Le Ministère public de la Colombie a ordonné la mise en examen de l’ex président du Congrès Mario Uribe Escobar, cousin du mandataire de ce pays, à lvaro Uribe Vélez, à l’occasion de recherches concernant ses liens présumés avec des groupes paramilitaires d’extrême droite et pour irrégularités dans l’achat de terres à ces organisations.
Devant l’ordre de détention, l’avocat d’Uribe Escobar, José del Carmen Ortega, a annoncé à une radio colombienne que l’ex parlementaire est entré dans l’ambassade du Costa Rica à Bogota pour demander asile, contrairement à ses déclarations initiales qui disaient qu’ils se serait volontairement livré.
Ramiro Marin, un trésorier délégué de la Cours Suprême de Justice (CSJ), est le responsable de l’ordre d’arrestation. Ce tribunal est le même qui, fin septembre 2007, a accusé Uribe Escobar, alors sénateur, pour complicité en vue de commettre un délit.
Un communiqué du Ministère public Général publié ce mardi détaille que la mesure contre le cousin du président conservateur à lvaro Uribe, le ménara en prison sans droit à caution.
« Des recherches ont été réalisées sur Uribe pour une réunion qu’il a tenue avec l’ex leader paramilitaire Salvatore Mancuso avant les élections du 10 mars 2002 et avec Jairo Castillo Peralta, alias « Pitirri », en novembre 1998 », a spécifié l’organisme judiciaire.
« Pitirri », un ex paramilitaire réfugié aux Etats-Unis, est un des principaux témoins contre l’ex président du Congrès. Pitirri assure que Mario Uribe s’est réuni à plusieurs reprises avec des chefs des Auto-défenses Unis de Colombie (AUC) pour que ceux-ci l’aident à obtenir des terres dans le nord et le nord-est de ce pays sud-américain.
Mancuso a été le chef suprême des AUC, une organisation d’extrême droite accusée de la disparition de plus de 15 000 colombiens, qu’ils ont ensuite enterrés dans 3 000 fosses communes, et les principaux coupables du déplacement d’environ quatre millions de personnes dans ce conflit, auxquels ils ont volé quelque six millions d’hectares de terres.
Ce groupement paramilitaire d’extrême droite s’est en théorie dissous vers le milieu de l’année 2006, selon le gouvernement colombien, lors d’un processus de paix de trois ans et demi qui a impliqué le désarmement de plus de 31 000 paramilitaires.
Mario Uribe Escobar est un des 63 congressistes qui ont été liés par la CSJ dans ce qui est appelé « le scandale de la parapolitique », qui est apparu en 2006 et qui tente de vérifier les relations des élus et politiciens avec les AUC. 32 des 63 congressistes sont en détention.
Cinquante-quatre d’entre eux appartiennent à des partis politiques qui forment la coalition de Gouvernement au Congrès, et toutes ces factions ont approuvé la réforme constitutionnelle de 2006 qui a permis la réélection d’ à lvaro Uribe pour un second mandat. Grâce à cet appui il continuera à gouverner la Colombie jusqu’en 2010.
Au moment de l’ouverture de son procès, Mario Uribe Escobar occupait un siège au Sénat qu’il a abandonné début octobre dernier afin que son cas soit géré par le Ministère public Général et non de la CSJ qui s’occupe uniquement des cas impliquant des fonctionnaires en activité.
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TeleSUR - El Tiempo - Caracol - Efe - Afp / mm - AV