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Légende du nouvel an au Mali

Toute ressemblance avec des événements récents est « songée » et pas du tout fortuite. Plusieurs jours avant le nouvel an chrétien, au calendrier de l’Hégire et du nouvel an musulman, un vieux chaman malien rassembla les siens, ceux de son clan, de sa tribu et de sa gens étendue et leur raconta ce qui suit...

Toute ressemblance avec des événements récents est « songée » et pas du tout fortuite. Plusieurs jours avant le nouvel an chrétien, au calendrier de l’Hégire et du nouvel an musulman, un vieux chaman malien rassembla les siens, ceux de son clan, de sa tribu et de sa gens étendue et leur raconta ce qui suit :

« L’année qui vient nous apportera la guerre meurtrière, destructrice et sanglante. Pendant que le Président de la France, du haut du balcon à Alger, lance l’anathème contre notre peuple martyr, et qu’il réclame de nos fils qu’ils tuent leurs frères pour lui plaire, moi Aziz, je vais vous raconter la légende que cet homme voudrait « singer » de par nos savanes et nos déserts au Nord de notre pays meurtri.

« Il était une fois en Amérique hystérique un petit homme aussi méchant que puissant. Un jour, ce Président insignifiant annonça en pleurant qu’il avait entendu parler des Talibans, des gens qui, parait-il, battaient leurs femmes, les couvraient d’une burka grillagée, leur interdisaient l’université et brisaient les appareils télé. De plus, ces sous-hommes-Talibans, éructait ce Président raciste, avaient banni la culture du pavot et provoqué une pénurie d’héroïne dans tout l’Occident chrétien. Pire, ces Talibans craignaient Dieu mais nullement ce Président même si méchant et puissant.

« C’en était trop, un corps expéditionnaire de canonnières fut aussitôt dépêché sur ces ruines à des milliers de kilomètres de l’Amérique chagrine, vers des cieux montagneux. Des avions « invincibles », des fusées meurtrières, des hélicoptères droits sortis de l’enfer, des drones aveugles et pervers, couvrirent le ciel de cette terre de misère - là bas aux confins de la Terre - si loin que même ce Président méchant ne savait pas où se trouvait ce repère de vipères, disait-il.

« Ce Président, ce lilliputien américain, voulait libérer les femmes afghanes de leur mari, ces malappris, leur donner accès à la liberté, à l’université et à la télé. Il ne savait ce pantin ignare, du moins pas davantage que ses conseillères féministes, que l’on ne peut libérer la moitié féminine d’une nation en tuant l’autre moitié masculine de cette même nation. Quelle progéniture faudra-t-il espérer après cet Holocauste ?

« Il ne savait pas davantage, ce Président malin, que les femmes afghanes sont analphabètes, tout comme leurs époux vilains, alors l’université vous savez…. Il ne savait pas ce Président crétin que l’électricité ne se rend pas très loin en dehors de Kaboul encerclée, alors la destruction des télés vous comprenez…

« Pourtant, pendant dix années les bombes à neutrons, les bombes au phosphore blanc, les bombes à sous-munitions et à l’uranium appauvri, les mines anti personnelles, les hélicoptères de combat et les drones mortifères tombèrent sur la tête des femmes afghanes pour les « libérer » de leurs maris et sur la tête des hommes afghans pour les « libérer » de la vie.

« Des centaines de milliers d’afghans tués ou estropiés plus tard, réfugiés ou partis pour le paradis, les resquilleurs canadiens continuaient toujours à former de nouveaux soldats pour l’armée afghane, piétailles qui s’empressaient après leur formation de s’embaucher chez les généreux Talibans, lesquels, ayant repris la culture du pavot, comme la mafia d’Occident les en suppliaient, croulaient littéralement sous des monceaux d’argent et d’armement.

« Le nouveau Président méchant - le remplaçant du précédent - dénicha de bons Talibans - plus tolérants que les précédents - leurs frères de sang pourtant - pour négocier le retrait de ses soldats de ce bourbier, puis il retira son armée démoralisée, déboutée de ce pays du bout du monde aux portes de la Chine millénaire, sur la route de la soie devenue gazière et pétrolière.

« Dix années de bombardement plus tard, les femmes afghanes moins nombreuses et mutilées sont toujours analphabètes sous leur voile grillagé, et leur époux tout autant illettrés et armés ; elles naissent pour vivre 48 ans, pas davantage, ces femmes afghanes affamées, elles ne fréquentent toujours pas l’université (qu’iraient-elle faire là , à quémander la charité ?) ; et elles ignorent toujours la télé américaine dont elles savent se passer. Le pays est détruit, sanguinolent, les seigneurs, criminels de guerre, oubliés par la CPI, sont toujours au Parlement de Karsaï, le polichinelle, et les Talibans attendent patiemment que les assassins américains déguerpissent pour reprendre le pays en main, à la satisfaction amère du peuple à qui on n’a jamais rien demandé, vous savez.

« Mes frères, conclut le sorcier malien, croyez-vous que le nouveau Président méchant et puissant et son acolyte monsieur Hollande de France, tireront leçon du génocide afghan et irakien et syrien et libyen ? Aucunement, et nous les attendons bientôt avec leurs armées et leur équipement de mort, venir engraisser les ploutocrates obséquieux qui tiennent lieu de Président polichinelle à Bamako notre capitale, entouré de l’armée de pacotille en guenille, toujours prête à faire feu sur les paysans maliens, à violer leurs femmes et à recruter leurs enfants-soldats.

« Ils viendront ici, dans notre pays le Mali, pour y semer la mort sous les hourras des maliens et des maliennes émigrés à Paris et au Canada, qui auront quitté momentanément leur faculté le temps de crier dans les rues des métropoles occidentalisées : « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens parmi ces maliens collatéraux », avant que de retourner « s’éduquer » dans ces universités avec les bourses d’études payées par le peuple malien crève la faim.

« Mes frères nous savons bien que les guérilléros de l’Azawad pendant l’agression se retireront dans les pays amis en Mauritanie, en Algérie, en Libye d’où ils sont venus tout armé, ainsi que dans les sanctuaires voisins au Tchad, au Niger, au Burkina Faso (espérons qu’ils n’y exporteront pas la guerre de rapine et la mort), le temps de laisser braire ces saltimbanques militaires, qui nous bombarderont, nous pilleront et violeront nos femmes sans vergogne. Puis, le partisan malien reviendra occuper le terrain qui est le sien… »

Et le vieux marabout de conclure assis dans sa case de l’Azawad envahi et contrit : « Que tous ces preux demeurent chez eux parmi les leurs en pleurs et qu’ils laissent le malien palabrer avec le malien, le noir discuter avec le blanc, le Touareg avec le Bambara, le bobo et le Dogon. Qu’ils laissent le chrétien négocier avec le musulman et qu’ils nous laissent en paix. Tous ces étrangers ont déjà assez saccagé nos contrées pour ne pas insister et blesser encore notre fierté. Dites au Président parisien, fils de colonialistes proscrits, ce monsieur Hollande « socialiste », de ne plus s’en faire : nous Maliens nous saurons régler cette affaire sans détruire la terre-mère qui nous appartient. ».

Espérons que la sagesse de ce chef malien sera entendue par ceux qui planifient l’invasion du Mali où ils iront se casser le nez comme en Irak, en Afghanistan, au Soudan… Paix sur la Terre des maliens sans américains, français ou canadiens.


(1) Dans le volume Impérialisme et question nationale (le modèle canadien) (2012) nous présentons l’évolution de la lutte de libération nationale au Québec du soulèvement patriote (1837) jusqu’à aujourd’hui (2012). http://www.robertbibeau.ca/commadevolume.html

Le volume est disponible gratuitement en téléchargement (format PDF Acrobat) http://www.robertbibeau.ca/commadevolume.html

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« A toute époque, les idées de la classe dominante sont les idées dominantes : autrement dit, la classe qui est la puissance matérielle dominante de la société est en même temps la puissance spirituelle dominante. La classe qui dispose des moyens de la production matérielle dispose en même temps, de ce fait, des moyens de la production intellectuelle, si bien qu’en général, elle exerce son pouvoir sur les idées de ceux à qui ces moyens font défaut. Les pensées dominantes ne sont rien d’autre que l’expression en idées des conditions matérielles dominantes, ce sont ces conditions conçues comme idées, donc l’expression des rapports sociaux qui font justement d’une seule classe la classe dominante, donc les idées de sa suprématie. »

Karl Marx

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