Ce qui s’est passé à partir de la "position commune" élaborée et signée par le MEDEF, la CGPE, la CGT et la CFDT est éloquent : ce texte a servi de base à l’attaque frontale par Sarkozy de la réglementation du temps de travail, en faisant primer les accords d’entreprise contre les conventions collectives et le droit du travail.
La terre promise de la nouvelle jeunesse du capital est désormais gangrenée par les contradictions du capital. Les Etats-Unis n’arrivent plus à être ce qu’ils sont, le coeur du système mondial, et celui-ci ne présente pas d’alternative. La fin de l’URSS les avait privés de leur partenaire-adversaire. Pour arriver à être seuls la "superpuissance", il leur a fallu le terrorisme, Ben Laden et la "guerre sans fin". Celle-ci ne leur a pas rendu leurs capacités : ils ne sont plus le principal foyer de développement de la productivité du capital et le gendarme du monde s’est affirmé comme premier foyer de désordre mondial, craint et méprisé par les chefs des puissances capitalistes secondaires. La crise des subprimes et sa combinaison présente avec la crise politique du leadership US et du leadership mondial montre qu’ils sont en train d’arriver dans le mur annoncé. Allumer de nouvelles guerres peut être une tentation pour en sortir mais ni une attaque en Iran, ni une attaque de la Colombie contre ses voisins, ni un éclatement de la Bolivie, ni une réoccupation de Gaza par l’armée israélienne, ni une java humanitaire au Darfour, ni une apocalypse dans les zones tribales du Pakistan, ni ... , n’offrent les moyens réels de réaffirmer le leadership, tout au contraire -à moins d’envisager des guerres de bien plus grand calibre à l’issue totalement incertaine !
"Lorsque je suis allé chez mon kiné pour me faire masser, il m’a dit que j’avais les muscles bien détendu. Et il m’a expliqué pourquoi : c’est l’effet de ne plus avoir le stress de celui du dessous. Quand on a quelqu’un au dessus de soi, c’est stressant, ça tend les muscles. Mais il m’a dit que maintenant que je n’ai plus personne au dessus de moi je suis tout à fait détendu et je peux donc continuer à être présent partout." (paroles historiques de Nicolas Sarkozy à la garden party élyséenne du 23 janvier, rapportées par le Canard Enchaîné du 30 janvier 2008).