Article particulièrement intéressant paru dans le Marianne n°802 de la semaine dernière. Il explique comment en France, les difficultés économiques ont fait exploser la précarité et la misère et par voie de conséquences la criminalité. Il ne s’agit pas bien sûr de trouver une excuse aux délinquants et aux criminels mais de voir comment est-ce-que la délinquance se développe par ces temps difficiles.
Ainsi Marianne nous fait observer comment les vols à l’étalage explosent. 40 035 voleurs ont été mis en cause en 2011, soit une hausse de 48% par rapport à 2008.
La hausse est bien plus importante lorsqu’on se penche sur les mis en cause d’origine étrangère, avec une hausse de 114% pour ceux venus de Roumanie et de près de 68% pour ceux issus de l’ex Yougoslavie, territoires où crise économique et chaos politique se combinent.
L’or est la cible désormais favorite des voleurs, tant son cours flambe avec la crise. L’arrachage de colliers se multiplie avec les beaux jours. Plus de 400 au mois de mai à Paris cette année alors qu’ils n’avaient été que de 88 en 2005. Marianne constate que plus la valeur de l’or augmente, plus les attaques sont violentes et vont jusqu’au meurtre.
Des nouvelles formes de délinquance se font jour comme le trafic de pesticides, l’apparition de "Madoff" locaux et la multiplication de "nourrices" , ces résidents des cités obligés de stocker chez eux la drogue pour la mettre hors de portéé des perquisitions chez les présumés trafiquants.
Un corollaire à tout cela, est la multiplication des vigiles privés qui désormais opèrent sur les espaces publics y compris les écoles et l’apparition d’initiatives privées comme "les voisins référents" avec des risques de dérapages et de dérives.
Comme le signale le commissaire Jean-François Gayraud dans l’article, ces faits divers ont bel et bien été déclenchés par une crise due "à l’action prédatrice d’élites cupides".
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La délinquance comme conséquence de la crise n’est pas un phénomène nouveau bien sûr. Mais ce qui est intolérable c’est que cette délinquance est de plus en plus le fait de personnes tout à fait normales on va dire (enfance épanouie,bonne éducation, vie affective et familiale équilibrée, insérée jusqu’alors socialement)et qui y recourent car elles n’ont plus le choix ou sont abandonnées par un système de plus en plus impitoyable qui délite même l’envie de solidarité chez les autres, soucieux de leur propre subsistance. Crise que nous rappelons ici, n’est pas due au hasard mais la résultante d’une volonté ou du moins d’une logique interne à notre système de développement. (Voir nos précédents articles et livres conseillés)
Par ailleurs, il est vraisemblable qu’à terme on voit apparaître des "gated communities", des résidences ou lotissements privés et sécurisés qui prennent en charge des infrastructures urbaines (rues, espaces collectifs,espaces de loisirs) réservées au seuls résidents et qui bien entendu sont en parfaite contradiction avec la notion d’espace public et risquent de s’opposer aux pouvoirs locaux voire nationaux à long terme.
Nées aux Etat-Unis, les "gated communities" ne cessent de prospérer. Les Etat-Unis en comptent 230 000 ; les plus grandes abritent de 20 000 (EU) à 200 000 habitants (Wuhan en Chine).
Pour Gated Communities : Wikipédia - Réseau Terra
Téléchargez le rapport de l’Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales 2011 : Rapport ONDRP
Article par Eldon - http://www.blogapares.com
