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Une analyse documentée des dérives de la presse, ici et ailleurs

L’affaire Assange est une affaire d’Etat pour les USA

L’article que vous allez lire traite de l’affaire Assange, de l’Equateur, de nos médias.
C’est un extrait (la deuxième partie) d’un long article (« Le MEDEF ne sent plus d’arrogance ! ») écrit sur son blog par Jean-Luc Mélenchon.

Si nous le publions ici, ce n’est pas parce qu’il cite aimablement LGS quand d’autres le dénigrent, ni parce que nous sommes d’accord sur tout. C’est parce que nous avons dans cet article la démonstration de ce qu’un homme politique peut savoir, s’il le veut, sur l’Amérique latine, sur l’état de la liberté d’expression là -bas et chez nous et parce que l’auteur donne à nos idéologues cachés derrière leur carte de presse, à nos journaleux qui trébuchent sous leur burka mentale, une leçon de professionnalisme journalistique.

Et puis, voyez la cohérence : Charlie Hebdo attaque le Grand Soir. La presse privée (de scrupule) équatorienne attaque Rafael Correa. LGS fait connaître la vérité sur Rafael Correa et sur Julian Assange. Charlie Hebdo attaque Correa et Assange et s’appuie sur Reporters sans frontières. Jean-Luc Mélenchon défend LGS, Correa, Assange et dénonce RSF. Notre presse privée (de scrupule) attaque Jean-Luc Mélenchon, LGS, Correa, Assange et promeut RSF.

Le Grand Soir.

L’affaire Assange, c’est une affaire d’Etat pour les Etats Unis d’Amérique. Dès lors que le gouvernement progressiste de Rafael Correa s’est interposé, il a déclenché contre lui l’assaut des boules puantes des agences d’influence nord-américaines. Les grands journaux de la « boucle » se sont mis en mouvement. Et aussi, de façon plus surprenante ceux de la périphérie, comme « Charlie Hebdo », à qui Maxime Vivas et « Le grand soir » http://www.legrandsoir.info/quand-charlie-hebdo-chasse-avec-les-chiens... [ Note du GS : en fait, l’article auquel renvoie le lien cité ici est signé Vladimir Marciac, mais Maxime Vivas, Viktor Dedaj et leurs acolytes l’assument ] ont répliqué de façon très argumentée compte tenu de l’importance de ce journal dans nos milieux de l’autre gauche. Mais l’essentiel de la « grande presse » s’est vite mis en ordre de tir à vue. Insidieux d’abord puis carrément accusatoires ensuite. Le pilonnage s’est déroulé sur deux plans. Le premier contre la personne d’Assange. Décrit comme un personnage isolé, dont les soutiens se seraient tous dédits, instable psychologiquement et de surcroit accusé de « viols et agressions sexuelles », au pluriel, bien sûr ! L’autre plan d’attaque vise le gouvernement et le président équatorien. Ils ont été présentés fielleusement comme ennemis de la liberté de la presse, et professant une conception à géométrie variable du droit d’asile. Dans ces registres les modèles les plus affligeants dans le domaine de la reprise d’éléments de langage importés sont dans certains articles du « Figaro » J’en donne un exemple, tout en notant que tous les articles ne sont pas de la même veine selon les rédacteurs. Cela permet d’affiner la liste des gens sous influence. La technique est toujours la même : une addition d’affirmations présentées comme des évidences « bien connues », et qui sont en réalité autant de mensonges éhontés que le lecteur n’a aucun moyen de deviner. Dans la même veine, la demi-page du « Monde » à propos du droit d’asile prétendument refusé à un biélorusse en Equateur est aussi un modèle de papier qui sent fort les effets d’amicales influences. En tous cas c’est une suite d’affirmations et d’insinuations qui ont toutes été démenties depuis !

En fait les « arguments » des six familles qui tiennent la quasi-totalité de la presse équatorienne sont repris par toute la presse internationale. Mais qui les relaie ? Veut-on croire que les journalistes en sous-effectif des rubriques internationales des grands quotidiens s’astreignent à la lecture quotidienne des journaux de l’Equateur ? Non, bien sûr. Alors qui fournit les synthèses ? En tous cas le résultat est probant. Rafael Correa est décrit partout, avec les mêmes mots et les mêmes registres que la presse de droite et d’extrême droite de l’Equateur comme « peu soucieux des libertés d’expression », et même, sans aucune preuve ni commencement d’explication comme « État qui est connu pour ses violations continues de la liberté de la presse » (Le Figaro), comme « malmenant la liberté d’expression chez lui » (Le Monde), comme quand il n’est pas carrément traité de « dictateur » (dans les médias latino-américains). Les « médias indépendants », nous connaissons déjà chez nous ! Mais ceux-là sont spécialement gratinés !

Les « médias indépendants » équatoriens sont la propriété personnelle de six familles totalement engagées dans l’opposition de droite et d’extrême droite. Elles connaissent bien l’affaire Assange puisqu’elles interdirent à leurs journaux de publier les télégrammes de Wikileaks. « Le Monde », « El Pais », « Der Spiegel », « The Guardian » et « The New York Times », l’avaient pourtant fait. Et ce fut même à grand renfort de publicité et avec toute sortes de « bla bla » d’autocélébrations. On a pu mettre en doute les intentions de leur zèle à publier. N’était-ce pas un bon moyen de mettre en scène ce qui leur convenait ? Leur tri préalable des télégrammes avait en effet parfois étonné. Néanmoins on avait pu découvrir des scènes assez hallucinantes. Comme ce défilé de responsables socialistes venus assurer les USA de leur soutien à la guerre du Golfe que venait de refuser de faire la France à l’initiative du président Jacques Chirac.

Depuis ce temps-là tout ce petit monde médiatique a tourné casaque. Tous ont lâché Assange, et avec lui la traditionnelle doxa sur la protection des sources qui vaut pourtant à Assange la vindicte acharnée des agences de sécurité des USA ! De façon très significative, c’est dire ayant valeur de signature, les coups se concentrent sur la mise en cause de l’Equateur et de son gouvernement progressiste. On comprend bien alors si l’on avait un doute qu’il n’y pas d’affaire « Assange » mais une affaire d’agence de sécurité dans une partie où les pratiques impériales sont mise en cause et ses bras armés tenus en échec ! Au lieu de lire les « éléments de langage » des ambassades et les dépêches sous influence, il suffirait à un journaliste de se rendre en Equateur. Il y constaterait que la liberté de calomnier et d’insulter le gouvernement et le président dans la presse est totale. Il verrait qu’il est même très difficile de trouver quelque journal ou quelque livre favorable au gouvernement tant l’oligarchie locale est libre de se déchainer contre le président. On devine alors comment et sur quelle subvention s’appuie « Reporter sans Frontières », la mangeoire du néo lepéniste Robert Ménard, pour classer l’Equateur au 104ème rang sur 179 en matière de liberté de la presse ! On attend de connaitre les critères d’un tel classement ! Car on devine que ce n’est pas pour dénoncer la main mise des six familles sur les médias. On comprend alors que Le Figaro donne la parole à une ancienne ministre d’Aznar pour fustiger une « fraude à l’Etat de droit » dans le cas Assange dans la mesure où son avocat conseil est l’ancien juge Baltasar Garzon sur lequel son gouvernement s’est acharné, ce que le noble journal « indépendant » oublie de rappeler ! Ce qui permet au grand quotidien de droite de croire sans autre question que la preuve du caractère dictatorial du gouvernement de Correa est donné par le fait qu’il soit soutenu par l’Alliance Bolivarienne des Amériques (ALBA) et donc par le Venezuela et Cuba ! En effet, voila une preuve fulgurante ! Et on saluera l’exploit d’investigation du « Monde », qui sans attendre que la Justice équatorienne rende son verdict, dénonce « l’hospitalité équatorienne à géométrie variable » dans le cas du biélorusse Alexandre Barankov. « Le Monde » par simple respect de ses lecteurs aurait pu mentionner que le président Correa est tenu par la séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le judiciaire à ne pouvoir se prononcer sur l’extradition du biélorusse Aliaksandr Barankov avant la Cour Nationale de Justice ! Ces gens mentent donc, insinuent, calomnient sans vergogne. Leur rôle est de conditionner l’opinion internationale pour qu’elle ne réagisse pas en cas de coup d’Etat. Car bien sûr, l’empire ne désarme pas et il prépare et mène sans relâche des coups d’état. Il en a tenté un contre Correa, Chavez, Evo Moralès. Il en réussi deux récemment celui contre Fernando Lugo au Paraguay et contre Manuel Zélaya au Honduras. Le choeur des griots avait alors disparu. Et même leur corporatisme ordinaire s’est tu. Dans ces deux pays des journalistes ont été arrêtés et assassinés sans que cela ne trouble la sieste d’aucune de ces grandes consciences à géométrie variables.

L’acharnement contre le président Correa a aussi un ancrage local si l’on peut dire. Dans toute l’Amérique du sud en voie de libération la question du rôle des médias est posée ! Tous nos amis ont défini des stratégies d’action différente d’un pays à l’autre. Mais à présent nous rendons les coups. Les taches de libération et d’émancipation sont étendues à la sphère médiatique. Des lois de libération sont discutées et votées. Elles visent toutes, sans exception à briser les monopoles de presse et à garantir la pluralité d’expression. L’équateur aussi a pris à bras le corps le problème.

Le gouvernement est bien décidé à faire appliquer la Constitution équatorienne, adoptée par référendum à 63,9%. Celle-ci prévoit notamment à son article 17 l’interdiction des oligopoles ou monopoles dans les médias et le soutien aux médias publics, communautaires et privés. Afin de se conformer à la Constitution, le gouvernement propose une loi organique de communication. L’opposition, donc en premier lieu les médias eux-mêmes, dénonce ce projet de loi qu’elle surnomme la « ley mordaza » (« loi bâillon »). En fait de « bâillon », cette loi interdit toute censure préalable à la publication ou diffusion. Un conseil de régulation de l’information sera chargé de lutter contre la censure. Et aussi, mais a posteriori, contre toute apologie de la violence, des discriminations, du racisme, de la toxicomanie, du sexisme, et de l’intolérance religieuse ou politique, conformément à la Constitution équatorienne. Le texte astreint aussi les médias à la transparence sur leur mode de fonctionnement. Il oblige le gouvernement à mettre en oeuvre tous les moyens nécessaire pour garantir l’accès de tous les citoyens à une information plurielle. Les sous-titres et la traduction en langue des signes deviendraient obligatoires. Quant à la pluralité elle serait notamment assurée par une division en trois du spectre des fréquences de radio et de télévision : 1/3 serait privé, 1/3 serait associatif (sans but lucratif) et 1/3 serait public (propriété de l’état mais aussi des collectivités territoriales). Voilà quelle est la « terrible loi » qui menace l’oligarchie équatorienne et que les médias internationaux dénoncent en choeur sans égard pour la pluralité de l’information et le respect du vote des équatoriens.

La guerre pour la liberté des médias contre les monopoles d’argent ou d’opinion avance. Elle doit nous inspirer. La tactique change suivant les pays, cela va de soi. Mais la preuve est faite d’abord qu’on peut se passer de l’approbation et des compliments de la presse, surtout écrite, à la condition d’une claire stratégie frontale de refus des connivences et d’assauts ciblés sur leurs points faibles. Ces points faibles nous les connaissons. Evidemment d’abord le noir corporatisme qui sévit, sans exception, jusqu’au détriment de la vérité des faits qui est pourtant censé justifier l’infaillibilité des nouveaux grands prêtres. Ensuite la grossièreté des insultes que profèrent les plus importants bouddhas médiacrâtiques contre qui leur déplait, démenti de leur refrain contre l’agressivité et l’intolérance qu’ils prêchent hypocritement. Enfin il est rare que le défaut de la cuirasse des intérêts qui les dominent n’apparaisse pas. Voyez le silence gêné qui entoure les révélations de « Marianne 2 » et de « Médiapart » sur le « contrat » pris par la multinationale de l’eau contre Gabriel Amard et sa régie publique de l’eau. A l’exception du « Canard Enchainé » qui a approfondi le cas, l’omerta est absolue. Pourtant l’agence d’influence annonce clairement dans le contrat qu’elle compte obtenir de « bons articles de presse » pour démolir Gabriel Amard. L’homme chargé de l’opération, dont la société a touché cent mille euros pour le faire est à présent chef de cabinet du ministre de l’agriculture ! Quand on se souvient des investigations menées pas les uns et par les autres sur l’affaire Bettencourt dans les cabinets des ministres et des juges, on s’étonne ! En fait on ne s’étonne pas. Les uns donnait secrètement de l’argent à des partis les autres à des journaux. Nuance !

Dans tous nos pays en voie de libération nos amis gouvernent sans et contre la plupart des médias. Nous aurons à notre tour exactement la même situation, le moment venu. Pourtant nos amis n’y perdent rien quant à leur niveau de popularité. Depuis des décennies les six familles qui tiennent les principaux médias équatoriens font la pluie et le beau temps en matière de politique en Equateur. Pourtant le président Correa se maintient à 80% des intentions de votes à la veille de nouvelles élections. Pire pour elles : leurs ventes chutent, les preuves des progrès mis en oeuvre par le gouvernement étant assez tangibles pour que les équatoriens et les équatoriennes soient lassés des mensonges des médias. La même situation se constate en Argentine dont nous allons bientôt entendre parler et dont je vous dirai mon mot ici avant peu. Avant cela je parlerai dans mon prochain post du Venezuela où la campagne électorale s’avance bien. En septembre en effet de nombreux articles et « documentaires » vont faire couler des torrents de boue sur nos amis. La consigne des agences est en effet de préparer les opinions en vue du coup qui se prépare comme d’habitude. Si nous gagnons largement les réactionnaires ne pourront rien faire. Mais si nous gagnons de peu nous aurons droit à une grosse campagne de déstabilisation et sans doute à des opérations violentes.

Je reviens au cas de Julian Assange. Il a fait couler beaucoup d’encre. Bien des sottises ont été dites. Et du coup il y a eu des inquiétudes assez légitimes. Ne ferions-nous pas preuve d’une insupportable indifférence à l’égard du crime de viol dont il est accusé ? Le journal « Médiapart a publié une enquête sérieuse et documentée sur cette accusation contre Assange. Elle fait voir la situation sous un tout autre jour que celui de la propagande officielle ! Pour ma part je m’en tiendrai ici à vous éclairer sur un point : Julian Assange n’a jamais refusé de répondre aux questions que la justice suédoise veut lui poser dans le cadre de l’enquête pour « viol mineur » dont il fait l’objet. Vous avez bien lu : « l’enquête ». Julien Assange n’est inculpé ni mis en examen d’aucune façon à ce jour. Il est accusé. Non pas par les deux femmes en cause avec lesquelles il a eu des rapports sexuels ce jour-là , mais par des avocats. Il est prêt à répondre à toutes les questions. Mais il demande la garantie qu’il ne sera pas extradé vers les Etats-Unis où il risque la peine de mort ou la prison à perpétuité pour « espionnage » ou « terrorisme ». Ces peines qui sont décidées aux USA par un tribunal militaire et donc sans garantie de respect des droits de la défense. Malgré deux longs mois de négociations, le gouvernement équatorien n’a pas pu obtenir une telle garantie de la part de la Suède. Pourtant ce pays ne devrait pas permettre d’extradition de vers un pays où une personne risque la peine de mort, conformément à la Convention européenne des droits de l’Homme dont il est signataire ! L’Equateur n’a pas obtenu non plus la garantie de la part des Etats-Unis que Julian Assange ne serait pas inquiété une fois arrivé en Suède. Julian Assange n’essaie donc pas de fuir la justice suédoise, contrairement à ce que d’aucuns laissent entendre. Il a même proposé, avec son avocat Baltasar Garzon, de recevoir un procureur suédois dans l’ambassade de l’Equateur pour répondre à ses questions. Cette possibilité a été refusée par la justice suédoise. Notez au passage que Le Figaro n’a pas eu froid aux yeux lorsqu’il s’est agi de publier la tribune de Madame Ana Palacio, ancienne ministre des Affaires étrangères d’Aznar, où celle-ci compare Julian Assange à … Pinochet ! Faisant mine de ne pas savoir que la Convention de Genève sur le statut de réfugié tombe en cas de crime contre l’Humanité, elle s’est permis de fustiger le juge Garzon en le décrivant en ces termes « un défenseur fervent de l’interprétation la plus étroite qui soit de l’asile politique. Il bénéficie d’une notoriété internationale depuis la procédure d’extradition qu’il avait lancée à l’encontre de l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet. Or, aujourd’hui, il défend une position diamétralement opposée ». La mobilisation de la droite espagnole quand il s’agit d’un problème en Amérique du sud montre la mentalité coloniale toujours à l’oeuvre dans ces milieux. Mais, surtout, elle souligne l’indécence de ces gens ! Ils avaient milité pour la liberté de Pinochet et obtenu son départ en liberté lorsqu’il avait été retenu en Angleterre. Ceux qui ont laissé partir Pinochet, meurtrier de 3000 chiliens, s’opposent au départ de Julian Assange. Ce seul rapprochement permet de mesurer l’infamie de ceux qui travaillent dans l’ombre de ce dossier, les USA, leurs agences d’influence et leurs suppôts dans les médias.

Reste l’affaire du réfugié Barankov dont la presse internationale s’est saisie dans le but évident de discréditer le président Correa. Ainsi « Le Monde » qui rappelle que Barranco a obtenu le statut de réfugié politique en Equateur et que la justice équatorienne doit répondre à une demande d’extradition déposée par la Biélorussie en Juin dernier. Pourtant il se permet d’émettre un jugement parfaitement gratuit sur le gouvernement équatorien en prétendant qu’il « apparaît moins résolu dans le cas d’un autre réfugié politique, le Biélorusse Alexandre Barankov. » Le fait que le Ministère des Affaires étrangères équatorien ait déclaré, de même qu’il l’a fait dans le cas Assante, qu’il ne permettrait pas d’extradition si les garanties de respect des droits de l’Homme n’étaient pas suffisantes n’a visiblement pas convaincu Le Monde. L’article poursuit en disant « Loin des assurances données au fondateur de WikiLeaks - "Lorsqu’il est question des droits de l’homme, l’Equateur ne négocie pas", proclamait encore, mercredi 22 août, le président équatorien Rafael Correa -, M. Barankov attend depuis sa cellule de la prison numéro un de Quito la décision de la Cour nationale de justice équatorienne (CNJ) sur sa possible extradition vers Minsk, décision qui reviendrait à révoquer l’asile politique dont il bénéficie dans le pays depuis 2010. » Le Monde demanderait-il à Rafael Correa de revenir sur la séparation des pouvoirs ? Pire : le journal se permet même de laisser penser que le président Correa pourrait soutenir le régime de Louckachenko alors même que l’Equateur avait déjà accordé l’asile politique à Aliaksandr Barankov ! La cour s’est prononcée mardi soir : le réfugié biélorusse ne sera pas extradé ! Il a recouvré immédiatement sa liberté ! On attend que l’info soit donnée par le grand quotidien éthique et indépendant ! Que valait la demi-page d’insinuations fielleuses ? De la propagande sous influence, rien de plus.

Il ne faudrait pas croire que le gout de l’injure gratuite et des pressions commensales sur le pouvoir politique soit une spécialité du folklore latino-américain qui peuple l’imaginaire de nos chères plumes à gage ! La fainéantise professionnelle et le gout des intrigues frappent aussi chez nous. Cette semaine, « Le Canard Enchainé » m’en a appris une bien bonne à ce sujet. Non, je ne parle pas de ses révélations sur le rapport affectueux de la multinationale de l’eau avec des responsables de toutes sortes. Ca m’a aussi intéressé, c’est sûr. A la une, sous le titre « hebdos à dos », il y avait autre chose. Il s’agit de la comparaison des sujets d’appel des hebdos cet été. Il apparait que le « Nouvel Observateur » a recopié systématiquement une semaine après « Le Point » les thèmes à la « une » de ce dernier. Le prix de l’immobilier, les philosophes du bonheur, les origines de l’homme tout pareil comme le journal de TF1 et celui de France 2 la plupart du temps. Dieu aussi. Dieu ? Oui, sous forme interrogative au « Point » (« Y a-t-il un Dieu ») et totalement affirmative dans le journal de l’amie d’enfance de madame Le Pen : « Dieu : 10 raisons d’y croire ». La gauche « relais et châteaux » déjà si moderne va-t-elle faire un nouveau pas en avant dans la modernité en devenant aussi bigote ? Mais noooon, c’était juste une audace estivale pour les Jean Patou et Marie flocon d’avoine, les « prout prout » de la branchouille qui bronzent idiot. Ils ont frissonné de plaisir devant cette transgression ! Une autre transgression m’a fait frissonner aussi. Mais de dégout. Je ne parle pas des habituels couplets nauséabonds contre moi. Je parle de l’insinuation gratuite et sans aucune preuve destinée à flétrir Audrey Pulvar et la tête à claque du MEDEF, le sieur ministre Montebourg. Sans aucune preuve il s’agissait de faire croire que la nomination de madame Pulvar était la contrepartie d’un échange d’attribution de marché public à la banque de Matthieu Pigasse ! Naturellement personne d’informé ne peut croire une histoire pareille. Ni Audrey Pulvar de son côté, ni la banque Lazard du sien n’ont besoin de tels arrangements pour atteindre leurs objectifs. « Le Nouvel Observateur » a donc menti de sang-froid, pour nuire. Son fond de commerce dans ce cas a été le voyeurisme et le machisme ordinaire misant sur le sentiment de méfiance généralisée que le journal lui-même qualifierait d’ordinaire de « populisme » et nous de démagogie ! Le vrai scandale est ailleurs. Pourquoi un gouvernement de gauche fait-il appel à une banque privée pour organiser une création de banque publique ? Il n’a donc pas la ressource intellectuelle dans ses propres rangs ? Je ne suis pas dupe du coup de billard à douze bandes qu’est cette ignominie. C’est un clin d’oeil au MEDEF qui hait Montebourg et veut en faire la victime expiatoire de son rapport de force avec le gouvernement. Le vrai scandale est qu’un hebdomadaire calomnie impunément pour prouver au gouvernement sa capacité de nuisance et accélérer certaines promotions individuelles attendues ! Quand elles se révéleront dans les nominations à la télé publique ou à la radio publique vous saurez comment elles sont parvenues à s’imposer. Parvenu, c’est le mot.

Jean-Luc Mélenchon. Le 4 sept 2012.

http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/09/04/le-medef-ne-sent-plus-darrogance/

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