La semaine dernière a été marquée par une série d’indices illustrant un changement fondamental dans le discours politique et médiatique américain sur la Syrie, en prélude à un aveu franc de l’échec du plan de Washington dans ce pays, qui devrait apparaitre après le sommet russo-américain.
Ainsi, Washington a sciemment fait savoir que le président Barack Obama avait rejeté un plan d’armement des rebelles syriens présenté par Hillary Clinton, David Petraeus et Leon Panetta, qui ont été remplacés dans le nouvelle administration. Ce trio dirigeait la guerre universelle menée contre la Syrie dans les domaines sécuritaire, militaire et économique. Le nouveau secrétaire d’Etat, John Kerry, a mis l’accent dans ses déclarations sur la nécessité de trouver un règlement politique à la crise à travers des négociations entre les oppositions et l’Etat national syrien, dirigé par son président Bachar al-Assad. Kerry a préparé le terrain à une éventuelle rencontre avec Assad dans plusieurs déclarations faisant état d’"idées" susceptibles de convaincre le dirigeant syrien de négocier avec ses détracteurs. Il est important de souligner que l’initiative proposée par le président Assad le 6 janvier dernier est la seule initiative sérieuse pour organiser le dialogue et le partenariat avec l’opposition. Toutefois, le chef de la diplomatie américaine semble vouloir préparer son opinion publique et les gouvernements de la région à la scène dont il rêve mais qu’il ne lui sera pas facile de concrétiser : un photo le montrant en train de présenter ses respects au dirigeant de la Syrie, en sa qualité de secrétaire d’Etat américain. Un dirigeant que les Américains ont cru à un certain moment pouvoir renverser.
Tous ceux qui suivent de près les développements de la crise syrienne ne peuvent qu’être écoeurés de l’attitude trompeuse et hypocrite des Etats-Unis, qui ont déversé ces derniers jours -via la Maison Blanche, le Pentagone et le Département d’Etat- un flot de déclarations sur le fait que le Front qaïdiste al-Nosra constitue la principale source de danger menaçant la sécurité du monde arabe et des pays occidentaux. Qui a mobilisé ces terroristes du monde entier pour les envoyer en Syrie ? Qui a ordonné à la Turquie, au Qatar, à l’Arabie saoudite, à la Libye et au Courant du futur libanais d’offrir argent, armes, entrainement, soutiens logistiques et couverture politique et médiatique aux groupes takfiristes ? N’est-ce pas l’Amérique ? Quel est le secret de ce revirement ?
Certainement pas un éveil de la conscience américaine. C’est tout simplement l’échec du plan occidental contre la Syrie devant la résistance tenace et acharnée du peuple et de l’armée syrienne et de leurs alliés dans la région et dans le monde ; devant la détermination inébranlable de Bachar al-Assad qu’ils n’ont pas réussi à briser et qui se prépare dores et déjà à une nouvelle victoire historique après ses succès en Irak, dans la guerre de juillet 2006 au Liban et à deux reprises à Gaza en 2008 et 2012.
L’empire américain a perdu sa guerre contre Assad et contre la Syrie et se prépare à accepter le mécanisme de fin de la violence proposé par le président syrien. C’est-à -dire que Washington va être contraint, dans un proche avenir, de mettre en oeuvre des engagements portant sur l’arrêt de l’armement et du financement des groupes terroristes par ses Etats auxiliaires dans la région.
C’est à ce moment là que les vrais problèmes de ces Etats vont commencer.
Ghaleb Kandil
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