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Les opposants constructifs de Sa Majesté impériale : de Kouchner à ...








La Lettre de Liaisons, 10 juillet 2007.


Quand ils ont nommé Kouchner, on pouvait se dire, vu que ça n’empéchait pas de dormir le gros des troupes, que c’était anecdotique. Aprés tout les tribulations de cet aventurier permanent-rénovateur des Jeunesses du PCF dans les années 1960 puis médecin-espion de l’impérialisme français et défenseur de son alliance éternelle et organique avec l’impérialisme nord-américain n’ont jamais eu grand chose à voir avec le mouvement réel de la classe ouvrière, et même envers les velléités continuelles de "rénovation" du PS leur relation était aléatoire.

Mais un mois et demi aprés les comptes doivent être faits, et ils sont considérables. Passons sur Amara et les autres ministres et sous-ministres, ainsi que les clientèles qu’ils drainent.

Mais n’oublions pas l’ "ouverture" à l’Assemblée par laquelle la commission des finances est confiée à l’ "opposition", pas pour qu’elle s’oppose mais pour qu’elle cogère. Et elle cogère donc, sur le coeur du sujet puisqu’il s’agit des recettes et des dépenses publiques. La chose est confiée à Didier Migaud, ce qui illustre au passage la schizophrénie du "courant Fabius" puisqu’il en est, et bien à l’image de ce qu’était ce courant il y a peu, dont l’élément le plus à gauche aujourd’hui n’est autre que ... Fabius. Surtout, Didier Migaud fut le rapporteur de la LOLF, la Loi d’Orientation sur les Lois de Finance, soutenue en son temps par le PS, le PCF s’abstenant, qui cadre toute la politique dite de "réforme de l’Etat", visant à transformer chaque service public en agence déconcentrée à budget autonome, première étape vers la privatisation et/ou la destruction.

Puis, voici les "missions" confiées, qui à Védrine, qui à Lang, et ainsi de suite. Enfin, la promotion de la candidature de Dominique Strauss-Kahn à la présidence du Fonds Monétaire International (FMI).

Cette "ouverture" va avec la volonté de durcir et de frapper ("plus loin, plus vite, plus fort", comme disait le substitut napoléonien de l’Elysée au lendemain du second tour des législatives). On comprend d’ailleurs qu’en cas de vote parlementaire sur son "mini-traité" "européen" Sarkozy pourrait tenter de capter les voix de tous ces secteurs ...

Aucun des personnages directement concernés n’est, à vrai dire, un "militant ouvrier" ni ne se considérerait comme tel. Cependant, le point sensible est que l’on peut maintenant clairement constater qu’il y a concordance, convergence et coordination entre l’ "ouverture" de Sarkozy et l’orientation globale d’au moins deux courants du PS qui, quoi que rivaux, pèsent lourd : le courant "’strauss-kahnien" (et au delà les anciens "jospiniens" recyclés en supporters du maire de Paris), et le courant "royaliste".


Et Ségolène bouda ...

Le soir même du second tour des législatives, ce dernier courant, pour tenter de diminuer la victoire remportée contre Sarkozy et le recul de l’UMP au parlement qu’il n’avait ni prévu ni désiré, annonçait, de la pire manière "pipole", le divorce de sa reine et du premier secrétaire du PS -traduction vaudevilesque de l’affrontement politique entre la camarilla liquidatrice du PS formée autour de Ségolène Royal et l’appareil de ce parti qu’à son corps défendant représente François Hollande. Hé oui ... Il fallait ensuite mettre les points sur les i quant à l’orientation : Ségolène Royal expliqua alors qu’on l’avait forcée, la pôvre, à défendre "le SMIC à 1500 euros et les 35 heures" pendant la campagne alors qu’elle n’y croyait absolument pas. Elle explicita que son but était de faire du PS un nouveau parti n’ayant plus rien à voir avec le conflit patronat-salariat : peut-on être plus clair ?

Seulement voila : cette satanée classe ouvrière avait, contre toute attente, infligé une défaite politique à Sarkozy, la première, au second tour des législatives, et par là même infligé une défaite aux forces qui voulaient, à gauche, perdre. La "rénovation" passait par une bonne raclée, expliquaient en choeur les "journalistes" ... Dans ces conditions, le putsh en préparation pour le conseil national du PS du 23 juin n’était plus possible. Ségolène bouda.


L’enjeu.

A cette étape, le courant strauss-kahnien, pas disposé à se laisser voler sa place de courant droitier rénovateur, s’apprétait lui aussi à faire barrage aux hordes ségolène-royalistes, momentannément. Front unique des "éléphants", tempétaient les "journalistes" qui, de même qu’ils enregistrent, répercutent et amplifient le moindre pêt de travers de Sarkozy, pleurent comme vache qui pisse à propos de sainte Ségolène en lutte contre de si odieux "éléphants". Ce vocabulaire pour aliénés cache des enjeux sociaux : il ne s’agit pas pour nous de défendre l’appareil du PS (les "éléphants") mais la destruction du PS en tant que parti issu du mouvement ouvrier, qui n’a pas abouti dans la période des présidentielles et qui reste donc un enjeu pour maintenant, vise à priver de débouché politique les affrontements sociaux qui vont avoir lieu contre Sarkozy, afin de le battre.

Nous, nous combattons pour construire une représentation politique du monde du travail qui fasse en sorte que ce ne soit pas Sarkozy qui nous défasse, mais au contraire nous qui allons défaire Sarkozy.

Donc les luttes internes au PS, sans avoir d’issue en elles-mêmes, ne nous sont pas indifférentes.

Le discours bébète contre "les éléphants" est une version sénile du vieux discours contre les "bonzes de la social-démocratie" qui, utilisant les turpitudes bien réelles de ces derniers, a servi à détruire les organisations issues du mouvement ouvrier : il y a une parenté avec le discours d’il y a cinquante ans des Ligues d’extrême-droite en France, des fascii italiens et des nationaux-socialistes allemands.


Tant mieux !

Reste que la question aujourd’hui est toute simple.

Qu’opposer aux "royalistes" et autres "rénovateurs" ? Une autre "rénovation" ? Peut-être. L’ "unité de toute la gauche" ? A condition que ce soit l’unité pour défaire Sarkozy, unité dont s’excluent les alliés de Sarkozy.

Quand Lang quitte les instances nationales du PS au nom de sa participation à la commission Sarkozy de relance de la V° République, quand Valls en appelle à ne pas "diaboliser" Sarkozy, quand DSK va au FMI mandaté par Sarkozy - car c’est de cela qu’il s’agit, Sarkozy étant le chef de l’impérialisme français, même si DSK entend sans doute être mandaté par plus que ça, par le capital financier planétaire ...-, quand Royal pendant ce temps combat systématiquement tout ce qui ressemble de prés ou de loin à une revendication ouvrière, alors ... ce n’est pas si effrayant.

Ce n’est pas si effrayant, parce que ça clarifie. Bien entendu, il y a des gens pour qui "Ségolène" reste une référence parce qu’elle a malgré elle incarné à un moment donné le vote pour défaire Sarkozy. Ceux-là doivent être respectés et il faut discuter avec eux. Mais voir toute les tribus de pseudo-rénovateurs et autres "lionceaux" se déshabiller en public et montrer leur soutien au gouvernement Sarkozy, c’est un atout pour la suite.

La perspective politique qui vient, c’est l’unité pour défaire Sarkozy. Alors si, comme le substitut napoléonien de l’Elysée, ils sont trop pressés, des ennemis de cette perspective se dévoilent ... tant mieux !

Vincent Présumey


 Extrait de La Lettre de Liaisons http://site.voila.fr




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