Pour abonder dans le sens de Jacques-Marie Bourget, je rappelle comment RSF a défendu un journaliste d’Al Jazira enlevé par la CIA.
En septembre 2002, RSF interpelle les autorités états-uniennes sur l’arrestation du journaliste pakistanais Sami Al Haj encagé à Guantanamo. Après s’être défendue de « préjuger des motifs pour lesquels le journaliste a été arrêté », RSF répète pas moins de sept fois le nom de « Al Jazira » dans son simulacre de plaidoirie et termine par cette phrase qui tombe comme un cheveu dans la soupe : « Al Jazira a diffusé à plusieurs reprises des enregistrements vidéo d’Oussama Ben Laden, chef présumé d’Al-Qaïda ».
Peut-on imaginer pire péroraison que celle qui dit de facto : « Qu’est-ce qu’il vous a fait ce suspect d’Al Jazira qui fréquentait Ben Laden ? » Et quel travail reste-t-il à l’avocat de l’accusation ?
En janvier 2005, après avoir oublié pendant deux ans le journaliste jusqu’à le faire disparaître de sa liste des journalistes emprisonnés, RSF « demande aux autorités américaines d’expliquer les motifs de la détention à Guantanamo d’un caméraman d’Al Jazira, Sami Al-HaJ… ».