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Mystères des Caraïbes, par Michel Wattignies.


Le grand historien et militant Pierre Broué nous a quittés ce mardi 26 juillet 2005, par Gérard Filoche.



Ce texte sur la situation haïtienne fait suite à une contribution de Gustavo Dunga. Dans celle ci, l’ auteur reprend des théses souvent développées dans la presse Latino-américaine et Européenne.

Faute de place, nous ne pouvons la reproduire. En revanche nous en publions une critique, en nous excusant auprés de Gustavo Dunga.


Le texte de Dunga sur l’ouragan dans les Caraïbes est sans doute l’une des synthèses les plus proches de la situation réelle à Haïti. Tout au plus peut-on lui reprocher d’être plus clair que tous les comptes-rendus, ce qui est un handicap de crédibilité. Nous avons pensé qu’il fallait, en contrepoids, évoquer des cas particuliers et notamment les obstacles à la diffusion de la vérité dans l’information.

La misère haïtienne a façonné à la romaine ancienne la société haïtienne dont le trait principal est l’existence de la clientèle misérable des gens de couleur, les bossales, couche inférieure en même temps que majorité d’une société pourrie où les pauvres réclament du pain et du cirque à la pointe de leur couteau ou au canon de leur fusil.

Il n’y a plus ni police véritable ni armée mais des gangs, des bandes levées dans les bidonvilles, qui se vendent au plus offrant et, dans leur rapport avec les autres couches sociales, ne connaissent que la trahison et la violence, changeant de camp, cherchant toujours qui paie le plus, réglant leur comptes dans le sang.

L’opacité des analyses politiques qui nous sont offertes par les journalistes et envoyés spéciaux ne résulte pas d’une politique délibérée des chefs de gangs, mais de mouvements convulsifs difficiles à comprendre et à suivre de l’extérieur. Ceux qui ne sont pas de la région ne comprennent que mal les symboliques du pays et ceux qui en sont ont les mains liée ou les yeux bouchés devant leurs frères ou leurs ennemis.


Aristide : le curé des pauvres devenu milliardaire.

Nous ne manquons pas de portraits d’Aristide. Mais il y a ceux d’avant et ceux d’après. Avant, c’est « le curé des pauvres », après, le bourreau couvert de sang, le tyran enrichi par la sueur du peuple, l’ennemi, celui qui fait tuer sans pitié ses adversaires et ses critiques. C’est ce que la presse nous a dit au début.

Le curé des pauvres était un grand orateur, qui prêchait en créole dans une petite paroisse de la capitale où il attirait des milliers et se faisait une réputation de théoricien et de dirigeant révolutionnaire, en tant qu’adepte de la théologie de la libération.. Mais ce n’est pas si simple. Au début de la crise, un journaliste européen, qui avait vu dans toute l’Amérique, les étudiants aux côtés du peuple pauvre des travailleurs et des sans-travail, s’étonnait d’entendre les pauvres d’un bidonville psalmodier comme une litanie religieuse leur idéal politique « Titid’ OK », tandis qu’un dirigeant étudiant très militant assurait qu’il organisait des manifestations pour que Bush vienne débarrasser le pays de l’ex-curé des pauvres.

C’est vrai que Jean Bertrand Aristide, qui avait fustigé les exactions et les violences de la dictature des Duvalier ( Papa doc et Bébé doc ) et de leurs hommes de main, les tontons macontes, a utilisé à son profit la cupidité et les appétits de violence d’autres voyous appelés « chimères » (monstres) qui ont laissé aussi leurs marques de sang.

Renversé par un coup d’état dirigé par le chef de l’armée, le général Raoul Cédras, Aristide a été rétabli par l’intervention de 20 000 marines envoyés par Clinton. Il a remporté les élections suivantes avec le score de 63 % des votants. Ses adversaires et notamment les républicains des USA l’ont accusé de fraude électorale. L’accusation est probablement exacte mais l’on sait que ceux qui l’ont lancée sont également des experts en la matière et que c’est à des pratiques frauduleuses que George W. Bush doit d’être aujourd’hui président des Etats-Unis.

Le Président Aristide défroqué, s’est marié à une riche avocate des Etats-Unis. II est très riche et on l’accuse d’avoir fait fortune dans le trafic de drogue. Peut-être faut-il aussi indiquer que quelques-uns des politiciens et hommes d’affaires qui ont pris la tête de l’opposition à Jean Bertrand Aristide et tracé son portrait diabolique dans les médias, ont souvent été auparavant ses collaborateurs et thuriféraires avant de se brouiller avec lui et de passer de l’autre côté, dans l’opposition dite démocratique.

Les renversements d’alliance sont en effet la marque des pratiques politiques caractéristiques d’une société comme celle de Haïti. Et la crise du début de 2004 ne fait pas exception à la règle.


L’Armée Cannibale

Privé d’armée et de police depuis son retour avec l’appui des marines des USA, Jean Bertrand Aristide n’avait pas d’autre solution pour rester à la tête de ce gouvernement et de ce pays que celle d’avoir des gangs et des hommes de main capables de maintenir l’ « ordre » à leur manière brutale, marque de fabrique « tontons macoutes ». Ce furent les « chimères », en créole des « monstres » qui avaient la charge de mater l’opposition et se payaient en rapines.

Leur histoire est caractéristique de la société haïtienne. Un gang de jeunes dont pas mal de brutes et de voyous issus de quartiers comme la Cité du Soleil à Port au Prince et Rabuteau aux Gonaïves soint devenus la principale force au service du président Titid’ qui les payait en monopoles juteux tout en leur laissant la bride sur le cou pour faire main basse sur le butin résultant de la liquidation des adversaires.

Cela permettait en outre à leurs chefs de se faire à bon marché une popularité personnelle en distribuant aux pauvres des bidonvilles une bonne partie du butin pris chez les « riches ». C’est sans doute ce qui explique que certains journalistes aient pu penser que, si les tontons macoutes étaient des bandits « de droite », les « chimères » étaient pour leur part des bandits « de gauche ».

Le gang le plus redoutable au service d’Aristide était celui qui s’appelait de façon très provocante l’Armée Cannibale qui promettait la mort à tous ses adversaires. Que ceux-ci dont le regard était tourné vers les EU et en particulier les républicains, aient eux aussi, par conviction ou opportunisme, taxé leurs adversaires d’être de « gauche » est une évidence : le chef de Cannibale, Amiot Métayer, 35 ans, était en effet surnommé « Le Cubain », ce qui, vu la proximité du territoire de Fidel Castro avait un sens précis.


L’armée Cannibale transformée en « Front révolutionnaire »

Aucun de ceux qui ont écrit sur les événements de Haïti ces derniers mois n’a avancé une explication solide et bien étayée sur les causes de la rupture entre le président Jean Bertrand Aristide et ce gang qui était jusqu’alors sa force de frappe favorite. Certains ont avancé l’hypothèse que les attaques de Cannibale contre les bourgeois haïtiens inquiétaient le président. Il est possible que les largesses d’Amiot Métayer, qui jouait au père du peuple dans le quartier Rabuteau et la Cité- Soleil, aient constitué plus qu’un signal d’alarme, un casus belli, Amiot Métayer est arrêté. Ses hommes réagissent au quart de tour, utilisent un bull-dozer pour le libérer en détruisant le mur du bâtiment ; Amiot renforce ses attaques et prend de nouvelles initiatives.

C’est en septembre l’année dernière que les USA envoient à Haïti un nouvel ambassadeur. Richard Foley. Dès son arrivée il dit au Président les inquiétudes que provoque à Washington l’activité de Cannibale. Quelques jours plus tard, Amiot Métayer disparaît après une entrevue secrète avec un envoyé du Président.

On retrouve son corps mutilé qui a été charrié par la mer. Il a été affreusement traité, les yeux arrachés. Les hommes de Cannibale sont enragés de colère. Jean Bertrand Aristide - ils en sont convaincus - est celui qui a ordonné ce crime déloyal. Les voilà dressés contre Aristide. Le chef de leur armée, Butteur Métayer, 33 ans, adepte du Vaudou et frère d’Amiot va organiser la lutte sur un nouveau front. Il apparaît le 5 février à la tête de son groupe rebaptisé, mais bien armé, aux Gonaïves, quatrième ville du pays.


Le Front révolutionnaire

Déjà depuis plusieurs mois le pays semblait au bord de l’explosion. Manifestations contre la politique gouvernementale, échauffourées, assassinats. Les observateurs étrangers ne se reconnaissent plus dans cette apparente confusion. Mais la reapparition de Cannibale sous la forme de Front de Résistance révolutionnaire de l’Artibonite semble apporter d’un coup un éclairage classique : il s’agit sans doute d’une rébellion, « gauchiste » disent les plus audacieux des commentateurs. Les affirmations de Washington sur le refus de la violence contre un gouvernement légitime, qui semblent un appui à Aristide, le refus de l’opposition haïtienne, les 184 et la Convergence démocratique, regroupant derrière les hommes d’affaires la mince couche de possédants et la faible classe moyenne, qui invoquent Gandhi et Martin Luther King et célèbrent la non-violence, désavouent ces « rebelles » dont on sent qu’ils ont peur ; tout cela semble confirmer le schéma.

Le porte-parole du Front, Winter Etienne, explique d’ailleurs que l’objectif des rebelles qui se sont emparés des Gonaïves, ont repoussé un assaut et se préparent à marcher sur d’autres villes n’ont qu’un objectif : débarrasser le pays du président Aristide. Il prévient les USA que, s’ils le soutiennent, les Gonaïves hisseront le drapeau cubain. Les Etats-Unis, selon les correspondants et les agences de presse, sont partisans de la légalité et ne bougeront pas contre Aristide à moins d’éléments nouveaux. Seule exception dans ce concert médiatique, l’excellent hebdo mexicain Proceso voit dans les événements en cours « la main noire de Washington » qui selon lui sème en sous-main le désordre pour se débarrasser d’Aristide, au nom de la sécurité.

La situation a profondément changé. Cannibale n’a pas seulement changé de nom, et, d’une armée de mercenaires, est devenue une organisation armée de combattants politiques. L’Artibonite libérée, il va se lancer à la conquête de Haïti avec quelques centaines de combattants motorisés et bien armés - matériel fourni par leur ancien patron, destiné à le renverser. Leur stratégie semble être de provoquer des soulèvements et d’opérer des jonctions avec eux. Gérard Pierre Charles assure que les soulèvements des autres villes sont le fait de membres de l’opposition démocratique.


La configuration des forces

L’accueil à l’étranger est glacial. Par la bouche de Colin Powell, les USA se posent en défenseurs d’Aristide, rappelant qu’il s’agit d’un président élu. Ils veulent un changement mais au profit d’autres opposants, ceux qu’on appelle les 184 et la Convergence démocratique.

A leur tête se trouvent de grands bourgeois comme l’américano-hawaïen Andy Apaid, ancien partisan de la dictature militaire, du rétablissement de l’armée dissoute en 1995 par Aristide et même d’anciens partisans des Duvalier comme l’ancien ministre Hubert De Ronceray, et d’anciens partisans d’Aristide comme Evans Paul, ex-maire de Port-au-Prince. Mais il y a aussi Gérard Pierre Charles, venu du parti communiste, ancien fidèle d’Aristide, dirigeant de l’Organisation du Peuple en Lutte, la plus forte de l’opposition, pour qui le Front de l’Artibonite est « une diversion » et qui analyse la situation en référence à celles d’Argentine et de Bolivie : pour lui, De la Rua et Gonzalez Lozada ont montré le chemin qu’il faut faire prendre à Aristide.

Quand un Andy Apaid justifie l’utilisation de gangs en disant que c’est à Haïti le seul moyen d’arriver au pouvoir, on a une idée de la complexité de la situation, car le même Apaid est résolument hostile à ce moment-là au Front de Résistance révolutionnaire des Gonaïves qui n’a pas d’autre but ! Aucune autre solution n’est en vue. Pourtant la fin de cette phase est proche et semble avoir été préparée depuis pas mal de temps.


« Mariage de la carpe et du lapin »

Une semaine après la « prise du pouvoir » aux Gonaïves et la proclamation d’indépendance de l’Artibonite, des véhicules chargés d’hommes et d’armes franchissent la frontière de la République dominicaine et roulent vers la capitale provinciale où les équipages sont reçus avec enthousiasme. Pour les chefs, en tout cas, ce n’est pas une surprise : il y a eu accord. Mais pour les esprits sans imagination, c’est stupéfiant.

Parmi les arrivants il y a deux hommes connus, Guy Philippe et Louis-Jodel Chamblam, présentés sommairement, dans un premier temps, comme des gens d’extrême-droite coupables de toutes sortes de crimes, trafic de drogue, assassinats etc. Mais ce n’est pas aussi simple, ce qui ne veut pas dire qu’ils sont de bons apôtres !

Guy Philippe a 35 ans. On le présente de façon contradictoire. Est-il vraiment riche parce qu’il est un narco-trafiquant ? Ou au contraire est-il honnête comme le suggère le respect dont il jouit ? Comment a-t-il pu amasser la fortune investie en armes et en matériel ? Qui le finance ? Il a suivi des cours d’officier en Equateur ; lui et ses collègues sont appelés « les Equatoriens », ce qui induit un journaliste à assurer qu’il s’agit du nom d’un gang de trafiquants de drogue ; puis il a séjourné aux Etats-Unis. Il a servi sous Raoul Cédras le général qui a renversé Aristide, puis sous Aristide, où il a occupé des fonctions élevées dans la police. Pourquoi les journalistes écrivent -ils qu’il est « respecté » ? Accusé d’avoir préparé un coup d’Etat contre Aristide en 2000, il s’est réfugié en République dominicaine.

Louis-Jodel Chamblain a 53 ans. D’abord sergent dans l’armée, il a été un des chefs des tontons macoutes, puis en 1991, après la chute d’Aristide, l’un des dirigeants de la milice d’extrême-droite FRAPH (dite « cogne »), exécutrice des basses oeuvres de la dictature militaire avec des centaines de victimes sur la conscience. Il a été condamné à mort par contumace pour assassinat en 1994.

Tous deux sont bien accueillis par la foule et par les dirigeants de la révolte. Ils reconnaissent le marxisant castrisant Winter Etienne, maire des Gonaïves comme porte-parole du Front et Butteur Métayer, 33 ans, comme « président de l’Artibonite » indépendante libérée, et comme leader politique. Guy Philippe est le chef militaire, commandant en chef de l’Armée nouvelle, Chamblain aura son propre détachement motorisé.


Un ballet réglé dans le chaos

Et puis c’est le tournant, la décision franco-américaine d’intervenir pour « rétablir l’ordre » , arrêter assassinats et représailles, le cycle infernal, et récupérer les armes qui sont dans toutes les mains qui en usent et en abusent. Dans cette folie de désordre, de meurtres, de pillages, d’enthousiasme et de vengeance, il y a un enchaînement qui ressemble à un ballet bien réglé dont les partitions se chevauchent sans se contrarier.

Pêle-mêle ces partitions : le débarquement des marines, l’expédition de Jean Bertrand Aristide en recommandé pour l’Afrique centrale, l’avance lente et prudente des hommes de Guy Philippe, leur entrée triomphale dans Port au Prince, l’annonce réitérée de leur départ, toujours remis et toujours ordonné de nouveau. Un petit incident significatif qui donne peut-être la clé du mystère : Guy Philippe autoproclamé chef de la Nouvelle Armée, acclamé par la foule de la capitale et nouveau dirigeant reconnu. Au premier coup d’oeil, si l’on s’en tient aux titre, c’est un ballet, bien réglé.

Mais pas jusqu’au bout. La première fois qu’il a joué au grand chef, Guy Philippe s’est fait remonter les bretelles par le colonel de marines Mark Gurganis, et s’il n’a pas quitté la ville avec ses hommes désarmés, c’est seulement parce qu’ils ont refusé de lui obéir. Roger Noriega, le « spécialiste » de Bush dit qu’il n’a le contrôle « sur rien, excepté des gens en haillons ». Mais il a le soutien de l’ancien ambassadeur Paul Arcelin, éminence grise de toutes les oppositions à Aristide. Pourquoi, après s’être pavané, se couche-t-il ? On propose ici une explication.

Pour mener à bien l’opération contre Aristide, il semble bien que Washington ait eu recours aux coups tordus de la CIA. Guy Philippe était son homme, on l’a équipé, armé et chargé d’assurer le coup de la paix, aux Gonaïves et à Port au Prince : mais après, son rôle était terminé. Comme d’autres agents avant lui, il s’est rebiffé, sans doute sous la pression de ses hommes et leur soif de butin et de pouvoir, l’appel de son ambition, le rôle qu’il jouait, les acclamations qui le grisaient. Apparemment, il peine à se faire obéir. Washington ne lui fera pas de cadeau et attend que, son numéro terminé, il parte en retraite sur la pointe des pieds. Le fera-t-il ? Cela ne dépend pas de sa seule volonté mais d’un rapport de forces qu’on ne peut mesurer d’Europe.

Mais cet incident est déjà dépassé. La presse va se gratter encore pendant quelques jours. Aristide était-il libre de rester ou de partir ? A-t-il été kidnappé et botté en touche ? Bien sûr, on ne l’a pas menotte mais il n’avait guère le choix, s’il voulait emporter ses dollars. Il ne pouvait que partir et Washington que dire qu’il était parti de son plein gré.

Cette étape est dépassée. Le haut commandement américain a dû préciser l’objectif de ses hommes : il s’agit d’empêcher les combats par tous les moyens et plusieurs Haïtiens ont déjà été tués par ces marines venus comme en Irak pour apporter la paix. De son côté, Aristide, en proclamant haut et fort qu’il a été obligé de partir et qu’il reste président, parle de résistance non violente et c’est l’esquisse d’une guerre d’indépendance nationale de Haïti contre les Etats-Unis, embringués de nouveau dans une sale affaire, cette fois dans leur arrière-cour, tandis que « Titid » vient en Jamaïque...

Où l’entraîne la logique du Président nord-américain qui risque une deuxième sale guerre cette fois à ses portes et susceptible de mobiliser des millions d’Afro-Américains tandis que son intervention incite ses partisans à en préparer une troisième ? Les partisans de Bush qui écrivent sur les murs « 1. Saddam Hussein, 2. Aristide, 3. Chavez » anéantissent les minables camouflages de la CIA et stigmatisent le mécanisme qui, dans le cerveau obtus de Bush associe la guerre à la lutte du Bien contre le Mal. Avril 2004

Michel Wattignies est le pseudonyme de Pierre Broué chez les étudiants communistes pendant la guerre.
Il l’ utilise pour rester jeune.


Article écrit pour Le Marxisme Aujourd’hui ( Revue papier) BP 276 - F 38407 Saint-Martin d’Hères.



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Putain d’usine, de Jean Pierre Levaray.
« Tous les jours pareils. J’arrive au boulot et ça me tombe dessus, comme une vague de désespoir, comme un suicide, comme une petite mort, comme la brûlure de la balle sur la tempe. Un travail trop connu, une salle de contrôle écrasée sous les néons - et des collègues que, certains jours, on n’a pas envie de retrouver. On fait avec, mais on ne s’habitue pas. On en arrive même à souhaiter que la boîte ferme. Oui, qu’elle délocalise, qu’elle restructure, qu’elle augmente sa productivité, (…)
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« (...) on a accusé les communistes de vouloir abolir la patrie, la nationalité. Les ouvriers n’ont pas de patrie. On ne peut leur ravir ce qu’ils n’ont pas. Comme le prolétariat de chaque pays doit en premier lieu conquérir le pouvoir politique, s’ériger en classe dirigeante de la nation, devenir lui-même la nation, il est encore par là national, quoique nullement au sens bourgeois du mot. »

Karl Marx, Friedrich Engels
Manifeste du Parti Communiste (1848)

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