Bonjour,
La tactique est archi-classique : comme les Français sont, fort mal à propos, attachés aux services publics, comment faire pour avoir la peau de ces derniers sans provoquer une (trop grande) levée de boucliers ? Eh bien, c’est tout simple, il suffit de couper les vivres aux dits services publics, de manière à ce qu’ils ne fonctionnent plus d’une manière efficace pour leurs usagers (terme désuet qui a été maintenant remplacé par "client"). Ensuite, il suffit d’affirmer que si les services publics marchent aussi mal, c’est... parce qu’ils sont publics (dont forcément mal gérés par un état forcément incompétent), et que la seule solution réside dans la privatisation ! Le tour est joué, on appelle ça de la "communication gouvernementale", ou, dans le jargon journalistique à la mode, de la "pédagogie" (en effet, voyez-vous, les Français sont des enfants pas très épanouis à qui il faut tout expliquer).
Ensuite, lors de l’annonce de la privatisation qui viendra couronner tout ce beau processus, on expliquera les grèves par un "déficit de pédagogie" : les Français étant bien sûr tellement idiots que même le "pédagogue" le plus chevronné n’est pas sûr d’obtenir d’eux une compréhension adéquate de la situation, nécessairement "complexe", et qui nécessite des "réformes douloureuses mais nécessaires"...
Les dysfonctionnements délibérément provoqués de la RATP, de la SNCF, de la Poste, et bientôt de l’Education nationale (à la suite de suppression de postes tous azimuts), n’ont qu’un but : discréditer auprès de l’opinion publique le concept même de "service public", pour que les privatisations prévues dès le début du processus puissent s’opérer dans le minimum de protestations possibles. Il faut bien ça pour que le transfert de richesses du public au profit d’une poignée d’exploiteurs privés pompeusement appelés "entreprises" s’effectuent sans anicroches...