28 

Lettre ouverte aux socialistes, par Henri Emmanuelli.



Chère camarade, cher camarade,

Notre parti s’est prononcé pour l’adoption du projet de Constitution Européenne au terme d’un référendum interne.

Pour ma part, j’ai fait campagne pour son rejet et continue à penser qu’en avalisant ce texte, notre parti, comme le Parti Socialiste Européen, commet une erreur historique. Par respect pour notre démocratie interne je me serais néanmoins résigné à rester sur ma réserve et à voter NON, le jour venu, comme beaucoup d’entre vous.

Mais le contenu de notre campagne ainsi que notre difficulté à faire exister un « OUI de Gauche » tout en nous opposant comme il conviendrait à un gouvernement qui poursuit imperturbablement son entreprise de démolition sociale pose problème. Tout comme l’émergence de textes et de déclarations de la Commission Européenne qui mettent en évidence l’existence d’un véritable « bloc libéral » que l’on cherche à faire avaliser par la gauche à l’occasion de l’adoption d’un traité qui ne sera pas révisable. Le brouillage des clivages politiques que l’on tente d’imposer à cette occasion est tout aussi préoccupant et l’ensemble de ces éléments change la donne.

Sur la tonalité de notre campagne, j’ai beaucoup de difficulté à comprendre comment notre parti est passé d’une position unanime de refus, qui explicitait clairement les raisons pour lesquelles ce texte nous paraissait inacceptable, à un soutien aujourd’hui inconditionnel et enthousiaste. Alors que les seuls changements apportés lors de son adoption définitive ont été régressifs par rapport aux conditions qui motivaient notre refus, M.Chirac, dans la dernière ligne droite, ne nous ayant pas fait de cadeaux.

Suffit-il, dans ses conditions, pour expliquer notre récente ferveur envers ce traité de proclamer que le « OUI de Gauche » à lui seul permettrait une nouvelle interprétation de ce texte ? Une nouvelle lecture qui ferait apparaître les promesses de « plus de démocratie », de « plus de social » et l’existence de nouvelles garanties pour nos services publics ? Quand bien même le « OUI de Gauche » aurait cette vertu- ce que je ne crois pas - comment le faire exister face à un président qui pratique la politique avec cynisme en multipliant les embûches et les embuscades. Comment le faire vivre aux cotés d’un gouvernement exsangue qui n’a plus pour viatique que l’espérance d’un succès référendaire ? Il faut, nous dit-on, faire la distinction entre politique intérieure et politique européenne : MM Chirac et Raffarin s’engagent à le faire. Mais comment les croire ? Quel crédit ont-ils accordé, en 2002, aux voix de gauche qui s’étaient mobilisées à leurs cotés pour « sauver la République » ?

Les vertus que nous prêtons à ce traité ne s’arrêtent pas là puisque j’entends dans nos rangs que l’adoption de ce projet offrirait une garantie contre l’adoption de la directive Bolkestein. C’est une contre-vérité à laquelle je ne puis m’associer. Car en réalité, ce projet de directive qui se propose d’organiser un véritable dumping social à domicile a déjà une longue histoire qui aurait du nous alerter plus tôt. Il n’est que la face visible d’une orientation politique précise dont l’autre aspect est l’impossibilité, qui figure dans le traité, d’une harmonisation fiscale à la majorité qualifiée. Si l’on ajoute à cette menace, provisoirement escamotée, le projet de directive sur le temps de travail ainsi que les encouragements donnés par la commission européenne aux délocalisations, le choix d’une Europe libérale, d’un système patiemment construit, apparaît sans ambiguïté. C’est cette Europe du marché roi et de « la concurrence non faussée », cette Europe des actionnaires, « hautement compétitive » pour les dividendes mais pas pour le pouvoir d’achat, cette Europe de la précarité et du chômage que l’on nous propose de ratifier à travers le vote de cette constitution qui en reprend tous les fondements juridiques dans son titre III.

Nous ne pouvons plus feindre de l’ignorer.

Encore faut-il, pour tromper la gauche et ses bases électorales, substituer au clivage-gauche droite sur lequel repose la démocratie et le mouvement, l’artifice d’un clivage sommaire entre « pro ou anti- Européen ». Soit on est pour l’Europe et il faut en accepter l’orientation libérale. Soit on refuse cette évolution libérale et on se retrouve classé dans le rang des anti-européens, des Euro-sceptiques, voire des souverainistes ! C’est le résultat d’une habileté coupable qui a consisté à proclamer que l’Europe était constitutive de l’identité socialiste en faisant abstraction de son contenu. Erreur dont la droite rêve depuis longtemps. C’est aussi la conséquence d’une cogestion des institutions européennes qui ne pouvait pas rester, avec le temps, sans conséquences politiques.

En se révélant inapte à opposer à cette mystification la perspective d’un projet « Euro-progressiste », la social démocratie commet une lourde erreur. En renonçant à poser avec force la question centrale de la protection de l’emploi et du salariat dans un contexte de libre-échange débridé, c’est à dire la question des délocalisations, elle prend un risque pour elle même et pour la démocratie. En refusant de porter l’espérance d’une Europe sociale, solidaire et humaniste, elle ouvre la voie à la désespérance dont se nourrira l’extrême droite. Elle creuse la rupture politique qui se produit entre le bas et le haut de la pyramide sociale, elle est également dangereuse pour la démocratie.

Nous avons toujours proclamé notre volonté de faire de l’Europe le niveau pertinent de résistance à la mondialisation libérale. Un Oui, fusse-t-il de gauche, ne me paraît pas s’inscrire dans cette ambition.

C’est pourquoi, après avoir mûrement réfléchi, j’ai décidé, sans renier mon engagement européen, de faire publiquement campagne pour le NON en espérant ne heurter personne.

On vous dira que voter Non, c’est voter contre l’Europe. On le martèlera. Mais il faut, cette fois-ci, dire NON à ce traité et tout ce qu’il implique, pour ne pas renoncer à l’Europe politique, comme nous y engagent ceux qui expliquent qu’il est désormais trop tard après un élargissement raté qu’ils ont fait en dépit du bon sens.

Voter NON, ce n’est pas voter contre l’Europe, c’est au contraire préserver la possibilité d’une Europe fédérale, démocratique et sociale à partir d’un noyau de pays volontaires plus restreint. C’est exiger une nouvelle constitution simple et lisible se contentant de définir des processus de décision et une répartition claire des compétences.

Voter NON, ce n’est pas voter contre l’Europe . C’est la possibilité, qui ne se représentera pas de sitôt, de donner un coup d’arrêt à la dérive libérale qui déchire la gauche. C’est saisir la chance de favoriser l’émergence d’un projet « Euro-progressiste » qui la rassemble.

Telle est ma seule ambition. J’espère que tu le comprendras.

J’espère surtout que, d’une manière ou d’une autre, tu la partageras.

Amicalement,

Henri Emmanuelli
Député PS des Landes, Nouveau Monde, membre du bureau national du PS.

www.nonsocialiste.fr


Campagne du NON au Référendum : calendrier des réunions publiques avec Marc DOLEZ, Gérard FILOCHE et Jacques GENEREUX

- Voir ici le calendrier : www.democratie-socialisme.org/article



L’Europe malTRAITEe : une vidéo en ligne. A voir absolument.



Constitution : Dix mensonges et cinq boniments.



La directive Bolkestein « retirée » jusqu’au 29 mai ! par Jean-Jacques Chavigné, Gérard Filoche.


Constitution : sept questions, sept réponses négatives, par Jean Gadrey.


Dix bonnes raisons de voter NON... par A-J Holbecq.


Une mauvaise Constitution qui révèle un secret cancer de notre démocratie, par Étienne Chouard.




COMMENTAIRES  

10/03/2005 23:33 par Amédée

Bonsoir, Monsieur Emmanuelli
Je viens de lire votre lettre ouverte, et vos propos me donnent encore plus de raisons de voter OUI au traité constitutionnel européen. Car, à bien vous lire, vous êtes contre ce traité parce que nos dirigeants actuels ne "donnent" pas dans le social et qu’ils favorisent trop l’économie libérale.
Premièrement, ne lions pas la ratification de ce traité avec la politique intérieure de la France. Il faut d’ailleurs lire ce traité avec des yeux d’européen, et non avec des yeux de français. Si je dis OUI à ce traité c’est que je l’ai lu avec un esprit de citoyen européen. Et que je vous mets au défi de trouver dans le monde un traité qui aille aussi loin dans l’affirmation du respect de l’individu et des libertés, de toutes les libertés ; Impossible de dire non à cela.
quant au procès que vous faites du libéralisme, j’aimerais que vous proposiez un autre système qui aurait fait ses preuves ; mais sur ce sujet, grand silence ; Jamais les socialistes n’ont proposé autre chose que ce bon vieux système économique qui est loin d’être parfait, mais qui fonctionne, tandis que les autres systèmes dirigistes ont fait faillite. Je suis un homme de gauche, je vote socialiste, vous voyez je ne fais pas partie de la droite, mais il y a parmi les hommes politiques de droite des gens remarquables. V.G.D’Estaing en fait partie et c’est un grand européen. Je n’ai jamais voté pour lui, mais je reconnais sa compétence . Le texte qui a été rédigé sous sa présidence de la Convention européenne est remarquable car il est supérieur à toutes les Constitutions existant dans le monde, et en particulier à la Constitution de la cinquième république française ; Et vous voudriez que je vote non à ce texte ? Ce serait aberrant.
Je voterai OUI,car je suis un citoyen européen d’abord. Je refuse les discussions politiciennes qui conduisent à ergoter sur des détails alors qu’il faut voir l’ensemble ; et je refuse de participer à l’esprit "d’exception française" ; Il est plus que temps de parler "européen", même si c’est en français . je précise que cela n’a rien à voir avec l’amour que j’ai pour notre langue qui d’ailleurs n’ appartient pas seulement à nous.
Vous souhaitez réecrire un traité plus simple, plus dépouillé. Tout d’abord, ce serait reculer jusqu’aux calendes grecques la rédaction d’un tel traité, et puis quoi, vous croyez-vous plus fort que d’autres pour faire adopter ce texte qui risquerait fort d’être en recul par rapport au traité existant. C’est déjà assez
étonnant que les 25 pays adhérant à l’Europe aient accepté un pareil traité allant aussi loin dans le domaine des libertés, du social et de la justice. Il faudra continuer à faire avancer ce traité, à l’amender ; ce sera possible, malgré vos dénégations ;
"Je ne suis pas du tout d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire" affirmait Voltaire. Grace à l’esprit du traité constitutionnel européen, les habitants des 25 pays de l’Union pourront exercer ce droit d’expression ; C’est aussi dans cet esprit que je vous ai répondu ; Et je vous prie de croire, Monsieur, à l’expression de ma parfaire considération
Amédée MULLER

11/03/2005 02:24 par Anonyme

..."supérieur à toutes les constitutions existant dans le monde", vraiment ? Et un régime qui confie la quasi-totalité du pouvoir normatif, cà d législatif, au pouvoir exécutif (le Conseil des chefs d’Etat) et à une instance administrative nommée par lui (la Commission), comment appelle-t-on cela ?

11/03/2005 08:52 par Anonyme

Effectivement, je crois que les parties I,II et IV de ce traité constitutionnelle sont intéressantes dans leur compromis (Néanmoins, je ne suis pas d’accord avec votre éloge "la meilleure de toutes")

Malheureusement, je ne vois AUCUNE raison à graver dans le marbre constitutionnelle la POLITIQUE de l’union européenne - en l’occurence le libéralisme débridé présenté en partie III du traité (le plus gros du traité d’ailleurs)

Je voterais donc NON à ce traité, en espérant que nous aurons la sagesse d’en éliminer purement et simplement les 3/4 c’est à dire la partie III.

Bruno

14/03/2005 14:25 par babel451

Plutôt d’accord avec votre remarque sur les parties I et II. Même s’il y a matière à critiques, il serait envisageable de voter pour la partie institutionnelle. Seulement voilà , il semblerait que l’on veuille faire passer la partie politique avec le tout, nous forçant à un comportement de type "tout ou rien", ce qui, je l’admets, m’énerve prodigieusement...
lançons donc un slogan du genre
"la constitution européenne oui, mais seulement elle" ...

11/03/2005 10:19 par Anonyme

Nous somme en parfaite démocratie et pourtant vous et vos amis avez 90 % des médias ... Comme dans " les autres systèmes dirigistes [qui] ont fait faillite "  ????

Et puis si VGE est un "homme remarquable" ....

Pour le reste vous venez ici nous balancer ce que Chirac, Raffarin Hollande et Lipietz nous balancent en permanence dans les médias libres et indépendants, du gavage ni plus ni moins.


(...) Le vote de la base de la CGT contre le traité européen, comme d’ailleurs la montée des revendications populaires, ont bousculé la donne initiale d’une désunion temporaire, limité au seul référendum. Au lieu d’en prendre acte, la direction du PS bascule de plus en plus vers l’unions sacrée avec la droite, au nom de l’Europe devenue dieu sait pourquoi une caricature de "la patrie en danger" ! La seule chose qui soit actuellement en danger est la présence d’un candidat de gauche au deuxième tour des présidentielles d’un point de vue politicien et plus fondamentalement un triomphe sans partage du néo-libéralisme avec ce traité. La seule chance d’une autre issue est un NON massif et franc au référendum. Danielle Bleitrach, LGS


(...) Emmanuelli a raison quand il dit qu’il faudra bien, au lendemain de ce référendum (que le « non » peut gagner, ou que le « oui » ne gagnera que de justesse, comme pour Maastricht), tenter de recoller les pots cassés si la gauche veut garder quelque chance à la présidentielle ­ dommage seulement qu’il soit obligé d’aller le dire sur France 3, chez le petit roquet du dimanche soir qui ne laisse pas placer trois mots de suite à ses interlocuteurs. Il a cent fois raison et il est hautement souhaitable que d’autres le disent avec lui, comme le font déjà Dollez, Mélenchon ou Filoche. Il y va de l’éthique de conviction contre l’esprit de parti, et celle-là doit primer sur celui-ci.

Il a raison, car un nouveau 21 avril nous pend au nez. Faudra pas venir pleurnicher. Bernard Langlois Politis

En 2007, ne pas compter sur moi, ni au 1 er tour pour "faire barrage à la droite" et patati et pata, ni au second .... si le PS est toujours présent bien sùr .

11/03/2005 21:52 par Jean Gautier

Je suis en partie d’accord avec Amédée Muller, ce traité est super bien conçu, tellement bien conçu qu’il y est difficile d’y détecter les hameçons qui y sont dissimulés, et pourtant !
Pour les juristes, il y a deux types de mots ou d’expressions : Ceux qui sont contraignants et ceux qui ne le sont pas. Refaites donc une lecture de ce texte démesurément long et rébarbatif (prévoir un tube d’aspirine !)
avec ce "filtre" vous verrez que toutes les belles phrases concernant les "avancées sociales" sont exprimées avec des termes non contraignants, rarement suivies de détails concernant leur mise en application et même suivies d’une expression du type "dans le respect d’une concurence libre et non faussée" ;par contre, pour les dispositions économiques, ouvertement (néo) libérales, les expressions sont en général contraignantes, détaillées et même suivies des sanctions prévues en cas de non respect.
Le déséquilibre est flagrant, en cas de conflit entre les intérêts de quelques puissants et les besoins sociaux du plus grand nombre, la priorité sera naturellement donnée à la compétitivité et l’alignement sur le "moins disant" fiscal et social !
Gare aux dégâts colatéraux !!
Ce texte, basé sur la toute puissance de l’argent et l’égoïsme de quelques privilégiés, je le rejette avec d’autant plus de conviction qu’un non des Français déclenchera au niveau de l’Europe toute entière un mouvement exigeant une autre Europe : celle des peuples !

13/03/2005 03:40 par Sansonnet

Monsieur Amédée,
pourquoi croyez-vous qu’on ait besoin d’Etat ?
- Pour protéger les riches contre les pauvres ? Les industriels contre les particuliers ? Les patrons contre les salariés ?
- Pour défendre les faibles contre les puissants ?

Que croyez-vous que la constitution Giscard (vous vous souvenez ? 1974-1981 ?) se donne pour but ?

Merci beaucoup monsieur Amédée pour votre profession de foi pour le oui, je préfère mon analyse et mon non.

17/03/2005 16:09 par Adrien

Mais dans quel monde vous vivez ? Je suis autant à gauche que vous et je voterez oui, car ce texte est une avancée contre le libéralisme !
Bien sur si on le regarde du point de vue français alors ce texte est long, pas intéressant, libéral ... Mais ce n’est pas une Constitution pour la France !!! C’est une Constitution pour 25 pays ! J’habite en République tchèque et ici c’est toute la gauche qui se bat pour l’adoption de ce traité, tandis que la droite le refuse, en disant que c’est le triomphe du "socialisme" (et pour eux socialisme a une connotation bien plus forte que pour les Français) ! Alors arrêtons sans arrêt de nous regarder le nombril et de nous lamenter ! Ce qui fait avancer le libéralisme ce n’est pas la Constitution européenne, ce sont les gens qui votent n’importe comment au premier tour, obligeant la gauche à voter Chirac ensuite ! J’ai 19 ans et je veux un bon avenir, et cet avenir passe par l’Europe. Alors je voterai OUI et j’espère que vous aussi.

18/03/2005 14:30 par Amédée

Merci, Adrien, d’apporter de l’eau à mon moulin. Le projet de constitution européenne n’est pas fait pour la France , mais pour l’Europe. Et je suis heureux de constater que vous avez une vue complètement opposée à celle de certains de nos politiques qui restent attachés à des vues strictement nationalistes.
Je ne suis pas stupide au point de penser que ce traité est parfait ; Il faudra encore beaucoup de réflexion et d’efforts pour l’améliorer ; mais cela devra se faire en accord avec tous les pays européens.
Alors, moi, français, je voterai OUI à cette constitution, parce que je suis avant tout européen. Vous avez 19 ans, j’en ai 70 et vous voyez, malgré notre grande différence d’âge, nous sommes sur la même longueur d’onde. Alors j’espère que la raison l’emportera et que la France donnera une majorité au OUI pour ce référendum.

20/03/2005 23:52 par Libertador

Chers Amédée et Adrien,
Dans quel monde vivons-nous... La question peut se poser. Mais celle-ci est pas mal non plus : dans quel monde allons-nous vivre avec ce traité ? Je viens de me farcir (presque...) l’intégralité du traité... Trouvez-moi un article qui puisse laisser penser que la protection sociale passe avant la protection "d’une concurrence libre et non faussée" (cà d chômage et précarité pour tous). Je cite de mémoire... Trouvez moi un article qui puisse laisser penser à un progrès démocratique (épargnez-moi "le droit de pétition"... il est truffé de considérations qui permettront de l’écarter du revers de la main, et n’aura de toute façon aucune force contraignante). Si ce traité était adopté, nous aurons tous, Tchèques ou Français, la gueule de bois...
Dans l’attente de vous lire,
Cordialement,
Libertador

VOTEZ NON !!

21/03/2005 17:10 par Olivier

Juste une remarque sur un morceau de texte de Amédée :
"Je voterai OUI,car je suis un citoyen européen d’abord"

C’est marrant, ca me rappelle un discours qui dit je préfère ma famille à mes voisins, mes voisins à mes cocitadins, mes cocitadins à mes compatriotes, mes compatriotes aux étrangers, et les européens aux autres étrangers. Vous savez bien, ca vient de ce parti qui demande "Les Francais d’abord"... :-(

Amédée, je me sens tout aussi citoyen européen, et c’est en tant que citoyen concerné que je voterai non.

22/03/2005 20:09 par Serge Rivron

Monsieur,
votre certitude absolue qu’il vaut mieux voter OUI sans "ergoter sur des détails" m’accable. Elle m’accable, parce qu’il me paraît que lorsqu’une institution quelle qu’elle soit a l’audace de demander l’adhésion ou le refus de 460 pages de texte JURIDIQUE, il y a tout lieu de s’inquiéter des "détails" qu’elle y a mis, surtout si la validation qu’elle en réclame est sans limitation de durée.

Contrairement à vous, je me suis donc enquis des "détails" éventuels de ce traité, pour vérifier qu’aucun ne s’oppose trop fortement aux quelques idéaux simples qui forgent mes convictions, qui ne sont même pas socialistes, ni communistes. Les "détails" que j’y ai trouvés, et qui font de ce texte à mes yeux l’un des pires qui aient jamais été produits en matière de Constitution, sont hélas terriblement nombreux (j’écris "hélas" car je suis pro-européen). Ils fourmillent en tous les domaines, du libéralisme échevelé qu’ils instaurent en maître absolu de l’économie, à l’absence totale de cohérence en matière de politique extérieure, en passant par une pauvreté d’imagination rhédibitoire dans le domaine de l’environnement. J’en passe et des meilleures et je vous invite à aller prendre connaissance de la critique de ce texte que j’ai produite sur le site e-torpedo.com (pardon pour la pub !), et dont la seconde partie ne va pas tarder à y être mise en ligne (si ma patience à tâcher d’éclaircir les détails du Traité avec mes faibles moyens ne s’épuise pas en route).

Serge Rivron

22/03/2005 21:18 par Michel

Bonjour Amédée,
J’essaierai d’être rapide en prenant cet exemple :
L’article II-92 parle de l’interdiction du travail des enfants et sur cette volonté, bravo,

Mais ce même article ne précise pas cet âge, seulement la définition d’un âge limite pour la scolarité, et toujours sans aucun chiffre.
Qui empêchera donc un pays d’avoir un âge différent ?

Le côté approximatif de cet article permet en fait toutes les dérives futures ; or j’attends d’une constitution qu’elle donne une règle commune, lisible par tous, sans interprétation possible.

Malheureusement pour lui, le projet de constitution présente d’autres articles de ce niveau et pourra donc faire l’objet de dérives. Avec l’article que j’ai choisi, nous faisons un bon d’un siècle en arrière : si le travail des enfants dans les mines de charbon n’existe plus, il pourra être remplacé par un livreur en vélomoteur.

Le respect et l’organisation de la concurrence transformera peu à peu mon pays dans une soupe sans limite d’âge, car nous aurons confondu libéralisme et liberté.
Je souhaite plutôt aller en marche avant, j’abandonne le libéralisme qui nous est vendu, pour la liberté : mes enfants iront donc à l’école, ils seront plus libres.

28/03/2005 10:51 par Anonyme

Une des questions importantes ne serait-elle pas aussi :
Que vaut cette constitution PAR RAPPORT à la précédente ? Représente-t-elle un progrès ou non ?

Pourrait-elle être remodifiée aisément ?

Si je n’ai pas vraiment de réponse sur les premières questions, je crois savoir que la réponse est assurément NON pour la dernière (il faut l’unanimité des 25 pays pour modifier le texte...).
Et pourtant, tout le monde s’accorde sur le fait que cette constitution est loin d’être parfaite.
Rien que pour ça, je pense que le NON est la réponse la plus logique.

Jano

30/03/2005 01:09 par un jeune

Messieurs, Mesdames.

Je tiens tout d’abord à vous dire que je n’appartient à aucun parti politique car il est impossible pour moi de concevoir une attitude de complaisance en direction d’un mouvement de pensée unique quel qu’il soit ! Ma vie et mes opinions sont changeantes en fonction des vérités qui se mouvent constamment ! Comment pourrai-je alors du haut de mes 20 ans voté oui pour une constitution et donner mon accord à vie pour des restrictions flagrantes et pourtant cachées, sous la pression médiatique de Dassaut industriel millitaire ? Comment pourrai-je accepter une régression écoeurante des droits de la famille et du choix du divorce ? Quel pourrait être d’ailleurs l’attitude de l’Eglise en tant qu’entreprise ? Tout cela ne fait l’image que de mon point de vue et de mes inquiétudes personnelles, d’autant plus craintif que les termes sont flous et laisse différentes possibilités d’interprétations, je ne parle même pas des traductions approximatives pour tous les pays ! Comment aussi peut on oublier le passage inaperçu du plus grand bourreau du monde au trianon de versailles : M.Henry Kissinger qui comme tout le monde sait peu acheter à coup de milliards de dollars l’opinion des hommes clefs au pouvoir dans le genre Dassaut ! Le controle des pensées est bien trop dans l’air du temps avec des connations de frics, profit, asservissement des masses, mensonges organisés, bref une vie de à l’antipode du monde que je souhaite, plus propre, plus dans la parcimonie de la consommation. On veut une europe la plus forte du monde : attitude puéril mais hélas bien à l’image de la bêtise humaine dans toute sa splendeur, parce que vous le valez bien (l’Oréal plus grosse fortune de France) Je ne pourrai, et la jeunesse tout entière probablement, cautionner autant d’escroquerie verbale écrite et visuelle. Je voterai non ! Et puis enfin je souhaiterai dans un monde ou les hommes serait vraiment égaux, même en Afrique, et que tous prenions conscience que la séparation d’opinion publique est néfaste quand les millitants défendent trop vaillemment leur propos personnel ! On verai moins de guignol à la TV s’envoyer des vannes ridicules et grotesques ! Mes amis et moi on a bien compris votre tentative de manipulation et de controle d’opinion au travers de la TV, Radio, Presse, et on n’est pas si con que vous semblez l’être ! Et vous êtes dans les strates du pouvoir ? Y pas un problème ?
Voilà , pour l’instant votre Europe néolibérale baser sur le pouvoir du fric vous pouvez vous la mettre ou je pense (désolé) et partir loin de chez moi !
Résumé : non non et non, et les oui oui arrêtez d’être des complices léthargiques : lisez et documentez vous !
Et puis si ça passe, on refera 68 en mieux !
P. de Villiers

16/04/2005 15:23 par Raoul

J’entends souvent l’argument suivant.
je suis de telle origine européenne, je suis pour l’Europe, je vote oui.

C’est le même type de raisonnement que les suivants :

J’ai besoin d’une voiture ne ville j’achète un quatre quatre ;

J’ai soif, je bois l’eau de la Seine.

J’ai faim, je vais au fast-food

J’ai froid, je mets le feu à mon mobilier.

18/04/2005 19:16 par k

je me permets de vous signaler qu’un traité protégent de façon remarquable les droits de l’homme en Europe existe déjà depuis longtemps. Il s’agit de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales qui a été ratifiée par la France dans les années 70 et qui s’applique depuis lors en droit interne !

21/03/2005 08:39 par DUPRE

Monsieur Emmanuelli, soyez assuré de mon soutien , pour votre position contre le projet "actuel" de constitution Europeenne.
OUI à l’Europe, mais à une Europe plus démocratique et surtout plus sociale.
Guy DUPRE

23/03/2005 22:47 par Thierry P.

Je voudrais participer au débat en argumentant autour de quelques articles de ce projet .
Les institutions me semblent loin d’être un modèle de démocratie : le parlement , seul organe bénéficiant d’un vote démocratique , n’a que peu de pouvoirs : la réalité du pouvoir est entre les mains de la Commission dont le mode désignation est plus proche d’un conseil d’administation que d’une république (article I 26 - 4. Les membres de la Commission sont choisis en raison de leur compétence générale et de leur
engagement européen et parmi des personnalités offrant toutes garanties d’indépendance} ! .
Une telle organisation est-elle de nature à insiter les électeurs des différents pays à se déplacer pour élire leurs députés ?
Quelle europe paut-on batir sans l’adhésion des citoyens ?
N’est ce pas le risque de voir resurgir les groupes radicaux violents puisque les institutions ne permettront pas l’écoute des revendications ?

J’ai tendance à penser qu’on nous propose une fédération économique et financière (voir les pouvoirs de la banque centrale) et non une fédération politique et humaine.

23/03/2005 23:25 par Anonyme

Une directive" à adopter un jour ...

Extrait :

En raison de ces oppositions, le projet de conclusions du conseil européen de Bruxelles rédigé par la présidence luxembourgeoise, très vague sur ce point, se contente de réaffirmer l’objectif d’une libéralisation des services en Europe.

Sans citer explicitement la directive Bolkestein, le texte mentionne la possibilité "d’une directive" à adopter un jour, selon des sources diplomatiques. AP - Mardi 22 mars 2005

Lire ICI

26/03/2005 16:48 par andree

Bravo pour votre engagement contre la constitution.
Voter NON c’est espèrer remettre en route le principe de la laicite.
Voter Non c’est permettre aux travailleurs d’espérer un jour une place décente dans la société.
Voter Non c’est éviter que l’épiscopat intervienne dans les décisions de choix de société.Voter NON c’est redonner espoir en un socialisme vrai.
Socialiste élue pendant 21ans dans une ville que vous connaissez bien,j’ai quitté le népotisme ari.....s aux dernières municipales .Vous m’aviez d’ailleurs prévenue :"Ils ne vont pas couper la branche sur laquelle ils sont assis" ce sont vos propres paroles .
A quand la révolte et la création d’une vraie gauche laique republicaine socialiste humaniste ???
Foncez MR EMMANUELLI !!

31/03/2005 21:59 par Anonyme

vous n’avez que la GAUCHE en bouche. Mais qu’est ce que la GAUCHE sinon l’expression de vos ambitions personnelles. Dans quelques années, quand le déclin européen sera achevé, il sera trop tard pour juger la responsabilité des Emmanuelli et autres Melanchon responsables d’un beau gâchis à coups d’arguments démagogiques. Mais on sait que les Français sont des veaux et qu’ils ont besoin d’un vacher pour es guider vers les rouges pâturages de la GAUCHE.

01/06/2005 14:59 par FRANCK du 64

Henri EMMANUELLI, je vous ai longuement écouté,observé. Jusqu’il y a peu encore, je ne prétais guère attention à votre action politique en général.Mais voilà , ce long débat portant sur le traité constitutionnel m’a enfin "OUVERT" les yeux. Je vous trouve admirable en tous points et vraiment courageux. Avoir dit "NON" à la ligne officielle du Parti, et mener une campagne pour le "NON" compréhensible, lisible,sincère, est tout à votre honneur, tout à notre honneur et le citoyen lambda que je suis vous remercie du fond du coeur pour votre action. Aujourd’hui 1er Juin, en réponse aux gesticulations Chiraquienne, je vous demande de ne pas nous laisser tomber et de poursuivre votre action, de continuer de nous fédérer et surtout ,surtout, faites triompher et aboutir votre ligne à la direction du Parti, car ils sont devenus fous. A quoi joue Monsieur Hollande ???
Je voudrais désormais soutenir votre action, mais je ne veux pas adhérer au Parti Socialiste, du moins, tant qu’il sera le "clone" de l’UMP ou de l’UDF.
Encore une fois , MERCI Henri.

31/03/2005 23:19 par clojice

Merci de nous parlé et de nous expliqué l’Europe comme vous le faites. Grace a vous les partizants du oui on du mal as trouvés des arguments convaincants pour leurs LIBERALISME. Votre émmission avec Mr Sarkozy étais admirable et pleine d’enseignement sur la constitution,ne pouvant pas vous répondre , il disait des contre-vérités .Merci

03/04/2005 17:04 par Un photographe de la rue

Henri,
Encore une fois bravo pour vos prises de positions, j’étais à Montchanin le 30/03/05 surtout pour confirmer ce que je pense de la constitution.Bush veut que nous votions la constitution ; ce qui est bon pour Bush risque de ne pas être bon pour nous alors ,n’hésitons pas, votons NON !!
Marcel.

06/04/2005 13:32 par Gerard Medori

Je suis un électeur du Centre droit sur l’échiquier politique français et je tiens à dire à M. Emmanuelli un grand bravo pour son courage politique et la conviction avec laquelle il essaye de réveiller une pensée unique qui nous conduit à l’impasse la plus complète.
Je ne peux qu’apporter mon soutien à M. Emmanuelli en m’afforçant de démultiplier son action dans mon entourage. Un grand merci

10/04/2005 11:51 par enac

Henri, comme dit Sarko à la TV !
-Continue à parler VRAI et avec CONVICTION.
La politique ne doit être le calcul d’intérêt individuel, mais d’une politique sociale et économique européenne.
Il faut en tirer un bénéfice et non du profit !

22/05/2005 04:24 par Louais

Je suis de droite, vous êtes de gauche. C’est le oui qui unit. C’est ne non qui nous réunit. Cette constitution, c’est "l’auberge espagnole" : on y trouve tout et son contraire, un blanc-seing pour une fedération anglo-saxonne qui ne dit pas son nom, une libre interprétation à outrance. Je vais voter pour un non qui ne sera pas négatif.
Pascal Louais.

(Commentaires désactivés)