Sarkozy a un modèle : l’Amérique. Laissons-le rêver. Mais il s’agit de la France, nous avons aussi notre mot à dire. La légitimité du « marche libre », c’est le vol par le rapport de forces économique imposé. Une frange importante de la société américaine méprise l’égalité (enfin toujours les mêmes) qui pour elle est l’ennemie de la réussite. Pas besoin d’être démocrate pour imaginer ce que peut donner la liberté sans l’égalité ! Quant à la fraternité, « l’éloquence » de son Histoire annule toutes démonstrations. Comme la rhétorique sur le terrorisme sert à masquer la politique du fait accompli, de l’interventionnisme terroriste des états. En effet, Washington s’est doté d’une stratégie économico/politique et militaire « imparable », la guerre préventive, initiée par notre french doctor avec l’ingérence humanitaire.
Ce grand pays, les Etats Unis, chef de file de ce monde dans le quel nous vivons, s’est construit sur la domination du plus fort sur les plus faibles. Les indiens dont il est question plus bas n’ont pas pu résister devant ces conquérants prêts à tous les crimes pour faire leur place dans le nouveau monde. Depuis cette époque, les USA n’aspirent qu’a exercer leur hégémonie partout sur le monde.
Pour les USA, la démocratie reste un spectacle. Quand on pense qu’il a fallu attendre les années 60 pour que ne soit plus revendiqué par des organisations racistes et fascisantes le génocide des indiens. De même pour que s’arrêtent les lynchages publics des noirs et le spectacle que ça suscitait. Néanmoins, pour Washington (le pouvoir) l’histoire de la liberté reste « blanche », l’exception Obama ne fait pas la règle. Le journaliste Mumia Abu Jamal, 28 années dans le couloir de la mort, militant noir : il fut jugé à tort coupable de l’assassina d’un policier. Son comité de soutien et ses avocats n’ont pas obtenu la révision de son procès. Un état qui pratique la peine de mort est irrémédiablement amené à condamner des innocents par abus d’erreurs. Et tuer un seul innocent, c’est déjà un crime. J’en arrive alors à la conclusion qu’il est un état criminel. Le noeud gordien qui annihile le monde n’est en réalité qu’un « tigre en papier » (image chère aux communistes chinois des années 70, qui fait référence à l’hyper/impérialisme Américain). L’histoire donna raison à cette métaphore. Les vietnamiens eurent raison de cette force brute et ils eurent pour cela recours à leur intelligence, convaincus qu’il leur fallait vaincre pour la paix et que l’ennemi n’était pas le peuple américain. Les gouvernements soumis au rêve libéral américain déploient une énergie extraordinaire pour faire main basse sur les acquis sociaux des travailleurs, privatisant à tour de bras tout ce qui leur semble source de profits. Délocalisant pour engraisser actionnaires et banquiers, supprimant ainsi par pans entiers des centaines de milliers d’emplois, alors qu’une frange importante de la population est en attente d’un premier emploi. Leurs aînés, quant à eux, sont « remerciés » sans considération après des années de services rendus. Se retrouvant du même coup précarisés avec des ressources bien trop faibles pour se satisfaire de leur vie. Comme on s’y attendait déjà , la manne libérale n’est pas au rendez-vous de la citoyenneté républicaine.
La Démocratie est en recul constant, ce qui provoque un séisme de l’éthique que l’on connaît dans les institutions de la République. Nous sommes toujours tributaires de « l’économie de marché libérale » qui conditionne dans l’état actuel des choses (le capitalisme). Cependant une inconnue se manifeste par une insécurisation exponentielle qui va prendre le rythme de croisière des remous économiques ça et là provoqués par des crises successives partout où l’économie de marché est présente dans le monde, ce qui risque d’être préjudiciable à l’avenir de l’humanité. Nous n’avons pas fini de voir dans les pays pauvres la faim devenir une endémie chronique. Comment ne pas condamner les pays riches de non assistance à population en danger, car c’est un crime contre l’humanité que de les laisser tomber, après avoir crée les conditions du naufrage économique dans lequel ils sont plongés par l’accaparation hégémonique de l’économie mondiale .
Ce que Sarkozy doit aux mensonges c’est que non seulement ils lui permettent de bluffer en temps constant la réalité mais encore de la gonfler de promesses qu’il ne tiendra jamais. C’est pas qu’il soit mythomane, même s’il manifeste tous les symptômes de la mégalomanie, il est surtout en politique celui qui n’a pour le peuple que mépris et déconsidération. Les élections ont servi de mystification de la promesse. Le consensus populiste à droite, c’est avant tout le chèque en blanc pour permettre à un apprenti sorcier de jouer les prolongations dans la grande entreprise de démolition sociale. Et c’est peu de dire que son discours de Toulon restera la caricature de sa caricature, usant du mensonge de la façon la plus décomplexé qu’il soit donnée à un président de la 5éme République. Le 25 septembre 2008, Sarkozy dans son discours de Toulon (qui restera dans les annales ), appelait à « moraliser » le capitalisme financier, et déclarait « Il faudra imposer aux banques de financer le développement économique plutôt que la spéculation. » et suit avec une approche Marxiste inattendue : « Ne pas donner tous les bénéfices aux dirigeants et aux actionnaires, en destiner une part plus grande à ceux qui par leur travail ont crée la richesse, redonner du pouvoir d’achat aux travailleurs ». Une phrase en encense une autre qui résonne de façon plus Léniniste sur la crise : « les responsabilités doivent être recherchées et les responsables de ce naufrage doivent être sanctionnés » et c’est au tour du logement : façon « Je veux que d’ici à deux ans plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d’y mourir de froid ». Paroles pieuses mais creuses. Le discours se poursuit sur une dizaine d’autres questions, réponse sur le même registre à coté de ce qu’il fera réellement, ce type est incroyable. On se demande à quoi il carbure. Mégalo ou plaisantin, il joue à fond la carte du bluff politique parce qu’il sait que la vérité le desservirai encore d’avantage qu’un mensonge qui n’est qu’un voeux pieu sans « conséquence ».
Un Pouvoir « Ambidextral », c’est la France rêvée de Sarkozy, la main droite et la main gauche de l’Etat . Est-ce que la Politique serait devenue un métier comme un autre ? Je conçois que servir l’état peut trouver des équivalences dans les entreprises et administrations publiques. Mais quelle explication donner quand on est de gauche et que l’ont assiste en direct au piètre ralliement des militants de gauche à un gouvernement de la droite libérale ? Ca donne à réfléchir. Sarkozy, éternellement en campagne, en a profité pour faire quelques provisions de personnalités dans le parti socialiste. Là c’est le tour de Lang, Jack pas l’autre. Depuis le temps que Jack attend. Envoyé à Pyongyang en Corée du nord, c’est sa deuxième mission (secrète) après Cuba. Jack a la confiance du président, comme avec Tonton. J’espère que son ego ne va pas en souffrir, de servir de tapis rouge pour introduire notre président dans ces engeances. « La France en difficulté a besoin de nous ». Quelle dérive pour ces D.R.H du P « S » à la recherche d’un pouvoir de substitution. Faux-culs à gauche, supplétifs à droite, appelés en renfort pour aider le capital à prospérer. Ce n’est pas le hasard si DSK est pressenti pour représenter le PS ( ce qui n’est pas encore gagné). L’Ami de longue date des grands patrons, féru d’économie libérale, comme de sa critique. « Ambidextre » comme Mitterrand, « la main gauche et la main droite de l’état » (expression chère à Bourdieu ). Revenons à DSK. Si Sarkozy est à bout de souffle aux prochaines Présidentielles, je pense que les grands patrons prendraient le risque de soutenir DSK dans une sociale-démocratie libérale, ou dans une droite « aux couleurs de la France », qu’importe puisque c’est pour "aider" la Patrie. Et puis c’est un Homme de pouvoir. Regardez ses initiales, elles sonnent comme une marque de roulement à billes en acier suédois, une mécanique qui ne trompe jamais ; chère mais on sait qu’elle rendra les services attendus. A qui ? A la France ça va de soi. DSK sait ce qu’il veut, il a montré comme tous ces socialistes intrigants qui placent leurs valeurs politiques là où commence leur intérêt. Cela devrait faire réfléchir sur la nature même de cette gauche. Celle-là même qui était arrivée lors des dernières campagnes à un point tel de confusion politique que l’on a craint une fusion avec la droite du centre.
Ah, j’oubliais : notre président aime blaguer quand il dit qu’il a été un des témoins de la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989. L’erreur est humaine, je ne lui jeterai pas la pierre pour ça, mais je prend la liberté de lui dire : Mr le Président, de qui vous moquez vous, sinon de vous ? Et cela ne vous grandira point.
Luis LERA