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L’impérialisme et le sionisme, un réel danger pour les peuples

« Pourquoi ai-je attendu ce jour pour le dire,
vieilli, et de ma dernière encre :
La puissance atomique d’Israël menace
une paix du monde déjà fragile ? (…)
parce que je suis las de l’hypocrisie de l’Occident ».

Ainsi s’exprimait Günter Grass prix Nobel de littérature dans un poème publié le 4 avril par le quotidien Süddeutsche Zeitung (1). Günter Grass n’annonce en fait rien de nouveau en affirmant courageusement que l’État sioniste d’Israël, soutenu aveuglément par l’impérialisme américain et européen, menace la paix du monde.

Dès le premier tiers du XIXe siècle, le Royaume-Uni développait déjà l’idée de créer un « foyer juif en Palestine » pour servir ses propres intérêts stratégiques (2). Le sionisme politique a grandi et prospéré sous l’aile protectrice de l’impérialisme britannique, puissance économique et coloniale de l’époque. L’antisémitisme européen, le génocide nazi, le mépris des arabes palestiniens, considérés comme des ectoplasmes par le colonisateur britannique, ont grandement contribué au développement du sionisme qui n’était, jusqu’à la déclaration Balfour (1917), qu’un mouvement politique minoritaire chez les juifs. Chaïm Weizmann, premier président de l’État d’Israël, écrivait dans ses mémoires : « Il était toujours plus facile de parler à coeur ouvert aux non-juifs qu’aux juifs occidentaux ; il y avait moins de chance d’être mal compris » (3). Ce sont donc les intérêts économiques et stratégiques de l’Angleterre et, partant, de la bourgeoisie anglaise qui sont, tout du moins au début, derrière le fait colonial israélien et ce qu’il est devenu aujourd’hui c’est à dire un véritable danger non seulement pour les peuples de cette région « bourrée » de pétrole, mais pour le monde entier.

Israël est un État au-dessus de tous les États. Il est aussi au-dessus des lois, des conventions et de toutes les résolutions des Nations Unies. Israël a trop de pouvoir. Il ne supporte ni contradiction, ni critique. Toute contestation, toute opposition et toute dénonciation de l’entité sioniste est impitoyablement réprimée. L’antisionisme se confond désormais avec l’antisémitisme. Les listes de militants et militantes, de penseurs, de poètes, d’artistes, d’universitaires, de journalistes, d’hommes et de femmes politiques, accusés d’antisémitisme sont interminables. Günter Grass n’est ni le premier ni le dernier à être traité d’antisémite. La résistance à l’État sioniste d’Israël est systématiquement qualifiée de terrorisme. Même si la résistance à l’occupant est un droit naturel reconnu par les Nations Unis, le peuple palestinien est réduit à des « bandes de terroristes » qui menacent l’existence même d’Israël ! Cette obstination à taire toute critique de l’entité sioniste ne peut s’expliquer que par cette farouche volonté d’escamoter l’histoire de la Palestine et les crimes perpétrés par Israël avec la complicité absolue de l’impérialisme contre le peuple palestinien. Les massacres d’Israël se font « dans les murmures ou dans un silence total(...) » écrivait Jean Genet dans « Quatre heures à Chatila » (4).

La bourgeoisie et le sionisme politique ont ensemble enfanté un monstre qui ne cesse de grandir et menace le monde d’une guerre nucléaire dont les conséquences sont incalculables.

Israël, l’impérialisme américain et européen n’ont jamais accepté ni supporté la disparition de la dynastie des Pahlavi, qui était à leur service, et la naissance de la République islamique d’Iran en 1979. La dictature du Chah était l’une des plus féroces et des plus cruelles que l’impérialisme américain ait produit. La Savak, police politique du Chah, faisait régner la terreur par des pratiques d’une rare barbarie, empêchant toute velléité d’opposition au régime en place. Les compagnies américaines et britanniques notamment peuvent alors pomper à leur guise le pétrole iranien en toute quiétude.

Le fait que cette République religieuse et nationaliste refuse l’hégémonie impérialiste et nationalise ses richesses pétrolières et gazières a suffit pour placer l’Iran sur l’« Axe du Mal » parmi les « États voyous ». Les Etats-Unis et Israël ne peuvent tolérer un pays comme l’Iran se développer et menacer leur hégémonie sur le Moyen-Orient, première région pétrolière du monde. Pour les dirigeants sionistes, l’Iran et son développement rapide constituent de surcroît un obstacle à la réalisation du « Grand Israël ».

Il faut donc, vaille que vaille, détruire cette république. A la place, il faut installer un régime au service des intérêts impérialistes et sionistes. Et tous les moyens sont bons pour atteindre cet objectif. Embargo, sanctions en tout genre, assassinat de chercheurs scientifiques, ingérence dans les affaires politiques iraniennes etc., sont des armes que l’impérialisme et le sionisme utilisent pour mettre à genoux la République islamique d’Iran. On prépare également l’opinion publique internationale à une éventuelle agression contre l’Iran par une intense et délirante propagande. La diabolisation des dirigeants iraniens, comme on a diabolisé tous les dirigeants des pays que l’on a envahis, relève de cette intoxication et de cette gigantesque manipulation de l’opinion. Il faut créer un climat politique et psychologique propice à la guerre.

Mais l’État d’ Israël veut aller encore plus loin. Et c’est le programme nucléaire iranien qui est cette fois visé. « L’Iran s’approche lentement mais sûrement du moment où il entrera dans une zone d’immunité » disait Ehoud Barak, ministre de la défense israélien (5). « l’Iran ne devrait jamais être autorisé à développer des armes nucléaires » insistait Netanyahou devant l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) (6). Détruire les installations nucléaires iraniennes est devenu l’obsession des dirigeants extrémistes israéliens. Benyamin Netanyahou en fait même la mission de sa vie (7).

Étrange situation ! Ce sont les pays impérialistes et leur créature le sionisme dont toute l’histoire n’est que cruauté, massacres et mépris absolu de la vie humaine qui accusent l’Iran de vouloir posséder la bombe nucléaire alors qu’ils détiennent l’essentiel de cette terrifiante arme ! Rappelons tout de même que les États-Unis ont utilisé par deux fois cette arme génocidaire contre les habitants d’Hiroshima et de Nagasaki en 1945 tuant dans des conditions atroces des dizaines de milliers d’hommes et de femmes. Aujourd’hui, ces pays possèdent des armes nucléaires autrement plus puissantes que celles qui ont dévasté les deux villes japonaises. Les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et Israël s’arrogent le droit non seulement de détenir des armes nucléaires, hors de tout contrôle, capables probablement d’anéantir toute vie sur terre, mais aussi de les utiliser contre qui ils veulent et quand ils veulent. L’impérialisme et le sionisme constituent un danger réel pour tous les peuples de la planète.

Les peuples et en particulier les travailleurs n’ont nul besoin des guerres et des bombes nucléaires. Ils ont besoin d’un monde débarrassé justement de l’impérialisme et du sionisme surarmés, ennemis du progrès et de la paix. L’impérialisme et le sionisme ont semé trop de malheurs sur cette terre en dressant les peuples les uns contre les autres. Seules l’entente et la fraternité entre les classes ouvrières du monde entier permettront de mettre un terme à l’hégémonie capitaliste et son rejeton sioniste.

Mohamed Belaali

(1) Voir la traduction en français :
http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/04/05/gunter-grass-ce-qui-doit-etre-dit_1681403_3214.html?ROSAE_PREVIEW

(2) Voir sur ce point, l’excellent livre de Lotfallah Soliman : « Pour une histoire profane de la Palestine ». Éditions La Découverte, 1989.

(3) Weizmann Chaïm « Naissance d’Israël », Gallimard, Paris, 1957, page 183, cité par L. soliman, op.cit, page 26.

(4) Jean Genet, L’ennemi déclaré. Textes et entretiens. Gallimard. Page 243.

(5) http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2012/02/13/la-guerre-des-nerfs_1641768_3218.html

(6) http://www.juif.org/diplomatie-moyen-orient/168895,netanyahou-a-l-aipac-il-faut-stopper-un-iran-nucleaire.php

(7) http://www.legrandsoir.info/Une-hysterique-propagande-contre-l-Iran.html


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Daniel Santiago,prêtre salvadorien
cité dans "What Uncle Sam Really Wants", Noam Chomsky, 1993

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