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Les ravages de la LRU (suite)

Appartenant au groupe Bolloré, l’institut de sondages CSA est, tout naturellement, indépendant du pouvoir sarkozyste et de la sphère capitalistique.

Mais même s’ils sont éventuellement biaisés, traficotés, les sondages peuvent exprimer des tendances lourdes.

Tout récemment, un sondage CSA nous apprenait que 69% des Français (une masse considérable) trouvaient normal que la rémunération des chercheurs repose davantage sur le mérite. Dans le même temps, 50% des sondés avouaient ne pas s’intéresser à la recherche scientifique. On peut, effectivement, se contreficher de tout et exprimer des opinions arrêtées. Estimer, par exemple, à 91%, que la science est utile à la société et qu’elle inspire confiance.

Le poison libéral/sarkozyste coule désormais à flots dans les veines des Français qui sont, selon ce sondage, en pleine confusion des sens : ils aiment les scientifiques, mais le discours dominant a réussi - disons depuis le mammouth à dégraisser du vulgaire Allègre - à loger dans l’inconscient des Français que les chercheurs sont des privilégiés dans le cocon douillet de leur statut et qu’il faudrait les faire marner davantage dans une insécurité toujours plus forte.

Il est très facile à un chercheur, dans quelque domaine que ce soit, d’être « rentable », d’être le bon élève de la « culture du résultat » telle que la conçoivent Sarkozy ou le Medef. Il suffit, comme j’en proposai un exemple concret dans une note précédente (http://blogbernardgensane.blogs.nou...), de réaliser un produit formaté à partir d’un moule ayant déjà fait ses preuves. Peu importe si l’on se trompe du moment que l’on gonfle les statistiques et qu’on trouve ce que l’on savait déjà .

Je retiendrai pour finir que la leçon morale et politique de ce sondage est que le libéralisme en appelle aux instincts les plus vils des personnes : le fric, l’esbroufe, la jouissance immédiate. La recherche scientifique d’avant sa mainmise par le capitalisme financier, c’était tout sauf cela.

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