latine. L’acte final aura lieu le 20 juin lors du second tour de l’élection présidentielle.
Les autres personnages de ces élections (Fajardo, Garzón, J.J. Rendón et mon voisin).
Je ne vais pas vous enfumer des lignes et des lignes sur la cuisine interne de la farce présidentielle, simplement saupoudrer de quelques détails l’invraisemblable tambouille qui se mijote par ici. Le régime colombien est fortement présidentiel, et le vice-président joue un rôle majeur. C’est d’ailleurs lui qui est en charge de la bonne application des droits de l’Homme et défenseur majeur, en principe, du peuple. Sans rire, parce que franchement le rire n’est pas de mise.
Le bon Juan Manuel Santos s’est donc choisi le roi, l’empereur, que dis-je la toute puissante incarnation de la traitrise et du retournement de veste. A côté, notre Éric Besson national est un petit bras. Jugez plutôt le parcours de son vice-président, à savoir Angelino Garzón. Le personnage a fait toute sa carrière dans les années 80 comme secrétaire général d’un des plus grands syndicat, la CUT. Un communiste monsieur, un vrai, un dur, à tel point qu’il fut vice-président de la Union Patriotica, ce parti politique exterminé par les élites colombiennes. Eh bien ce personnage est passé à l’ennemi, un parcours à tel point suspect que l’on se demande s’il n’a pas participé à l’élimination de ses anciens camarades en donnant quelques noms. Lui qui a accompagné Uribe en 2007 à Washington pour préparer les accords ultra-libéraux du TLC (tratado de libre commercio) alors que les assassinats des membres de la UP et de leurs familles se poursuivent encore aujourd’hui... voilà la formule qui a raflé toutes les voix dimanche dernier, Santos-Garzón, l’assassin et le traitre.
Quant au clown Mockus, lui qui s’est marié dans un cirque en chevauchant un éléphant, (non sans rire, c’est une pure vérité), le voilà maqué avec Sergio Fajardo Valderrama, ancien maire de Medellin... Medellàn, comme le cartel ? Je vois venir ici la rengaine du "tous pourris"... mais j’ai la triste mission de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité... et celui-là est impliqué jusqu’au cou dans la mafia du cartel. C’est-à -dire qu’il a acheté la paix sociale avec le grand parrain (et paramilitaire) local, Don Berna, donnant l’illusion d’une politique efficace... simplement une fois Don Berna extradé aux États-Unis (jusqu’alors il dirigeait son empire depuis une prison colombienne), une fois l’accord à l’eau, celui-ci s’est épanché sur la corruption sans bornes, les fraudes électorales, le maquillage des statistiques, l’augmentation du trafic de stupéfiants et les liens avec les paramilitaires du saint Fajardo... un clown et un truand as de la politique à la Pablo Escobar, voilà l’autre choix démocratique pour le second tour.
Un autre personnage qui mérite quelques mots est J.J. Rendón, de nationalité vénézuelienne, domicilié à Miami, et responsable de la victoire de Juan Manuel Santos ou plutôt de la défaite de Mockus grâce à ses attaques sales et efficaces. Appelé en catimini ces derniers mois, le maitre des campagnes de presse occultes, des coups tordus et faiseurs de présidents en Amérique Latine jouit de l’appui des oligarchies régnantes. Certains disent qu’il bosse pour la CIA. Ne pouvant pas le prouver, il reste néanmoins un bon gros néocon, de la pire race. Le sinistre personnage est donc publiciste, maitre d’oeuvre des campagnes des présidents vénézueliens Carlos Andrés Pérez et Rafael Caldera... les deux compères qui ont vendu le pays au FMI et consorts jusqu’à provoquer la juste émeute et la possibilité de la révolution bolivarienne. A son actif également, la victorieuse campagne de presse aux États-unis contre l’Irak de Saddam Hussein avec les mensonges et les résultats que l’on connait, et bien évidemment son activisme anti-bolivarien contre Chavez. Le roi de la rumeur sale, de la désinformation, celui que les cercles bien pensants et archi-drôles des élites appellent affectueusement le nouveau Goebbels... c’est dire. Je n’en dirai pas plus, sinon gardez un oeil sur ce personnage qui parle arabe, portugais, anglais, italien et espagnol, des fois qu’il débarque sur nos terres (encore heureux il ne parle ni grec ni français).
Je voulais juste conclure en parlant de mon voisin comme représentation de l’autre personnage de ces élections, à savoir le peuple colombien. Par ici, tout est compliqué. Il faut aller voter selon le lieu d’émission de votre carte d’identité. Mon voisin ne se plaint pas, contrairement au cinq millions de déplacés du pays qui eux ne peuvent pas voter pour cette évidente raison. Lui a parcouru des centaines de kilomètres pour aller voter. Et avec toute sa famille. Quelle surprise quand au moment de voter le fonctionnaire a froncé les sourcils parce que la vieille maman de mon voisin avait « légalement » déjà voté... mon voisin est un peu nerveux, cela ne va pas se passer comme cela, de coups de téléphone en engueulades, il n’a rien pu faire contre « cette erreur humaine »... je ne connais pas tant de personnes que cela en Colombie, et c’est bien un turbulent hasard qui fait que mon voisin soit victime d’une fraude comme, parait-il, il s’en passe par centaines de milliers dans le pays à chaque élection. Le vol de numéro de carte d’identité est une grande spécialité... et comme pour chaque geste de la vie quotidienne vous êtes amenés à distribuer ce numéro à tout le monde et n’importe qui, c’est d’une facilité diaboliquement enfantine... mais enfin, un état de droit comme cette vieille démocratie colombienne... Mon voisin n’est pas content et bien qu’il soit bien loin de ma philosophie politique, nous avons convenu, ce qui n’a pas grande valeur journalistique, que ces élections étaient parmi les plus frauduleuses depuis la nouvelle constitution de 1991.
Une analyse plus fine nous ferait dire la chose suivante (3) :
Cette élection a mis en avant, avec la chute des partis traditionnels et la consolidation du modèle uribiste, la recomposition d’un bloc de pouvoir politique et social, bloc qui recycle les restes des partis libéral et conservateur en une alliance similaire à celle du Frente National qui gouverna le pays de l’époque de la Violencia en 1948 jusqu’au milieu des années 1980, alliance groupée autour du thème de l’union national sous l’égide du parti de la U. Ce n’est donc pas tant l’expression d’une crise du bipartisme libéraux-conservateurs qu’une restructuration, une nouvelle forme d’exister et de s’accaparer le pouvoir à tour de rôle, et ce nouveau pôle reste lui-même l’expression du secteur latifundiaire, des élites politiques et économiques, historiques et émergentes, en tout cas le pouvoir des tenants de la servitude internationale. Il est à parier que dans les prochains jours l’effet aimant jouera à plein et que les partis défaits se joindront à la coalition uribiste afin de ne pas rester à la marge des nouveaux postes de décision.
Et la montagne ?
Petit paragraphe des plus rapides pour parler de l’autre grand acteur politique, quoique également militaire, du pays, l’insurrection armée. Mesurer leur influence, tant politique que militaire, n’est pas chose facile. Sur le plan médiatique, ils sont restés les grands absents de la campagne : parler de la guérilla aurait été pour les candidats s’obliger à juger la politique de "sécurité démocratique" du président Uribe, et donc son échec. Le trafiquant numéro 82, comme il se fait appeler par la presse engagée (et exilée) avait promis son extermination en 4 mois, puis huit, puis quatre ans, finalement huit, pour finir par demander l’adoubement de son dauphin Santos pour finir sa politique. Terrifiant échec d’une politique va-t-en-guerre qui a englouti toutes les richesse du pays au détriment du changement social. Lamentable prétexte qui sert au contrôle sécuritaire et au silence médiatique sur la réalité du pays. On se souvient que 2008 fut une année paradoxale, de rudes coups portés à la guérilla, la mort naturelle de Manuel Marulanda Velez, mais en même temps les premiers signes de sa toute puissante régénération.
2010 offre le tableau inverse... dans le silence général la guérilla porte de violents coups aux installations militaires et policières du pays. Il est impossible de trouver ou de se faire confirmer le nombre de morts au combat, d’un côté comme de l’autre, mais il est sûr que pas un jour ne se passe sans affrontement. Il faut savoir lire les nouvelles éparses, et lorsque l’armée se félicite d’une vingtaine de guérilleros morts lors du bombardement d’un camp de plus de 200 insurgés, il faut alors bien comprendre que oui, après tant d’efforts et de moyens, il y a toujours des camps actifs en plein coeur du pays. Combien sont-ils, 10 000, 20 000 ? Combien de citoyens les soutiennent ou les soutiendraient en cas d’insurrection générale, 100 000, 1 000 000, 10 000 000 ? Voilà bien des réponses que je ne saurais apporter.
Mais passons pour revenir aux élections, après tout s’il faut juger du droit à l’insurrection, il me semble clair que nous partageons la même vision depuis la révolte des esclaves de Spartacus... pour peu que l’on partage les mêmes chaînes.
Disons qu’au niveau politique, par le biais de ses communiqués et de ses moyens de communications propres, les guérillas sont les seules à mettre sur la table les véritables problématiques du pays, la souveraineté nationale, tant militaire qu’économique, le problème des cultures à vocation illicite (thème absurdement absent de toute la campagne !) et la transition vers une culture de souveraineté alimentaire, la concentration de la terre dans la main de grands latifundiaires liés aux monstres transnationaux comme Monsanto ou la AngloGold Ashanti, et bien évidemment l’écart vertigineux dans la répartition des richesses du pays.
Pour finir, parlons du prochain président et de la lointaine Tel-Aviv...
Vous allez croire que je suis fou ou sionisto-omnibulé, mais ma foi les journaux arrivent jusqu’ici et je voudrai partager avec le lecteur ces quelques réflexions : l’axe Washington-Bogotá-Tel Aviv est une réalité qui se vérifie tous les jours. Le seul pays au monde qui achète de l’armement à Israël est la Colombie. Les fusils d’assaut Galil, vagues copies de l’AK 47 soviétique, sont fabriqués sous licence en Colombie et équipent les forces de police et les unités militaires. Les avions de combat Kfir, vagues copies du mirage III français, équipent les escadres aériennes et participent à toutes les missions de bombardements au-dessus de la jungle.
Soyons clairs et précis : depuis 2005, Israël est le premier fournisseur d’armement de la Colombie. La coopération entre les deux armées va jusqu’aux échanges de bons procédés, des "stages" , des "formations" , c’est que des deux côtés de la planète on tue, on torture, on viole toutes les règles de droit, alors ce n’est pas l’expérience de ces salauds là qui manque.
Il y a quelques mois, dans l’avion qui me ramenait à Bogotá depuis Madrid, plus d’un tiers des passagers étaient des officiers colombiens en provenance de la Terre Sainte, avec leur collier brillant type guerre du Viet Nam au cou, et leur manie effrayante de photographier tout ce qui bouge avec leurs gadgets achetés en zone détaxée... Je pourrai aussi rafraichir la mémoire au lecteur sur le fameux Yaïr Klein, actuellement emprisonné en Russie, mercenaire de nationalité israélienne et grand ponte de la mise en place des groupes paramilitaires au milieu des année 1990 dans la région du Magdalena Medio, c’est à dire l’un des pires et sinistres personnages de l’histoire colombienne... même s’il est israélien.
On notera que dans un article publié le 10 août 2007 par le journal SEMANA, Juan Manuel Santos, alors Ministre colombien de la Défense, a reconnu que Bogotá avait discrètement recruté des anciens officiers de l’armée israélienne pour former les forces de police locales à l’action contre-insurrectionnelle. Selon sa propre autobiographie, Carlos Castaño avait à peine 18 ans lorsqu’il arriva en Israël en 1983 pour suivre un cours d’un an appelé « 562 ». Castaño, un colombien, est arrivé en Terre Sainte comme un pèlerin de plus, mais pas pour trouver la paix. Le cours « 562 » portait sur la guerre, et sur comment la mener à bien. Par la suite, Carlos Castaño excella en cette matière en devenant le plus fervent et le plus rude leader paramilitaire de l’histoire de l’Amérique latine.
La terreur qui parfois s’empare de quelques uns d’entre nous est d’imaginer que le "président" Santos mette à exécution ses menaces à l’encontre des organisations non gouvernementales, organisations humanitaires, des défenseurs des droits de l’Homme, des journalistes, des avocats, de toutes ces « entités » qu’il exècre à tel point qu’il a passé les dernières années, depuis son poste de ministre de la défense, à les fustiger, à les accuser de terrorisme, et à promettre un solide coup de balai... des organisations humanitaires, des caravanes humanitaires, disons des flottilles internationalistes...
Lecteur, tu comprends bien d’où nait cette terreur, celle qui m’empêche de dormir, celle qui me réveille la nuit quand je crois entendre des pas dans l’escalier, celle qui m’enrage quand ni dans mon placard ni sous mon lit je ne trouve de fusil... et oui, j’ai choisi d’aider par l’internationalisme social et non violent, cette blague, j’aide les petits à compter, à diviser, leur maman à lire, un peu tout le monde à décrypter la réalité politique et sociale, j’accompagne les camarades dans les zones de conflit, j’écoute, j’apprends et je partage, et comme seul acte de guerre je dégaine des articles de lois et des paragraphes de la convention de Genève pour forcer les barrages et fermer la gueule d’arrogants tueurs armés jusqu’aux dents. Autrement dit, je suis un dangereux terroriste. Et compte tenu des récentes informations venues du proche orient, compte tenu de la concordance des méthodes et des philosophies des oligarchies d’ici et de là -bas, mou ou durci, "ils" ne nous réservent que du plomb.
Pour moi et tous les autres, cette farce démocratique et ce macabre présage qui vient de l’autre bout des mers ne promet rien de bon. Jusqu’ici, tout va bien (pour nous). Pour le reste je rappelle, camarade ou simple lecteur, ces quelques chiffres de l’héritage de la politique uribiste des huit dernières années, ces quelques chiffres de ce nouveau genre de « démocratie » qui sera notre futur commun si rien ne se fait :
250.000 disparitions forcées dont
38 255 durant les trois dernières années.
4,5 millones de déplacés à l’intérieur des frontières du pays, ce qui place la Colombie à la triste deuxième place après le Soudan et avant l’Irak et l’Afgnisthan.
Mise à jour des plus grandes fosses communes et utilisation massive des fours crématoires à une échelle jamais égalée depuis les crimes du IIIième Reich
7 500 prisonniers politiques, des dizaines de milliers d’exilés et des centaines de montages judiciaires.
Plus de 40% des Colombiens, dont une majorité de femmes, d’enfants et de membres des minorités ethniques, vivent dans l’insécurité alimentaire.
Les taux de désertion scolaire sont alarmants : la Colombie est le seul État de la région qui n’offre pas la gratuité de l’enseignement primaire.
Dans le même temps la Cour Suprême de "Justice" enquête sur 93 députés ou sénateurs pour liens avec le narco-paramilitarisme et à ce jour a inculpé 22 d’entre eux... ce qui n’a pas empêché leur « victoire électorale » aux législativex de mars 2010 et la quasi-élection de leur chef de file, le macabre Juan Manuel Santos, à la présidence de la République.
Archibald EMOREJ