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Le syndrome de la chaise politique

Pendant la guerre de libération Zabana exprimait son bonheur et sa joie autrement « Je suis très heureux d’être le premier algérien à monter sur l’échafaud. Avec nous ou sans nous, l’Algérie vivra libre et indépendante ». La phrase « Avec nous ou sans nous, l’Algérie vivra libre et indépendante » est une bonne leçon de nationalisme pour tous les partis politiques algériens.

C’est triste à dire, mais petit à petit, on s’aperçoit de la réalité de notre quotidien politique.

Les militants de nos partis politiques expriment leur joie et leur bonheur en se voyant premiers sur les listes électorales.

Pendant la guerre de libération Zabana exprimait son bonheur et sa joie autrement « Je suis très heureux d’être le premier algérien à monter sur l’échafaud. Avec nous ou sans nous, l’Algérie vivra libre et indépendante ». La phrase « Avec nous ou sans nous, l’Algérie vivra libre et indépendante » est une bonne leçon de nationalisme pour tous les partis politiques algériens.

Redoutable source d’information, le trottoir est devenu non seulement le grand bazar de toutes les influences et de toutes les rumeurs, mais également une arme politique puissante de manipulation. Les enjeux idéologiques des nouvelles guerres de l’information naissent sur les trottoirs. Plus de salons pour débattre les idées politiques. Le trottoir contrôle les idées et fait la politique. Je n’hésite pas de dire « Le trottoir impose ses lois ».

Soyons francs avec nous-mêmes et essayons de parler trottoir ! Deux membres du bureau politique d’un parti traversant une crise de leadership s’échangent quotidiennement des offenses. X s’adresse à Y « Je change de trottoir pour ne pas voir votre visage indésirable au sein de notre parti ». Y riposte « Soyez tranquille, ce n’est pas de mes habitudes de jouer au juif errant. Je ne cours pas les trottoirs pour vous rencontrer ». En plus clair X veut tout simplement occuper la chaise de Y et le conflit perdure depuis des mois.

Les débats politiquement aplatis sur une chaussée légèrement polie exposent le pays aux glissades et dérapages politiques lorsque l’éthique continue de trainer les pieds et n’évoluent qu’à petits pas. Les idées obsolètes des années sombres n’ont pas pu polir nos trottoirs tragiquement gondolés par les rumeurs et l’intox. Les personnes qui trottent sur les trottoirs ne croient pas au changement et s’expriment librement « On ne peut pas s’attendre à grand-chose quand ce sont les mêmes comédiens qui jouent le même spectacle depuis des années. Il faut d’abord changer les acteurs pour aspirer au changement ». Devant cette situation, la majorité des jeunes pensent que les députés aux sandales de caoutchouc ne font pas l’affaire et nos trottoirs resteront politiquement rugueux pour longtemps !

Maxime Le Forestier a bien chanté les trottoirs « On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille. On ne choisit pas non plus les trottoirs de Manille, de Paris ou d’Alger pour apprendre à marcher. ». Le 10 Mai, les partis choisiront leurs candidats pour nous apprendre à voter. Après le 10 Mai, ils obligeront les queues de listes de chanter les paroles de Will Rogers « Nous ne pouvons pas être tous des héros. Il faut bien qu’il y ait des gens pour attendre sur le trottoir et applaudir à leur passage. ». C’est ça le jeu des listes truquées démocratiquement. Les gens sur le trottoir attendent depuis 1962 un changement digne d’une indépendance chèrement payée. Le 10 Mai le trottoir sera bien le champ de bataille. La rue écoute, regarde et attend. Les trottoirs de nos rues sont des senseurs et des émetteurs d’information. Les émeutes du sucre et de l’huile en Janvier 2011 ont imposé les lois trottoirs. Le trottoir fait bon commerce quand les vendeurs à la sauvette occupent par la force les trottoirs de Bachdjerrah et de la rue de la Lyre à Alger. Je défie monsieur tête de liste de faire un tour et visiter ces lieux.

Ecoutez-moi ! Je vais vous raconter les faits de nos trottoirs. Située sur le Boulevard Ben M’hidi, en plein centre d’Oran, la place des victoires est le baromètre de la ville. Les jeunes du quartier Saint Pierre ont surnommé les trottoirs de cette place, les trottoirs des histoires. Nous demandons aux chefs de nos partis de nous schématiser les liens entre victoires et histoires ? De quelles histoires ces jeunes parlent-ils ? Les jeunes n’ont jamais connu Georges Clemenceau mais appliquent ses idées « Il faut savoir ce que l’on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire ; quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire ». Les jeunes savent ce qu’ils veulent et ils ont eu le courage de le dire « Les histoires de querelles claniques au sein des partis politiques ne reflètent ni nos victoires ni nos ambitions ». Les jeunes ont dit clairement « La démocratie ! Nous aimons bien ce mot, ça sonne beau dans la bouche des nationalistes libres comme Ben M’hidi et Zabana ». Les partis n’ont ni le courage de le faire ni le courage de le dire.

La rue Ben M’hidi de Constantine vous mène vers la Brèche. Là vous apercevez le sympathique brigadier de police Si Hamouti qui contrôle la circulation avec son expertise d’éducateur. Il fait bons spectacles pour le gens qui occupent le trottoir et causent business et politique. Cette place est renommée par ses trottoirs. Selon Nadjib, le constantinois, la politique économique passe par les trottoirs de la rue Casanova et se stabilise sur les trottoirs de la Brèche pour enfin arriver au desk de Tamar Estine Braxton pour application.

A Alger, la descente de la rue Ben M’hidi vous pousse vers le Square Port Saïd. C’est dans ce lieu que la bourse d’Algérie s’expose sur un comptoir trottoir. Une anecdote circule sur les trottoirs algérois « des conseillers de DSK Bank de Bulgarie échangent le rouble contre le dinar selon les lois empiriques de Fany Medelsi »

Armé de toutes formes de pensées, de réflexion, d’idées, de créativité, d’esprit critique, le héros Larbi Ben M’hidi s’est bien exprimé au Congrès de La Soummam en disant « Jetez la révolution dans la rue et elle sera prise en charge par le peuple ». Ce grand homme mérite hommage et salut solennel pour son respect au peuple algérien. Ce n’est pas un pur hasard que le nom de ce héros est lié aux places citées. Peut-être, il sous-entendait trottoirs car chez nous les rues sont connues par les activités de leurs trottoirs.

Dans notre révolution les trottoirs ont bien joué leurs rôles. A Paris, le 17 Octobre 1961, Omar Boudaoud responsable de la Fédération de France du Front de libération nationale a bien organisé la manifestation par son fameux conseil « Restez sur le trottoir pour ne pas gêner la circulation ». Ces mêmes trottoirs vont permettre de finir l’aventure d’une politique qui s’efface pour faire place à un changement dans discours politique. Un changement longtemps attendu par des gens qui marchent sur les trottoirs.

Puis que les avions ont déjà parlé chez nous et n’ont rien changé. Ces jours-ci, les trottoirs essayent de nous parler. Ecoutons nos trottoirs pour apprendre la leçon « Ils étaient députées. Ils sont ministres tout le temps. Ils refusent de trotter en simples citoyens sur le trottoir. Considérant que le code de circulation politique n’est pas fait pour eux, ils choisissent les chaussées marbrées et bien pensées pour ne pas user leurs chaussures sur nos trottoirs. Ils préfèrent prendre les raccourcis pour arriver au but sans peine et sans supplice ».

D’ici le 10 Mai prochain, user les souliers sur les trottoirs est une tâche difficile à assumer. La profondeur de l’usure de vos souliers démontre l’impact de la démocratie sur le peuple algérien. L’usure des cinquante ans d’indépendance dans la discorde et les disputes nous rappelle les paroles de Ben M’hidi « Je préfère mourir avant l’indépendance pour ne pas assister à vos déchirements pour le pouvoir ». Je demande aux gens qui se déchirent pour le pouvoir de relire avec sagesse la pensée de Ben M’hidi et de se rappeler du vieil adage « Quand vous montez, soyez gentils avec les gens du trottoir, car quand vous descendrez, ce sont les mêmes personnes que vous rencontrerez sur le même trottoir »

Quand l’égoïsme couvre la démocratie, cette dernière devient une stupidité avancée ou un opportunisme aveugle. Nos partis grouillent de politiciens renards capables de vendre leurs mères ou autres choses pour arriver sans mérite. Le plus naïf du peuple sait que le méchoui royal fixe l’étendard des renards et l’argent mal acquis façonne leur ascendance et noue leurs relations. La haine exprimée par la phrase de décadence « Je veux être en tête de liste ou je crée le chaos » sort de leurs bouches comme une flèche imbibée de venin. En contracte, le courage et le sacrifice de Zabana et de Ben M’hidi dénoncent leur dévouement jetable et dévoile leur égocentrisme sauvage.

L’individualisme est le virus qui contamine l’ensemble des partis politiques et détruit la nation. Le 10 Mai prochain s’annonce bien, tout le monde veut être chef pour satisfaire « tout » et son monde. Tous les indices affichent la formule politique des temps archaïques, trop de chefs et pas assez d’indiens. Certains candidats achètent leurs places, d’autres hypothèquent leur honneur pour garder le grade de monsieur politique malgré eux. Cette maladie bizarre dont le peuple ignore ses conséquences va détruire les fondations de la république après cinquante d’indépendance. L’opportunisme, un mal étrange dont la plupart des algériens s’interrogent encore sur son origine. Certains savent exactement comment il se transmet. Il touche les partis de coalisions en premier lieu puis il se propage pour se généraliser dans tous les partis.

Le trottoir appelle cette maladie le SCP « Syndrome de la Chaise Politique ». D’après radio trottoir des centaines de politiciens sont aujourd’hui porteuses de la bactérie responsable du TOP (Troubles Obsessionnels du Pouvoir). Cette bactérie infecte s’attaque au système nerveux central et plus spécialement aux cellules grises responsables de l’intelligence pour provoquer le SCP. Selon les experts, cette bactérie aurait le même principe de propagation que celui de la stupidité avancée qui touche les tyrans. Les scientifiques du monde entier admettent l’hypothèse du contact « chaise contre chaise ». Ce contact pourrait être à l’origine de la transmission de la bactérie. Les statiques démontrent que cette bactérie attaque les politiques qui occupent la chaise politique pour une durée illimitée.

Cette maladie se manifeste après une série de convulsions politiques : monologue nocturne, trous de mémoire historique, sourires forcés avant les élections, objectifs mystérieux ou confondus, agitation s’accompagnant d’une forte envie de faire de l’acrobatie politique. Le tout entraîne le trottoir à rigoler des malades de SCP qui circulent dans ses rigoles et se dirigent obligatoirement vers les égouts. Certains trouvent important de rappeler la férocité du TOP et essayent de la mettre en corrélation avec votre structure politique non conforme avec le niveau réel des trottoirs. En conclusion : Dieu merci ! Certains trottoirs émettent la lumière sur nos événements et éclairent les SCP qui les provoquent. Ils témoignent de la bravoure du peuple et continuent leur mission pour mettre le bienêtre et le bonheur à la portée de tous. Le trottoir reconnait que notre armée, malgré son courage, est trop prise par la surveillance de frontières d’une part et ne peut plus intervenir pour stopper ce fléau d’origine civile d’autre part. Enfin, il convient d’être transparent et de dire à haute voix que le trottoir n’a pas perdu sa bataille et va trouver la méthode efficace pour palier à ce virus qui détruit la nation.

Dr. Omar Chaalal

Pr. Associé en Génie des Procédés

Le Quotidien d’Oran http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5167208

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