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Lac Mégantic : Ça pue le capitalisme sauvage à plein nez !

Des politiciens néolibéraux du Québec sont allés faire leur petit numéro en vue de se faire du capital politique à partir de la souffrance de la population éprouvée. Ils sont allés exprimer leurs états d’âme avec des formules toutes faites qui sonnaient faux. Même l’occupant néolibéral canadien, responsable de la sécurité dans les transports, est venu faire semblant de découvrir quelque chose. Tous ces hypocrites, ces menteurs patentés, ces spécialistes du faire semblant iront de leurs enquêtes, toutes plus longues, sérieuses et raisonnables les unes que les autres… comme s’ils ne devaient pas être tenus responsables de cette tuerie. Le fait est qu’ils font bloc avec le capital. En fait, ils sont ses serviteurs, les défenseurs de ses intérêts. Il ne faut pas croire, contrairement à ce que les modérés, les bien-pensants voudront nous faire croire, que la tuerie est le fait de circonstances, d’erreurs inhabituelles ou de responsabilités limitées. La tuerie de Lac Mégantic est bel et bien la conséquence des politiques du régime néolibéral en place depuis des décennies.

Même la dictature médiatique se voit obligée de révéler certains faits qui sinon paraîtraient dans les journaux alternatifs. Mais il ne faut pas s’y laisser prendre. La dictature médiatique fera en sorte que toute l’attention soit portée sur les interventions raisonnables du régime néolibéral qui prendra la voie d’évitement des enquêtes et des mesures appropriées pour éviter que se reproduisent de tels « accidents ». Voici quelques faits rapportés par la médiasserie elle-même. En ce moment, elle fait celle qui dénonce les responsables… En lisant ces extraits, il faut toujours avoir présent à l’esprit qu’il s’agit de récupération, de manipulation de l’information, et que seul compte le résultat final, c’est-à-dire, de faire passer le régime supposément démocratique en place pour un protecteur du « citoyen » :

Un entrepreneur de Lac Mégantic qui normalement se serait tût dans une telle situation, s’est ouvert parce qu’il souffrait de la perte de ses proches. Il parlait ainsi de la Montreal Maine & Atlantic Railway et des gouvernements :

« En 2013, nous les propriétaires de compagnies, on est obligé d’assurer un suivi sur nos compagnies, on doit être responsable à 100 % des faits et gestes de nos gens. On a des papiers terribles à remplir et des demandes de nos gouvernements qui sont insensées. Mais ils laissent passer dans le milieu de nos régions des Américains qui ont le droit de faire n’importe quoi. Comme rouler sur des tracks surchargées qui auraient dû être changées il y a 100 ans. Les tracks ne sont pas adéquates, on le sait parce qu’on les répare régulièrement pour eux. Il y a une semaine, ils ont eu un déraillement sur le chemin Woburn et il y a eu un déversement de pétrole. Une autre fois, il manquait un pied de track à Scottstown. Quand il manque des bouts de track, ça n’est pas normal. Nos gouvernements qui ne font que de la politique, qu’ils agissent plutôt en bon papa. Ils ont une famille à s’occuper. Ce n’est pas normal que des trains de pétrole de l’Ouest se rendent vers l’Est en passant par des villages comme Mégantic et tuent nos enfants. C’est des fusils chargés »

Greenpeace dit :
« On sait que les trains sont très problématiques au niveau de la route. C’est dangereux de le transporter. C’est la base du problème : l’expansion du pétrole de schiste et des sables bitumineux dans l’ouest canadien, appuyée par le gouvernement canadien entre autres. »

Le pétrole de schiste transporté par MMA provenait du Dakota et était destiné à la région des Maritimes.

Un autre dit :

« Les compagnies se départissent de leurs petits réseaux où c’est très risqué. Quand vous vous appelez CN ou CP, vous ne prenez pas certains risques. Vous avez ces petites entreprises qui sont prêtes à prendre des risques. MMA c’était sa spécialité. On achète des petits tronçons de chemins de fer en prenant des risques que les autres ne veulent pas prendre, en chargeant des prix très bas pour rentrer dans le marché ».

Des capitalistes opportunistes qui veulent faire souffrir le territoire québécois du passage d’un pipeline dans son sol cherchent à exploiter la situation en disant que ce mode de transport est plus sécuritaire. Mais pour Greenpeace, le transport par pipeline n’est pas une alternative : ce sont deux mauvaises solutions. « C’est une lubie de vouloir nous faire croire qu’on doit absolument s’approvisionner du pétrole le plus polluant, le plus sale, qui vient de loin en plus et qui traverse des contrées extrêmement peuplées. ».

Le train fantôme qui a provoqué une hécatombe à Lac-Mégantic tirait des wagons-citernes reconnus depuis 20 ans comme étant non sécuritaires, mais autorisés par le gouvernement d’occupation canadien.

Un spécialiste explique :

« Les parois des wagons-citernes auraient dû avoir 1 pouce d’épaisseur (2,54 cm) au niveau de l’acier. Ce qui n’est pas le cas parce que si on appliquait cette règle immédiatement, c’est plus de 90 % des wagons-citernes qu’on devrait envoyer à la ferraille ». Il blâme le laxisme du gouvernement d’occupation d’Ottawa qui devrait aussi légiférer davantage sur la vitesse des trains lorsque ceux-ci traversent une zone d’habitations. « C’est irresponsable de la part de la part de Montreal, Maine and Atlantic Railway (MMA) d’avoir formé un convoi de 73 wagons de matières dangereuses étant donné que de grands segments de son réseau étaient limités à 10 miles à l’heure (16 km/h). En principe, s’il y a 30 % du réseau qui est limité à 10 miles à l’heure, on aurait déjà dû sonner l’alarme, ce qui n’a pas été le cas. »

Un expert parlant du modèle DOT-111 disait :

« Ce n’est bon à rien ça. Le principal critère qui fait qu’un wagon est sécuritaire, c’est une paroi d’acier d’un pouce. Si tu n’as pas cela, ça ne vaut rien. » — « On utilise ce modèle pour des raisons pécuniaires, a-t-il ajouté. Si c’était moi le ministre des Transports, les wagons qui n’ont pas une paroi d’un pouce d’épais, j’enverrais tout ça à la ferraille. Je n’irais même pas donner cela aux pays pauvres, j’aurais des remords de conscience. »

Selon le National Transportation Safety Board des États-Unis, les wagons DOT-111 sont « inadéquats pour résister au choc d’un déraillement ». Des rapports mettaient déjà en garde contre ce risque en 1991. Le gouvernement d’occupation d’Ottawa exige que les transporteurs choisissent des wagons-citernes plus épais quand ils renouvellent leur flotte. Mais il permet aux vieux modèles, dont la tête et l’enveloppe sont trop minces de rester en service.

Quoi de plus facile, de plus classique pour la bourgeoisie capitaliste et ses gouvernements néolibéraux que de mettre le blâme sur le petit, à commencer par le conducteur isolé du train pourtant décrit par ceux qui le connaissent un « ingénieur de haut calibre » et un « homme extrêmement compétent ». « Il connaît tout. C’est quelqu’un qui sort de l’ordinaire par son talent ». Comme les opérateurs québécois ne peuvent conduire aux États-Unis, et vice versa, les trains se dirigeant vers l’ouest, vides, arrêtent chaque jour au sud de la municipalité près du chemin Woburn pour y laisser monter, plus tard, un opérateur québécois. Quand ils arrivent en direction est, chargés de milliers de tonnes de pétrole, ils s’arrêtent à Nantes, comme ce fut le cas vendredi soir. Et, plus tard, un opérateur américain y monte. L’opérateur prenait son train à Farnham en fin de matinée, et se dirigeait à pas de tortue vers Nantes. Un trajet qui lui prenait jusqu’à12 heures. « Il roulait très lentement en raison des conditions des rails », dit un homme qui le connaissait.

Quoi de plus facile aussi que d’accuser les pompiers, volontaires, pour disculper le système capitaliste et ses puissants :

« Les pompiers ont répondu à l’appel d’un citoyen concernant un incendie sur l’un des moteurs du convoi. À ce qu’on m’a dit, ils se sont rendus sur place et ont utilisé un extincteur à main pour l’éteindre. Pour ce faire, ils ont aussi arrêté les moteurs de la première locomotive. C’est ce qui aurait provoqué la suite des événements » — « Je ne sais pas combien de temps s’est écoulé entre l’intervention des pompiers sur notre convoi et le moment où nous avons été informés que le moteur de la locomotive avait été éteint. De toute façon, lorsque nous l’avons su, il aurait été trop tard. Le convoi aurait déjà atteint Lac-Mégantic, avant même que nous puissions envoyer quelqu’un rétablir les freins ».

Le chef du service de sécurité incendie de la municipalité de Nantes, Patrick Lambert, réfute ces accusations. Il affirme que les 12 pompiers qui sont intervenus sur l’incendie ont respecté le protocole d’intervention que l’entreprise leur avait enseigné. « Quand on est arrivés, la locomotive fonctionnait. C’est nous qui l’avons arrêtée, par sécurité. C’est dans le protocole d’intervention de MMA, il faut couper le moteur », a-t-il dit. M. Lambert a aussi précisé que son équipe n’en était pas à sa première intervention auprès de cette entreprise. Son équipe a été appelée d’urgence à quatre reprises au cours des huit dernières années.

Les municipalités traversées par des voies ferrées ne savent pas ce que les entreprises ferroviaires transportent et ne disposent d’aucun levier, légal ou autre, pour connaître le moment de leur passage ou la nature des matières dangereuses qui circulent sous le nez de leurs citoyens. Même, la Ville de Montréal est tenue dans l’ignorance du passage de longs convois d’essence, de pétrole brut, de chlore ou d’acide sulfurique qui traversent des quartiers parmi les plus densément peuplés de l’île. Le régime néolibéral, toujours au service de la libre entreprise, permet aux entreprises ferroviaires de transporter ce qu’elles veulent, quand elles le veulent et où elles le veulent, sans obligation de divulgation préalable à qui que ce soit.

Pour la compagnie MMA, les matières dangereuses, depuis 1998, ont donné lieu à 11 incidents aux États-Unis. MMA a été forcée de payer 30 000 $ d’amende par l’Agence de protection environnementale américaine, après un déversement dans le Maine. Au Québec en 2010, deux locomotives ont déraillé à Farnham, et en juin 2013, déraillement aussi à Frontenac, tout près de Lac-Mégantic.

En somme, tous ces néolibéraux et leurs beaux discours sur « l’économie » dont nous profiterions, si peu enclins vers les mesures sociales, la protection de l’environnement, le bien-être et la sécurité de la population nous mènent tout droit vers le capitalisme sauvage. Il faut de toute urgence s’organiser en vue de mettre fin au système capitaliste qui comme nous l’avons vu, même dans le village conformiste, soumis au pouvoir établi de Lac Mégantic tue, assassine de plus en plus de gens.

Michel Rolland

Sources principales :

http://www.lapresse.ca/actualites/dossiers/tragedie-a-lac-megantic/201...

http://argent.canoe.ca/nouvelles/le-transport-de-petrole-par-train-den...

http://www.lapresse.ca/actualites/dossiers/tragedie-a-lac-megantic/201...

http://www.lapresse.ca/actualites/dossiers/tragedie-a-lac-megantic/201...

http://www.lapresse.ca/actualites/dossiers/tragedie-a-lac-megantic/201...

http://www.lapresse.ca/actualites/dossiers/tragedie-a-lac-megantic/201...

http://www.lapresse.ca/actualites/dossiers/tragedie-a-lac-megantic/201...

http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/faitsdivers/archives/2013/07/20130708...

http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/faitsdivers/archives/2013/07/20130708...

»» http://www.lavenirduquebec.org/
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