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Justice de Classe

A quatre heures trente ce lundi matin, dans les commissariats de plusieurs départements proches de Paris, l’alerte était au rouge : rassemblement des policiers, dernier briefing sur la mission, vérification des armes et des gilets pare balles, répartition des personnels dans les véhicules. L’opération était programmée à six heures pétantes. Il fallait faire vite et éviter les témoins.

S’agissait-il de terroristes préparant un attentat ? De malfrats impliqués dans de sales affaires ? De voyous en col blancs spécialistes du détournement de biens publics, anciens membres des gouvernements d’hier et d’aujourd’hui, de la droite et son extrême ? D’assassins recherchés ? Vous n’y êtes pas.

La rafle de ce matin visait plusieurs salariés d’Air France suspectés d’avoir arraché leurs chemises à des membres de la direction venus annoncer des milliers de licenciements après s’être octroyés, eux et leur PDG, des augmentations de salaires allant de 30 à 70%.

L’ancien ministre socialiste Jules Moch s’était distingué en 1948 en faisant tirer sur les mineurs en grève. Il les qualifiait de « racailles ». Manuel Valls a vu des « voyous » parmi les salariés désespérés d’Air France et a fait donner la police. Les années passent, les méthodes des puissants ne changent pas pratiquant la même violente et méprisante justice de classe.

José Fort

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Surtout, soyez toujours capables de ressentir au plus profond de vous n’importe quelle injustice commise contre n’importe qui, n’importe où dans le monde. C’est la plus belle qualité d’un révolutionnaire.

Ernesto "Che" Guevara

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