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“Le seul souverainisme émancipateur, c’est le Frexit progressiste”

Dans une tribune coécrite avec Georges Gastaud et publiée par l'hebdomadaire Marianne, Fadi Kassem, co secrétaire national du PRCF, montre que le seul souverainisme émancipateur, c’est le Frexit progressiste, autrement dit la sortie de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme, condition indispensable pour la reconstruction d’un Parti communiste de combat et pour l’édification des nouveaux Jours heureux !

Depuis plusieurs années, le débat politique tend à se réduire à une opposition destructive entre les “mondialistes” incarnés par la Macronie et par ses renforts de second tour (LR, PS, EELV, voire PCF), et les “souverainistes” du prétendu “Rassemblement national” flanqué de toute une série de “souverainistes sans rivage” qui minimisent l’existence du clivage gauche-droite et qui, par-delà ce clivage, relèguent au second plan l’antagonisme fondamental de toute société capitaliste : celui opposant le monde du travail à celui du capital. Cette fausse alternative, véritable “tenaille” idéologique, est imposée par nombre de commentateurs qui font du “duel”-duo Macron-Le Pen le pivot de la prochaine présidentielle, alors que 80% des Français refusent (les sondages le montrent) la reproduction de ce scénario mortifère pour 2022.

Un souverainisme de gauche

Dans cette optique et selon nombre d’analyses, la galaxie “souverainiste” regrouperait des formations refusant le clivage gauche-droite pour défendre la “politique française” : c’est ce qu’a déclaré Michel Onfray lors du lancement de sa revue Front populaire – dont le titre usurpe le nom du Front populaire de 1936, dans lequel le jeune PCF et la CGT jouaient un rôle moteur. Cette nébuleuse comprendrait “Debout la France” de Nicolas Dupont-Aignan, “les Patriotes” de Florian Philippot, l’UPR de François Asselineau, “République souveraine” de Djordje Kuzmanovic, “Génération Frexit” (scission de l’UPR) récemment créé... et le Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF) ; mais il n’en n’est rien concernant le PRCF.

En effet, le PRCF, première formation politique à avoir fait de la sortie de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme, le cœur de son programme dès sa création le 18 janvier 2004 – soit plus de trois ans avant la naissance de l’UPR, diverge foncièrement des partis qui se proclament “souverainistes”. D’abord parce qu’il s’agit là d’une publicité mensongère de leur part, puisque aussi bien le RN que Dupont-Aignan (qui vient d’annoncer sa candidature à la présidentielle, tuant au passage l’espoir de candidature unique desdits “souverainistes” en 2022) ne souhaitent sortir ni de l’euro, ce clone destructif du mark, ni de l’UE, cette dictature néolibérale pré-totalitaire, ni (cela ne surprendra personne) du capitalisme ; cette dernière sortie, pierre angulaire du message porté par le PRCF, n’est évidemment jamais évoquée ni par l’UPR, ni par les Patriotes de Florian Philippot.

Sortie de l’euro, de l’UE, de l’Otan

Or cet élément est décisif pour saisir la différence et la divergence profondes opposant le PRCF aux formations pro-capitalistes et “euro-constructives” se réclamant publicitairement du Conseil national de la Résistance (CNR), au risque d’ailleurs de le dénaturer. C’est ce que fait François Asselineau quand il explique que le CNR fut le fruit d’une “alliance des patrons et des ouvriers“, donc d’une “collaboration de classes“. Rien de plus inexact : le CNR penchait largement à gauche, du fait du rôle central du PCF de l’époque qui alliait la Marseillaise et l’Internationale, le drapeau tricolore et le drapeau rouge, et de la CGT qui menait la lutte des classes ; il suffit d’ailleurs de se référer au programme du CNR à forte connotation progressiste, dans la continuité de la politique menée par le Front populaire ; en face, le Comité des forges, MEDEF de l’époque, optait pour la Collaboration, de même que la majorité de la droite et l’extrême droite lourdement compromises avec Vichy. Finalement, les voltes-faces des “radicaux” et l’anticommunisme primaire régnant en France – y compris parmi les “socialistes” emmenés par Léon Blum – accélérèrent la chute d’une coalition de gauche qui se heurta au patronat fascisant décidé à prendre sa revanche sur les conquêtes sociales de 1936, au même titre que tous les fascistes et réactionnaires grouillant dans les ligues et dans l’armée de l’époque. La sortie de l’euro et de l’UE sans perspective socialiste correspond au Brexit

Ces rappels sont indispensables pour comprendre le message du PRCF, à savoir un Frexit progressiste se traduisant par la sortie de l’euro, de l’UE, de l’Otan et (et nous insistons sur le “et”) d’un capitalisme de plus en plus prédateur, dont Marx disait déjà dans Le Capital qu’il “ne produit la richesse qu’en épuisant ses deux sources, la Terre et le travailleur”. Car la sortie de l’euro et de l’UE sans perspective socialiste correspond au Brexit célébré par les “souverainistes des deux bords” le 31 janvier dernier au siège de l’UPR, lors d’une soirée au cours de laquelle les forces de droite extrême dominaient nettement ; cela ne règle pourtant nullement la question d’un asservissement central, celui des travailleurs (incluant petits artisans et commerçants, cadres, ingénieurs, etc.) et des citoyens envers “la nouvelle raison du monde” totalitaire décrite par Pierre Dardot et Christian Laval dans leur ouvrage éponyme, à savoir celle du capitalisme néolibéral.

Or pour les militants franchement communistes du PRCF, la lutte pour l’indépendance nationale passe par la confrontation du peuple travailleur avec l’oligarchie capitaliste dont le cœur de stratégie est précisément la dissolution de la France républicaine dans un Empire euro-atlantique piloté par Berlin et Bruxelles, le tout supervisé par Washington. Dans ces conditions, la lutte pour sortir la France du capitalisme a besoin de l’émancipation nationale, ce que refusent d’entendre l’euro-gauche “réformiste” ; et symétriquement, la lutte pour la souveraineté, nationale et populaire, ne peut aboutir à rien si notre pays, refaisant son unité autour du monde du travail, ne rompt pas franchement avec l’UE, machine de guerre du grand capital contre les services publics, les conquêtes sociales, les souverainetés nationales et populaires, le “produire en France” et même notre langue menacée par le tout-anglais cher à Bruxelles et à ses traités “transatlantiques”, ainsi qu’avec son indissociable “partenaire stratégique” qu’est l’OTAN.

Un parti franchement communiste

C’est pourquoi le PRCF appelle à reconstruire un Parti franchement communiste, qui s’inscrit clairement dans la continuité révolutionnaire des Sans-culottes, des Communards, de la Révolution d’Octobre et du Congrès de Tours, et dans une démarche à la fois patriotique et internationaliste pour affronter Macron-RN (les deux faces d’une même pièce oligarchique) et leurs satellites, le MEDEF, les actionnaires du CAC 40 et l’ordre capitaliste euro-atlantique. Pour cela, sans courtiser le moins du monde ni ceux frayant avec Le Pen (dont Dupont-Aignan accepta d’être le Premier ministre en 2017) ni les “progressistes” invertébrés de l’euro-gauche, il faut construire le “Tous ensemble en même temps” des travailleurs contre les licenciements et les contre-“réformes” successives (code du travail, Sécurité sociale, retraites par répartition, services publics...), mais aussi ériger un large Front rassemblant des communistes, des insoumis et des patriotes antifascistes – ce que fit Maurice Thorez en tendant la main aux catholiques dans le cadre du Front populaire, des syndicalistes de combat, des gilets jaunes, des intellectuels progressistes, et tous les travailleurs et citoyens aspirant à un autre monde que le Diktat imposé par l’ordre capitaliste euro-atlantique. Le seul indépendantisme qui vaille et qui puisse conduire à de nouveaux “Jours heureux” est donc celui auquel mènera, sans crainte de marcher au socialisme

Sans cela, impossible d’empêcher le naufrage programmé du pays (Macron) ou son franc déshonneur xénophobe (Le Pen) ; sans cela, impossible de reconstruire une République une et indivisible, sociale et laïque, souveraine et démocratique, fraternelle et pacifique en marche vers une autre société, la société socialiste. Articuler Frexit progressiste et marche au socialisme, c’est comprendre avec Jaurès que “la souveraineté nationale est le socle de l’émancipation sociale”, mais que vaut également la réciproque : la France ne se sauvera pas comme pays indépendant si elle ne rompt pas avec le capitalisme qui l’asphyxie sans pitié. Le seul indépendantisme qui vaille et qui puisse conduire à de nouveaux “Jours heureux” est donc celui auquel mènera, sans crainte de marcher au socialisme, le Frexit progressiste, antifasciste et anti-impérialiste que propose le Pôle de Renaissance Communiste en France !

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Bernard Klein. Les expressions qui ont fait l’histoire. Paris, E.J.L. 2008
Bernard GENSANE
Ce qu’il y a d’intéressant avec les phrases historiques, c’est que, souvent, elles n’ont pas été prononcées par les personnes à qui on en a attribué la paternité. Prenez la soutière (je sais, le mot "soutier" n’a pas de féminin, mais ça ira quand même) du capitalisme américain qui siège au gouvernement français, Christine Lagarde. Elle a effectivement, lors de la flambée du prix des carburants, conseillé au bon peuple d’utiliser le vélo plutôt que la voiture. Mais la reine Marie-Antoinette, (…)
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Les rares personnes qui comprendront le système seront soit si intéressées par ses profits, soit si dépendantes de ses largesses qu’il n’y aura pas d’opposition à craindre de cette classe-là  ! La grande masse des gens, mentalement incapables de comprendre l’immense avantage retiré du système par le capital, porteront leur fardeau sans se plaindre et peut-être sans même remarquer que le système ne sert aucunement leurs intérêts.

Rothschild Brothers of London, citant John Sherman, communiqué aux associés, New York, le 25 juin 1863.

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