RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

L’arrogance des États-Unis mise à mal par la résistance

« Une gouvernance qui joue d'arrogance, gagne en déchéance » (Serge Zeller).

C’est une autre belle photo, mais c’est aussi une belle romance que je vais interpréter après celle qui avait été prise à Damas ce 26 février 2010. Une belle image faisant apparaitre le trio de la résistance Nasr Allah-Bachar Al Assad et l’Iranien Mahmoud Ahmadinejad il y a de cela plus de huit ans dont la lecture politique ressemble bien à celle de ce jeudi 14 février prise au palais présidentiel Baabda du Liban entre le secrétaire d’Etat, Rex Tillerson assis sagement les doigts croisés, en attendant le « Président » Michel Aoun, une belle photo en image qu’il ne fallait pas rater, c’est une photo ou plutôt un « poster » qui ne pouvait pas être prise ailleurs, dans une capitale arabe ou européenne.

Il s’agit de la première visite d’un grand chef de la diplomatie étasunienne depuis quatre ans. Le secrétaire d’Etat Rex Tillerson n’a pas été accueilli lors de sa visite au pays des cèdres par Michèle Aoun « Chef de l’Etat » et « Président » du Liban, ni par un quelconque ministre, ni par un responsable de niveau inférieur comme par exemple un directeur général. Tilleront a attendu malgré lui, dans son avion, son homologue libanais mais il n’a rien vu venir. Apres un temps d’attente non protocolaire, le « directeur » du protocole par « intérim » auprès du ministère des Affaires étrangères apparait, et enfin l’important personnage est accueilli à sa descente d’avion pour la première fois dans l’histoire par les deux ambassadeurs correspondants des deux pays (Doumit et Elizabeth Richard). Même scenario, à son arrivée au palais présidentiel à Baabda, Tillerson s’est retrouvé tout seul dans le salon des ambassadeurs avec les membres de la délégation libanaise qui devaient participer aux discussions entre les deux parties.

A l’intérieur du salon présidentiel, le fauteuil présidentiel était vide et il lui a fallu attendre encore et encore quelques longues minutes pénibles avant que Gebran Bassil (ministre des affaires étrangères) n’entre dans le grand salon.
Quelques temps après, Michèle Aoun, en vrai gentleman, est entré dans le salon, se contentant simplement de saluer uniquement le secrétaire d’état Tillerson.

L’accueil était glacial et sans précédent. Il a été réservé à un grand dirigeant américain très arrogant en visite au Liban. Ce Tillerson était venu, afin de convaincre sinon d’imposer aux responsables libanais la feuille de route étasunienne contenant une idée funeste : comment isoler et abattre le Hezbollah. Cette action ressemblait à la feuille de route de Colin Powell à Bachar Al Assad. La suite vous la connaissez.

Le secrétaire d’État s’est rendu au palais de Baabda où il s’est entretenu avec le chef de l’État après avoir attendu le président. Il était assis comme un petit élève dans sa classe, sans rien dire, en présence du chef de la diplomatie libanaise Gebran Bassil. Le chef de la diplomatie étasunienne était accompagné par David Satterfield, le secrétaire d’État adjoint par intérim aux Affaires proche-orientales.

Rex Tillerson représente le secrétariat d’État d’une grande puissance arrogante et insolente. Cette puissance se permet d’imposer sa raison, celle du plus fort, ou la logique des choses lui échappe par son insolence et sa fatuité tout en croyant aux rapports de forces dont elle détient les clés.

Lors de cet entretien, M. Aoun a réitéré sèchement à son hôte la nécessité que « les Etats-Unis empêchent Israël (leur vassal) de poursuivre sans fin ses agressions contre la souveraineté libanaise. Nous refusons les allégations d’Israël sur sa possession présumé des plusieurs parties de la zone économique située dans les eaux territoriales du Liban ».

Une rencontre pas tout à fait comme les autres ou le protocole est de mise. Il s’agit d’un petit pays qui croit en sa force (résistance) le trinôme d’or « peuple-armée et résistance » qui avait ôté par la force l’invincibilité d’Israël par mer, terre et par air.

La force ne se combat qu’avec la force, et la résistance du Hezbollah se permet de piétiner tout arrogance surtout quand il s’agit des EU. Le traitement fait protocolairement par le Liban lui permet d’apprendre bien les leçons de morale, de valeur et de respect envers les petits. La lecture de cette visite au Liban de Tillerson donnera certainement aux Etasuniens l’idée de bien rincer leurs cervelles avec de l’eau javellisée pour mieux concevoir les choses claires et nettes.

Il convient de rappeler dans le même ordre d’idée, que pendant la présidence d’Emile Lahoud, ce dernier a osé raccrocher le téléphone face à la secrétaire d’Etat Madeleine Albright. Cette dernière lui disait à l’époque avec arrogance : « Tu sais avec qui tu parles ? Tu parles avec la secrétaire d’Etat des Etats-Unis...Tu sais ce que cela veut dire Mr Lahoud ? »

L’Emile Lahoud lui avait répondu sans hésiter : « Cela veut dire que chez nous il est 5 heures du matin, j’ai sommeil et je veux dormir ». Lui raccrochant ainsi le téléphone au nez.

Des présidents pareils capables de dire non quand il s’agit de dire non devant des pressions sont rares dans le monde actuel, tous les gouvernants surtout arabes en dehors de Bachar Al Assad et Michèle Aoun, ces arabe sionistes se plient aux désirs et aux plaisirs des Etats-Unis, préférant la vassalité honteuse et immorale pour sauvegarder le kourssi (pouvoir) au détriment de la force de leurs peuples. Ces vassaux font tout pour appauvrir leurs peuples par diverses moyens tels la corruption, le non développement, la dépendance économique, l’expropriation des richesses.

Alors que Tillerson était venu pour intimider et mettre toutes les pressions sur les responsables du Liban afin de les vassaliser, il est reparti bredouille avec une grande déception et il a été humilié protocolairement. Il a en fin de compte compris que le Liban de la résistance n’est pas celui dont il voulait qu’il fût.

URL de cet article 32946
   
Roberto Saviano. Gomorra. Dans l’empire de la camorra. Gallimard, 2007.
Bernard GENSANE
Il n’est pas inutile, dans le contexte de la crise du capitalisme qui affecte les peuples aujourd’hui, de revenir sur le livre de Roberto Saviano. Napolitain lui-même, Saviano, dont on sait qu’il fait désormais l’objet d’un contrat de mort, a trouvé dans son ouvrage la bonne distance pour parler de la mafia napolitaine. Il l’observe quasiment de l’intérieur pour décrire ses méfaits (je ne reviendrai pas ici sur la violence inouïe des moeurs mafieuses, des impensables tortures corporelles, (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

"La vérité, c’est que le gouvernement ne peut construire une prison qui soit pire que celle qui consisterait à trahir ma conscience ou mes principes."

Chelsea Manning.

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.