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L’ Europe et la France ou l’ homme qui rit dans un cimetière.

COMMENTAIRES  

08/02/2006 16:39 par Actustragicus

Je suis effrayée par la manière dont l’esprit public français est désormais prêt à accepter jusqu’au bombardement nucléaire sur l’Iran et plus généralement l’horreur ordinaire sur l’Irak, sur les Palestiniens, au nom du fait d’abord que ces peuples ne seraient pas "démocratiques".

Tout d’abord, je pense que vous identifiez beaucoup trop vite le nous occidental à l’image faussée qu’en donnent nos médias corrompus (de même que vous identifiez les peuples à leurs régimes politiques). Il est aisé de se battre contre des idées fausses, il est plus difficile d’apporter un débouché politique à la majorité silencieuse qui en aurait bien besoin.

Ensuite, je ne suis pas d’accord avec votre relativisme qui entraîne à tous les excès.
Par exemple, je pense qu’il est essentiel de distinguer le racisme (être attaqué pour ce que l’on est) de la critique religieuse (être attaqué pour ce que l’on pense) : en France, nous sommes censés savoir le faire (bien que beaucoup de gens aujourd’hui fassent la confusion, apparemment), tandis que ce n’est pas le cas, disons, en Jordanie... Doit-on laisser cette dernière "maître de ses propres combats pour la raison" , ou doit-on essayer de la convaincre sur ce point-là (à condition de se laisser convaincre sur d’autres points bien sûr) ? Devrait-on accepter un compromis entre une position raisonnable et une position déraisonnable ?

N’avez-vous jamais réalisé que les guerres arrivent lorsqu’il n’y a plus assez de valeurs communes entre deux peuples ? Si vous acceptez que chaque peuple (ou plus souvent, leurs dirigeants...) développe son propre "combat pour la raison" , vous acceptez qu’il diverge du nôtre jusqu’au point d’affrontement.
Nous devons au contraire nous convaincre et nous laisser convaincre les uns les autres sans relâche, dans un égal respect réciproque.

08/02/2006 18:38 par danielle bleitrach

S’il s’agit d’une discussion philosophique sur la question du rationalisme entre les peuples, je suis prête à argumenter sur le fait qu’il y a y compris dans l’Islam, des bases de rationalisme beaucoup plus sûres que dans notre propre culture.
Mais s’agit-il bien de cela ? ne vous inquietez pas pour les divergences théoriques que nous pouvons avoir avec la Jordanie, il est peu vraisemblable qu’elles se traduiront par le débarquement dans les eaux niçoises d’un porte-avion jordanien, avec des rafales équipées de têtes nucléaires. parce que l’incompréhension entre nous et le monde musulman vient d’abord de là . parce que nul peuple n’aime des missionnaires de "la raison" ou de "la démocratie" casqués et bottés. Ce n’est pas du "relativisme", c’est universel... Surtout quand le but réel est de piller leurs ressources.
Cela dit en ce qui concerne "la question juive, l’antisémitisme vrai ou supposé, je vous signale qu’actuellement dans les faits la seule puissance nucléaire menaçante c’est l’Israël. Que si l’Allemagne menaçait de la même manière la France nous en aurions entendu d’autres sur la haine sacrée du Boche... Enfin, autre fait, tandis que Petain livrait ma famille à Hitler, les peuples du Moyen orient étaient tout à fait tranquilles, et ceci est vrai depuis de nombreux siècles.. C’est pourquoi je dis qu’il faut distinguer les actes et les paroles...
Et que quand ces peuples disent face à la provocation qu’ils viennent encore de subir : "que diriez vous si nous caricaturions l’holocauste ?"
C’est si vrai que nous considérons comme des fanatiques des gens qui protestent et se contentent d’attaquer des symboles, alors que nous sommes plein d’indulgence pour le gentil GI qui distribue des bonbons aux enfants irakiens, il est le représentant d’une "grande démocratie"...
Une des bases premières du rationalisme est non seulement de chercher les causes, mais encore de critiquer son propre entendement avant de dénoncer celui des autres. Surtout quand il s’avère qu’il n’en a qu’une vision déformée et qu’il ignore tout de son histoire, de ses moeurs et de ses pensées.
DB

08/02/2006 19:54 par Raskolnikov

Merci du fond du coeur pour vôtre article Danielle.

Je suis profondément dégoûté de la façon dont les dirigents de l’Occident ont détournés les valeurs des Lumières pour commettre leurs exactions. On reconnait bien ce que des penseurs comme Nietzsche, Bakounine et Orwell avaient vu venir, et que ce dernier à nommé le "doublespeak".

Je ferai ce qui est dans mon possible pour réveiller les consciences des gens autours de moi, parce que je suis convaincu que le changement ne viendra pas d’en haut, mais s’effectuera de la base vers le sommet.

Encore merci pour vôtre article !

10/02/2006 21:22 par Copas

Je trouve, bien au contraire, de terribles ambiguités dans le texte de Danielle Bleitrach qui rejoint d’autres discours confusionistes qu’on entends actuellement contre la démocratie (qu’il s’agit de defendre en lui donnnant une portée réelle, en étendant les champs de son empire au domaine de l’économie et de l’entreprise et non de devaluer ), contre la laïcité accusée là de pires crimes ( alors qu’il faut au contraire l’etendre en la bornant pour qu’elle n’empiete pas sur les libertés individuelles non empietantes de celles des autres, et non avoir de terribles ambiguités sur ces questions)....

Un nombre d’ambiguités grandissantes parsement les textes de Bleitrach, ambiguités camouflées dans une des formes de critique possible des sociétés.

Danièle, de son point de vue, en partant d’une série de justes critiques, de faits indeniables aboutit à des conclusions inverses des mouvements de liberté et de fraternité qui ont longtemps accompagné les rêves des communistes quand ils ne se faisaient pas écraser le cigare par les logiques inverses du stalinisme.

Il y a d’autres logiques possibles.

Elle entre ainsi dans une logique qui, si elle devenait dominante, serait fondamentalement réac, de droite et totalitariste.

Le fait que les agressions militaires américaines ou autres utilisent le pretexte démocratique pour dominer, maltraiter, n’invalide pas le combat pour les libertés individuelles partout, n’invalide pas les batailles pour la démocratie (tant pas ses batailles pour ne pas être soumis à des interets financiers, religieux, bureaucratiques ou absolutistes que par ses batailles sur les droits lui donnant chair et profondeur)...

Danielle nous mene profondement à l’ambiguité et pas dans la solidarité.

Qu’il faille defendre le peuple cubain et ses conquêtes sociales ne signifie en rien se comporter en dévot du PC cubain.
Se battre contre les menaces d’agression militaire contre l’Iran ne signifie en rien génuflexer devant les tendances maltraitantes islamistes des populations en Iran.

Protester contre le côté manipulatoire des évenements autour des caricatures sur l’Islam ne signifie en rien brailler pour une censure qui serait justement appliquée par les manipulateurs.

Appeler à l’anti-democratisme, à l’anti-laïcisme comble d’aise la face noire de l’Europe et rend gouteux ces propos par des manipulateurs sarkoziens qui n’en demandaient pas tant.

On peut, comme de très nombreux européens être contre la guerre, contre les agressions de peuples, contre les logiques de domination imperiales et pour les libertés, pour la laïcité et pour le socialisme .....

Nous devons rester mobilisés pour empecher des agressions contre les peuples et au premier rang de ceux-ci les peuples d’Iran afin qu’ils ne subissent une nouvelle agression imperialiste.

Il semblerait que notre amie ne fasse pas ce choix mais enfile de droles de patins,
Et nous ressorte le bon vieux plat cuisiné des ouistres tcéistes sur cette vielle Europe fatiguée et usée, des odes contre la laïcité et la démocratie, des pas de droite du Finkie, des allégations méprisantes du bon Bush...

Triste.

Et surtout tristes adieux à la lutte de classes, aux idéaux de liberté, aux idéaux de solidarité qui ne commencent pas par essayer de globaliser dominants et dominées en une même catégorie...

C’est vrai le PC vietnamien, LUI, ne confondait pas gouvernement et exploités, gouvernement américain et peuple américain, de la même façon que l’internationale communiste fut construite au départ en un élan de solidarité et de revolte contre ce qui jetait les peuples les uns contre les autres.
C’est vrai, ceux là , n’auraient jamais confondu un peuple avec ses "maîtres" cruels.

Danielle nous donne une vision cosmétique de cette logique alors que nous savons qu’elle ne se reduisait pas à une commodité.... Comme un effet de réthorique , on distingue peuple et gouvernement afin finalement d’affaiblir l’enemi et non pas poser les jalons d’une autre société de solidarité qui exploserait les frontières...

C’est l’inverse de l’espérance communiste, pour les aspects positifs de celle-ci, et ce n’est pas mon choix.

Vive la liberté qui nous permet, à Danielle et à moi, de parler quelque peu, entendre des petites musiques differentes des gros orchestres des médias unipolaires, anti-democratiques et de concessions d’état...

La solution à l’avancée n’est pas d’appeler à réduire et à se gausser du peu de démocratie et de liberté, voir en faire des énemis, comme le font les innombrables forces de droites, les fachos et les neo-cons, mais de se battre pour qu’elles sortent de l’univers du formel, de la réthorique et du pretexte pour prendre chair et corps massivement afin de dégager d’immenses champs de liberté à tout(e) un(e) chacun(e)..

Reprendre fil de cette logique donne puissance et vigueur aux solidarités internationalistes.

Copas

11/02/2006 07:13 par Anonyme

Il ne suffit pas de dire qu’il y a des ambiguités, il faut les désigner. Votre texte est de ce point de vue d’une grande confusion et monte un procès en finalité faute de démonstration convaincante, ce qui est le propre d’une pensée qui justement n’est pas rationnelle.Vous laissez planer le stalinisme, le totalitarisme, et autre anathème sans jamais cerner réellement les points contestables.
A l’inverse de ce que vous affirmez sans le démontrer autrement que par de vagues références au stalinisme, je me bat effectivement pour la démocratie. Je dénonce non la laïcité mais un certain usage de celle-ci. J’oppose une idéologie type "petit père Combes", étroite, colonialiste à ce que pourrait être une véritable lâïcité. Vous savez il faut connaître les soubassements d’une pensée pour mieux entrevoir là où elle fait faillite.
Un exemple, il y a une grande parenté entre la pensée de Spinoza et celle du libertinage érudit français de gens comme Gassendi, Cyrano de Bergerac et d’autres. Ces derniers illustrés par le personnage de Don Juan de Molière, vont faire fonctionner en cercle étroit aristocratique leur revendication à la dénonciation de Dieu, leur revendication au déterminisme, leur matérialisme absolu, et leur haine de la religion. ils admettent à travers leur supériorité élitiste, qu’il faut de la superstition pour tenir le peuple. Nous héritons de leur radicalisme athée, contre lequel luttera Robespierre avec son culte de l’Etre suprême. Il rejoindra par Kant interposé, la véritable pensée de Spinoza qui ne dénonce jamais la foi, le besoin d’élévation de l’être humain, mais lui donne de véritables objectifs, non seulement la connaissance de l’univers par la science, mais l’esprit de responsabilité individuel et collectif, la véritable démocratie, celle qui connait les causes et y trouve remède, et enfin Spinoza introduit dans la démocratie le droit à l’insurrection face à l’injustice. Nous avons tendance à toujours raboter le questionnement philosophique. Même kant en France est limité par l’étroitesse du positivisme. Je crois que c’est aussi à cause de ce que Spinoza a tenté de dépasser, c’est-à -dire le cartésianisme.
On ne se débarrasse pas de ces questions par des démonstrations étroites, utilitaristes et in fine bourgeoises, je pourrais également faire référence à Marx qui débute sa réflexion philosophique sur ces questions avec sa thèse sur Démocrite et Epicure, et leur théorie sur les atomes. Lui aussi ne cesse de déplorer l’esprit français toujours pressé d’arriver aux conclusions avant d’avoir suivi le démonstration (préface du Capital). Nous croyons avoir résolu le problème par un athéisme étroit que nous confondons avec le grand débat sur le matérialisme et la liberté humaine, mais nous ne témoignons simplement que de l’impact sur nous même de la religion chrétienne et la manière soumise dont nous courrons tous derrière elle, les uns avec un cierge les autres avec un baton.
En revanche, nous ignorons tout de la manière dont d’autres cultures se sont posées les mêmes questions, elles n’ont pas engendré les mêmes problèmes que nous, elles en ont d’autres. Ainsi l’Islam permet un essor du rationalisme, de l’ouverture scientifique tout à fait remarquable, alors que le christianisme s’enferme dans une réthorique scholastique. Et ce n’est pas un hasard, si ce sont les peuples arabes qui nous ont apporté des connaissances, un rationalisme qui a permis à des gens comme Spinoza dont la famille a du fuir devant la reconquête espagnole chrétienne, de dépasser l’étroitesse du cartésianisme qui est pourtant un effort méthodologique essentiel. Il faudrait également analyser le rôle du judaïsme...
Donc vous le voyez, je préconise un véritable dialogue entre cultures, celui-ci a déjà été inauguré par quelqu’un comme E.W.Saïd. Mais pour que ce dialogue respectueux ait lieu, il faut d’urgence en créer les conditions en dénonçant les guerres coloniales, le pillage, les "missionnaires" casqués et bottés, l’étroitesse autosatisfaite d’un Occident convaincu de représenter "le progrès"...
Aujourd’hui certains chez nous en sont arrivés à dénoncer "le progrès", peut-être devrait-il réflechir à ce que l’Occident a conçu comme "le progrès". Là encore il existe des gens qui se sont interrogés à partir du nazisme sur les limites de "la rationalité" occidentale. Non pour renoncer à la rationalité, mais pour tenter de comprendre les vices de la construction du "sujet" occidental.
Donc je pars d’une évidence, que vous reconnaissez, un fait difficilement contestable, à savoir que l’on n’enseigne pas la démocratie ou l’émancipation féminine par le meurtre et le pillage.
Deuxième fait qui nous concerne directement. Alors que les Français, le politico-médiatique, laissent passer sans le moindre débat le discours du président de la république et au-delà du discours la transformation de fond en comble de la force de frappe nucléaire, pour le plus grand bénifice du complexe industrialo-militaire qui tient également la presse et l’édition, il suffit de leur agiter un voile, de leur présenter une réaction de peuples humiliés, pour qu’ils se passionnent, soient convaincus d’être la raison opposée à l’obscurantisme.
cet art de se jeter dans tous les leurres, de fragmenter les questions, est une véritable manipulation de l’esprit public...
Il utilise l’ignorance, le fanatisme supérieur, la difficulté à penser les questions dans toute leur ampleur, et y compris chez ceux qui se croient "savants" et qui ne sont qu’arrogants... Je suis encore plus irritée par des gens qui ne fonctionnent que par des références à de pseudos dossiers "technocratiques" et les utilisent dans le mépris du "vulgaire", qui ne pensent plus, mais opposent aux questions un pseudo-savoir basé sur de fragiles analogies, des anathèmes non démontrés (danielle est stalinienne, elle fait courrir un danger à la démocratie, d’ailleurs elle parle de Cuba)... dont le soubassement est l’ignorance de ce dont on prétend faire allusion, l’entretien de préjugés...
En ce qui concerne en particulier l’histoire du communisme, je suis pour une critique réelle, et pas celle qui consiste à entretenir les prejugés : tout serait du à un homme, Staline, nouvelle incarnation de Dieu ou du diable. Ce qui permet de diaboliser les peuples en recréant la même figure du MAL. En violation de toute compréhension des phénomènes... Pour venir en point d’appui de toutes les opérations contre des peuples... L’absurde ni-ni parce que l’on voit bien comment se débarrasser des dictateurs (saddam) ou des pseudos-dictateurs créés par manipulation (Fidel, Chavez) mais on ne voit pas comment se débarraser de la véritable dictature, celle de l’impérialisme...

veuillez m’excuser de devoir interrompre cet échange passionné et passionnant, mais je pars pour un mois et demi à Cuba, pour tenter comme je le fais depuis une dizaine d’années de connaître et comprendre un peuple qui a choisi de résister... Si cette rencontre a été une "révolution intellectuelle", c’est parce qu’elle m’a obligée à penser dans d’autres catégories que celles héritées de mon histoire, de ma société. A partir sans doute du refus de l’échec, de l’amertume devant le ralliement des miens aux pires errances de la réaction, non seulement je n’ai pas trouvé confirmation des bases antérieures de ma réflexion, mais j’ai du au contraire remettre en question y compris la manière dont s’est construit "le socialisme européen"... Donc je pense paradoxalement être plus éloignée du stalinisme, que ceux qui ont ce mot plein la bouche, ou celui de démocratie et dans les faits, pour ne citer qu’un exemple qui me concerne directement, pratiquent une censure impitoyable sur les idées, les faits que je tente d’apporter à la connaissance des communistes. je fais référence très précisemment à la CENSURE de l’humanité sur les livres que j’ai écris avec des collaborateurs. Sur Cuba,mais aussi sur la montée des résistances en Amérique latine,avec la mise en évidence du rôle de l’Europe, la manipulation médiatique, toutes questions d’une brûlante actualité. Là encore les FAITS sont têtus, faute d’une véritable analyse, le PCF poursuit la pratique "stalinienne" consistant à gommer sur la photo, les dirigeants qui ont déplus.
On ne juge pas des partis au galimatias généreux, mais à leur pratique réelle, et à l’utilité ou à la nocivité qu’elles ont. Il est clair que le PCF est incapable aujourd’hui de dégager une voie politique et qu’il poursuit dans l’anthème... Et je le dis sans amertume aucune, pour comme je l’ai toujours fait contribuer au débat sans tabou non seulement avec les communistes, mais avec tous les "révolutionnaires", tous ceux qui cherchent une issue. Mes critiques sont au contraire la preuve d’une confiance, peut-être de plus en plus illusoire, sur la capacité de ce parti à redresser la barre...

Il y a néanmoins entre nous un point d’accord sur lequel se termine d’ailleurs votre message : le recours aux Institutions internationales.

Mais là encore, il faut affirmer le principe mais aussi considérer la réalité des dites Institutions internationales. Par exemple l’ONU, quand Chavez analyse la réalité de l’ONU, il note à juste titre que ce qui empêche l’ONU de fonctionner est la politique des Etats-Unis. J’ajouterai que le discours de notre Président vient un peu plus de mettre à mal toute légalité internationale sans que cela provoque la moindre émotion (et alors que je ne cesse de dénoncer cela et subit la censure de l’humanité, vous osez m’accuser de le négliger, mais passons... ).
De même que penser de la position du PCF qui propose d’interpeller la Commission européenne sur l’affaire Arcelor alors que chacun sait ce qu’on peut attendre de la dite commission...
C’est pourquoi tout en m’affirmant comme vous pour les Institutions internationales, tout en notant leur partiale imperfection, j’appelle de mes voeux, par exemple un grand mouvement pour la paix, le désarmement, et la justice sans laquelle telles qu’elles sont ces Institutions resteront impuissantes et se contenteront d’entériner le droit du plus fort...
Et en plaidant pour l’abandon de la part des Français d’une vision impérialiste, ignorante, manipulée des peuples, je plaide y compris pour la constitution d’un tel mouvement sur des bases réelles...
Danielle Bleitrach

11/02/2006 19:20 par Copas

Tu lèves des ambiguités mais celà me semble encore insuffisant.

Mais ce n’est pas en portant critiques indistinctes et ambigues, ni en en appelant au détail sur Spinoza et d’une interprétation de Cyrano qu’on résout les problemes de ce que furent les échecs d’une série d’expériences...

Ce n’est pas en nous racontant également des généralisations abusives contre les peuples européens qu’on fait avancer le socialisme à Cuba.

Les batailles en cours ne consistent pas à dérouler des tapis rouges sous les bottes des affrontements de continents et de sociétés.

Il faut être précis . Ma réponse n’était pas imprécise car l’attaque était floue et assez large pour en avoir des lectures traditionelles qu’on connait bien chez nos modernes Pétainistes européens...

C’était le coeur de mes propos dont j’ai forcé le trait afin de t’en faire lever les ambiguités.

Je sais bien que tels n’était pas le fond de tes propos, ni ton désir, il fallait donc que tu précises celà .

C’est l’ambiguité des interprétations possibles de tes textes qui m’a poussé à intervenir..

Sur la question du stalinisme, je ne pense pas que ce fut une affaire de despote mais renvoyait à des fonctionements bien concrets, de couches sociales bien concretes, existantes également à Cuba (bien que moins monstrueuses dans leurs mécaniques), qui tirent nourriture des couches populaires et des agressions exterieures comme substrats de leur domination.

Elles tirent leur pouvoir d’une confiscation permanente des droits et libertés des travailleurs, avec comme contre-parties de parler en leur nom et des fois de leur donner des conquêtes sociales.

Le stalinisme n’a rien inventé et ne correspond qu’à une nuance d’un mode de domination particulier.

Je reste les deux pieds sur le sol et regarde ce qui divise les peuples, au concret, ce qui limite les libertés des peuples comme des individus les composant.

Si on me parle de socialisme à Cuba je deviens bêtement concrêt : Les travailleurs ont-ils liberté de choisir et de diriger leurs entreprises ?
Ont-ils les libertés indispensables à leur choix ?

Si non, pas de socialisme !

Ce n’est pas par intellectualisme désuet, ni par indécrotable européanisme, ni par esprit petit-bourgeois, que je dis celà , merci.

Pas de socialisme mais un régime plus ou moins autoritaire, plus ou moins paternaliste, avec des conquêtes sociales importantes dont il s’agit de defendre les contenus et de defendre le droit au peuple cubain de déterminer son chemin sans être soumis à telle ou telle menace.

Sans ces libertés de détermination pour ces peuples effectivement il ne peut y avoir de réelles avancées.

La bataille pour les libertés passe donc par le désserrement de l’étreinte des états dominants (comme machines d’état au service d’interets particuliers) prêts en permanence aux agressions militaires pour maintenir un controle planetaire, des groupes financiers géants mettant en coupes réglées des populations entières par tous les moyens possibles, etc....

Mais ces libertés de peuples ne sont pas antagoniques des avancées démocratiques, des avancées des libertés d’expression les plus larges possibles. Un certain nombre de gens essayent de nous amener sur ces terrains et on les rencontre ici ou là sur le net. Je ne pense pas que celà soit ton cas, Danielle, mais un certain enthousiasme et des facilités de langage peuvent contribuer au flou.

Plus encore, les progressions des libertés démocratiques, des libertés d’expression, des principes démocratiques à l’interieur des entreprises, à l’interieur des propriétés agricoles peuvent contribuer à la consolidation des batailles pour la liberté des peuples à s’auto-determiner.

Pour ce que sont les differentes batailles en cours en Amérique Latine, ces questions taraudent à plusieurs niveaux les avancées réalisées au Vénézuela et à Cuba, taraudront les avancées éventuelles en Bolivie, et ont conduit, pour l’instant, à l’échec au Brésil où au delà des baratins ambiants, rien n’a été fait sur la bataille autour de la propriété des moyens de production et de l’exercice du pouvoir sur ceux-ci.

Sur l’Europe :

Ca fait un moment en Europe qu’on voit que ce qui fait le bonheur de tel ou tel groupe financier "français" ou européen dans ces logiques de progression mondialiste, d’implantations tout autour de la planête, ne fait pas le bonheur des populations européennes.

Nous devons nous méfier comme d’une peste de tous les discours ambigus essayant de mettre en remorque de leurs dirigeants vendus des peuples qui payent au prix fort les maneuvres et les agressions de la nomenclatura bourgeoise internationale (j’entends par là les representants des groupes financiers mondiaux géants et les dirigeants politiques, médiatiques qu’ils s’offrent ).

Sur la question des bruits de bottes et des menaces de guerre contre l’Iran il faut nous garder comme de la peste des propagandes qui essayent d’encaserner les peuples sous leurs propres dirigeants.

Certaines lectures prises un peu partout interrogent sur ces orientations où il devient favorable de se payer un Danois parcequ’il est danois.

Nous sommes arrivés dans l’oeil d’une série de tempêtes où il est hors de question d’avoir l’ombre d’une ambiguité sur ce type de question.

Vive la liberté.

Copas

12/02/2006 05:51 par Anonyme

vous ignorez tout de Cuba, vous ne faites que véhiculer les idées reçues d’une presse qui ment. Depuis plus de dix ans je vis avec ce peuple et pas dans les hôtels de luxe, les résidences pour touristes et je dois dire que j’en ai assez de gens qui se croient compétents sur tout et ne font que répéter des rumeurs et des ragots montés dans des officines. Cette prétention, cette arrogance de cuistre serait risible si elle ne contribuait pas à rendre extremement dangereuse la situation des peuples menacés.
Donc je vous conseille de lire nos livres :
Danielle Bleitrach, Viktor dedaj : Cuba est une île. le temps des cerises. septembre 2004.
Danielle Bleitrach, Viktor Dedaj, Maxime Viva, Les etats-Unis DE MAL EMPIRE. ces leçons de résistance qui nous viennent du sud. Septembre 2005. Aden.
Ce sont des ouvrages "sérieux", qui établissent des faits. Faites l’effort de vous documenter avant d’énoncer d’un air docte ce qu’on vous met dans la tête.. Et en plus prétendre terminer par un coup de clairon "Vive la liberté !" alors que votre opinion est le pur produit d’une censure...
Et essayez d’en rester au simple bon sens : les conditions d’un débat philosophique sur les valeurs comparées de la rationalité laïque et celles de l’Islam ne sont pas réunies quand des peuples sont sous les bombes...
Il n’y a pas que vous, et je ne vous désigne pas en tant qu’individu, mais en tantque l’image que les français donnent au monde, ils ont de vagues teintures médiatiques de tout, et prétendent intervenir sur toutes questions avec l’incompétence satisfaite des médecins de Molière. Résultat, la France qui avait une aura incontestable aussi bien dans le Moyen-orient qu’en Amérique latine est en train de devenir la risée de tous les peuples. On nous résume à Bernard henry levy et autres Adler,et on me demande "mais où est passée la France de sartre ?" je proteste en expliquant que ce n’est pas seulement parce que ces ridicules personnages sont seuls sur le devant de la scène que les Français leur ressemblent. Mais à lire vos élucubrations je m’aperçois que malheureusement ces histrions du n’importe quoi font des émules... Un continent entier se soulève, Cuba est par tous ces peuples universellement respecté, admiré, et vous en fonction des seuls articles d’une presse dont vous pouvez mesurer la partialité, la censure sur votre propre pays, vous prétendez donner d’universelles leçons. Oui le combat pour la raison passe d’abord par un sérieux lessivage sur les conditions dans lesquelles vous formez vos propres préjugés. Ceci est mon dernier message, je vais respirer un peu de l’air pur d’un continent qui a choisi de résister et non de pontifier...

Danielle Bleitrach

12/02/2006 08:16 par Anonyme

ceci est une recommandation plus génèrale, je suis sûre qu’aucun de vous n’oserait se conduire avec un individu menacé, étranglé par un terrible blocus, subissant un terrorisme qui a fait plus de 4000 victimes et autant de blessés à vie, comme on se conduit avec le peuple cubain... Tout cela parce qu’on veut maintenir une analogie avec l’URSS qui ne repose sur rien, puisque si l’un s’est effondré, l’autre résiste de toute ses forces. Il y a donc au moins quelques différences... Haro sur le baudet, sur les victimes puisque ceux qui vous dominent sont hors de votre portée... Comme l’est y compris la politique de votre propre pésident de la république... cette attitude révolte le coeur autant que l’intelligence et fait de la France désormais une caricature de l’impuissance autant que de l’arrogance... On ne peut pas tout connaître, mais ayez la modestie parfois de prononcer la phrase la plus intelligente du monde : JE NE SAIS PAS... Surtout quand la douleur, la mort, la misère sont au bout de vos jugements superficiels...
DB

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