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Les aides à la Grèce ont rapporté 2,9 milliards d’euros à l’Allemagne

L'Allemagne a engrangé depuis 2010 quelque 2,9 milliards d'euros de revenus d'intérêt et ressort donc largement gagnante des milliards d'aides octroyés à la Grèce pour sauver le pays de la faillite. C'est ce qui ressort d'une réponse du gouvernement d'Angela Merkel à une question des écologistes transmise à l'agence DPA.

Les ministres des Finances de la zone euro doivent se pencher jeudi à Luxembourg sur les dernières mesures qui doivent être prises par la Grèce afin qu’elle puisse sortir en août prochain de la tutelle financière de l’Union européenne. Le dernier programme d’aide de 86 milliards d’euros prendra fin en août.

Selon le gouvernement allemand, ce sont principalement les rachats d’obligations d’Etat grecques – dans le cadre du "Securities Market Program" (SMP) de la Banque centrale européenne – qui ont permis ce profit à l’Allemagne.

Jusqu’en 2017, la Banque centrale allemande a perçu 3,4 milliards d’euros de revenus d’intérêt provenant de ces SMP. Pour les années 2013 et 2014, ces intérêts ont été reversés au fonds de sauvetage européen ESM et à la Grèce, mais il reste donc un bénéfice de 2,5 milliards d’euros.

Au vu de ces chiffres, le parti écologiste Die Grünen demande un allègement de la dette pour Athènes. "Contrairement à tous les mythes mis en avant par la droite, l’Allemagne a profité massivement de la dette grecque", a relevé l’expert budgétaire du parti d’opposition. Selon lui, il est inconcevable que le gouvernement assainisse ses finances grâce à des revenus d’intérêt grecs.

 https://www.rtbf.be/info/economie/detail_les-aides-a-la-grece-ont-rapporte-2-9-milliards-d-euros-a-l-allemagne?id=9951651
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COMMENTAIRES  

22/06/2018 19:06 par irae

On s’en doutait. Vivement la fin cette europe.

22/06/2018 20:15 par depassage

La fin de l’Europe ne signifiera pas plus de dettes. Il se peut que ce soit pire. Je ne défends pas l’Europe, mais le système économique est tel que la forme ne changera pas le fond du problème.

22/06/2018 23:22 par BQ

Oui raison de plus pour arrêter avec le terme de novlangue "aides à la Grèce", ce sont des prêts financiers usuriers de la part de banquiers voleurs qui exploitent la situation de pauvreté du pays. Il vaut mieux dire : "aides aux banques allemandes" ou "vol de la Grèce".

23/06/2018 07:43 par Roselyne Arthaud

Europe de prédateurs !!!!!!!!!

23/06/2018 09:45 par Chris

L’UE et les vautours financiers internationaux (cf la troïka) ont massivement "aidé" ces paniers percés que sont les Grecs, incapables de gérer leur économie, leurs finances publiques, leur société.
Grâce à cette "aide" massive (il faut insister sur le mot aide, tant il a été repris par les médias mainstream depuis des années), la dette Grecque est passée de 127% du PIB en début de crise à 180% aujourd’hui. Grâce au généreux "soutien" de l’Union Européenne, le chômage est passé de 10 à 20% (avec un pic à 27%), la pauvreté a explosé tout comme la mortalité infantile (+40%). Des pauvres toujours plus pauvres (+330% d’imposition diverse pour eux) et plus nombreux, un Etat dépecé dont le patrimoine a été vendu (bradé) aux intérêts capitalistes mondiaux (mais en priorité européens)...
Une aide de la sorte, même à mon pire ennemi je ne lui souhaiterai pas d’en "bénéficier".

La Grèce, fantastique laboratoire à ciel ouvert pour tous les savants politico-oligarco-financiers made in mondialisation. Un miracle de l’humanité rendu possible grâce à l’Union Européenne !

23/06/2018 13:20 par chb

L’Allemagne grosse filaine certes, mais aussi l’Espagne, les Pays-Bas, la France... Tous ont-ils versé une part de leurs bénéfices à l’ESM ? En 2010, le soutien à la Grèce c’était le "gagnant-gagnant" cher à Sarko. 20minutes le décrivait ainsi :

Qu’est-ce que la France peut y gagner ? Une certaine marge. En prêtant cet argent à la Grèce à un taux d’environ 5%, après l’avoir emprunté à 3,5%, la France réalise un bénéfice sur ce prêt, de l’ordre de 1,5% de la somme totale, qui ira dans les caisses de l’Etat.

Et la BCE a engrangé 8 milliards, dans cette opération de sauvetage / étranglement. Les états et structures européens, soumis sans doute à de grosses pressions, ont donc participé à la curée sous couvert de solidarité. De l’entraide bien fratricide au sein de l’Union européenne.

24/06/2018 03:46 par alain harrison

Celui qui contrôle la crise est gagnant.
La finance l’avoue elle-même, que le système financier porte en lui-même des périodes épisodiques de crises. Donc, ils sont en mesure de contrôler avec plus ou moins de précision, quand, l’intensité, les délais……..
Relisez Qui sauve qui ? (ACDTM) très instructif.

« « Le FMI est on ne peut plus clair à ce sujet, puisque en 2013 un de ces rapports admet que « repousser la restructuration de la dette offre une fenêtre aux créanciers privés pour réduire leur exposition et transférer leurs créances au secteur public » [16]. » »
http://www.cadtm.org/Qui-sauve-qui,13640

Qui décide du délais ? Si précieux et prévoyable.
Nous avons à faire à un CARTEL CRIMINEL.
Au Québec , ce n’est pas différent, et le système est bien rodé.

Il y a un travail de fond à faire. Il s’agit d’adéquation, mais multilatéral.

24/06/2018 23:47 par béotien 1er

Les Grecs peuvent dire un grand merci à mr alexis tsipras. Pas de majuscule pour ce petit monsieur.

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