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Le Paraguay fait défection au duo israélo-américain

Un peu plus de trois mois après avoir, en imitation des Etats-Unis, déplacé son ambassade en Israël à Jérusalem, le Paraguay a décidé le retour de celle-ci à Tel-Aviv. Cet inattendu revirement paraguayen a été ordonné par Mario Abdo Benitez, le nouveau président du pays qui a pris ses fonctions fin août. Il a désemparé les autorités sionistes dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait, à l’occasion de la cérémonie du premier transfert de l’ambassade paraguayenne, proclamé d’une manière jubilatoire que de nombreux autres pays lui avaient promis de suivre l’exemple du Paraguay alors que seuls les Etats-Unis et le Guatemala avaient fait de même. Son dépit, le Premier ministre israélien l’a manifesté en qualifiant de « gravissime » la décision du Paraguay et en ordonnant la fermeture de l’ambassade israélienne à Asunción, la capitale de ce pays.

S’il y a eu une décision « gravissime » de la part du Paraguay c’est celle prise par l’ex-président de ce pays Horacio Cartes d’emboîter le pas aux Etats-Unis au mépris de l’opposition quasi unanime exprimée par la communauté internationale à la reconnaissance de Jérusalem comme capitale « indivisible » d’Israël. Le nouveau président paraguayen n’a fait que corriger le tort porté par son prédécesseur à la juste cause du peuple palestinien. De sa part c’est un acte qui souligne sa volonté d’afficher la souveraineté du Paraguay quelque peu abdiquée par Horacio Cartes sous les pressions et menaces auxquelles Donald Trump et son administration se sont adonnés dans le dossier de Jérusalem. Son courageux geste a évidemment déplu à Washington qui, par la voix du vice-président, l’a considéré comme étant un reniement par le Paraguay de son « engagement » antérieur. Venant de Mike Pence, le vice-président, les Etats-Unis qui, depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche a déchiré presque tous ses engagements internationaux antérieurs, le grief étasunien fait au nouveau président paraguayen est révélateur de l’arrogance avec laquelle Washington mène sa politique étrangère.

Pour aussi « petit » pays qu’il soit, le Paraguay a infligé à son puissant voisin du Nord une leçon de morale consistant en l’exemple qu’il a donné en rectifiant une décision prise en violation du droit international et des résolutions des Nations unies, même si cet acte va à l’encontre de la politique de la plus grande puissance planétaire. Le revirement du Paraguay ne fait qu’accentuer l’isolement diplomatique étasunien sur le dossier palestinien que Donald Trump a pensé pouvoir exorciser en menaçant de représailles économiques, financières voire même militaires les Etats qui y concourent. Pour Israël, il est la preuve que son Premier ministre a pris les fantasmes guidant son action diplomatique pour la vérité vraie dont il lui a fait miroiter qu’il en récoltera le fruit, à savoir que la communauté internationale serait disposée à entériner le fait accompli que l’alliance américano-israélienne s’emploie à rendre irréversible concernant l’issue du conflit palestino-israélien.

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