C’est donc pour cela qu’est arrivé ici, des Etats-Unis, le San Antonio, le navire de débarquement le plus avancé jamais construit, avec à son bord 700 marines et leur armement. Le navire faire partie du groupe d’expédition d’attaque Iwo Jima, avec à bord 6.000 marins et marines, entré en Méditerranée il y a quelques jours. Le groupe est conduit par le Iwo Jima, le bateau d’assaut amphibie le plus puissant qui existe, long de plus de 250 mètres, avec à son bord 1.100 marins et 2.000 marines, pouvant attaquer avec des dizaines d’hélicoptères, des avions à décollage vertical, des véhicules de débarquement sur coussins d’air et autres véhicules de combat. Le Iwo Jima est accompagné de deux navires de débarquement (San Antonio et Carter Hall), trois unités lance-missiles (Ramage, Vella Gulf et Roosevelt) et du sous-marin d’attaque rapide Hartford. Ce sont les unités navales les, plus modernes de l’US Navy. Le groupe Iwo Jima a été déployé dans la zone de la Sixième Flotte, basée à Gaeta (Golfe de Naples, NDT), et dépend du Commandement des forces navales USA en Europe, dont le quartier général est à Naples.
Il est donc toujours possible que certaines de ses unités soient envoyées apporter des « aides humanitaires » à la Géorgie, comme l’a fait le Mont Whitney, navire amiral de la Sixième flotte. Mais le groupe d’expédition d’attaque opèrera en même temps dans la zone de la Cinquième flotte, dans le Golfe Persique. Là , face à l’Iran, se trouvent déjà trois porte-avions : le Abraham Lincoln, le Théodore Roosevelt et le Ronald Reagan, chacun avec 90 avions et hélicoptères d’attaque, et leur groupe de bataille respectif de 6 navires de guerre. Le navire d’assaut amphibie Peleliu croise dans la même zone, avec son groupe de bataille de 6 unités.
Pendant ce temps le Iwo Jima a fait escale à Haïfa, en Israël, et certains marins et marines « volontaires » sont allés donner un coup de main au centre de réfugiés africains de Tel Aviv : ils ont refait les propretés dans les chambres, balayé les pavements, et déménagé des meubles. Le Pentagone a donné cette information à grand renfort de publicité. Il a par contre ignoré la nouvelle, donnée par le Jerusalem Post, selon laquelle le Département USA de la Défense a décidé de fournir à Israël 1.000 bombes Gbu-39 anti-bunker, qui « seraient utilisées en cas d’attaque militaire contre les implantations nucléaires iraniennes » : larguées à plus de 100 Kms de distance, elles sont en mesure de toucher l’objectif avec précision, en pénétrant d’un mètre environ dans des structures de ciment armé renforcé d’acier. Et comme l’Iran, s’il est attaqué, essaierait de frapper Israël, le Pentagone prépare aussi sa défense. A Haïfa, avec le Iwo Jima, est arrivé le contre-torpilleur lance-missiles Ramage, qui fait partie du même groupe : il est doté du système de défense anti-missiles balistique le plus avancé, un petit « bouclier » qui augmente la capacité d’attaque du groupe de l’expédition. Comme l’informe l’US Navy, celui-ci peut être utilisé aussi pour « défendre d’autres zones ». Déployé aux alentours d’un territoire donné, le Ramage le couvre avec un « bouclier » anti-missiles, tandis qu’il lâche ses missiles Cruise contre les objectifs terrestres ennemis.
Le Pentagone avance de la même façon sur le front oriental. En Bulgarie, la Joint Task Force-East étasunienne est engagée dans un « effort humanitaire ». Son équipe de dentistes soigne gratuitement les habitants de certains villages : elle effectue des extractions, dispense des soins d’hygiène dentaire, et offre aux patients des brosses à dent et du dentifrice.
Ce n’est pas pour cela cependant que la Joint Task Force-East, formée de troupes aérotransportables Setaf, est là : à travers leur rotation, le quartier général de la Setaf, basé à la caserne Ederle de Vicenza, garde désormais une présence militaire permanente en Bulgarie. En Roumanie, autre pays de grande importance stratégique sur la Mer Noire, le Bataillon 4 de constructions de l’US Navy (les gars du bâtiment, NDT) s’emploie à restructurer la clinique du village de Sinoe, à laquelle il fournira aussi des équipements médicaux.
Il est aussi engagé, simultanément, à la réparation de routes, surtout celles qui relient des bases militaires. Dans une de ces bases, à Campia Turzii, sont arrivés d’Aviano (Région Frioul-Vénétie-Julie, au nord-est de l’Italie, NDT), pour un entraînement, douze F-16 du 510 Fighter Squadron : l’escadre aérienne prête à une attaque nucléaire, avec les bombes tactiques B-61 stockées à Aviano.
Une capacité qui illustre bien l’emblème du Fighter Squadron : l’aigle impérial, uni au symbole de l’atome avec trois éclairs qui frappent la terre.
MANLIO DINUCCI
Edition de mercredi 24 septembre 2008 de il manifesto
http://www.ilmanifesto.it/oggi/art39.html
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio