Dans un article intitulé "New Colonial Israel" (Le nouvel Israël colonial) publié la semaine dernière, Ha'aretz indique que selon une étude récente, Israël est à la tête des pays saisis par le phénomène de "contrôles de terre" par lequel des gouvernements et des entreprises privées du monde entier contrôlent les zones agricoles des pays pauvres pour leur propre bénéfice économique. Le nombre des pays impliqués dans ce genre de contrôle terrien est passé à 60 ces dernières années. Des experts avertissent que le phénomène a des effects environnementaux et économiques dangereux sur les pays pauvres.
La nouvelle étude sur le phénomène, intitulée "Global land and water grabbing"(Accaparement mondial de la terre et de l’eau) a été cconduite par des chercheurs états-uniens et italiens et a été publiée dans le Journal of the National Academy of Sciences of the United States.
Selon cette étude, des gouvernements et des entreprises privées contrôlent des terres dans différents pays, principalement à des fins de développement agricole et alimentaire ou de culture de plantes destinées à la production de biocarburants. Le processus se fait généralement sans aucune négociation ou coopération avec les habitants, y compris ceux qui travaillent sur les domaines, et sans prendre en considération les effets environnementaux et économiques.
De plus, l’étude révèle que la surface de terres saisies par des pays étrangers s’élève à plus de 1.618.743 km² (selon Haaretz, ceci équivaut à 20 fois la superficie d’Israël). En outre, une partie importante de ces terres a été saisie au cours des quatre dernières années.
L’étude souligne que 90% de ces terres se trouvent dans 24 pays, pour la plupart situés en Afrique et en Asie. Dans certains cas, un proportion substantielle des terres du même pays est confisquée, comme aux Philippines où la proportion est de 17,2% de la surface totale des terres agricoles. De même en Sierra Léone où la proportion atteint 6,9%.
L’étude indique qu’Israël est à la tête des pays qui contrôlent des terres, avec les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Chine. Elle souligne également qu’Israël a pris le contrôle d’immenses terres agricoles en Colombie pour cultiver de la canne à sucre pour la production de biocarburants, et en République démocratique du Congo pour cultiver du jatropha, pour faire de même.
Les chercheurs de l’étude soulignent que ce phénomène peut avoir de nombreux effets sur l’environnement et la production alimentaire des pays pauvres. En plus de cela, ils soulignent également que dans certains pays, les nouvelles cultures se font au détriment des jungles et autres zones d’importance environnementale. Dans certains cas, la terre est exploitée par des cultures qui consomment de grandes quantités d’eau, au bénéfice des pays riches, et ont un impact négatif sur les populations des pays pauvres.
Selon l’étude, "le processus de contrôle de terre est une nouvelle forme de colonialisme qui s’est développée au cours des quatre dernières années."
Source : Middle East Monitor via http://www.ism-france.org/analyses/Israel-en-premiere-ligne-pour-l-accaparement-de-terres-dans-les-pays-pauvres-article-17855
Traduction : MR pour ISM