Ces objectifs sont de faire chuter l’actuel régime de Damas. Aussi, les Syriens continueront de mourir et refusent les diktats d’où qu’ils viennent. Ceux qui combattent avec acharnement le gouvernement syrien, réunis sous le générique de « Coalition de l’opposition » ne sont pas Syriens – pour ceux qui se réclament comme tels – qui se sont vendus à l’étranger pour un pouvoir dont ils ne seront, dans le meilleur des cas, que les gérants. Le vrai centre de décision sera au Qatar et sans doute aussi, en Arabie Saoudite.
Lors du forum de l’opposition tenu à Istanbul, la semaine dernière, il est clairement apparu que ladite opposition n’avait aucune consistance et que ce sont le Qatar et l’Arabie Saoudite - parrains et pourvoyeurs de fonds à la rébellion, qui se disputent le leadership sur l’opposition syrienne - qui dictent les priorités et tirent les ficelles. Les deux pays ont d’ailleurs exigé l’élargissement de la Coalition et imposé leurs hommes au Conseil national syrien.
S’il y avait encore un doute quant à la réalité d’une « opposition syrienne » il vient d’être balayé à Istanbul où les financiers de la rébellion ont eu le dernier mot avec un compromis qui favorise leurs intérêts plutôt que le retour de la paix en Syrie. En effet, dès le début des événements, « l’opposition » syrienne s’est comportée comme quelqu’un qui vient prendre possession de son domaine, exigeant, avant toute chose et sans autre forme de procès, le départ de Assad et du « régime » syrien. C’était plus facile à dire qu’à faire, la Syrie étant loin d’être un territoire conquis. Relayée par ses soutiens – les États-Unis, la France et le Qatar notamment – l’opposition exigeait donc le départ de Assad. Avec qui les membres de « l’opposition » – qui s’entredéchirent et ne sont d’accord sur rien – comptaient-ils négocier ? Avec eux-mêmes ? Le Qatar et son compagnon saoudien ? Dans de tels cas de figure, les négociations ont lieu entre les parties belligérantes. On négocie avec l’ennemi, pas avec ses soutiens militaires et politique ou ses « tuteurs ». Qui sont donc ces gens qui dénoncent la dictature d’Assad et s’avèrent plus dictatoriaux que le président syrien ?
En fait, ces gens, manipulés par le Qatar, vivent pour la plupart d’entre eux à l’étranger depuis des décennies, ont la double nationalité et perdu toute attache avec leur pays d’origine. Ils sont déconnectés de la réalité de la Syrie. En fait, des militants syriens – qui croyaient sincèrement que cette « opposition » allait changer les chose – ont fini par se rendre à l’évidence et accusent la Coalition d’être désormais « partie du problème ». D’autres militants relèvent : « Nous ne pouvons pas soutenir des gens qui sont devenus des opposants uniquement par intérêt personnel » et d’autres de renchérir : « Nous ne voulons pas qu’un régime égoïste vienne en remplacer un autre. »
En fait, la Coalition qui n’arrive pas à élire un président à la place de Ahmed Moaz al-Khatib, démissionnaire, a perdu tout crédit, y compris parmi ses soutiens, notamment occidentaux qui, cependant, ne veulent pas faire marche arrière, mais contraints de jeter du lest. Ce qui explique que Washington soit parvenu à un accord avec Moscou pour réactiver la conférence internationale sur la Syrie. Washington a ainsi quelque peu baissé le ton. Le Qatar qui imposa la rébellion à la Ligue arabe en lieu et place de l’Etat syrien, ne cache plus le jeu prépondérant qu’il joue dans la déstabilisation de la Syrie. De son côté, la Coalition de « l’opposition » - composite, faite de bric et de broc – a montré son vrai visage, celui d’exécutants incapables de donner le change. En fait, les masques sont tombés sur le jeu trouble des uns, les manoeuvres sordides des autres. Ainsi, les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne qui auraient dû imposer le dialogue, ont contribué à faire lever l’embargo sur les armes à la rébellion. Dès le début, il y avait anguille sous roche et ce qui a été abusivement qualifié de « Printemps » en Syrie, n’a été qu’un paravent qui a créé l’opportunité de déstabiliser ce pays. La Syrie est surtout victime des manoeuvres et des appétits du Qatar et de ses alliés occidentaux.