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Le coup d’Etat invisible (3ème partie) : De la « substitution discrète » au « grand remplacement »

Le « grand remplacement » ? Habituellement, ce concept est le terme qu’utilise le F.N pour dénoncer « l’immigration subversive  » venue d’Afrique… sans évidemment tenir compte de la réalité matérielle qui fait que notre Pays connait une immigration de moins de 10 % (ratio Population immigrée/ Population totale) dont la majeure partie est d’ailleurs une immigration européenne (46 % de migrants européens suite à la crise de 2008) [1].

Le « grand remplacement » s’il existe, n’est donc pas l’immigration [2], mais se situe dans le « tout profit » qui se substitue de manière pernicieuse à « l’intérêt général », définition du « service public » et dont la Métropole est le support institutionnel, car au service de la « Mondialisation financière » et non de l’intérêt des populations, d’où le concept de « gouver-nance » (Gouvernement de la finance) et de « métropolisation des rapports sociaux » au sens où désormais c’est la « Métropole du business » qui définit les rapports sociaux (Attractivité) [3].

Le cadre du « grand remplacement » : Depuis des années l’idéologie libérale, répète tel un dogme que les fonctionnaires et le service public coutent chers [4] et sont causes des déficits, oubliant au passage que c’est la crise des marchés de 2008 et le « krach internet » de l’an 2000 qui sont les causes de la moitié de la dette publique actuelle. Oui, car à chaque crise boursière, comme il faut sauver les marchés de leur propre crise, les politiques font jouer au « budget public » le rôle « d’amortisseur de crise » et de « pompes à finance » gratuite, mis à disposition des marchés [5] pour faire repartir le « système à cash »…

Chaque « réforme gouvernementale » cible la réduction des fonctionnaires [6] et des services publics, notamment pour les collectivités locales par la baisse des moyens budgétaires affectés, obligeant de fait les élus locaux à diminuer les services à la population, en réduisant les fonctionnaires et en les mettant en concurrence (R.I.F.S.E.P) [7]. L’objectif de la destruction du statut (comme à la S.N.C.F, E.D.F ou les autoroutes) est de passer d’un « service public statutaire », signifiant « égalité de traitement et des prix des usagers sur tout le territoire  », à un « service au public » où le secteur privé marchand, dont l’objectif est le profit, serait missionné, instituant un service à la carte : « en fonction de la couleur de la carte bleue ». L’attaque frontale pouvant se trouver confronter à un rapport de forces obligeant à négocier, il faut donc aussi tuer de l’intérieur (méthode « France-Telecom ») [8].

La « substitution discrète » ou comment détruire de l’intérieur : Pour faciliter cette destruction, la tactique du « cheval de Troie » est aussi utilisée de manière pernicieuse dans le cadre des recrutements opérés dans les métropoles. Il s’agit ici, de détruire la « culture service public » en y substituant la « culture d’entreprise  », celle des banques et des marchés financiers prédateurs des productions et des services qui répondent aux besoins des populations. En « substituant massivement » des emplois privés aux « emplois publics statutaires », il s’agit de détruire de l’intérieur la culture, les savoirs faire, et la philosophie du service public, pour y introduire les seuls critères marchands (compétitivité, productivité, management).

C’est donc la tête (les cadres) qu’il faut changer massivement et les chiffres ici avancés sont suffisamment parlants pour que l’alerte soir sonnée.

Les élections professionnelles : Les prochaines élections des représentants d’une « grande Métropole du sud  » auront lieu le 6 Décembre 2018 et dans le cadre de cette préparation les représentants ont été mis au courant des données suivantes. Vu le nombre de recrutements opérés selon la logique des contrats (hors statuts), l’Administration a été obligé de créer, au-delà de la C.A.P statutaire, une structure identique spécifiques aux contractuels. Les chiffres ci-dessous sont hallucinants et chacun peut refaire les pourcentages. Soulignons, cette « évolution rupture » s’est faite en un an (élections Décembre 2017).

L’objectif politique ? En considérant par hypothèse que le recrutement contractuel n’ait pas d’objectif politique particulier, on devrait trouver un pourcentage identique entre toutes les catégories (A, B ou C). Or, tel n’est pas le cas. Désormais un cadre A sur 4 vient du secteur privé et porte avec lui la culture d’entreprise du privé dont l’objectif est la « financiarisation du service public », rôle dévolu aux métropoles (art 52-17 sur la compétitivité, objectif principal des Métropoles).

On le voit derrières les réformes « Sarkozy-Hollande [9]-Macron » l’attaque est double : mise en cause directe du service public et destruction de l’intérieur, sans qu’à aucun moment ne soit posée la question des besoins des populations et du service public nécessaire pour y faire face. Ici, le coup d’Etat est purement financier (financiarisation du service public) [10].

Utiliser les cadres : Cette alerte ne concerne pas que les cadres mais l’ensemble des agents. Car si aujourd’hui plus de 80 % des emplois de la métropole sont des « agents productifs » au sens où ils rendent un service effectif à la population (y compris les profs de musique et les bibliothécaires), une fois l’opération substitution achevée et la culture « service publique » disparue des mémoires, viendra alors le « temps des soldes ». Les cadres seront alors utilisés et auront comme mission de substituer des « prestataires de services  » (appels d’offres au marché) aux « agents qui font ». A ce moment-là, les « cadres privés » quel que soit leur opinion, seront missionnés pour réduire l’emploi public et transférer le service public au secteur privé en utilisant le couperet des « appels d’offres ».

Le grand dégraissage (15.000 agents à dégraisser) : Chacun d’entre nous connait désormais l’objectif de fusionner le « Conseil Départemental » avec la Métropole, toujours pour des raisons dites de « rationalité » et « d’économie budgétaire », jamais démontré, car « plus ils fusionnent, plus ça coute cher  », sans rendre les services auparavant remplis (demandez aux usagers).

Réfléchissez sur le terme « fusion  » d’où il vient, où il a été appliqué [11] et quels ont été les résultats pour l’emploi des « entreprises fusionnés ». Rajoutons que Mme VASSAL, désormais présidente de la Métropole et du « conseil Départemental » est une ancienne chef d’entreprise du M.E.D.E.F dont on connait la grande sensibilité envers les fonctionnaires.

La Fusion va être le support au « grand dégraissage »… réclamé depuis des années par le MEDEF.

Le coup d’Etat invisible : C’est dans l’articulation entre les trois textes

  • La disparition des communes, des départements et de l’Etat, coup d’Etat principal,
  • Libertés locales ou démocratie locale, réplique systémique
  • De la « substitution discrète » au « grand remplacement », matérialisation managériale
    Qui révèlent les fondements d’un « coup d’Etat » invisible mais d’une profondeur inégalée.

Le 9 Octobre 2018, Fabrice

[2Voir mon papier : « Immigration, parlons obscur »

[4Ce qui est totalement faux. A service rendu égal, le prix de marché sera toujours supérieur au prix de service public.

C’est la raison pour laquelle les politiques substituent le concept « d’équitable  » à la banderole de l’Egalité.

[5Recapitalisations, argent gratuit vià la B.C.E, politiques de travaux financés par emprunt etc…

[6-120.000 étant l’objectif de Macron

[7Nouveau régime indemnitaire individualisé

[8Ayant généré la « mode des suicides »….

[9C’est Hollande qui, à Marseille, a décidé la création des « Métropoles de compétitivité ».

[10Le retour monétaire avant la réponse aux besoins des populations.

[11Alcatel-Lucent


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Un futur présent, l’après-capitalisme, de Jean Sève
Michel PEYRET
Une façon de dépasser le capitalisme Le livre de référence L’essai de l’historien Jean Sève intitulé Un futur présent, l’après-capitalisme (La Dispute, 2006). Ce livre propose une interprétation du mouvement historique actuel dans le sens du dépassement possible du capitalisme. Il énonce ce qu’il envisage comme des preuves de l’existence actuelle de « futurs présents » qui seraient autant de moyens de ce dépassement du capitalisme déjà à l’oeuvre dans le réel. Sur la question (…)
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