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Merci ! Merci pour ce moment

Introduction :

Voici quelques passages du résumé de mon livre, Merci ! Merci pour ce moment, concernant ma relation avec mon épouse devenue femme de pouvoir. 

P. 69

J’étais attiré par elle, mais j’ai dû résister longtemps avant qu’elle ne transforme notre relation amitié  en une passion délirante. Issu d’un milieu pauvre, le premier emploi que j’occupai fut celui de plongeur dans un restaurant, car mon père n’avait pas les moyens de m’envoyer à l’université. Je me suis cependant hissé par la suite au rang de journaliste pour un hebdo qui tirait à 30,000 exemplaires appartenant à la famille de Françoise. Jeune, pour apprendre à patiner, j’ai emprunté les patins de ma cousine que j’ai dû peindre en noir. J’ai patiné avec des patins à glace pour fillette... Cela m’a marqué pour la vie : quand je me regarde dans une glace, je vois un patin noir, visiblement mal ciré, marque traîtresse de ma pauvreté et un patin blanc. Françoise rigolait lorsque j’en faisais allusion.

- Tu es devenue schizophrène du potinage  patinage artistique

Françoise était une femme nombriliste qui accumulait les succès amoureux, parfois frivoles, voire incompréhensibles :

- As-tu une relation avec une,  d’autres ?

 Non, seulement avec moi dans le miroir...

 Je te crois.

p. 146

Françoise racontait des mensonges à la presse en avalant le micro, tellement elle aimait son rôle nouveau qui la faisait se trémousser devant les grands de ce monde. Un jour, je découvrit une photo Angela Merkel dans sa sacoche. ( Pas Angela dans la sacoche, mais la photo). Vu que je n’étais pas très cultivé, j’ai pensé qu’elle avait pour amant un E.T. Mais non, c’était bien Madame Merkel à la coupe du monde, (ou au monde de la coupe,) qui s’agitait fiévreuse à la vue du ballon ou d’un des joueurs.

03

- Qu’elle est ta relation avec Angela ?

Il soupira un moment et posa SA main sur SON front en répondant devant un miroir :

 Nous faisons du shopping ensemble...

 Du shopping ?

 Oui, nous achetons des armes...

p. 165

Le jour où elle apprit que je lisais des romans policier américains, elle engagea trois types qui se rendirent à la librairie pour trafiquer ma liste de livres. C’est alors, qu’abasourdis, je découvris une liste de livres que je n’avais jamais lus : Du côté de chez SwattElle m’a ensuite forcée à apprendre le passé simple. Si j’avais pu choisir entre Guantánamo et le passé simple, c’est simple, j’aurais choisi Guantánamo. On a au moins de la musique pour nous torturer. Mes vieux disques de Johnny Hallyday disparurent et firent place à ceux de Beethoven.

p. 202

Moi qui grisonnait, je voyais Françoise se faire teindre les cheveux à tous les moi(s). Elle me défendait d’en faire autant. Je me sentais alors castré de la coiffure. Et me semblait tout à fait incompréhensive à ma douleur et mes migraines. Je devins alors accroc aux médicaments.

- Tu sais... Il n’y a rien que je ne pourrais faire pour ton bien être... dit-il, avec des yeux de chien abattu.

Il acheta un pharmacie située à l’angle de la rue X et Y. Je découvris plus tard qu’elle s’intéressait davantage à ses investissements qu’à moi. Il souriait en disant investir sur l’avenir : le vieillissement de la population.

P. 300

Françoise n’aimait pas les pauvres. Sa blague favorite était celle-ci : il les nommait les Gens Cives. Sans doute faisait-il allusion à ces gens pauvres, édentés, qui ont à peine de quoi se nourrir. Pour un homme de gauche, se disant au service des pauvres, je trouvais sa blague bien maladroite.

P.302

François se prenait pour DSK au féminin. Déesse K., quoi ! Pour la tester, un soir, je me déguisai en homme de service de grand hôtel, me couvrant d’un vernis noir que j’avais acheté la veille. Je pris un accent afouicain et lui demanda :

- Monsieur a besoin de quelque chose ?

Au lieu de se jeter sur moi, elle me découvrit sa nouvelle flamme. Je reconnus alors un jeune acteur, Jules Gallette. Estomaqué, je retournai en pleurnichant, alors que toute la peinture de mon visage s’écaillait.

Je décidai d’en finir et commandai un kilos de somnifères à la pharmacie de Françoise. Elle me surprit en pleine tentative de suicide. Je voulais dormir. Chiche qu’elle était, elle donna une baffe aux pilules et les ramassa pour qu’elles soient revendues à SA pharmacie.

Épilogue

J’ai écrit ce livre pour que chacun puisse connaître cette femme assoiffée de pouvoir, plus amoureuse de son téléphone intelligent que de moi. Mais je pris ma revanche deux fois :

Un jour, lorsqu’elle échappa son téléphone intelligent à l’eau, en prenant son bain, je lui redonnai, lui colla à l’oreille, puis en souriant je lui dit : Allo ! J’espérais alors que la batterie du téléphone ait suffisamment de courant pour l’électrocuter. Elle n’eut cependant qu’une seule réaction : ses cheveux redevinrent blanc comme neige. Vu la somme de somnifères que j’avais avalé, je lui suggérai de refaire sa coiffure temporairement à l’aide de la peinture que j’avais achetée. Elle devint noire-corbeau...

J’ai remplacé, lors de nos derniers jours, sa pâte à dents par un tube de décapant étasunien afin qu’il goûte à la pauvreté. Lors d’un examen chez son dentiste, ce dernier lui prédit qu’il allait perdre 87% de ses Gens-Cives.

- Heureusement, vous avez les moyens de vous payer des implants dentaires. 

Étant ancien plongeur de restaurant, j’ai décidé d’écrire ce livre pour qu’enfin il ne soit plus dans son assiette. Ni dans la mienne...

Gaëtan Pelletier

6 septembre 2014

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Philippe Bordas. Forcenés. Paris, Fayard 2008.
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