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Le Collapse français : de la fabrique des castes à l’insurrection

En 40 ans, la France a fabriqué des castes.

Il y avait bien les riches, la large classe moyenne et les pauvres. Les uns et les autres s’affrontaient mais se côtoyaient au quotidien sur un territoire national.

Six castes les ont remplacés. Castes, parce qu’elles se parlent de moins en moins, que leurs intérêts divergent de plus en plus et qu’elles n’ont plus envie de partager un territoire commun.

La caste des riches reste la bourgeoisie comme une constante historique.

La caste des hyper-riches est venue s’ajouter. Elle échappe à tous impôts car elle échappe à l’emprise nationale (ce que décrira le prochain film de Denis Robert et Yann La (TRES) grande évasion à soutenir ici).

L’ancienne classe moyenne, ceux qui vivent de leur travail et non des revenus du capital, est aujourd’hui éclatée en deux castes.

La caste de la upper-classe-moyenne, ceux dont les salaires entre 5000 euros et 15000 euros par mois leur semble garantis à vie.

La caste de la Rust-Belt-classe-moyenne, les autres entre 1300 et 5000 euros par mois qui font face à la concurrence sur leur métier. Celle qui a peur, avec raison, d’être déclassée par la mondialisation.

La caste des pauvres regroupe ceux qui bénéficiaient il y a peu d’une version adoucie de la pauvreté grâce aux acquis sociaux d’après-guerre.

La caste des sans-dents-à-la-rue est venue s’ajouter qui signent la décadence de notre société mais qui est la clef de l’adhésion de tous à notre société.

Grace à cet éclatement en castes, tout est dirigé, y compris notre Président de la république, en sous-main par la classe des hyper-riches (lire http://branco.blog.lemonde.fr/files/2019/01/Macron-et-son-Crepuscule.pdf ).

Cette caste fabrique un système qui fonctionne comme celui des camps, à savoir faire remonter le plus de richesses possibles vers eux. A tout prix … et à « tout coûts » pour les autres. Evidemment la classe en dessous est le vivier des chefs de camp. Evidemment la rust belt-class-moyenne fait semblant
d’adhérer pour ne pas être victime du déclassement (lire un extrait gratuit de mon livre camp planétaire : un danger bien réel – organisons la révolte).

Or, le grand collapse arrive.

On n’échappera pas au pire nous dit le philosophe Dominique Bourg « Dans la prochaine décennie, je doute que l’on puisse changer vraiment les choses ; si on commence à les changer substantiellement, ce sera plutôt dans la décennie suivante. Or, si tel est le cas, le risque de dérive vers une planète chaude est probable. Et une planète chaude, ce n’est plus qu’un milliard d’humains vers la fin du siècle. » (ici)

Dans ce schéma, la survie ressemblera à celle du ghetto de Varsovie. Comment envisager que la disparition de six hommes sur sept puisse se faire sans que les puissants ne contrôlent et n’enferment les autres en continuant la prédation organisée ? Comment ne pas voir avec le scénario grec que les Chinois font alliance avec les hyper-riches pour rafler les entreprises nationales et les biens qui devraient être gérés par nous en commun (nos sources d’eau, nos terres etc.).

Ne jetons pas la pierre aux Chinois, dont nous avons exploité le travail sous rémunéré, et qui auront besoin eux aussi de remonter vers eux nos richesses pour engraisser leurs riches puis pour survivre… à nos dépend.

Ne jetons pas la pierre à chaque individu de la caste de la upper-classe-moyenne qui ne peut qu’assurer le service après-vente pour ne pas être déclassé brutalement lui-même par le futur empire chinois.

Ne jetons pas la pierre à cette trahison des élites, mais défendons nos intérêts becs et ongles.

Les collapsologues actuelles proposent d’adoucir la vie du camp en restant humain. Ce qu’a fait avec succès Etty Hillesum dans les camps de concentration.

Mais c’est une stratégie qui accepte le camp. Or, selon moi, il conviendrait « en même temps » de démanteler le camp en reprenant le pouvoir.

Comment ?

L’insurrection, droit de l’homme en 1793 est aujourd’hui, en France, punie de prison (lire ici).

Or, face à l’effondrement, soit nous reprenons le pouvoir avec le Référendum d’Initiative Citoyenne (lire ici), soit les gilets jaunes sont les prémices du dilemme de l’insurrection du ghetto de Varsovie.

Un dilemme parce que éviter l’insurrection conduit à notre disparition avec le déshonneur alors que l’insurrection sans but nous conduit au chaos. Le RIC est le fil de la slackline au-dessus du vide.

Denis DUPRE
Enseignant-chercheur en éthique, finance et écologie
Site : Crises et éthique de l’action

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COMMENTAIRES  

15/01/2019 13:36 par ozerfil

K. Marx l’avait prédit dans "Le Capital", "le capitalisme aboutira à créer deux classes sociales : une immensément riche et l’autre pauvre - avec la disparition des classes moyennes."

Mais il a été diabolisé donc ses propos de penseur économiste n’intéressent personne et c’est bien dommage car ils préfigurent le Monde (comme l’a fait G. Orwell dans "1984" - dans un autre registre, celui de la Liberté...) qui attend nos enfants.

Comment changer cet état de fait et le faire comprendre aux masses populaires ?

Là est le problème !

15/01/2019 14:36 par Yan

"Or, le grand collapse arrive".
"...le futur empire chinois."
"...les Chinois font alliance avec les hyper-riches..."
"Les collapsologues actuelles..."

On est sur le Saker francophone ou quoi ? :-)
On croirait un mix entre Brandon Smith et Orlov avec une petite sauce réchauffement climatique.

15/01/2019 15:36 par Yannis

La grande menace chinoise... La Chine a toujours été un empire à l’intèrieur de ses frontières, et n’est devenu une puissance conquérante au niveau international que récemment (d’autantplus qu’elle a été humiliée par les occidentaux et particulièrement les anglo saxons) d’abord économiquement, puis financièrement et technologiquement. C’est déjà beaucoup, mais pour autant ce n’est pas un empire sans failles lui aussi. Et même si des entrepreneurs, ou l’état chinois achètent des terres à l’étranger, la technologie ne donne pas le pouvoir de tétéporter des chateaux et des vignes. Par contre la chine fait des progrès notable à grande échelle dans la lutte contre l’avancée du désert, moins pour la combustion du carbonne.

Si la peur du grand méchant chinois pouvait pousser la société française à plus d’intropection, ce serait dèjà cela, plutôt que de penser le monde en luttes d’empires. Par exemple revenir sur notre fascination pour la richesse matérielle et ses signes extérieurs, sur les dégats du néolibéralisme sur les us et coutumes françaises, jusque dans notre langage, nos projections et nos priorités et le mépris de notre propre culture, également millénariste et universelle.

Cette histoire de vases communiquants entre les castes est un peu simpliste, d’autant plus que la sélection pour entrer dans le club des super riches est féroce.

C’est effectivement à un changement salutaire de type de société que pousse le mouvement des Gilets jaunes, il est devenu urgent en 2019 mais les signes de cet effondrement civilisationnel sont là depuis longtemps et pointés par de nombreuses personnalités depuis plusieurs années et même décennies.

15/01/2019 17:17 par Georges SPORRI

Cet article est superbe, sublime et succulent, alors j’adore car il annonce que je vais pouvoir partir en vacances dans les monts Altaï pour boire, manger de la bidoche et du poiscail, dans des bistrots "fumeurs"...
Comment peut on encore croire à cette histoire de planète chaude, sorte de Belzébuth ex machina, dans une société plus que sécularisée où l’enfer ne fait même plus peur aux enfants des bigots ? Comment peut on ignorer que le capital transforme les catastrophes en fric ? Comment peut on ignorer que les entreprises du BTP vont faire du fric avec les subventions écolos ? ...etc.
Comment peut on essayer de nous vendre une énième révolution démocratique bourgeoise qui n’a plus aucun sens depuis 1871 ?
Comment peut on s’aveugler au point d’ignorer que le RIC est un couteau à double lame, très bien aiguisé, qui nous coupera les mains ?

15/01/2019 17:20 par Dominique

Depuis Marx, nous avons appris bien des choses. Par exemple, nous savons que le problème de l’accumulation de la richesse dans les mains de quelques uns n’est pas propre au capitalisme mais concerne l’ensemble des civilisation depuis que Gilgamesh a tué le gardien de la forêt pour la raser et construire une ville avec les troncs. Qui dit ville, dit fin du "communisme primitif" comme les marxistes désignent péjorativement les structures où toutes et tous ont le pouvoir, autrement dit l’anarchie. Et début des structures verticales de pouvoir avec toutes les inégalités qu’elles engendrent, structures de pouvoir vertical toujours basée sur l’usage de la monnaie. Quand à la ville, c’est le progrès qui ne s’arrête pas et qui, pour pouvoir être construit, a besoin autant de la monnaie et ses inégalités que du travail obligatoire (esclavage, servage, productivisme,...) et son aliénation.

De plus, 2 siècles après l’industrialisation de ce mode de vie suprématiste qu’est la civilisation, nous savons que cette industrialisation, à coup de nouvelles technologies sans cesse renouvelées, a déjà exterminé la moitié du vivant.

Ceci pose la question de la gauche. car à l’époque de Marx, il était encore possible de croire au progrès, mais face à l’extermination de la moitié du vivant en 2 siècles, et face au fait que, depuis le tout début de l’industrialisation, chaque nouvelle technologie industrielle ne fait qu’accélérer le rythme de cette extermination, il n’est plus possible aujourd’hui de continuer d’ignorer que ce que les dominants exploiteurs en chef appellent le progrès, n’est autre chose que la cause première du grand retour de toute la planète au stade du minéral.

La gauche a toujours refusé avec obstination de faire ce constat. Lors de Mai 68, elle a récupéré les deux slogans des 2 premiers jours. Le "Non à la guerre" fut transformé en augmentations de salaire par les syndicats, augmentations qui furent vite rognées par les augmentations continuent du coût de la vie. Quand au "Non à la société de consommation", il fut récupéré par des braillards opportunistes et transformé en label vert juste bon à vendre les nouvelles modes qui participent au nicage industriel du vivant. Les punks ont été les premiers à le comprendre avec leurs cris, en 76, de "No Future" et "Business as Usual".

De plus, en parallèle à ce refus de toute vision progressiste, la gauche s’étant fondue dans le système et n’ayant plus rien à dire d’intéressant, s’est empêtrée dans une lutte morale qui n’a aucune prise ni sur la réalité, ni sur la politique. On le voit aujourd’hui avec les Gilets Jaunes. Plutôt que de soutenir ce mouvement, elle le vilipende avant de parfois s’excuser pour mieux recommencer. Et plutôt que de combattre le RIC sur le terrain des idées et de la réalité (comme nous pouvons le voir en Suisse, dans un système gouverné par le capital, 99 fois sur cent seuls les riches ont les moyens et les réseaux financiers, politiques et médiatiques pour faire aboutir un référendum et que donc, ce qu’il faut exiger n’est pas le RIC mais une constituante faite par les gilets jaunes et par le peuple.), elle le combat sur le plan moral en relevant le fait que Machin (je ne me rappelle plus son nom) qui, le premier a proposé le RIC, serait proche de la droite ou aurait des relations à droite. Elle essaie de descendre le messager en mettant en doute sa moralité plutôt que ses idées. Ainsi, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même, telle une espèce de zombie privé de volonté.

La droite ne s’embarasse pas de tels jugements de valeur, et même si elle est divisée sur ce sujet, plusieurs formations de droite soutiennent le RIC et, dans un contexte où chaque formation, dès le début des gilets jaunes, est à la manoeuvre pour récupérer et neutraliser ce mouvement, elle est donc bien mieux placée que la gauche. Ceci montre une fois de plus qu’en Occident et sans doute ailleurs aussi, la gauche ne sert qu’à empêcher les peuples de faire la révolution.

Tout ceci donne raison aux plus pessimistes. La prochaine révolution, si elle a lieu, sera nihiliste. Ceci car plus nous laissons faire le progrès, ce que gauche comme droite souhaite, plus il continuera a exterminer le vivant jusqu’au point où il n’y en aura plus et où donc tout le monde sera mort. La prochaine révolution en fait est déjà en marche, c’est la course générale au suicide collectif, la fin de la civilisation par l’extermination du vivant sur fond de goinfrerie générale. Tout ce que souhaite la majorité des gens, ici comme à Cuba (je l’ai constaté sur place dans la patrie de l’homme nouveau du Che), est de pouvoir avoir plus, comme dans la pub, comme les riches (nous dans le cas de l’homme nouveau cubain), comme dans La grande bouffe. Plus ! toujours Plus ! Plus ! Sitting Bull avait malheureusement raison, quelqu’un qui n’est pas capable de respecter la nature est si malade qu’il est incapable, tant qu’il ne restera pas rien d’autre, de réaliser que l’argent ne se mange pas.

Il n’y a que deux choses qui ont changé depuis : 1) le nombre de technologies industrielles qui niquent le vivant n’a cessé d’augmenter ainsi que leur impact négatif, et 2) nous avons les preuves que notre mode de vie est en train de tuer l’ensemble des conditions nécessaires à la vie sur cette planète et que cette extermination de masse s’accélère. Mais même face à la réalité de ce deuxième point, la croyance béate en ce progrès mortifère est si forte que tout ce que la majorité des gens veulent est Plus ! Comme dans ce film La grande bouffe, fantastique allégorie vulgaire de notre société industrielle de consommation, d’exploitation et de destruction de masse.

La solution serait d’arrêter le massacre en stoppant une fois pour toute la machine industrielle. Nous ferions d’une pierre 3 coups car nous serions débarrassés du même coup des 2 meilleurs ennemis qu’a le système : des capitalistes qui nous dancent sur le ventre et des marxistes qui veulent juste que les capitalistes nous rejoignent. De plus, il serait beaucoup plus facile d’arrêter la machine que son système économique, qu’il soit privé ou d’état.

15/01/2019 19:06 par RV

Le RIC est un outils destiné à introduire de la démocratie dans nos gouvernements représentatifs. Il existe dans de très nombreux pays, plus d’une quarantaine de pays en 2019 https://fr.wikipedia.org/wiki/Initiative_populaire et sous différentes formes https://fr.wikipedia.org/wiki/Initiative_populaire#Formes_existantes_dans_le_monde

Mais la démocratie n’est qu’un mode d’organisation politique de prise de décision. Elle ne dit rien de la pertinence des ces décisions, simplement qu’elles ont donné lieu à un débat citoyen, et que la décision a été prise par la majorité.
Le RIC ne fera, au mieux, que refléter cette majorité, quelle qu’elle soit. Encore faudrait-il qu’associé au RIC il existe une éducation citoyenne de qualité et l’organisation d’un débat national organisé par une instance "indépendante" comme par exemple une commission électorale.
La question de l’indépendance de la presse ne peut non plus être écartée. Il serait sans doute bon d’exproprier les neuf milliardaires qui perdent de l’argent avec ces puits sans fond que sont leurs médias, d’en donner la propriété à leurs journalistes et employés sur le modèle peut-être du Monde Diplomatique, d’en interdire la cession à toute personne physique ou morale et de garantir leur indépendance par un système prenant exemple sur celui qui nous permet d’avoir des juges indépendants

Une proposition soumise à débat a été initiée par Olivier Berruyer
https://www.les-crises.fr/debat-proposition-d-un-referendum-d-initiative-citoyenne-par-olivier-berruyer/

16/01/2019 03:21 par Albert-Nord

collapse = effondrer/effondrement/collapsus
rust-Belt = ceinture de la rouille/bassins miniers
"upper-classe" = élite/bourgeoisie/classe moyenne sup
slackline = fil/funambule/fil-de-fériste

Globish = compote

Merci pour ce moment et good luck !

16/01/2019 12:29 par Louis St O

@RV

garantir leur indépendance par un système prenant exemple sur celui qui nous permet d’avoir des juges indépendants

Des juges indépendants !!! oui c’est vrai ils sont indépendants d’être pour la bourgeoisie On le voit très bien avec Benalla, le Gendarme Boxeur et le GJ dit « le Boxeur », Je crois que vous ne suivez pas l’actualité.

Une proposition soumise à débat a été initiée par Olivier Berruye

Un très bon blog que je lis comme le LGS tous les jours mais il faut préciser qu’avant lui « La France Insoumise » l’avait initiée et c’est dommage d’avoir plusieurs lieux ou le RIC est proposé. Encore une fois on se retrouve avec des gens qui ont les mêmes idées (ou à peu prés) et se font concurrence, ou se divisent, surtout que ce RIC ne doit pas être écrit ni par l’un ni par l’autre mais par le peuple, même si Olivier est contre le referendum révocatoire.
Bonne année à l’équipe du LGS et à tous les commentateurs.
Louis

16/01/2019 13:04 par Assimbonanga

Fidèle à lui-même, Macron s’est comporté en patron. Hier à Grand Bourgtheroulde, il a réuni les chefs d’équipe, comme à l’usine. Je pense qu’ici sur LGS, chacun se fait une image de cette corporation, les chefs d’équipe !!
Rouage indispensable de la machine, ces personnes ont subi une forme de pré-lavage de cerveau, une formation d’allégeance aux directives patronales. Ils ont déjà le cuir assoupli. Macron organise avec eux la reprise en main de l’établissement et fournit les pistes qui devront ressortir de "grand débat". Il démontre ce qu’il est raisonnable de penser, quant au reste ce ne sont que sottises et billevesées. Soyons sérieux, entre gens sérieux !
C’est l’impression que m’ont fait ces maires de l’Eure, avec leurs sourires de ravis de la crèche, Eure département où les rassemblements de gilets jaunes sont interdits ( https://reporterre.net/Le-grand-debat-lance-dans-un-departement-qui-interdit-les-manifestations-de-Gilets-jaunes). J’aimerais savoir quelle est la coloration politique de ce petit coin de France et l’allégeance de ces maires si dociles. Ce ne sont probablement pas les mêmes qui ont été gazés à Gueret lors de l’épisode de la fermeture de l’usine à la Souterraine.

Question subsidiaire : qui rédige, théorise, formule, imprime, produit les kits du grand débat ? S’agit-il d’un service de l’Etat ou a-t-on fait appel à une entreprise de comm’ ou de publicité ?

16/01/2019 19:42 par Yannis

"@Dominique
"La solution serait d’arrêter le massacre en stoppant une fois pour toute la machine industrielle. Nous ferions d’une pierre 3 coups car nous serions débarrassés du même coup des 2 meilleurs ennemis qu’a le système : des capitalistes qui nous dancent sur le ventre et des marxistes qui veulent juste que les capitalistes nous rejoignent. De plus, il serait beaucoup plus facile d’arrêter la machine que son système économique, qu’il soit privé ou d’état."

Votre développement est intéressant sur le pourquoi la civilisation et les structures des sociétés humaines. L’Histoire est en effet essentielle pour comprendre le présent, et particulièrement celui confus en France en 2019. Cependant il est impossible de se défaire du jour au lendemain, et même après-demain, de la production industrielle, ne serait-ce qu’au niveau alimentaire et pour des questions de santé avec une population mondiale se rapprochant des 8 milliards.

Après beaucoup de tatonnements et essais de systèmes qui ont duré ce qu’ils devaient durer, tyrannie par ex, monarchie absolue ou parlementaire, il se trouve que la démocratie est le moins pire de tous, pour paraphraser Winston Churchill : “La démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes”

Je ne comprends donc pas que vous rejetiez a priori le RIC, comme beaucoup ici, sous prétexte qu’il peut être instrumentalisé. Car tout peut être instrumentalisé, perverti, dans une société humaine, s’il n’existe pas de contre-pouvoirs, ce que les démocraties modernes ont progressivement développé et institutionnalisé. Ce qui n’empêche pas beaucoup, par exemple le gouvernement Macron, d’instrumentaliser de plus en plus les forces de l’ordre et la Justice. Et de remodeler la constitution et les lois à coup de décrets et ordonnances absolument pas démocratiques, tout comme le fonctionnement de l’UE.

C’est tout le système qui est vicié en France, pas seulement politique et relationnel, mais aussi culturel, phylosophique, critique/cartésien, relationnel etc. Commençons par exiger une information de qualité et non orientée sur les chaines publiques, France Télévision et Radio France, et vous verrez que les choix politiques seront beaucoup moins complexes et biaisés à l’avenir.

16/01/2019 20:48 par Feufollet

A Yan et Albert-Nord,
Sans parler du psycho-rigide, G Sporry
A qui il ne manque plus que 30 cm de béton
Pour enfin le réduire a un silence apaisant
Si vous ne pouvez pas encore intégrer dans votre psychologie
Des notions ou des dialogues anti-système
Venant d’ailleurs que de votre catéchisme élémentaire
Ne désespérez pas d’un jour y parvenir
Moyennant la capacité d’ouverture d’esprit
Et d’une capacité intellectuelle minimale dont vous disposeriez éventuellement
Sinon, vous resterez comme G. Sporry, inamovibles et bloqués
Et curetons de vos seules vérités
Comment peut être à ce point exclusif ?
Trop jeunes ou trop vieux ?

16/01/2019 21:33 par Georges SPORRI

@Yannis / Est ce que tu as lu ça : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article160915 ? Est ce que remplacer la lutte des classes par des récoltes de signatures et des votations te parait souhaitable ?
Le RIC ne sera pas dévoyé : il est la déviation !
Refaire éternellement la révolution démocratique bourgeoise de 1789.1793 en mettant 156 ans pour que les femmes aient le droit de vote et 186 pour qu’elles aient celui d’avorter, plus peut être 20 RIC et 35 ans pour une égalité réelle des salaires en 2053, c’est une option un peu déprimante si on compare avec la révolution russe de 1917 qui a mis 3 ou 4 mois pour accorder les droits de vote et d’avorter.

16/01/2019 22:14 par legrandsoir

Curieux. Il n’y pas un seul argument anti-RIC (lu jusqu’à présent) qui ne pourrait pas s’appliquer à la "démocratie représentative" actuelle. Donc au pire c’est pareil... :-)

16/01/2019 21:50 par Geb.

"Or, le grand collapse arrive".
"...le futur empire chinois."
"...les Chinois font alliance avec les hyper-riches..."
"Les collapsologues actuelles..."

Juste une question ?

Pouvez vous me citer, en dehors de la notion de "collapse", (Qui est d’ailleurs un mot aussi français qu’anglo-saxon issu du Latin "Collapsus", "Choc"), et qui a l’air de vous troubler, d’où donc dans toutes les publications du Saker francophone, (Ou d’Orlov), vous avez extraites les citations que vous énoncez.

Je lis assidument le Saker francophone depuis sa création ainsi que les Saker anglais et russes bien avant, et je ne les ai JAMAIS lu employer les termes "empire chinois" ou "qu’ils font alliance avec les hyper-riches".

Quant au terme de "collapsologie" qui est tout simplement une façon d’exprimer une science analytique des "chocs", volontaires ou incontrôlés, elle fait partie des nouvelles sciences socio-économiques. C’est tout bonnement l’étude de l’effondrement des sociétés. Sociétés humaines mais aussi animales ou végétales.

Quand Marx explique que le Capitalisme porte en lui-même les germes de sa propre destruction il ne fait jamais que de la "collapsologie".

Je ne suis pas un fanatique d’Orlov que je trouve un peu mécaniste, ni du Saker un peu trop porté sur le "sacré", (Normal il ne sont ni dialectiques, ni marxistes), mais il faut rendre à César ce qui lui appartient. Surtout lorsque juste avant l’effondrement de l’Empire ils nous permettent d’accéder à des sources et des analyses originales qui pratiquement ne nous sont pas directement accessibles..

Et ça c’est pas Orlov qui le dit mais moi-même en compagnie de tous les indicateurs d’alertes connus sur cette Planète. Si on avait eu plus d’Orlov, plus d’Assange, plus de Saker, et plus de Wikileaks, (Et aussi plus de Grand Soir), et en temps voulu, et si au lieu de vilipender Marx en suivant la vulgate bourgeoise, on avait porté plus cas à ses alertes collapsologiques, on n’en serait probablement pas où on en est aujourd’hui. Au fond du trou.

N’oubliez pas de poster vos sources. Merci.

16/01/2019 23:20 par Georges SPORRI

@Le Grand Soir / Pas d’accord ! Tout d’abord parce que je défend pas la "démocratie représentative" / En France, je propose de remplacer les 577 députés par 65 000 délégués regroupés dans 1000 districts, que les femmes votent pour des femmes, les ouvriers pour des ouvriers, (...) , proportionnelle intégrale et parités absolues ! (version modernisée de la dictature des soviets).
La démocratie représentative bourgeoise est un outil de pacification sociale moins parfait que les RIC, elle laisse plus de place aux conflits... Les conflits sociaux sont l’école de guerre du prolétariat, transformer les militants en boy scout qui récoltent des signatures est un projet abject de castration des avant garde. D’autre part nos collègues et voisins étrangers seront exclus des votations alors qu’ils sont à égalité avec nous dans les syndicats et associations ...
NB : j’ai interrogé les militants des centres alternatifs suisses* avant de parler !
(*) = Rote Fabrik de Zürich, Reithschule de Berne, Espace Noir de Saint Imier ...

16/01/2019 23:35 par legrandsoir

Oui, oui, bien compris, c’était juste pour dire que le RIC, au pire, présenterait les mêmes défauts que la "démocratie représentative", donc pas de quoi grimper au cocotier.

17/01/2019 00:02 par Georges SPORRI

Je ne suis pas d’accord ! Si les RIC existaient un mouvement du type Gilets Jaunes serait sommé de se comporter normalement en récoltant des signatures validées d’électeurs inscrits pour organiser une votation citoyenne. Mais le peuple serait "crétinisé" par la paix sociale et re-crétinisé par la propagande, il voterait donc dans le vide intellectuel d’une absence de conflit.
Posez vous la question suivante : pourquoi les ouvriers acceptent ils de voter pour des bourgeois et de ne pas être représentés à l’assemblée nationale ? C’est parce que lorsqu’ils votent ils sont des individus isolé, non mobilisés ! Et tu peux foutre l’Arlette ou la Nathalie à la TV tant que tu veux, ça n’ira pas chier plus haut que 5 % et ça retombera à 1 %.
D’autre part, à mon avis, les RIC seront, comme en Suisse, un super terrain pour les crypto racistes, les répressifs-régressifs, les néo puritains ... auxquels s’ajouteront les écolos fascistes, écolos punitifs, les antispécistes, les écraseurs de minorités, ... On va très vite arriver à une abstention massive et, profondément dégoûtés, 50 % des électeurs jetteront le matériel de vote sans le lire.

17/01/2019 00:44 par Yannis

Concernant le RIC, cet article d’O Berrurier sur Les Crises, qui vient à point : https://www.les-crises.fr/debat-proposition-d-un-referendum-d-initiative-citoyenne-par-olivier-berruyer/

17/01/2019 05:54 par Jean Cendent

Tout à fait.
L’insurrection, droit de l’homme en 1793 est aujourd’hui, en France, punie de prison.
Ben, tu m’étonnes...On n’est jamais mieux servi que par soi-même ! M. Bourgeois du Kapital
Pour une augmentation, SVP, 1000 excuses, pardon patron, mon seigneur et maître, on lève le doigt comme à l’école ?
Et pour la Révolution vous demandez une autorisation ! et faite la queue... Sinon gare aux gendarmes, mon gentil prolétaire...

Et comment ta classe sociale," camarde" bourgeois a prise le pouvoir !
Et depuis nous parasite comme la noblesse en son temps parasitait l’émancipation mais que dis-je, l’élévation suprême de la tienne...
En demandant la permission...
RIC RIC RIC HOURRA !


Du même auteur, en plus punchy’n’percutant.

L’insurrection, droit de l’homme en 1793 est aujourd’hui, en France, punie de prison Par Denis DUPRE

La déclaration de 1789 inscrit un droit de résistance à l’oppression. En 1793, l’insurrection est, pour le peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. Mais en 1810, le Code Napoléon prévoit de punir les insurgés. En 1992 la loi devient même plus répressive. Retournons en 1793 !

Dans la déclaration de 1789 est inscrit le droit de résistance à l’oppression : « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression. »

En 1793, l’article 33 de la déclaration des Droits de l’homme affirmait que la résistance à l’oppression était la conséquence des Droits de l’homme.

Le peuple qui s’était révolté en 1789 contre le pouvoir en place, se méfiait déjà en 1793 de ceux qui disaient les représenter. L’article 35 donnait donc au peuple la possibilité d’insurrection contre ses dirigeants : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »

Ils ont vite raison. Dès 1795, les gouvernants, soucieux de rétablir l’ordre et de conserver leur pouvoir, vont réécrire une nouvelle « constitution ». Les hommes n’y naissent plus « libres et égaux en droit » et le droit de renverser les dirigeants par l’insurrection est supprimé.

En 1810, le Code Napoléon va préciser que toute attaque, toute résistance avec violences envers la force publique sera qualifiée de délit de rébellion. Les mots changent : l’insurrection est baptisée rébellion. Si la rébellion a été commise par plus de vingt personnes, les coupables seront punis, même s’il n’y a pas eu port d’armes, de la réclusion criminelle pour cinq à dix ans.
Napoléon pourra enfermer tranquillement ceux qui menacent son autorité en créant un système policier à son service : l’inspecteur Javert va pouvoir persécuter Jean Valjean.

Pourtant, les insurrections peuvent conduire à des expériences d’auto-organisation pacifiques qui mériteraient qu’on les distingue d’un simple changement d’oppresseurs.

De nouvelles libertés, comme le droit de grève en 1864 puis la liberté de la presse en 1868, vont permettre l’insurrection de la Commune de Paris. En 1871, pendant deux mois, ouvriers employés et petits patrons vont mettre partout en œuvre le système d’autogestion même dans les entreprises où un conseil de direction était élu tous les 15 jours par l’atelier. Thiers va faire charger la troupe lors de la semaine sanglante contre ces héritiers des sans-culottes.

Cette insurrection, basée sur l’autogestion et l’autonomie (faire ses propres lois), aurait pu apporter la liberté politique de décisions collectives pour tout, partout et pour tous.

En 1917, en Russie, les soviets, des groupes d’ouvriers insurgés s’auto-organisent. Lénine, s’appuyant sur les Bolcheviks contre les soviets, va confisquer leur insurrection pour orchestrer la dictature. Il repoussa la liberté d’auto-organisation comme un horizon désirable vers lequel il ne se dirigera pourtant jamais.

En 1936, en Catalogne, les anarcho-syndicalistes tout d’abord alliés aux communistes, sont victorieux contre la dictature de Franco. L’économie est placée sous le contrôle direct des travailleurs notamment en Catalogne où 75 % de l’industrie et 70 % des terres sont concernées. George Orwell témoigne : « des dizaines de milliers de personnes, pour la plupart d’origine prolétaire, vivaient en termes d’égalité. En théorie, c’était une égalité parfaite, et en pratique, elle n’était pas loin de l’être. Par de nombreux aspects, on expérimentait là un avant-goût de socialisme. »

Les communistes vont pourtant éliminer les anarchistes. Le 17 décembre 1936, le journal soviétique Pravda publie un éditorial qui déclare : « L’élimination des trotskystes et des anarcho-syndicalistes a déjà commencé en Catalogne et elle est réalisée avec la même énergie qu’en Union soviétique ». Staline, comme Lénine, réprime l’autogestion.

Depuis 1992 la loi française est plus répressive que le Code Napoléon.

Elle qualifie de mouvement insurrectionnel toute violence collective de nature à mettre en péril les institutions de la République. Les dites institutions ne seront jamais listées et seront à l’appréciation du juge. Le fait de diriger ou d’organiser un mouvement insurrectionnel est puni de la détention criminelle à perpétuité et de 750 000 euros d’amende.

Est puni de quinze ans de détention criminelle et de 225 000 euros d’amende : l’édification de barricades ayant pour objet d’empêcher l’action de la force publique, l’occupant à force ouverte ou par ruse de tout édifice, l’assistance au transport, à la subsistance ou aux communications des insurgés, la provocation de rassemblements d’insurgés, par quelque moyen que ce soit.

Revenons en 1793. Reprenons le droit d’insurrection puisque nos dirigeants violent nos droits de peuple.

En 2005, le peuple français dit non au referendum sur le traité de constitution européenne. Le gouvernement et les députés passent outre.

En 2016, les tentatives de lois pour stopper l’évasion fiscale des grandes entreprises, voulues par le peuple, vont avorter à cause des députés, du gouvernement et du conseil constitutionnel.

Le pillage par les puissants s’amplifie pour laisser une planète exsangue. En France, on laisse bétonner les terres cultivables, privatiser les biens vitaux et les exigences d’une décroissance énergétique sont constamment repoussées. En prévoyant que les dommages à l’environnement peuvent être considérés comme une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation et donc être qualifiés de trahison, la loi de 1992 offre cependant la possibilité de stopper net les dégradations. Pourquoi ce texte n’est-il pas utilisé ?

Combien de temps avant une insurrection ?

Des fous organiseront peut-être des bains de sang. Dans un engrenage sans fin, ils seront réprimés par le pouvoir dans d’autres bains de sang.

Ou pourra-t-elle être radicale et non violente ?

Il faudrait pour cela que la loi de 1793 soit remise en vigueur pour que les pacifiques et non violents ne soient pas jetés en prison et contraints de se taire.

17/01/2019 07:30 par barbe

"577 députés par 65 000 délégués regroupés dans 1000 districts, que les femmes votent pour des femmes, les ouvriers pour des ouvriers,"

Oh mince, cette femme est qui, plus est, ouvrière, elle mesure 1 m 65 (c’est par là, les 1m75 c’est de l’autre côté...), et en plus elle a des tâches de rousseurs (autre catégorie), et puis aussi des fossettes...
Ockham, où est ton rasoir...?

17/01/2019 10:08 par Assimbonanga

Présentement, notre camarade Georges Sporri se fait bousculer, voire taper dessus. S’il a pu beaucoup m’agacer par le passé, malgré tout, je suis plutôt de son avis sur le RIC. Il me semble que cette chose qui a surgi d’une semaine sur l’autre dans les manifs gilets jaunes ressemble beaucoup à une opération dernière chance, le remède ultime avant la mort clinique. Mais, comme le démontre Dominique, notre ami suisse, c’est très parcellaire comme participation à la gestion de la cité.
Nous avons un gros problème de représentativité. L’assemblée nationale n’a plus que des députés des classes supérieures de la population. C’est une confiscation du débat. En plus, avec l’avènement de Macron, tout est bloqué par cette majorité massive sourde et aveugle. Au Sénat, c’est la droite qui tient le manche, donc encore le parti de l’ordre.
Et il règne dans l’opinion un esprit d’extrême-droite assez prononcé avec beaucoup d’anti-parlementarisme (forcément avec l’écho que les médias dominants accordent à la mère Le Pen, ça diffuse ! C’est le propre de la publicité.). Pourtant, les lois ont besoin pour s’élaborer de palabres et de mises en mots. Oui et non, ne sont pas des outils suffisants. L’allé-retour entre les chambres permet de roder le projet, évite les adoptions dans le feu de l’émotion.
Bon alors, en tant que commère normale et sans prétentions je propose moi-aussi ma petite doléance :
 davantage de députés à budget constant : indemnités légèrement diminuées et fin de l’indemnité de logement à 1200 €. C’est quoi ces gens qui ne peuvent pas se contenter du bureau-studio dans les murs de l’Assemblée Nationale ? Ce sont forcément des bourges. Un membre du petit peuple serait bien content d’avoir cet avantage !
 proportionnelle réelle
 moitié de députés issus des salariés inférieurs à 1700€ avant élection
Ceci est un premier jet bien sûr, pour faire avancer le schimili blic.

J’ai peur d’avoir usé mon crédit à commentaires. Du coup je rajoute une considération sur la convocation de ces maires à Grand Bourgtheroude : ont-ils été prévenus qu’ils seraient fimés par trois chaînes de milliardaires et que leur image serait utilisée à des fins publicitaires ? N’ont-ils pas eu le lendemain au réveil un drôle de sentiment assez gếnant, celui de s’être fait prendre pour des dindons de la farce ?

17/01/2019 13:22 par Georges SPORRI

@Barbe / Très rigolote ta réponse, mais elle aurait été plus perfide avec Procuste à la place du Guillaume d’O ... Cependant tu n’as pas le monopole de la rigolade : http://mai68.org/spip2/spip.php?article2897

17/01/2019 15:24 par Dominique

@ Yannis

Étant suisse, je vois bien ce que donnent les référendum. Quand la bourgeoisie ne veut pas qu’un référendum passe, elle dépense des fortunes en propagande médiatique et politique pour le faire échouer et dans la plupart des cas, il échoue. Si elle veut qu’il passe (ce qui est rare mais arrive comme celui sur les minarets), c’est idem et il passe. On peut ajouter un autre problème, celui de la gauche institutionnelle. C’est à gauche la seule force qui a suffisamment de ressources pour pouvoir lancer un référendum, récolter les signatures nécessaires et le défendre lors de la campagne qui précède le vote. Or, sur les sujets qui ont changer la vie de zouz le monde, comme par exemple l’adhésion de la Suisse au FMI et à la Banque Mondiale ou l’abandon de l’étalon or du franc pour en faire une monnaie spéculative basée sur une panier d’autres monnaies qui au premier crash boursier et contrairement à l’or, ne vaudront plus rien, cette gauche s’est abstenue d’essayer de lancer un référendum. Résultat ces décisions ont été prises sans que le souverain (c’est ainsi que le peuple est appelé en Suisse en matière de politique) soit consulté. J’ai interpellé lors d’une discussion un élu de la gauche anti-capitaliste, il m’a répondu que de tels sujets ne sont pas porteurs. Autrement dit, dès qu’une formation de gauche se plie au jeu démocratique, elle renonce sans combattre et ne s’étonne même pas de ne pas récolter plus de 5% des voix lors des élections.

Sur l’histoire et l’évolution de la politique, quand je dis que la solution serait de stopper la civilisation industrielle de consommation, d’exploitation et de destruction de masse, il s’agit dans l’état actuel des forces, d’un voeu pieux. En même temps, je ne vois pas d’autre solution réaliste et rationnelle. Il s’agit d’un voeu pieux car l’histoire ne revient jamais en arrière, et aussi car la plupart des gens se conduisent comme des robots au service du système pour reprendre l’expression de Saint Exupéry dans sa lettre au général "X". L’histoire ne revient jamais en arrière et le mythe de Gilgamesh est très instructif. C’est le premier mythe connu de ce que nous appelons la civilisation. C’est l’histoire de la quête ratée de l’immortalité par un des premiers rois de l’histoire chez les sumériens.

Ce gars a traversé la Mésopotamie pour aller dans la forêt de dieux pour y tuer son gardien, raser la forêt, ramener les troncs chez lui et construire une des premières villes de l’histoire. Cette ville symbolise à la fois le début de la civilisation et le début du progrès. Or, qui dit ville dit structure verticale de pouvoir, donc dit fin de ce que les marxistes appellent le communisme primitif. Les sociétés traditionnelles d’avant les villes, comme par exemple encore aujourd’hui les rares peuples des forêts qui ont réussi a garder leurs traditions et qui, quelque soit la couleur politique des régimes de leur pays respectifs, n’ont jamais été aussi menacés qu’aujourd’hui, ont ou avait des structures horizontales de pouvoir. Or le seul régime politique qui donne le pouvoir à toutes et à tous est l’anarchie. Nous pouvons donc dire que l’anarchie a été corrompue par le progrès. Et comme l’histoire ne revient pas en arrière, il faudra attendre la fin de ce que nous appelons la civilisation pour qu’un tel régime politique au combien égalitaire puisse revenir à l’ordre du jour, ceci à la condition qu’il y ait des survivants. Et là vu que la destruction du vivant par notre mode de vie ne cesse de s’accélérer, rien n’est moins sur. Cette destruction, dès Gilgamesh, n’a cessé d’être entretenue par le progrès et ses nouvelles technologies. Avec la globalisation de ce mode de vie lors des colonisations puis son industrialisation, ce mode de vie basé sur un rapport suprématiste de l’homme avec la nature s’est transformé en un cancer généralisé qui est aujourd’hui en phase terminale.

C’est un beau cercle vicieux. Le progrès est confortable et la majorité des habitants de la planète le désire ardemment. Ainsi, ils font le jeu des élites dont le mode de vie peut être comparé à ces bateaux qui polluent autant que des millions de bateaux. Plutôt que de vouloir se débarrasser de ces élites et de leur mode de vie basé sur l’exploitation générale du vivant et du non vivant, la majorité des gens rêvent de faire pareil, et même si individuellement c’est à plus petite échelle, le résultat est que ce système suprématiste et mortifère perdure, et que la seule solution rationnelle relève du voeux pieux.

Un autre élément de l’industrialisation est que la hiérarchisation du travail qu’elle implique se rajoute à la hiérarchisation créée par les structures politiques inégalitaires. Bref, on est pas sorti de l’auberge alors que cela devrait constituer une bonne raison supplémentaire de vouloir se débarrasser de cette société industrielle qui extermine le vivant dont nous faison partie pour le meilleur et pour le pire.

17/01/2019 18:30 par legrandsoir

Quand la bourgeoisie ne veut pas qu’un référendum passe, elle dépense des fortunes en propagande médiatique et politique pour le faire échouer et dans la plupart des cas, il échoue

D’où l’intérêt de la deuxième proposition défendue par Chouard : la libération des médias (transformés en coopératives, par ex)

17/01/2019 15:59 par Yannis

G : Sporri, vous ne faites que nous démontrer que le mépris du peuple et de la démocratie n’est pas l’apanage des super-riches et des institutions européennes. Combien dans la si large et hétéroclite "classe moyenne française" exècrent le mouvement des GJ et surtout leurs revendications pour une démocratie plus effective. C’est un combat de longue date et de longue haleine, malgré les ceusses qui se disent progressistes, mais surtout se prétendent plus intelligents que les autres et qui concrètement finissent par plomber mortellement un mouvement d’émancipation populaire et collectif - forcément pas droit et carré, définitif comme de la spéculation théorique "pure". Vous devriez lire cet excellent article du Monde Diplo de 2016, cela éclairera possiblement votre lanterne :

https://www.monde-diplomatique.fr/2016/10/ROBERT/56457

17/01/2019 17:01 par Jean Cendent

Pourtant, les lois ont besoin pour s’élaborer de palabres et de mises en mots. Oui et non, ne sont pas des outils suffisants.
Tout à fait @ Assimbonanga

C’est bien ce que propose les Gillets Jaunes de Commercy (1er appel) et de Montreuil partir de la base en action direct et concerté par toutes et tous, une véritable démocratie direct comme il me semble dans les ZAD. ex : NDDL que vous connaissez ainsi que son fonctionnement .

https://www.legrandsoir.info/deuxieme-appel-de-commercy.html

17/01/2019 19:02 par Georges SPORRI

@Yannis / Mépriser le mouvement des GJ c’est dégueulasse, surtout lorsqu’il était compact et puissant car orienté par des revendications claires (pouvoir d’achat, refus des taxes sur la consommation et des impôts indirects, rejet de l’écolo fascisme, refus de la paupérisation de la ruralité, augmentation des salaires + retraites + minima sociaux...). Ce mouvement a d’ailleurs magistralement recadré la gauche "débile" qui accepte toutes les taxes contre les consommateurs dès que les experts du capital sortent les pancartes "luxe", santé publique, protection de la jeunesse, écologie...
Par contre, idolâtrer ce mouvement serait débile et approuver des fétiches politiques petit-bourgeois sous prétexte que "le peuple" a toujours raison serait une posture plutôt minable et à mon avis contre productive. Dire ce qu’on pense, franchement et sans diplomatie exagérée, n’est d’ailleurs pas du mépris.

18/01/2019 07:24 par alain harrison

Le commentaire de Jean Cendent est à considérer.
Et l’histoire démontre encore une foi que même les idéologies sont autant de manières d’instrumentaliser, même Marx n’y a pas échappé.
À réfléchir.

18/01/2019 07:31 par alain harrison

Comment dire :

Les trahisons se suivent et ne se ressemblent pas.

HA ! les leçons non apprises de l’Histoire sont innombrables.

Aujourd’hui, la techno ne fait qu’accélérer les choses, et pourtant le sur place est dominant.

Peut-être que cela réside dans, Korzybski : la carte n’est pas le territoire.

18/01/2019 09:17 par cardot

Bonjour,
Vous faites un tel contresens à propos du livre de Hillsum ! Elle n’a jamais cherché à "adoucir" la vie dans les camps, mais "avant" les camps et si, en fin de compte, comme Jannussz Korczac ( pour accompagner les orphelins dont il avait la chatge) elle choisit de monter dans le train pour accompagner ses parents, c’est en toute connaissance ( et intuition) de cause.
un seul conseil : relisez donc ce livre admirable ( et drôle !) de Etty Hillsum : une vie boulversée.
m.cardot

18/01/2019 11:56 par Jean-Yves LEBLANC

Cette partie du commentaire de Georges Sporri (disant son adhésion au mouvement des Gilets Jaunes) est extrêmement pertinente :

"surtout lorsqu’il était compact et puissant car orienté par des revendications claires (pouvoir d’achat, refus des taxes sur la consommation et des impôts indirects, rejet de l’écolo fascisme, refus de la paupérisation de la ruralité, augmentation des salaires + retraites + minima sociaux...). Ce mouvement a d’ailleurs magistralement recadré la gauche "débile" qui accepte toutes les taxes contre les consommateurs dès que les experts du capital sortent les pancartes "luxe", santé publique, protection de la jeunesse, écologie..."

Ce qu’il dit est en cohérence avec le découpage (lui aussi pertinent) en castes que fait D. Dupré de la société française.
 La caste de la "rust-belt-classe -moyenne" et la caste des pauvres fournissent les gros bataillons des gilets jaunes.
 La caste "upper-class-moyenne" contient une partie non négligeable de la "gauche débile" dont parle G. Sporri, c’est à dire la gauche sociétale qui sur bien des points rejoint le macronisme ou la droite libérale.

D. Dupré a la bonne idée de délimiter ses castes avec des fourchettes en euros. C’est un exercice qu’on n’aime généralement pas à gauche car on préfère voir un monde ou 99% s’opposent au 1%. Or dans la réalité sociale d’aujourd’hui, les cases sociologique de revenus sont très parlantes et très représentatives de fractures. Aussi, les fourchettes qu’il donne seraient bien plus représentatives si il ne s’agissait pas de salaires mais de revenus de ménage.

La caste "upper-class-moyenne", même dans sa fraction de gauche, s’est détournée du peuple en dessous. C’est particulièrement clair depuis novembre. La gauche politique ou syndicale qu’elle influence refuse toute jonction (effective) avec les gilets jaunes
Le mouvement des gilets jaunes est (a été ?) puissant car il repose sur des revendications vivrières de ce peuple qui n’est plus représenté par la gauche sociétale. Si, par souci de respectabilité il s’oriente vers des revendications "abstraites" (même intéressantes comme le RIC), il risque, à mon sens, de perdre des plumes.

18/01/2019 13:38 par barbe

mais bousculez vraiment la gauche sociétale en proposant un réel changement institutionnel.
C’est sur ce terrain que les gj ont placé le débat, réussissant à grandir par rapport au point de départ, où il n’y avait que des questions matérielles. Je n’ai pas dit bassement matérielle. C’est important.
Mais insuffisant, si l’on ne veut pas courir le risque du retour en arrière des forces de gauche divisées.
Cette peur du changement institutionnel est commune à Mr Sporri aussi bien qu’à la caste, c’est pourquoi l’on a envisagé ici une communauté de vue entre ces deux instances : un mépris du peuple. Mais peut-être s’est-on trompé ?

L’article du monde diplo en lien plus haut est tout simplement prodigieux.

18/01/2019 18:41 par RV

@ 16/01/2019 à 12:29 par Louis St O
Ne confondez vous pas juge et procureur ?
Les procureurs Généraux sont nommés en Conseil des ministres. Les procureurs de la République sont nommés par décret du président de la République sur avis simple du Conseil Supérieur de la Magistrature
On devient juge sur concours, les juges sont inamovibles.
Le Conseil Supérieur de la Magistrature est la garantie constitutionnelle de l’indépendance judiciaire (article 64 de la Constitution).
******************
Il ne vous a pas échappé que la proposition de RIC de la FI est quelque peu différente de celle portée par OB,
par exemple celui de la FI est truffée de "lois organiques" alors que vous n’en trouvez aucune chez OB.
Las loi organique est le cheval de Troie de l’exécutif . . .
Ne boudons pas notre plaisir si les Gilets Jaunes ont réussis à mettre le RIC sur la table et au diable les querelles de chapelle.

18/01/2019 18:45 par RV

@ 16/01/2019 à 21:33 par Georges SPORRI
Oubliez-vous que le RIC était porté par Condorcet pendant la révolution française et que son courant a été mis en minorité ?

18/01/2019 18:56 par RV

@ 16/01/2019 à 21:33 par Georges SPORRI
Toutes ces "avancées" que vous énumérez pourraient demain être proposées à des RIC.
Mais, le RIC n’est qu’un outil qui introduit une dose de démocratie dans nos gouvernement représentatif en cela que le citoyen accède à l’initiative de la loi et à son vote sans passer par un Représentant "élu".
Mais, la Démocratie n’est qu’un mode d’organisation politique de prise de décision. Elle ne dit rien de la pertinence de ces décisions, simplement qu’elles ont donné lieu à un débat citoyen et qu’une majorité s’est portée sur telle ou telle décision à son issue.
Suivant la couleur politique de la majorité qui s’exprime vous obtiendrez ou pas des "avancées".
Il ne suffit pas de réunir suffisamment de signatures pour soumettre une proposition de loi à un RIC, encore faut-il obtenir une majorité qui se prononce pour.

18/01/2019 19:07 par RV

17/01/2019 à 00:02 par Georges SPORRI
En écho on pourrait vous dire que si le RIC avait été institué en France avant la loi El Khomri il n’y aurait pas eu de mouvement social mais une proposition de RIC abrogatoire de même pour la loi de la casse du statut des cheminots, etc.
Par ailleurs vous soulez la question de l’information et de l’éducation sans lesquels il est vain de prétendre à la démocratie. Dans un premier temps à propos de la presse et des journalistes, comment garantir l’indépendance des médias ? Il serait sans doute bon d’exproprier les neuf milliardaires qui perdent un pognon de dingue avec ces puits sans fond que sont leurs médias, d’en donner la propriété à leurs journalistes et employés, d’en interdire la cession à toute personne physique ou morale, et de garantir leur indépendance par un système prenant exemple sur celui qui nous permet d’avoir des juges indépendants.

18/01/2019 19:09 par Georges SPORRI

@Barbe ! Je pense que tu radotes. Ou alors tu essayes de m’intimider avec des foutaises du type : être contre le RIC = avoir peur du changement / = mépriser le peuple / ...etc. C’est minable de répondre à mes arguments qui ne sont pas "de droite" par ces délires interprétatifs à 3 euros 50.
Le Venezuela = 18 ans de RIC et les femmes qui n’ont pas le droit d’avorter alors que le gouvernement est pour ? La Suisse = plusieurs décennies de RIP et les soins dentaires pas remboursés (sauf extraction) + utilisation des référendum par l’extrême droite pour faire de la propagande raciste ou sécuritaire chaque année + quasiment pas de conflits ouverts car ceux qui contestent sont priés de se comporter normalement en récoltant des signatures d’électeurs inscrits pour une votation + en général 60-65 % d’abstentions + extrême gauche qui n’a pas les moyens financiers et l’accès aux media nécessaire pour faire aboutir un RIP ...
Alors je me sens un peu obligé de dire ce que je pense aux camarades parce qu’il me parait évident que ces RIC, traduction républicaine de la "démocratie directe" des idéologues petit-bourgeois, se retourneront très vite contre nous !

19/01/2019 09:19 par legrandsoir

Ce commentaire a failli être rangé dans le tiroir des supprimés. Le ton !
Sinon, on peut dire bien des choses en sommes, en variant le ton. Par exemple, tenez :
"Les RIC, en bien de pays ne riment pas avec République, mon ami",
" Souffrez lecteur un autre avis et sans aigreur je vous le dis...",
"Chacun ici, s’exprimer doit pouvoir, mais Le Grand Soir n’est pas un défouloir".
Vous voyez ? Voyez-vous ?

19/01/2019 03:28 par alain harrison

Vous connaissez la chanson de Charlebois : visa le temps tua le vent.

Et bien, ici le RIC est le temps et la Constituante est le vent.

Macron nous donne du vent

Le même mot vent , mais deux sens différents, n’est-ce pas !

19/01/2019 10:19 par Georges SPORRI

@LGS / Initialement c’est moi qui me fait insulter par ce Barbe / " Mépris du peuple" ... Alors je n’essaye même pas de trop contenir ma colère / La morgue de ce sycophante me dégoûte !

19/01/2019 14:26 par au vert pré ques jac

Chacun ici, s’exprimer doit pouvoir, mais Le Grand Soir n’est pas un défouloir
Et pour 12045 lecteurs il n’est jamais trop tard de le faire croire ou bien savoir
Au grand soir pourquoi tant de rouge et si peu de noir, le trait de votre histoire
Mais, une vérité vous connaissez, nul n’est contraint de visiter votre miroir .

19/01/2019 15:43 par Autrement

@JY Leblanc et G Sporri
Moi aussi j’ai trouvé très intéressante la contribution de Denis Dupré (avec la distinction des deux classes moyennes de plus en plus différenciées), assortie aussi de celle de son blog concernant le statut actuel de l’insurrection.
Oui, le mouvement des gilets jaunes a heureusement commencé à recadrer la "gauche débile".
Mais Non, il n’est pas en train de retomber dans les revendications "abstraites" en réclamant le RIC.
Bien que nous ne pouvions pas prédire comment cela finira - et justement parce que nous ne le pouvons pas -, il ne faut pas enfermer l’avenir dans un cadre préjugé, ni interpréter le présent à travers des grilles de lecture préfabriquées. La pensée dialectique, c’est de s’efforcer de comprendre à tout moment, comme dit l’autre, "la logique spéciale de l’objet spécial".

Comment ne pas comprendre que le Referendum d’initiative citoyenne est une revendication pré-révolutionnaire, dans un pays où jusqu’ici, la tendance privilégiée par les classes populaires est l’ABSTENTION aux élections ?
Il est clair qu’accordé par Macron-Medef (ce qui d’ailleurs est difficilement imaginable), le RIC serait manipulé et dévoyé.
Mais dans le contexte d’un élan porteur en profondeur d’une volonté de justice sociale, - ce qui suppose véritablement un changement de régime -, l’idée que les citoyens doivent, après délibération mûrement informée, décider par eux-mêmes des solutions à apporter aux grands problèmes du moment, et doivent pouvoir aussi révoquer les exécutants malhonnêtes, c’est un puissant facteur de prise de conscience politique et de développement des luttes.

On voit trop bien que les traditionnelles revendications salariales ou de défense des services publics, n’ont plus la moindre chance d’aboutir, avec des journées de grève de plus en plus coûteuses et clairsemées et des négociations préfabriquées, toujours pilotées par les sacro-saintes contraintes des traités européens. Adhérente à la CES, la CGT officielle n’a pas l’air d’être en passe de prendre la tête d’un mouvement anti-traités-UE. La "gauche débile" non plus.

Une reconquête de la souveraineté populaire passe par l’instauration d’une assemblée constituante apte à changer les règles du jeu au profit des classes populaires, et la revendication du RIC est une étape en direction de ce programme, sans lequel TINA-veau d’or continuera à régner sur les esprits et à paralyser l’action.
Comme l’a dit ailleurs un autre intervenant, heureusement que les Gilets jaunes n’ont pas attendu la CGT officielle pour se mettre en mouvement, et heureusement que beaucoup de cégétiste de base les ont rejoints. Au point où nous en sommes arrivés du capitalisme prédateur, la revendication du pouvoir d’achat ne fait qu’un avec celle du pouvoir tout court.

19/01/2019 16:03 par barbe

Je suis désolé de la tournure des choses. D’autant que j’ai toujours, et sincèrement, apprécié de lire les propos de Mr Sporri, depuis que je parcours votre organe de presse (plus d’un an). Ces propos insultants ne me touchent pas. Il est toujours inutile et contraire à l’esprit de construction de s’en prendre à la personne de l’autre ; c’est un aveu d’avoir été touché et je remercie l’auteur de ces insultes de se montrer humain. Bien des commentateurs ont dit déjà, et mieux que je ne le pourrais, le vice du raisonnement de Mr Sporri : nous interdire d’élever le débat au plan institutionnel, au plan du cadre de la discussion, en nous forçant à nous positionner sur des points de détails (qui peuvent séduire parce qu’ils sont concrets), sur des points limités (avortement, gagner un peu plus à la fin du mois...) : mais malheur à qui n’a pas les mêmes opinions sur ces détails. C’est pourquoi j’y voyais une présence de moraline. Pas une présence de la politique.
Il suffisait de voir les représentants de la caste clamer depuis le début que jamais il n’y aura de changement institutionnel. Preuve que ce que les gj appelent de leur voeu n’est pas un fétiche politique.

19/01/2019 22:58 par Georges SPORRI

@Barbe / Proposer de remplacer les 577 députés par 65 000 délégués n’est donc pas un changement institutionnel ? Proposer que les 70 000 détenus soient représentés par 70 délégués c’est du moralisme ? Savoir qu’au Venezuela un éventuel RIC catho bloque l’avortement et qu’en Suisse il sert surtout d’outil de propagande à l’UDC crypto raciste - crypto fasciste et à pacifier la lutte des classes, c’est de l’ethnocentrisme élitiste ? Et puis : ceux qui croient qu’on peut corriger 1000 injustices, 500 idioties et 100 réalités pénibles en récoltant 1600 fois des signatures pour faire veauter 1600 fois le peuple, ils te paraissent réalistes ? Dire que les ateliers constituants tirés au sort, les RIC qui réduisent la politique à une série de questions simple oui/non, ...etc. sont des fétiches politiques, est ce si méchant ?

19/01/2019 23:50 par Geb.

@Georges Harrison,

"Peut-être que cela réside dans, Korzybski : la carte n’est pas le territoire."

Ah ! "Korzybski" et son"Totalisme appliqué".

Une des feuilles de vigne des "philosophes" anglo-saxons, (Marcuse et autres) pour tenter d’utiliser la Dalectique marxiste "maudite" sans en citer le nom, ni le concept, ni l’inventeur. Ca permettait de faire comme le Monsieur Jourdain de Molière de la "Prose" : Du Marxisme sans en citer le nom et sans le savoir.

Un de ses promoteurs zélés, Isaac Asimov, (Auteur d’extraordinaires romans de Sci-Fi) fut, ainsi que son éditeur Doubleday, un collaborateur zélé des expériences socio-économiques et sociétales menées par les Services américains au XXème siècle. Expériences dont nous subissons aujourd’hui, nous, ainsi que les cobayes des impérialistes yankees, les résultats de plein fouet.

En effet, "La carte n’est pas le Territoire"... Et Korzybski était un pâle clone de Karl Marx au service de valeurs qui n’ont rien de "marxistes". C’était un moyen pour les "Marxistes honteux" tels Korzybski de pouvoir planifier concrètement l’avenir en formation.

A l’époque les romans en question étaient en priorité destinés à stigmatiser le totalitarisme soviétique dans les masses, (De même que "1984" de Georges Orwell). Et leurs auteur étaient probablement sincères.

Mais on peut aussi les remercier : En aidant l’Empire à formater le canevas qui allait nous écraser ils publiaient aussi l’antidote qui nous permettrait de comprendre comment cela avait pu être tramé. Dans leur genre, de même qu’un Jules Verne, c’étaient des visionnaires prophétiques. Ou clairvoyants.

20/01/2019 12:31 par barbe

Je ne fais pas l’apologie du ric. Je préferais que tous les citoyens votent directement les lois. Il y aura moins de lois ? tant mieux. Moins d’exception aussi...
Elire des représentants, fussent-ils un million, n’est pas un changement constitutionnel suffisant.
Ne mettons pas la charrue avant les boeufs, ni les réponses que vous voulez voir les autres adopter (en les jugeant moralement), avant la méthode de production de la démocratie directe (donc sans représentants, ni partis : relire Simone Weil).

20/01/2019 19:59 par Assimbonanga

Ce gouvernement ne prend pas le chemin de nous accorder ni RIC, ni dissolution. Il va au contraire compléter l’arsenal répressif avec le soutien de la droite et privatiser un max de services publics. Alors, on peut bien discuter ! Macron est un ça finit par teur et commence par dic. pour paraphraser un autre commentateur. Espérant de pas voir arriver la camionnette des flics à force de balancer. Nnuit !

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