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Le PCF (re) découvre Cuba et l’Amérique latine avec seulement 30 ans de retard (Alléluia et Gloria in excelsis Deo)

Je me souviens d’un dessin qui représentait un groupe d’indiens d’Amérique du Sud qui faisaient face à un Christophe Colomb endimanché et perruqué avec sa petite troupe qui venaient de débarquer sur la plage. Un des indiens se retourne vers les autres et leur dit « Il dit qu’il s’appelle Cristobal Colon et qu’il vient nous découvrir ». Pliés de rire, les indiens.

500 ans plus tard, changement de décor. J’imagine une photo représentant Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, attablé face à quelques dirigeants d’un parti de gauche latino-américain. Un des traducteurs se retourne vers ses camarades et leur dit « Il dit qu’il s’appelle Pierre Laurent, du Parti Communiste Français, et qu’il vient nous découvrir ». Quelques rires sont étouffés car nos camarades latino-américains savent être polis et réservés.

A Cuba, Pierre Laurent a déclaré que "Les liens entre le PCF et l’Amérique latine sont historiques". Ouais, comme quoi il est plus facile de réécrire l’histoire que de rattraper un train en marche.

Mais nous voici au milieu des années 80 et je suis assis dans le bureau du secrétaire d’une fédération du PCF. En tant que secrétaire d’un comité départemental de l’association France-Amérique Latine, et aussi membre du PCF, j’étais venu pour annoncer la tournée de Fernando Cardenal, ministre de l’Education du Nicaragua. Fernando avait la particularité d’être marxiste, prêtre et ministre d’un gouvernement révolutionnaire assiégé de tous parts par les Etats-Unis et leurs mercenaires, les « contras ». La réaction du responsable irresponsable fut aussi cinglante que hors-sujet : « on n’est pas là pour défendre des pseudo-révolutionnaires chrétiens ». Sic. Il n’avait rien compris, ou faisait semblant de ne rien comprendre de manière très convaincante. Au final, le PCF local a finit par rejoindre le collectif chargé d’organiser la tournée, mais uniquement après s’être vu asséner l’argument massif suivant : « le PS local, lui, a accepté d’en faire partie » (ce qui était curieusement vrai).

Nous sommes maintenant au début des années 90 et je suis assis (genre obstiné, tu vois, genre « allez, allez, on y croit ») dans le bureau du secrétaire d’une fédération du PCF. En tant que secrétaire du comité départemental de l’association France-Amérique Latine, et aussi membre du PCF, j’étais venu pour annoncer la tournée d’un économiste cubain, Carlos Tablada, auteur du livre « La pensée économique du Che ». A vrai dire, je n’avais présenté son livre que pour donner « du poids » au bonhomme, histoire de dire « il écrit aussi des livres ». C’était le début de la « période spéciale » à Cuba, et Carlos venait expliquer la situation de son pays et exposer les mesures décidées pour y répondre. La réaction du responsable irresponsable fut aussi cinglante que hors-sujet : « on n’est pas là pour diffuser les idées du Che ». Sic. Comme d’habitude, il n’avait rien compris, ou faisait semblant de ne rien comprendre de manière toujours aussi convaincante.

Nous voilà projetés à la fin des années 90, et les tentatives des Etats-Unis pour « renverser le régime cubain » vont bon train. Les autorités cubaines, comme toujours, ne s’en laissent pas conter. On découvre des Cubains "journalistes" (tant qu’à faire) munis de laisser-passer pour les locaux diplomatiques d’un pays ayant déclaré la guerre politique, économique et sociale contre l’île. Les "journalistes" (pourquoi se gêner ?) se retrouvent là où ils se seraient retrouvés dans n’importe quel autre pays au monde : en prison. Ce qui n’empêchera pas les communiqués critiques et indécentes du PCF - hors contexte, hors-sujet, opportunistiquement « politiquement corrects » - de pleuvoir comme un printemps 2013 sur la France. Ce qui n’empêchera encore moins les organisations de solidarité d’y répondre comme il se doit.

Avance rapide vers le début des années 2000, au siège du PCF, place Colonel Fabien. Une réunion a lieu pour marquer la création de l’ALBA, la nouvelle alliance économique instaurée par quelques pays d’Amérique latine pour contrer l’ALENA, d’inspiration libérale et nord-américaine. Les ambassadeurs des pays concernés sont présents et font des interventions. Vient le tour de Jacques Fath, chargé des relations internationales du PCF, dont l’intervention dure une quarantaine de minutes. Intervention à mon sens parfaite, que j’aurais contre-signée des deux mains. Mais il y avait un problème : elle était fausse de pratiquement le début à la fin.

Jacques Fath a passé trois quarts d’heure environ à décrire un univers parallèle, un monde imaginaire, où un PCF méconnu de tous ceux qui militaient dans la solidarité avec l’Amérique latine en particulier, auraient été ravis de connaître, un PCF qui aurait marqué son époque par des positions intelligentes et sans équivoque, claires et déterminées, qui aurait refusé de plier devant les vents réactionnaires dominants. Une intervention taillée « sur mesures » pour un public ignorant des réalités sur le terrain.

La réalité est que la dernière campagne de solidarité internationale d’envergure du PCF - si ma mémoire ne fait pas défaut - date du combat pour la libération de Nelson Mandela, c’est-à-dire il y a 30 ans. Pas terrible pour un parti internationaliste.

Tiens, je pourrais aussi vous parler de la visite de Sergio Corrieri, président de l’ICAP (Institut Cubain d’Amitié entre les Peuples), organisme chargé des relations avec la "solidarité". Je pourrais vous décrire l’attitude d’un responsable du PCF qui est venu à la réunion et qui s’est ostensiblement levé au bout de cinq minutes et qui a quitté la salle sans un mot avec ce qui devait être pour lui un semblant de dignité. Mais je ne me sens pas le courage de vous infliger en détail cette pénible histoire d’une grenouille politique qui se croyait à la hauteur d’un boeuf révolutionnaire.

Je pourrais écrire un livre sur tout ce mépris distillé, ce je-m’en-foutisme rampant, cette ignorance assumée et cet opportunisme qui n’ose dire son nom et qui sont devenus - probablement à trop fréquenter cette usine à cons qu’on appelle le PS - la marque de fabrique d’une bonne partie de "la gauche" française.

Mais voilà que le vent semble tourner. Alléluia et Gloria in excelsis Deo !

Ce qui provoque chez moi deux interrogations. La première est « pourquoi maintenant ? ». Je suppose que la vaillante résistance d’une partie de la base (simples militants ou élus) contre une direction qui a souvent démontré qu’elle était totalement larguée sur les questions internationales, une base qui refusait de céder à la « ligne réaliste et pragmatique » de la direction (comprenez : « une ligne qui nous réconcilie avec les médias dominants et qui nous facilite grandement la vie, tout en nous évitant d’avoir à réfléchir... »), a contribué à ce réajustement tant attendu. Comme ont contribué la mobilisation, la ténacité et l’efficacité des organisations et associations de solidarité qui n’ont rien lâché, rien cédé, rien abandonné pendant toute cette période. Et peut-être l’influence de Mélenchon...

Sans sous-estimer le fait que certains responsables du PCF doivent commencer en avoir marre de recevoir des claques chaque fois qu’ils s’aventurent hors de l’hexagone et de se faire rembarrer régulièrement que ce soit par les « partis frères » ou par la gauche latino-américaine elle-même.

L’autre interrogation, plus sérieuse, est celle-ci : quelles étaient les causes de toutes ces divagations, pendant tant d’années ? Tenter d’y répondre m’emmène à des conclusions qui dérangement profondément mais que je ne saurais esquiver, car elles touchent au fondement même de la notion de solidarité.

Pendant toutes ces années, donc, la réaction standard au sein de certaines instances du PCF à une interpellation sur Cuba (par exemple) était celle-ci : "Non merci, on a déjà donné pour l’URSS, pas question de recommencer". Une telle réponse, pour "cohérente" qu’elle puisse paraître au premier abord, révèle une profonde perversion - et je pèse mes mots. Elle dit en substance ceci : que Cuba mérite ou non ma solidarité n’est pas la question car ce qui m’importe ici c’est de parier sur le bon cheval... La solidarité perçue donc comme une course de chevaux, où on parierait sur le "bon cheval", en espérant probablement en retirer une certaine gloire personnelle faute d’être soi-même capable d’exploits... Les premiers mots qui me viennent à l’esprit sont "pathétique" et "vulgaire".

L’autre sous-entendu est celui-ci : "Je vais me racheter de mes "erreurs passées" sur l’Union Soviétique en faisant payer à Cuba le prix de ma rédemption". Encore une fois, peu importe que j’aie raison ou tort, que les contextes soient comparables ou non, ni même que je sois conscient ou informé de la réalité. L’objectif ici est de se "racheter" sur le dos d’un innocent. Bref, l’art de faire payer aux uns les crimes commis par d’autres (tiens, un raisonnement qui a un air de déjà-vu...). Nous étions déjà dans le pathétique et vulgaire, nous voilà un cran au-dessus.

Mais qui aime bien châtie bien et il n’est jamais trop tard pour bien faire. Et tant mieux, car :

 c’est le PCF qui m’a appris pourquoi être en colère ;
 c’est la révolution sandiniste au Nicaragua qui m’a appris jusqu’où être en colère ;
 c’est Cuba qui m’a appris comment être en colère.

Alors, en guise de conclusion, je cède la parole à mon ami Ibrahim (tiré d’une conversation mémorable, une nuit à la Havane) :

« Que ce soit bien clair : nous avons commis des erreurs, évidemment. Et nous en commettrons d’autres. Mais je peux te dire une chose : jamais nous n’abandonnerons le combat pour un monde meilleur, jamais nous ne baisserons la garde devant l’Empire, jamais nous ne sacrifierons le peuple au profit d’une minorité. Tout ce que nous avons fait, nous l’avons fait non seulement pour nous, mais aussi pour l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie, les générations futures. Nous avons fait tout ce que nous avons pu, et parfois plus, sans rien demander en échange. Rien. Jamais. Alors tu peux dire à tes amis "de gauche" en Europe que leurs critiques ne nous concernent pas, ne nous touchent pas, ne nous impressionnent pas. Nous, nous avons fait une révolution. C’est quoi leur légitimité à ces gens-là, tu peux me le dire ? Qu’ils fassent une révolution chez eux pour commencer. Oh, pas forcément une grande, tout le monde n’a pas les mêmes capacités. Disons une petite, juste assez pour pouvoir prétendre qu’ils savent de quoi ils parlent. Et là, lorsque l’ennemi se déchaînera, lorsque le toit leur tombera sur la tête, ils viendront me voir. Je les attendrai avec une bouteille de rhum. »

Alors, Pierre, un petit verre pour fêter ça ?

Viktor Dedaj
« finalement, on a bien fait de ne pas bouger »

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COMMENTAIRES  

03/06/2013 21:16 par Dwaabala

Il n’y a pas que l’Amérique latine qui se trouve concernée.
« une ligne qui nous réconcilie avec les médias dominants et qui nous facilite grandement la vie, tout en nous évitant d’avoir à réfléchir... »
C’est très vrai et dans quasiment (restriction à cause des Palestiniens) tous les domaines de la vie internationale.
"Non merci, on a déjà donné pour l’URSS, pas question de recommencer"
Les communistes français ont même tellement donné pour l’URSS, que c’est la totalité de « l’expérience soviétique » qui est rejetée sans examen, la Révolution d’octobre, Lénine et le bolchevisme, l’URSS, ses grandeurs et ses drames, avec ce qui interdit d’emblée toute discussion : « Tu ne veux pas revenir au temps de Staline », car aujourd’hui tout est « nouveau, moderne et démocratique. »

à trop fréquenter cette usine à cons qu’on appelle le PS
Sans nécessité de commenter davantage qu’avec cet exemple : L’Humanité a des difficultés financières. Dans l’Humanité.fr on a fait appel à Harlem Désir, avec sa photo, pour expliquer aux lecteurs la nécessité de sa survie.

Mais voilà que le vent semble tourner. Quel bel optimisme !

Étant donné que c’est le PCF qui m’a tout appris, y compris par son œuvre de diffusion de la culture, pas seulement marxiste ou léniniste, quoique en lisant Lénine, il y a des dizaines d’années que se posait la question : pourquoi publier ces textes ? tellement la distance était grande avec déjà la ligne d’alors,
se pose derechef aujourd’hui celle-ci : que peut-il bien apprendre à ses jeunes adhérents d’aujourd’hui ?

03/06/2013 21:44 par CN46400

Victor a raison, sauf qu’on ne mesure toujours pas bien la "révolution culturelle" que la chute de l’URSS a imposée au PCF, militants de base comme cadres. 25 ans après la disparition de la "dictature du prolétariat", on n’a rien trouvé de mieux que de débarrasser, sans débat ni confrontations, le plancher du "marxisme-léninisme". Ce qui aurait pu, pourtant, s’expliquer tranquillement si on l’avait fait dans le cadre d’une critique objective de Staline et du stalinisme (Socialisme dans un seul pays...NEP..etc) ;

Vint alors le temps de sémantique revisitée. L’exploitation capitaliste, les exploiteurs, les exploités devinrent des dominations, des dominants et des dominés. L’impérialisme cessa d’exister, d’ailleurs l’URSS n’était-elle pas un empire ?

Heureusement la crise capitaliste s’exacerba, remettant Marx à l’ordre du jour. Mais, Victor en conviendra, comment gérer la disparition de l’URSS tout en observant finement la nouvelle NEP de TengXiao Ping dans un silence théorique et politique absolu du PC chinois ? Quand à Cuba, j’avoue que début des années 90, je ne donnais pas cher du "castrisme" que j’avais tellement vanté dans les années 60 finissantes ! Et nous devons reconnaître que la survie cubaine, tant du point de vue politique, qu’économique, en liaison avec les progressistes d’Amsud est sublime.

04/06/2013 00:17 par Dede

C’est réellement lamentable mais ca ne m’étonne pas du tout. Je me rappelle de la guerre d’Algérie et des déclarations de certains responsables de cette organisation qui utilisaient le même langage que le gouvernement qui "pacifiait" ce département d’outre-mer des "bandits" arabes et plus tard terroristes. Je pense qu’ils ne peuvent pas se défaire de la mentalité de l’Europe coloniale qui méprisent les Latinoaméricains,les Cubains,les Libyens, les Maliens,les Syriens, les libanais qui ne veulent pas se soumettre à la récolonisation du gouvernement mondial. J’espère qu’ils puissent se réveiller à temps pour ne pas agrandir la tranchée qu’ils ont creusé et qui les éloignent des militants et des peuples qui luttent en défense de leur dignité et leur indépendance.

04/06/2013 00:50 par anonyme

Enfin... Attendons les actes.
Car, pour les belles paroles, merci, on en entend tous les jours de merveilleuses, et qui font rêver Margot... Or, jusqu’à présent, avec celle-ci, de belle parole, mais fausse : "Les liens entre le PCF et l’Amérique latine sont historiques" , c’est parti comme en 2000 à la création de l’ALBA...
"Paroles, paroles, paroles ! ... Que tu sais me dire." chantait Dalida. Heureusement que Cuba ne s’en laisse pas conter (derrière ses rires étouffés) car le pays serait déjà mort.
On comprend que certains orphelins aient envie de fêter ce "voyage historique" de Pierre Laurent à Cuba. Sauf qu’il ne devrait pas être historique, justement. Alors les autres attendront un peu.

04/06/2013 00:57 par Archirouge

que peut-il bien apprendre à ses jeunes adhérents d’aujourd’hui ?

Ma fille ainée est au JC et bien souvent en discourant avec elle, les bras, lorsque j’ai la force de les lever, m’en tombent.
Me voilà de mes petites expériences et autres lectures à lui conter Cuba, le Vénézuela, Allende, les communards, le travail, la rue, le misérable toujours trahi etc...
Expliquant les peaux de bananes rouges plus dangereuses que les jaunes...
Jeunesse exaltée, naïve parfois, tenant les stands (remplissant la caisse) côtoyant des tourteaux ( c’est gros crabes rouge pâle) allant de biais vers l’ambition, unique but de leur engagement.
Elle me parle des coups tordus entre « camarades », de ses déceptions. Elle apprend cela du moins...

04/06/2013 02:58 par ADSkippy

Qui aime bien châtie bien..
Mais, heureusement que le ridicule ne tue pas car il ne resterait pas grand monde. Le "pragmatisme" du PCF dans le passe, c’était surtout un lamentable excuse pour le manque de courage et de l’imagination, "révolutionnaire". Ce qui explique, pas mal.. aujourd’hui.

04/06/2013 07:25 par Dwaabala

@ Dede
Il y a du vrai dans vos souvenirs, cependant à travers bien des virages stratégiques et ses reculs tactiques, à travers l’opportunisme choquant de certaines de ses positions, de toutes les grandes forces politiques françaises, le PCF (le PCF historique, pas celui qui porte encore ce nom aujourd’hui) est celle qui, face à la décolonisation, a fait la preuve de la plus grande cohésion.

1925. Lutte ardente contre la guerre du Rif.
1931. Contre-exposition à l’Exposition coloniale.
1948. Le Parti accède à la revendication de l’indépendance de Madagascar.
1949, 1950. Paroxysme de la lutte contre "la sale guerre" d’Indochine. "Libérez Henri Martin".
1958. La campagne pour le "non" au référendum s’accompagnait d’une exigence d’indépendance immédiate pour les colonies.
C’est en Algérie que le parti communiste va livrer son dernier grand combat anticolonialiste.
Combat très actif contre la prolongation de la guerre d’Algérie, puis contre l’OAS, comme en témoignent les huit morts, tous communistes, de la manifestation de Charonne, à Paris, le 8 février 1962.

Il fallait relever que l’organisation qui fut le parti de la classe ouvrière française a lutté pendant un demi-siècle contre le colonialisme.

04/06/2013 07:36 par Dwaabala

J’aurais dû ajouter qu’il y eut un temps, juste après la Révolution cubaine, où les fêtes de l’Huma accueillaient, entre autres (très nombreux) partis frères celui de Cuba, fondé par Fidel Castro, et son stand.

04/06/2013 08:13 par CN46400

" Je suppose que la vaillante résistance d’une partie de la base (simples militants ou élus) contre une direction qui a souvent démontré qu’elle était totalement larguée sur les questions internationales, une base qui refusait de céder à la « ligne réaliste et pragmatique » de la direction (comprenez : « une ligne qui nous réconcilie avec les médias dominants et qui nous facilite grandement la vie, tout en nous évitant d’avoir à réfléchir... »), a contribué à ce réajustement tant attendu. Comme ont contribué la mobilisation, la ténacité et l’efficacité des organisations et associations de solidarité qui n’ont rien lâché, rien cédé, rien abandonné pendant toute cette période. Et peut-être l’influence de Mélenchon..."

Exact sauf que Victor aurait bien du mal pour prouver que Mélenchon ait, jusqu’à ces dernières années, fait beaucoup mieux que le parti d’où il vient !

@ Dédé (de montmartre..) et les autres

Quand on juge un parti, on le fait sur des attitudes officielles et pas sur des individus qui se disent ceci ou cela sans qu’on puisse le contrôler, et qui, donc, n’engagent qu’eux même. Ceci dit seuls, dans l’archipel politique français, le PCF compte des morts dans le combat de l’indépendance de l’Algérie...!

04/06/2013 08:31 par Transes

"Pliés de rire, les indiens" …
"Quelques rires sont étouffés car nos camarades latino-américains savent être polis et réservés".
Donc, les Indiens, non. C’est sans doute pour ça qu’on les a mis dans les réserves.
Et pour leur apprendre la politesse. :-D

Curieux PCF, du moins les dirigeants, qui, malgré un potentiel énorme, avec de fidèles partisans, a grillé ses cartouches au fur et à mesure en faisant de mauvais choix.

Et si le PC avait voulu, comme pour les solfériniens avec le "MPT", se trouver un truc ’achement à gauche qui leur serve d’alibi, tu ’ois ? Et quoi de plus "furieusement gauche" que Cuba ?
Question, aussi, de ne pas laisser l’aile gauche de l’alliance à Mélenchon ?

En tous cas, il est exact que la base, elle, n’a pas suivi les dirigeants sur Cuba et je connais bien des communistes de longue date, formés à la "discipline" du parti, donc, qui n’ont "transgressé" que pour Cuba et qui font partie des associations de soutien à Cuba et y militent.

NB : Magnifique Ibrahim, qui nous donne une leçon magistrale quand, nous, nous nous complaisons dans la division et l’exclusion.

04/06/2013 09:53 par alfare

Bof que dire devant cette vision partielle de la réalité française comme cubaine ?

D’abord que je salue l’attitude constructive des cubains qui essayent depuis toujours d’additionner et multiplier les forces plutôt que soustraire et diviser. Et donc, j’aurais préféré lire un article positif sur le renouveau de la solidarité concrète de ce parti avec cuba allant de pair avec une vision plus claire des réalités latinos d’aujourd’hui (en tolérant une petite pique sur des attitudes passées locales ou nationales, petite pique en guise de règlement de comptes persos), juste pour faire avancer le schmilblick.

Ensuite, dans le désordre, qu’il nous faut lire et diffuser l’irremplaçable LGS dont on apprécie particulièrement le mode d’emploi des commentaires et des articles par ex :
""NE SERONT PAS PUBLIES NON PLUS
les propos insultants, méprisants, etc à l’égard des contributeurs du site.
Un minimum de respect s’impose.
les rapporteurs des clichés habituels véhiculés par les médias dominants
Le Grand Soir n’a pas pour vocation de servir de relais aux discours dominants. Si vous ne supportez que le politiquement correct, adressez-vous à France-Inter
les attaques contre les pays en état de résistance.
"Des Révolutions et des révolutionnaires : il faut les examiner de très près et les critiquer de très loin." Simon Bolivar
les réglements de compte au sein de la gauche.
Apportez vos convictions et laissez vos certitudes au vestiaire.
Si l’un d’entre vous avait totalement raison, ça se saurait...""

Toujours avec vous !
Je sais depuis la fin des années soixante que la révolution n’est pas un chemin fleuri.

Oui, je sais, je ferais mieux d’écrire ou de traduire des articles sur la situation créée en AL par le passage de Capriles en Colombie, la demande d’adhésion de cette Colombie à l’OTAN qui torpille (tente de torpiller) de l’intérieur toute l’unité Latino construite en des années d’efforts etc.

04/06/2013 14:31 par Lulu

Le PCF n’est qu’un microcosme de la société civile. S’y affrontent globalement, les mêmes forces qui sévissent dans la communauté humaine.

04/06/2013 15:09 par latitude zero

Mais voilà que le vent semble tourner. Alléluia et Gloria in excelsis Deo !

J’ espère , mais je ne suis pas encore complètement rassuré !

50 ans pour « découvrir » les vérités sur Cuba, espérons qu’ils soient plus rapide pour découvrir les enjeux Franco-Français actuels

alfare

Parfois, on en a marre de se taire, et c’est comme une soupape salutaire de pouvoir dire la vérité vraie une fois de temps en temps.
Car cette vérité là est capitale.
L’article de Viktor Dedaj va dans ce sens et je suis sur la même longueur d’onde .

Est il constructif de se taire ad vitam aeternam ?
Le militant Communiste est il un militant heureux ?

Ce qui me fait dire que pour être un militant sincère au PCF , il faut toujours être un dissident à la marge naviguant entre la droite ligne « orthodoxe » tout en franchissant les lignes extérieures , sinon la frustration guette !

N’étant pas un ancien de la vieille garde, j’avoue avoir découvert plutôt brutalement , par mes lectures cette rivalité consternante entre Communistes dit sérieux versus Gauchistes écervelés, petits bourgeois ...
Un terme d’écervelé que Même Pablo Neruda dans la,ligne du PC Chilien et d ’autres PC d’A-L à l’époque, appliqua au Che dans sa période Bolivienne !
C’est pour cette raison et surtout par bien d’autres que je n’ai pas le temps de développer , que je ne suis pas étonné de l’article de Viktor Dedaj , et son article me confirme par assimilation certains faits concernant nos camarades Communistes.
Le Che pouvant penser tout haut ce que Fidel pensait tout bas tout en essayant de dire au Che de ne pas penser trop haut, ceci dans l’ objectif de faire survivre sa révolution, il est très instructif de lire les critiques du Che sur l’URSS , avec excusez du peu, 46 ans d’avance , à sa mort en 1967.
Une pensée en progression rapide voire foudroyante, interrompue à 39 ans.

On ne peut pas en dire autant du PCF, donc comme chat échaudé craint l’eau froide, rien d’étonnant qu’ils aient mis des décennies à "découvrir" Cuba.

Je crois que le PCF a un besoin urgent d’une cure de rajeunissement radicale, je veux dire dans sa ligne !

04/06/2013 16:50 par jar1984

Merci pour cet article.

Perso je crois qu’ils se sont rendu compte que Mélenchon marquait des points avec ses positions "pro-Venezuela/Equateur/Cuba-etc" et venait empiéter "leur marché".

Question : Combien de communistes sans carte du Parti Communiste Français à cause (entre autre(?)) des erreurs décrites dans cet article ?

04/06/2013 18:01 par V. Dedaj

Combien de communistes sans carte du Parti Communiste Français à cause (entre autre(?)) des erreurs décrites dans cet article ?

Combien connaissons-nous d’ex-militants qui ont quitté le PCF "à cause" de la chute de l’URSS ? Moi, aucun.

Combien connaissons-nous d’ex-militants qui ont quitté le PCF pour "d’autres raisons" ? Moi, des tonnes.

04/06/2013 21:43 par Ythier le Sapiant

En réponse à la première question :

Un apparatchik alimentaire a droit aussi à des p’tites vacances au soleil non ?

Sotchi, c’est fini, et dire que c’était la ville de mes premières vacances ...

05/06/2013 22:27 par garrette

Il est certain que le PCF n’est pas parfait et que certains caricature l’histoire notament de Cuba, ce n’est d’ailleurs pas le monopole du PCF, l’ensemble de la société française est imprégnée de cela. Vous même faite une véritable caricature du PCF en ne prenant que quelques phrases attrapées au vol.
Pour l’internationalisme, je ne crois pas connaitre d’autres parti en France ou en Europe qui ne le soit autant.
Nelson Mandela, je connais bien, je suis entré au MJCF à cette période mais depuis, il y a eu la Palestine, la solidarité pour la libération du franco palestinien, celle du journaliste américain, Moumia Aboudjamal... Le travail du Pcf pour le rassemblement des peuples en Europe, Pierre Laurent est le président du parti de la gauche européenne...Je ne veux pas être trop long, mon expérience au PCF (entre autre) à forgé ma nature internationaliste.

08/06/2013 12:32 par TZ.

Vétéran des luttes armées anti-coloniales (Algérie, Mozambique et Angola), je te remercie Viktor pour cet article dont je partage l’intégralité.
Fraternellement,
TZ

29/06/2013 00:20 par C. Benoit

Message de Fidel Castro à Georges Marchais, 19 février 1992 :

http://www.humanite.fr/node/279171

22/08/2013 01:13 par GIGI

Le ton est grinçant, V .D. se voudrait comique !
Comme si ce genre de règlement de compte pouvait l’honorer !
LGS en animateur du Front de Gauche, genre, je mets un peu d’huile sur le feu manière....de régler leur compte à ces connards de communistes...empêcheurs de tourner en rond ; le PG qui ne paie pas ses dettes ou frais de campagne règle ses comptes !
Il y aurait beaucoup à dire ! Beaucoup ! Comme militante Du Front j’entends, je vois, je juge....moi aussi ....
je les fréquente les " gens" de la FASE, les alternatifs, du PG....et leur histoire à eux est flamboyante !
Eux, ils ne se trompent pas sur Cuba et l’Amérique Latine ! Ils sont parfaits, je vous assure ! Parfaits depuis toujours et en eux, on peut avoir une confiance aveugle .....
OUi, je suis un peu triste ....

22/08/2013 17:59 par V.Dedaj

Comme si ce genre de règlement de compte pouvait l’honorer !

A chacun son interprétation de "l’honneur". La mienne est d’avoir maintenu ma solidarité avec Cuba et l’Amérique latine (je ne suis pas le seul, heureusement) lorsqu’il était de "bon ton" au PCF (et dans toute la gauche française) de "prendre ses distances" - une manière polie de parler de trahison en rase campagne.

LGS en animateur du Front de Gauche

LGS n’est animateur de rien du tout et à vrai dire je crains de n’avoir pas compris la suite de votre commentaire.

22/08/2013 20:11 par Emilio

Je dois dire que Viktor et aussi Maxime , vous faites un excellent travail d analyse et de presence permanente sur l Amerique Latine. Peu de references internet sont disponibles en français sur le net , Michel Collon et son blog ,mais apparemment les commentaires sont desactives. Ignacio Ramonet que je vois a Telesur et ses remarquables interventions.
Evidemment l Amerique Latine et Caraibes, c est loin pour un français et pas non plus de son interet immediat. Si on rajoute une propagande de desinformation totale et de mensonges permanents , la l interet de GS s avere indispensable.
L interet pour moi n est pas de savoir , je vis en Colombie en zone rurale tres affectee par le conflit et aussi en zone urbaine pauvre et dans un conflit tres complementaire du premier, et sais trop bien comment la propagande agit , s en est meme caricaturale ici dans les medias dominants mainstream .
Je ne peux malheureusement pas toujours reagir comme je le souhaiterais . Ce qui ne contradirait pas souvent mes propres experiences , mais ma realite, tu la connais Viktor et pas mal d autres, ici presents, aussi .. Les tronçonneuses ne coupent pas que des arbres chez nous ... Amities a tous et merci enormement pour ce que vous faites .
Retablir les verites est un combat permanent dont vous etes les brillants serviteurs .
Merci les amiES. Hasta Siempre

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