Ah, eh bien, on est en plein dans l’antiracisme blanc du machiste néo-colonial de la pseudo-gauche qui se décrète compétente à décider de ce qui est bon pour les autres, femmes et "indigènes" en tête.
De plain-pied dans le paternalisme, quoi.
"Au plan national, la République a été compromise jadis par le colonialisme, elle ne saurait s’accommoder au racisme du FN ou à celui de certains médias qui construisent une opinion faussée d’autrui".
D’abord, la République n’a pas été "compromise" par le colonialisme, mais c’est en son nom qu’ont été perpétuées les conquêtes coloniales et la colonisation, qui se poursuivent aujourd’hui sous d’autres formes.
D’autre part, c’est bizarre que soit occulté le racisme instillé délibérément par TOUS les médias institutionnels et les autres formations politiques, comme si seul le FN était raciste. Je rappelle à toutes fins utiles que le FN n’a encore jamais été au pouvoir et que les lois discriminatoires ont bien été votées sous l’UMPS.
Les politiques racistes ne s’arrêtent pas à la droite sarkoziste et à l’extrême-droite, elles sont également préconisées par le PS et certains membres de la « gauche de la gauche", qui jurent leurs grands dieux qu’il s’agit de faire appliquer la "laïcité".
Ensuite, on nous parle de "racisme à critère religieux" encore une appellation absurde.
Le racisme est le racisme, même s’il est déguisé sous des termes qui laisseraient à penser qu’il s’agirait de religion, une manœuvre destinée à éviter de tomber sous le coup des lois antiracistes tout en permettant de dire tout le mal qu’on pense des Arabes, … euh, des "musulmans".
Et si on veut combattre le racisme, fort bien, mais pourquoi y mêler la religion, en préconisant une "législation plus laïque" (encore une aberration) pour "faire reculer les formes offensives et déplaisantes de la religion" ?
C’est-à-dire en amendant la loi sur la Séparation de l’Eglise et de l’Etat pour réglementer, selon ses critères de Blanc judéo-chrétien, les pratiques religieuses qui lui apparaissent comme "offensives et déplaisantes".
On en est, donc, encore et toujours, aux signes "ostentatoires" qui nous agressent et on en appelle à la loi pour les faire disparaitre de notre espace.
"La critique sexoséparatiste s’adresse aux hommes et aux femmes qui imposent le voilage des femmes pas contre celles qui le portent librement".
Que vient donc faire cette considération dans une prétendue charte sur l’antiracisme "universaliste" ? N’est-on pas, justement, dans l’ostracisme, malgré les précautions oratoires anesthésiantes ?
Et encore : "la religion ne saurait devenir un alibi pour empêcher la diversité vestimentaire, pour interdire la séduction féminine".
Là aussi, on outrepasse largement le cadre de l’antiracisme : que viennent donc faire là "la séduction féminine" et la "diversité vestimentaire", qui, concerne, évidemment, les femmes uniquement ?
Et, ça continue ! on nous explique qu’il faut que les hommes "respectent" les femmes qui ne portent pas de foulard - ou de vêtements couvrants ("Elle est fondée sur l’idée qu’il est parfaitement possible pour les hommes de respecter les femmes non couvertes, non voilées").
Quid des autres femmes ? Ne faut-il pas aussi respecter les femmes qui portent le foulard ? Ou bien, n’est-ce pas compris dans le package ?
Et de quels "hommes" s’agit-il ?
Noooon ! Ne me dites pas que dans un club antiraciste, les hommes de "confession musulmane" seraient exclus s’ils ne jurent pas sur la bible de "respecter les femmes qui ne portent pas de foulard " ?
Mais ce n’est toujours pas fini : dans la catégorie "respect humain", on nous précise qu’il "doit pouvoir se maintenir aussi à l’égard des femmes sexy".
Mes chers frères et mes chères sœurs, acceptons dans cette noble assemblée les femmes sexy, tant frappées d’ostracisme dans notre société, et pourtant si dignes de notre regard !
Qu’est ce que c’est que cette salade indigeste ? Que viennent faire les foulards et les femmes "sexy" (chacun ses critères, évidemment, ce qui va encore compliquer la tâche de l’"antiraciste universaliste", soucieux de cerner tous les cas de figure pour ne pas ouvrir la porte à n’importe qui, et semer le trouble dans les assemblées).
Pourquoi donc les vêtements des femmes devraient-il rentrer dans le cadre d’une charte sur l’antiracisme dit "universaliste", c.-à-d., si je ne me trompe, censé englober tout le monde avec ses différences ?
Mais on n’est toujours pas au bout de nos peines, car on nous explique :
" Il faut favoriser l’éducation au « double regard » : voir l’être sexué (femme séduisante et homme regardant) et voir l’être humain digne (aussi bien la femme que l’homme)".
"Femme séduisante et homme regardant" : non mais, qu’est-ce que c’est que ce vocabulaire de macho déguisé en antiraciste ? En quoi les relations hommes-femmes "sexuées" doivent-elles constituer un critère dans une démarche soi-disant antiraciste ? Il s’agit d’une partouze ou quoi ?
Passés les couplets sur l’encadrement" des hommes musulmans et le traitement à imposer aux femmes - évidemment, ces pauvres filles étant incapables de jugement personnel, ni de savoir comment s’habiller pour complaire aux désirs masculins, voilà qu’on apprend qu’il y a juifs et juifs et musulmans et musulmans !
Une révélation. Merci pour ce trait de génie. Ca va nous changer de notre vision étriquée des choses.
Une fois tout cela mis en place, on va pouvoir se "mobiliser".
Bon, très bien. Bonne idée.
Euh … Avec qui ?
Respect, dignité humaine, loi pour une laïcité plus laïque, tout est prévu, c’est dans la boîte, coco. Il n’y a plus qu’à attendre les invités.
Le racisme, on le voit, c’est ceux qui en sont le moins affectés qui en parlent le mieux.
Pareil pour les femmes.
Et vous allez voir que ceux pour qui on se décarcasse ne se pointeront même pas pour accéder à cet univers merveilleux qu’on leur a concocté, les ingrats !
Vous avez remarqué le pourcentage d’indigènes qui fréquentent les associations dites antiracistes et les partis traditionnels de gauche ?
Et vous avez remarqué que, quand ils font partie d’un parti politique, ils sont, en général, placés, comme les femmes, en position inéligible sur les listes électorales ?
Et vous avez une idée des raisons de cette désaffection indigène dans nos plus belles institutions ?
Parce qu’on a reproduit des schémas d’exclusion similaires à ceux qu’on leur impose à l’échelle de la société entière.
Un comble.