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Le temps perdu ne se rattrape pas

Le scénario politique hallucinant qui se déroule sous nos yeux, camouflé sous les décors lumineux et les discours souvent policés des studios de télévision, semble atteindre un point culminant où un candidat largement discrédité par ses pratiques douteuses et son appât du gain et désormais mis en examen, n’hésite pas en mettre en cause publiquement et sans preuve le président de la République lui-même. Brûlant tous ses vaisseaux dans sa frénésie d’ambition personnelle, il parachève sans le moindre doute la destruction du paysage politique tout en sabordant son propre parti dont il révèle les atermoiements et les calculs mesquins. Dans le même temps, les mêmes sordides prospectives ravagent le parti adverse où la panique s’installe et dont les membres les plus éminents n’hésitent pas à trahir l’engagement de la primaire qu’ils avaient présentée comme une si grande avancée. Si ce n’était pas si tragique, on rirait de la marque « La Belle Alliance Populaire ».

Mais à vrai dire, ce cataclysme était en germe dès le début de cette élection, où se trouvaient réunis tous les ingrédients de la désagrégation à laquelle nous assistons, tous les travers que les électeurs pressentent et dénoncent depuis des années mais dont hommes politiques et journalistes vedettes se moquent au fond comme d’une guigne quoi qu’ils feignent de s’en inquiéter.

Comme tétanisés sur leurs habitudes, en dépit de tout ce qui a pu être dit, les plateaux télé ne savent que réinviter pour commenter les faits politiques leurs inamovibles commentateurs se renvoyant la balle. Au premier rang desquels bien entendu l’inoxydable Franz-Olivier Gilbert. La prestation de cet éditocrate type, lors de la soirée débat suivant le second tour de la primaire de « La Belle Alliance », fut des plus désolantes et convenues, de celles précisément qui renforcent le rejet de la classe médiatique et politique.

Commentant le résultat de cette étape clé, et déplorant évidemment la « radicalité » d’un résultat qui n’était pas selon son cœur, Gisbert feignit de ne pas avoir encore perçu ce que tout le monde a désormais compris, depuis le chercheur le plus renommé en économie jusqu’au citoyen le moins informé, et du fond du Kentucky jusqu’aux usines du Se-Chouan. Il affecta de ne pas avoir encore réalisé que LE problème majeur de la planète telle que nous l’avons laissée se construire, et telle que lui et ses alter ego ont aidé de toute la force de leur si plaisant discours à mettre en place et à justifier, est celui de la répartition des richesses. Pas encore saisi que c’est de là que découlent en droite ligne la plupart des défis qu’ils soient économiques, sociaux ou environnementaux. Il fit semblant de ne pas avoir compris que c’était là la raison du surgissement atterrant au sein du PS, d’un candidat « de gauche ».

Pas un jour en effet, pas une information sans que soit révélé l’un des traits aberrants et extrêmes trahissant le résultat sinon le but assumé de cette organisation du monde, de ce credo libéral, productiviste et générateur de profits concentrés. Voilà désormais, le chiffre est connu, que quelques personnes au monde s’approprient autant que des nations entières de misérables ; alors même qu’aucun d’entre eux n’a produit une seule des richesses qu’il étale orgueilleusement et impudemment aux yeux de tous. Voilà que sans la moindre vergogne nous est révélé jour après jour le chiffre de l’embellie boursière alors que se pose en parallèle le problème de la pauvreté, de l’indigence, des milliers de sans abris qui nous renvoient à la France d’il y a 60 ans. Et voilà que dans le même temps commentateurs et hommes politiques tentent de masquer le défi mondial des inégalités par celui de l’endettement, dont la seule issue serait le recul social et l’austérité, frappant bien entendu les plus démunis comme le cas d’école grec l’illustre jour après jour.

Bien sûr, du côté des « élites » conventionnelles on préfère de beaucoup parler de l’insoutenable « dette publique de la France », et présenter cela comme le problème crucial. En faisant appel à la belle et fausse métaphore du père de famille économe, on émeut les chaumières et on paraît courageux, équitable et lucide. Pourtant ce « problème majeur » nous est présenté de manière totalement biaisée et affective, et l’on omet de rappeler qu’avant d’être « une charge potentielle pour nos enfants », il s’agit avant tout d’un transfert de l’argent des démunis vers les possédants, et cela dès aujourd’hui et à toutes les échelles de la planète. On oublie aussi de préciser que cette fameuse dette, loin d’être le résultat d’une inconséquence des gouvernements (de gauche surtout, bien entendu) ou de l’inclination des peuples à l’assistanat, est avant tout le cœur du mécanisme pervers de l’accumulation capitaliste [1]...

Oublions un instant l’ineptie criante de ces accumulations de richesses, qui serait risible et dérisoire si elle ne nous menait au désastre. Souvenons-nous en revanche que le moteur de cet enrichissement démentiel, la production sans cesse renouvelée et dopée par la fameuse innovation et sa sœur l’obsolescence programmée, buteront inévitablement sur les limites physiques du monde et sur un désastre annoncé, et sont la cause des sombres perspectives environnementales.

La question fondamentale, la « mère de toutes les questions politiques », alors, Monsieur Gilbert and Co, est bel et bien celle de la manière de mettre fin à cette course suicidaire, injuste, destructrice dont les événements politiques récents sont les révélateurs encore erratiques. Ces événements que votre autisme ou vos intérêts étroits vous ont empêchés de comprendre, de prévoir. Et que vous persévérez à noyer sous une avalanche d’analyses condescendantes, superficielles, ne révélant que votre effarement.

Et dans les envolées rationalistes où vous tonnez doctement contre l’irréalisme du vainqueur bien timide de la primaire de gauche qu’une fois encore vous n’avez su prévoir ou que là encore vous avez cru repousser de vos invectives, vous semblez toujours ne pas comprendre que ces questions fondamentales devront être résolues ou conduiront au naufrage de la société entière et non plus seulement de vos jouets obsolètes que sont l’Europe du « marché libre », l’ouverture infinie à la « concurrence libre et non faussée », la croissance, la productivité...

Les classes possédantes peuvent tout, mais elles ne savent pas jusqu’où elles pourront tirer sur la ficelle, elles ne l’ont jamais su, question vieille comme le monde. « Puisque jusque là ça marche, puisque jusque là les peuples le supportent, ou que quand ils ne le supportent plus on peut encore mater leurs révoltes » pensent-elles [2], pourquoi ne pas tirer encore un petit peu ? Ainsi se construisent les fortunes inconcevables, les empires financiers, les monopoles industriels, les conglomérats de presse ; ainsi porte-t-on discrédit sur le syndicalisme et détruit-on les acquis sociaux. Ainsi les « startups » du numérique engendrent-elles des patrons subitement enrichis à un âge où le monde leur échappe encore et où l’histoire leur semble un accessoire gênant, et qui se prennent soudain pour des demi-dieux. Eux-mêmes se demandent sans doute : « quand cette ficelle va-t-elle craquer [3] ? » . Or les symptômes d’aujourd’hui sont précisément des signes annonciateurs de ce point de rupture, et les voilà à se demander ingénument : « pourquoi en est-on là ? » Mais sans pourtant être capable d’infléchir en quoi que ce soit leurs comportements et la logique de la machine infernale qu’ils ont créée et qu’ils s’acharnent encore à perfectionner (libéralisation, dérégulation, financiarisation, croissance à tout prix, traité de libre échange, destruction du code du travail, évasion fiscale, suppression de l’ISF).

L’ont-elles fait sciemment, se sont-elles aveuglées, ou enfermées dans des cercles où la question ne se pose même plus, peuvent-elles croire qu’elles disposent des leviers pour que la ficelle ne craque jamais ? Cela reste un énigme.

Inutile de rappeler que ce qu’il s’est passé en Angleterre, aux EU, relève des mêmes processus, et révèle une prise de conscience qui n’a pas encore d’expression politique constructive.

Or aucun des dirigeants politiques dont vous vantez implicitement la raison, la sagesse, le réalisme, le « pragmatisme » n’a encore pris la mesure du défi, n’a encore choisi de le relever ni même de l’énoncer [4]. Seul Jean-Luc Mélenchon semble l’estimer à sa juste valeur. Mais s’il est le seul, dominant de la tête et des épaules, à tenter une vision large, humaine et à long terme, il semble n’avoir pas encore trouvé le juste angle d’attaque, le discours adéquat et le programme électoral. Il est d’ailleurs le premier systématiquement renvoyé à son « irréalisme » par vos cohortes de commentateurs sans vision.

Des dangereuses promesses de François Fillon (désormais pris à revers par les « gabegies » d’argent public dont on le soupçonne aujourd’hui) au pseudo modernisme de la créature Macron, les dirigeants les plus en vogue, pas assez courageux pour se saisir du problème, pas assez charismatiques pour au moins le soulever et en montrer l’importance, l’œil rivé sur le point oméga de leur projet de carrière et sur des échéances se mesurant en quinquennat ne font que nous faire perdre un temps précieux. Celui de reconnaître l’impasse du modèle néolibéral productiviste qui nous emporte vers l’abîme. De ce modèle inique et atterrant que seule la croissance désormais impossible a pu masquer pendant quelques décennies. Cette croissance qui loin d’être le garant de l’avenir n’a été que le faux-nez permettant aux possédants de calmer les masses d’exploités en leur faisant miroiter pour demain un clone bon marché de l’écran plat ou de la berline qu’eux-même se payaient le jour même.

La croissance : les économiste qui n’ont ni maroquin à défendre ni table ouverte à « C dans l’air » tentent désespérément d’expliquer qu’elle ne peut pas revenir parce qu’elle se heurte aux limites physiques du monde, et aux limites de l’exploitation des travailleurs. De ce point de vue, la prétention humaniste et hypocrite des libéraux à ce que la mondialisation fasse monter partout les salaires se heurte d’ailleurs à une impasse radicale, puisqu’au jour idyllique où tous les salaires se seraient rapprochés, le ressort principal de leur « croissance » serait alors brisé [5].

Il faut donc abandonner ce concept, et mettre aux orties avec lui celui de la productivité.

Car à quoi conduit en effet ce fétiche clé du libéralisme ? Il n’y a en toute logique que trois issues possibles : la croissance, le chômage de masse, ou la réduction du temps de travail. Le libéralisme de toute évidence ne peut plus assurer la première, et ne se résoudra pas à la dernière contre laquelle il lutte bec et ongles. Il lui reste donc à nous bercer longtemps de l’illusion qu’il luttera victorieusement contre le chômage.

Le système « raisonnable » défendu par les candidats « principaux » et la majorité des analystes vedettes, avec la véhémence de ceux qui savent la cause perdue à terme et leurs prérogatives menacées, montre qu’il ne peut plus fonctionner, et ce n’est plus même une question de justice. Car il devient évident que ce système se bloque et ne génère plus que la frustration immense dont les analystes obéissants ne font que déplorer les effets encore erratiques mais déjà menaçants. Passe encore qu’il soit injuste, on peut toujours espérer le faire accepter par les peuples, au forceps si nécessaire. Mais aujourd’hui ses excès asphyxient et pervertissent le monde, tuent le travail. Aujourd’hui le « ruissellement » cher aux smithiens, celui qui est sensé nous faire l’aumône des miettes de ce que nous avons produit, semble se tarir. A quelle échéance les dollars détournés par Wall street et le palais Brongniart atteindront-ils donc le Soudan, le Burundi, ou même Haïti pourtant bien proche ? Et bien que tout le monde commence à le comprendre, tout est fait pour tenter encore d’utiliser les précieux temps de plateau pour le dissimuler [6].

Les hommes de la droite s’éreintent, avec brio parfois, à prôner une cure d’austérité pour la masse, une sobriété de bon aloi pour l’état, tandis que les hommes de la pseudo gauche s’empêtrent sans fin dans une rhétorique tentant de concilier les « valeurs de la gauche » qu’ils ont oubliées avec les contraintes d’un système qu’ils n’osent ou ne veulent dénoncer et encore moins attaquer. Alors les premiers sont bientôt pris à revers par leur propre appétit de richesse, tandis que les seconds n’osent tirer les conclusions de leur pusillanimité et que les courageux frondeurs ne vont pas au bout de leurs audaces.

Où sont alors les hommes politiques qui n’auraient pas les yeux rivés sur leur agenda de carrière, sur les chiffres du lendemain, et qui seraient capables de mettre à accréditer l’idée que la croissance, la productivité, la compétitivité, sont des concepts morts, la même énergie qu’ils ont mise à en faire un fétiche indépassable ? Où sont-ils, ceux capables de penser aussi d’autres rapports entre les nations, puisque l’argument numéro un de la compétitivité est justement celui de l’écrasement des uns par les autres, dans une métaphore erronée du darwinisme qui oublie le rôle crucial des symbioses et des coopérations. Au jeu de la compétition en effet, il y a par définition quelques gagnants mais beaucoup de perdants, et il est grand temps de construire le monde sur d’autres bases. D’autant que personne ne possède plus cette maîtrise totale qui permit jadis d’assurer un ordre injuste sans déboucher sur un chaos généralisé.

Il est à craindre qu’aucune issue ne soit possible dans le cadre existant, le court terme, et le théâtre de marionnettes qui enivre les plateaux télé. Ce qui est à reconstruire, derrière les structures institutionnelles et les partis qui en découlent, c’est bel et bien une opinion, un imaginaire, une voie, de nouvelles articulations entre dirigeants et peuples qui soient à la fois ceux d’un peuple entier, tout en ne refusant pas de voir les divergences d’intérêt et de trancher entre elles.

Il faudrait donc aujourd’hui des dirigeants éclairés et de conviction, capables de voir plus loin et de s’atteler au défi de concrétiser cette vision. Il faudrait des analystes et des intellectuels portant au premier plan ces défis fondamentaux au lieu de les esquiver ou de les marginaliser. Bien entendu, ce ne sont pas ces politiques lucides qui seront les acteurs principaux mais bien les mouvements de société ; cependant leur rôle, à l’image de celui de Jaurès, devrait être d’agréger, de mobiliser, d’exprimer, et cela sans craindre de reconnaître les divergences d’intérêts. Il devient nécessaire de changer de buts, de modes de production, d’organisation sociale. Il devient vital de changer de catégories de pensée, avant tout, de chambouler ces carcans invisibles qui sont on le sait les leviers culturels de la domination. Or de tels hommes politiques n’existent pas encore, ou tout au moins n’ont pas encore acquis le statut de plausible de « gouvernants », et la sphère médiatique ne les y aide pas. ils ne pourront apparaître ex-nihilo, et leur discours ne pourra être compris que par une opinion construite, réconciliée avec « le politique ». Ainsi le mouvement Podemos, même s’il se cherche encore, est-il issu de multiples mobilisations ayant en elle même trouvé la force des convergences progressistes et cherchant avec détermination leur expression politique [7].

Le temps presse

Dans la circonstance vitale et urgente, il faut reconnaître à François Hollande et à ses équipes ministérielles un mérite qui n’a pas été assez souligné : c’est celui de nous avoir fait gagner du temps. Grâce à leurs défections et à leurs renoncements en rase campagne, ils ont rendu lumineuse aux yeux de tout le « peuple de gauche » la conclusion nécessaire qu’il n’y a définitivement plus rien à attendre ni d’aucun d’entre eux, ni du Parti Socialiste, ni des ruines de la « social-démocratie ». Ils ont de manière éblouissante montré qu’il était maintenant nécessaire de passer à une autre étape. Et l’on peut presque considérer, hélas, que, quelque sympathiques que puissent être leurs idées, MM. Montebourg et Hamon ne sont que des acteurs d’arrière-garde susceptibles de nous faire perdre encore du temps, en s’efforçant de sauver les ruines du PS, ou de s’adosser à cet appareil qui n’est pas en état, dont ce n’est pas la vocation, qui ne pourra jamais nous sortir des impasses où nous sommes. De ce PS dont aujourd’hui, après la fameuse « primaire » les cadres commencent à tomber le masque, et à révéler leur vraie conviction en ralliant la créature Macron élevée en son sein. De ce point de vue, Emmanuel Macron est évidemment l’exemple type de celui qui fera perdre le plus de temps aux opinions, aux partis politiques, à notre pays, en accréditant l’idée que LUI sait encore faire. En s’efforçant de masquer le plus longtemps possible les divergences d’intérêt, les affrontements de classe, en tentant de maintenir la fiction d’un intérêt commun, dont lui, le banquier de chez Rothschild, spécialiste du pantouflage et bientôt des « portes tournantes » serait le héraut. Emmanuel Macron tente de faire accroire, sans la moindre base économique et surtout politique, que c’est à coup de mesures techniques du genre de l’autocar libéré que l’on pourra enfin se diriger tous ensemble vers un avenir radieux et que de toutes façons « l’on ne peut faire autrement ». Son élection, nécessairement appuyée sur l’incroyable et hétéroclite cohorte d’opportunistes qui sort aujourd’hui du bois sans honte, serait donc une longue période de temps perdu où le prodige promptement modelé n’aura construit ni parti, ni opinion, ni dynamique démocratique ni perspective politique.

Les ralliements en masse des hiérarques en mal de chef prometteur à la créature Macron en disent assez long : du versatile Douste-Blazy à l’ineffable Morin en passant par le guerrier Le Drian, tous admettent et révèlent que l’angélique surdoué est le seul à pouvoir les sauver. Il ne leur reste, avec l’aide de leurs éditocrates préférés, qu’à nous faire avaler qu’il peut nous sauver aussi. Par la vertu de son charisme savamment construit, il n’y aura plus ni droite ni gauche, ni pauvres ni riches, ni possédants ni prolétaires, ni classes dirigeantes ni classes dominées. Il y aura seulement des mesurettes intelligentes à glaner ça et là qui combleront tout à la fois les milliardaires et les indigents.

Alors, si la faillite qui émerge du quinquennat Hollande pouvait au moins, en rayant le PS du paysage politique, nous faire collectivement avancer, la carte Macron qui rappelle l’excuse du tarot, est de nature à nous ramener en arrière dans le processus de maturité politique dont la nécessité devient de plus en plus évidente.

26 mars 2017

[1« Règne moderne du capital fictif qui s’explique lui-même par le fait que la reproduction élargie du capital repose désormais moins – du fait de l’innovation technologique incessante – sur le travail vivant des hommes que sur une pyramide de dettes qui ne pourront plus jamais être remboursées. » (Jean-Claude Michéa, Notre ennemi le Capital)

[2Il est bon de se souvenir de la répression des mouvements à Air France... et de l’aveu ingénu de Mme Alliot-Marie au sujet du « savoir-faire, reconnu dans le monde entier, de nos forces de sécurité ».

[3On se souvient de l’aveu de la « guerre » des classes par Warren Buffet, reconnaissant lui même le risque inhérent à cette situation...

[4Il faut cependant reconnaître à Benoît Hamon la lucidité d’avoir soulevé le problème de l’évolution prévisible de l’emploi sous la pression technologique.

[5Croissance qui, de la « reconstruction de 1945 à la « locomotive » des pays émergents, s’est toujours nourrie de la faiblesse des salaires consentis aux travailleurs, à ceux qui produisaient les richesses et extrayaient l’énergie, qu’on aille les chercher dans les vallées reculées de France ou dans les rizières de l’Asie.

[6Selon Michel Husson : « Le capitalisme a perdu toute légitimité sociale : il ne promet plus rien et réclame toujours davantage de sacrifices sur l’autel de la compétitivité et de la rentabilité ../.. le plus grave sans doute réside dans l’incapacité de ce système à répondre efficacement au défi climatique. » (“Le capitalisme ne va pas s’effondrer”, Michel Husson pour l’agence Chine nouvelle).

[7« Si se puede » proclamaient les mouvements sociaux en Espagne avant même la naissance du mouvement Podemos.


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