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Le CAC 40 va distribuer 40 milliards de dividendes

Selon Les Echos, les grands groupes du Cac 40 s’apprêtent à verser la moitié de leurs profits à leurs actionnaires. De quoi relancer le débat sur le coût du capital.

39,9 milliards d’euros de dividendes devraient aller directement dans les poches des actionnaires en 2014, au titre de l’exercice 2013. Soit 5% de plus que l’année dernière. Ce qui ferait de 2014 la deuxième année d’augmentation du versement de dividendes, à la même hauteur que 2010 (40,2 milliards d’euros distribués). Cette estimation est livrée ce samedi par le quotidien Les Echos, en collaboration avec FactSet et Primeview.

Grâce à la crise

Le quotidien explique cette hausse "par une amélioration des comptes et une certaine confiance dans l’avenir. En effet, les analystes anticipent une hausse de 16 % des bénéfices récurrents, à plus de 80 milliards d’euros, pour l’exercice 2013." Et à entendre un analyste cité par Les Echos, la crise économique est une bonne aubaine pour les actionnaires. "La croissance étant encore molle, les entreprises n’ont pas besoin de faire de gros investissement", indique un certain Christian Parisot, stratégiste chez Aurel BGC. Autre raison de ce gonflement des dividendes : la "pléthore de liquidités" dont disposent ces grands groupes. Les actionnaires des banques devraient être particulièrement choyés, de même que ceux du "trio de tête des plus gros versements" : Total, Sanofi et GDF-Suez. Seuls ceux d’EDF et d’ArcelorMittal pourraient faire la tête.

En toute logique, cette pluie de dividendes devrait remettre en question le bien fondé du Crédit d’impôt compétitivité (CICE). A quoi servent les 20 milliards d’euros de ristournes fiscales offertes par le gouvernement aux entreprises, alors que les plus grosses d’entre elles vont verser le double à leurs actionnaires ? Cela donnerait des marges de manoeuvre financières à un gouvernement qui impose aux Français un nouveau budget austéritaire, sous le prétexte qu’il n’y a plus d’argent.

9% de la richesse nationale

Depuis trois décennies, c’est le capital, entendre les banques et les actionnaires, qui a accru sa part du gâteau des richesses créées, au détriment du travail. Le patron du Medef, Pierre Gattaz, peut se lamenter sur le poids des « charges » sociales : l’an dernier, les entreprises ont déboursé presque deux fois plus pour leurs frais financiers que pour les cotisations à la Sécu. Rançon des abandons des gouvernements successifs, de droite ou socialiste, face à la croisade permanente du patronat, le capital vampirise sans cesse davantage les richesses créées par le travail. Les dividendes, qui représentaient 3% de la richesse nationale en 1980, en pèsent désormais 9%… Pour effectuer ce prélèvement, les actionnaires exigent des entreprises des rentabilités excessives, au détriment des salaires et de l’emploi, et n’investissent plus.

Il est donc temps de lever le grand tabou du coût du capital.

S.G.

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Depuis 1974 en France, à l’époque du serpent monétaire européen, l’État - et c’est pareil dans les autres pays européens - s’est interdit à lui-même d’emprunter auprès de sa banque centrale et il s’est donc lui-même privé de la création monétaire. Donc, l’État (c’est-à -dire nous tous !) s’oblige à emprunter auprès d’acteurs privés, à qui il doit donc payer des intérêts, et cela rend évidemment tout beaucoup plus cher.

On ne l’a dit pas clairement : on a dit qu’il y avait désormais interdiction d’emprunter à la Banque centrale, ce qui n’est pas honnête, pas clair, et ne permet pas aux gens de comprendre. Si l’article 104, disait « Les États ne peuvent plus créer la monnaie, maintenant ils doivent l’emprunter auprès des acteurs privés en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix mais qui fait aussi le grand bonheur des riches rentiers », il y aurait eu une révolution.

Ce hold-up scandaleux coûte à la France environ 80 milliards par an et nous ruine année après année. Ce sujet devrait être au coeur de tout. Au lieu de cela, personne n’en parle.

Etienne Chouard

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